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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006Pour conclure, <strong>la</strong> viabilité <strong>de</strong> moyen terme <strong>de</strong>s activités d’exploitation du milieu marin et <strong>de</strong> vie sur lelittoral dépend <strong>de</strong> stratégie <strong>de</strong> gestion à établir dès maintenant. Que ce soit <strong>pour</strong> les ressourcesvivantes, ou certains grands phénomènes climatiques, les scientifiques océanographes sontcapables maintenant <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s échéances <strong>de</strong> plus en plus inquiétantes : <strong>de</strong>s dates sont ainsiannoncées <strong>pour</strong> l’épuisement <strong>de</strong> certaines ressources, ou <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> certaines espècesvivantes, etc. Cette connaissance met les déci<strong>de</strong>urs dans une nouvelle situation : celle <strong>de</strong> <strong>la</strong>responsabilité objective <strong>de</strong>vant les générations futures, mais aussi les générations actuelles.Si l’inquiétu<strong>de</strong> est désormais documentée, l’action corrective reste incertaine car les connaissancessont encore insuffisantes <strong>pour</strong> i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s voies fiables et acceptables d’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong>situation. Face à <strong>de</strong>s données incomplètes et disparates, il faut connaître, surveiller et prévoirl’évolution du milieu marin et <strong>de</strong> ses ressources. Les besoins <strong>de</strong> prospective sont partagés entrebesoins socio-économiques et offres <strong>de</strong> recherche et d’innovation.La communication entre le mon<strong>de</strong> politique, le mon<strong>de</strong> socioprofessionnel et celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche estun enjeu particulièrement important <strong>pour</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> gestion durable,nécessairement fondées sur <strong>de</strong>s connaissances scientifiques confirmées et fiables.La gestion <strong>de</strong>s interactions entre toutes les composantes du milieu requiert <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong>gouvernance adaptés, et <strong>de</strong>s normes d’action européennes voire mondiales.1.1.10. Un besoin <strong>de</strong> gouvernance et d’intégrationLa littoralisation <strong>de</strong>s activités induit <strong>pour</strong> les régions littorales une croissance plus importante que lereste du territoire. La <strong>de</strong>nsité humaine y est trois fois supérieure à <strong>la</strong> moyenne. Quand ces régions semobilisent, ce sont <strong>de</strong>s acteurs économiques <strong>de</strong> poids. En <strong>France</strong>, d’ici 2030, on estime que3,5 millions d’habitants <strong>de</strong> plus vivront dans les communes littorales, soit 60 % <strong>de</strong> croissance parrapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion actuelle.L’État, qui doit déjà composer avec le droit <strong>maritime</strong> international et les organisations mondiales ourégionales concernées, n’a pas ou n’a plus le monopole interne <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en valeur<strong>de</strong>s espaces marins. L’implication du niveau régional ou local, encouragée par le niveau européen,s’impose naturellement. Elle s’accompagne d’une implication croissante <strong>de</strong>s acteurs socioéconomiques(clusters) et <strong>de</strong>s ONG dans les débats politiques communautaires. Les régions et plusgénéralement les collectivités locales participent <strong>de</strong> façon croissante aux démarches <strong>de</strong> protection<strong>de</strong>s espaces littoraux. Par exemple, <strong>la</strong> Conférence <strong>de</strong>s régions périphériques <strong>maritime</strong>s <strong>de</strong> l’Europe(CRPM), créée en 1973 et initialement <strong>de</strong>stinée à peser en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong>marée noire (initiative bretonne), s’est progressivement emparée <strong>de</strong>s problématiques territoriales ets’implique fortement au niveau communautaire. Au niveau international, <strong>la</strong> gouvernance mondiale <strong>de</strong>socéans reste très sectorielle (OMI <strong>pour</strong> le transport et <strong>la</strong> navigation, FAO <strong>pour</strong> <strong>la</strong> pêche etl’aquaculture, PNUE <strong>pour</strong> l’environnement) ; elle a cependant sa « constitution », <strong>la</strong> convention <strong>de</strong>sNations unies sur le droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer (CNUDM), texte fondateur du droit <strong>maritime</strong> international, qui meten p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>ux organismes, le Tribunal international du droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer à Hambourg et l’Autorité <strong>de</strong>gestion <strong>de</strong>s fonds marins, dont le rôle est resté très limité. La convention elle-même est suiviedirectement par l’ONU (Commission du droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer). Cette <strong>de</strong>rnière gère le texte, son statut maispas les actions qui peuvent en découler, ce qu’aurait pu ou dû faire l’Autorité. L’intégrationintersectorielle se fait au niveau <strong>de</strong> l’ONU <strong>pour</strong> l’i<strong>de</strong>ntification et <strong>la</strong> caractérisation <strong>de</strong>s problèmesmais pas <strong>pour</strong> <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s solutions.Les objectifs <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s organisations internationales (ONU, PNUE, OMI, FAO, etc.) restent ainsiassez transversaux. Des initiatives visant en particulier à dimensionner une véritable organisationinternationale sur l’environnement émergent aussi.Il faut également avoir à l’esprit que le CNUDM ne règle pas tout, et que conserver <strong>de</strong>s organisationsinternationales sectorielles traitant <strong>de</strong> sujets <strong>maritime</strong>s a un intérêt, ne serait-ce que parce quecertains pays en sont parties alors qu’ils n’ont pas signé Montego Bay (États-Unis en particulier).Dans tous les cas, les faiblesses <strong>de</strong> l’intégration au niveau international renforcent le besoind’intégration aux niveaux régional et sous-régional.La consultation ouverte par <strong>la</strong> Commission européenne sur son Livre vert <strong>pour</strong> une politique <strong>maritime</strong>européenne <strong>la</strong>isse présager un débat accru sur <strong>la</strong> gouvernance <strong>de</strong>s océans, ne serait-ce que parceque les différents acteurs (stake hol<strong>de</strong>rs), nationaux, régionaux et professionnels, auront à cœur <strong>de</strong>redéfinir les instruments d’action à l’échelle <strong>de</strong> leurs préoccupations. Consciente <strong>de</strong>s enjeux d’uneCentre d’analyse stratégique38Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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