Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer
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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006d’exécution représente environ 70 % <strong>de</strong>s effectifs. Près <strong>de</strong>s trois quarts (72 %) <strong>de</strong>s marins françaissont employés dans les secteurs du transport <strong>de</strong> passagers (ferries), <strong>de</strong>s services publics et <strong>de</strong>sactivités portuaires.Au cours <strong>de</strong>s cinq <strong>de</strong>rnières années, <strong>la</strong> proportion globale <strong>de</strong> marins français naviguant sur <strong>de</strong>snavires immatriculés au registre TAAF (<strong>de</strong>uxième registre français 35 ) est restée stable, autour <strong>de</strong>19 %. De 45 000 marins à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 1950, l’emploi <strong>maritime</strong> français n’a cessé <strong>de</strong> déclinerjusqu’à une époque récente : 30 000 en 1970, 23 000 en 1980. Cette baisse ne s’est ralentie que<strong>de</strong>puis 1997.Après une année 1998 exceptionnelle <strong>pour</strong> l’emploi <strong>maritime</strong> (avec le seul taux positif connu <strong>de</strong>puis<strong>la</strong> guerre : + 7,2 % !), l’effectif <strong>de</strong> marins français semble se stabiliser <strong>de</strong>puis trois ans avec unebaisse annuelle autour <strong>de</strong> – 1 %.Depuis 1998, les pertes d’emploi ont surtout concerné <strong>de</strong>ux secteurs : les lignes régulières et lesactivités portuaires. L’emploi a progressé au transport à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et au transport <strong>de</strong> passagers.Sur cette pério<strong>de</strong>, <strong>la</strong> baisse est surtout due à <strong>la</strong> diminution du nombre <strong>de</strong> personnels d’exécution, lenombre d’officiers restant stable.Dans le même temps, on observe une progression <strong>de</strong>s emplois permanents (CDI) et une fortediminution <strong>de</strong>s emplois précaires (contrats à durée déterminée, CDD) notamment dans le transport<strong>de</strong> passagers. Les CDD ne représentent plus que 10 % <strong>de</strong>s emplois. La retraite et <strong>la</strong> démissionviennent en tête <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> cessation d’emplois permanents.S’agissant <strong>de</strong>s secteurs ouverts à <strong>la</strong> navigation internationale, on observe une chute <strong>de</strong> l’emploifrançais jusqu’en 1996 suivie d’un ralentissement certain <strong>de</strong> <strong>la</strong> baisse, avec un effectif i<strong>de</strong>ntiqued’officiers et <strong>de</strong> marins d’équipage français <strong>de</strong>puis dix ans. On remarque actuellement :• une pénurie d’officiers français ;• un raccourcissement <strong>de</strong>s carrières lié à une forte évaporation ;• un turn-over important <strong>de</strong>s jeunes officiers ;• <strong>de</strong>s entraves fortes à <strong>la</strong> promotion sociale dues notamment au système <strong>de</strong> formation ;• une difficulté à ouvrir le système <strong>de</strong> qualifications (comparabilité, acquis <strong>de</strong> l’expérience) ;• un manque <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s carrières <strong>de</strong>s marins et une difficulté à proposer une secon<strong>de</strong>carrière à terre avec les formations d’accompagnement adaptées.Les limites <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique du pavillon en <strong>France</strong>La flotte française a perdu beaucoup <strong>de</strong> terrain en quelques décennies : 5 e flotte mondiale en 1962avec 768 bateaux, 27 e en 2006 avec 211 bateaux sous pavillon national et 200 sous pavillon étranger.Dès lors, <strong>de</strong>ux arguments p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>nt <strong>pour</strong> une politique <strong>de</strong> soutien au pavillon national.Sur le p<strong>la</strong>n économique, <strong>la</strong> <strong>France</strong> ne participe pas aujourd’hui aux échanges à <strong>la</strong> hauteur du traficqu’elle génère. 7 e puissance économique mondiale, <strong>la</strong> <strong>France</strong> est un utilisateur important <strong>de</strong> transport<strong>maritime</strong>, dont elle dépend <strong>pour</strong> ses approvisionnements et ses exportations ; mais les navires qui <strong>la</strong><strong>de</strong>sservent sont souvent sous pavillon étranger 36 , affrétés par <strong>de</strong>s acteurs français.Sur le p<strong>la</strong>n stratégique et diplomatique, il ne peut y avoir <strong>de</strong> puissance et <strong>de</strong> présence française àtravers les mers du globe sans flotte sous pavillon national ; l’avenir <strong>de</strong> <strong>la</strong> flotte et celui du pavillonfrançais sont toujours associés. Par ailleurs, tant que le poids politique et décisionnel d’un État àl’OMI se mesure à l’aune du tonnage <strong>de</strong> <strong>la</strong> flotte plutôt qu’à <strong>la</strong> réalité économique liée au <strong>maritime</strong>, ilest nécessaire <strong>de</strong> disposer d’une flotte sous pavillon national importante.Dans ce contexte, <strong>la</strong> <strong>France</strong> mène <strong>de</strong>ux politiques différentes, bien que complémentaires, et ilconvient donc <strong>de</strong> distinguer le soutien au pavillon du soutien à <strong>la</strong> flotte marchan<strong>de</strong> française, quicomprend <strong>la</strong> flotte contrôlée par <strong>de</strong>s armements français sous pavillon étranger.35Le registre <strong>de</strong>s Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) accueil<strong>la</strong>it l’essentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> flotte <strong>de</strong>commerce française soumise à <strong>la</strong> concurrence internationale ; il est amené à être remp<strong>la</strong>cé par le Registreinternational français (RIF) d’ici le 1 er janvier 2007.36<strong>Une</strong> étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> BRS en 1998 faisait déjà état <strong>de</strong> montants annuels <strong>de</strong> frets payés annuellement par <strong>de</strong>saffréteurs français à <strong>de</strong>s navires <strong>de</strong> pavillon étranger <strong>de</strong> 1,6 milliard <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs.Centre d’analyse stratégique41Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr