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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006La performance <strong>de</strong> l’activité portuaire 18est fortement liée à l’attractivité, à <strong>la</strong> fiabilité et à <strong>la</strong>technologie (liens transversaux : transports terrestres, hinter<strong>la</strong>nd, re<strong>la</strong>tions avec les collectivitésterritoriales, conditions <strong>de</strong> développement, etc.). Le développement <strong>de</strong>s infrastructures et <strong>de</strong>sservices <strong>de</strong> logistique est sensible. Les métiers <strong>de</strong>s transporteurs s’é<strong>la</strong>rgissent. On observe unetendance forte d’intégration <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> bout en bout, concrétisée par exemple par<strong>la</strong> conteneurisation. En fait, les ports sont dorénavant une activité <strong>de</strong> p<strong>la</strong>teforme intermodale. Lesexigences <strong>de</strong> contrôle et <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce y sont <strong>de</strong> plus fondamentales. Des étu<strong>de</strong>s 19pointent lescoûts liés à <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> sécurité (dé<strong>la</strong>is, personnels, investissements,immobilisations) : c’est un coût mais également un facteur <strong>de</strong> compétitivité <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce portuaire.Les services financiersLe chiffre d’affaires <strong>de</strong> l’assurance <strong>maritime</strong> européenne représente plus <strong>de</strong> 60 % du chiffre d’affairesmondial et se situe ainsi loin <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> zone Asie (26 %) et l’Amérique du Nord (12 %). De nos jours,les aléas du transport sont encore tels qu’il n’est pratiquement pas d’armateurs, <strong>de</strong> transporteurs ou<strong>de</strong> chargeurs qui ne prennent <strong>la</strong> précaution d’assurer leurs biens. C’est une garantie indispensable<strong>pour</strong> l’ouverture <strong>de</strong> crédits. Les assureurs européens et français occupent une position majeure.1.1.5. Les enjeux <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> pavillonLes apports d’un pavillon national sont complexes à évaluer : ils sont d’ordres sociaux, économiqueset stratégiques. Mais avant tout, le pavillon national est un symbole.Enjeux sociauxPour un État, <strong>la</strong> domiciliation <strong>de</strong> flottes importantes sous pavillon national peut être créatriced’emplois. Mais les liens entre le pavillon et l’emploi <strong>maritime</strong> sont modérés.Il n’existe <strong>de</strong> liens directs entre le pavillon et l’emploi que <strong>pour</strong> l’emploi embarqué, où peut existerune obligation faite à l’armateur d’employer un certain nombre <strong>de</strong> marins <strong>de</strong> <strong>la</strong> nationalité <strong>de</strong> l’État dupavillon. Or, en <strong>France</strong> comme dans tous les États <strong>de</strong> l’Union, cette réserve d’emploi national est enpleine évolution : non seulement son importance n’a cessé <strong>de</strong> diminuer au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnièresannées, mais l’Europe a exigé qu’elle <strong>de</strong>vienne une réserve d’emploi communautaire, et non plusnationale. Par ailleurs, l’obligation <strong>de</strong> nationalité peut jouer contre le pavillon national, dans <strong>la</strong> mesureoù les armateurs gar<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> choisir un pavillon plus compétitif. Pour créer <strong>de</strong> l’emploiembarqué, il faut avant tout un pavillon national attractif. Pour ce faire, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s Étatsindustrialisés se sont engagés dans une politique volontariste d’abaissement du coût sa<strong>la</strong>rial re<strong>la</strong>tif(suppression <strong>de</strong>s charges sociales, allègements fiscaux) ; elle repose sur <strong>la</strong> conviction que lesarmements nationaux privilégieront l’emploi national, si les coûts sa<strong>la</strong>riaux sont proches. À titred’exemple, l’Italie et le Danemark pratiquent <strong>la</strong> politique du « sa<strong>la</strong>ire net » (net wage) : 70 % <strong>de</strong>smarins embarqués sous pavillon danois sont aujourd’hui danois.Plus que <strong>de</strong> lien direct entre le pavillon et l’emploi, il faut parler <strong>de</strong> lien entre le pavillon et le poidséconomique <strong>de</strong>s entreprises nationales du secteur, <strong>la</strong> richesse et donc l’emploi. Plus que d’emploisembarqués, il s’agit ici <strong>de</strong>s emplois à terre que <strong>de</strong>s sociétés d’armement en bonne santé sontsusceptibles <strong>de</strong> créer.Enjeux économiquesL’enjeu économique est <strong>de</strong> taille : construire durablement une flotte nationale sûre, dynamique etcompétitive permet <strong>de</strong> maintenir le poids <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> filière <strong>maritime</strong> dans l’économienationale et en particulier <strong>de</strong> maintenir le savoir-faire et l’emploi dans toutes les entreprises qui <strong>la</strong>composent (courtage, assurances, c<strong>la</strong>ssification, financements, réparation navale).Les politiques nationales <strong>de</strong> soutien au pavillon ne cherchent donc pas seulement à ai<strong>de</strong>r lesentreprises d’armement mais bien à préserver les intérêts nationaux dans le secteur <strong>maritime</strong> 20 .18Seulement <strong>pour</strong> les marchandises conteneurisées exportées, 3 conteneurs sur 4 passent par les portsfrançais, alors qu’à l’importation, ce sont 9 conteneurs sur 10 qui passent par les ports français, soit au totalplus <strong>de</strong> 80 % du trafic conteneurisé (import et export).19Cf. note <strong>de</strong> L’ISEMAR.20L’OCDE considère qu’un emploi en mer en entraîne 4 à terre.Centre d’analyse stratégique30Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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