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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006En fait, l’Europe et l’OCDE (sous l’impulsion <strong>de</strong>s États-Unis) se sont engagés <strong>de</strong>puis 10 ans dans unebaisse <strong>de</strong>s soutiens traditionnels à <strong>la</strong> construction navale. Dans le même temps :• les pays asiatiques et en particulier <strong>la</strong> Corée développaient massivement leur capacité <strong>de</strong>construction. Conjoncturellement, l’explosion <strong>de</strong> l’économie asiatique a évité <strong>la</strong>surcapacité, en stimu<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> navires. Mais le maintien <strong>de</strong>s chantiers en déficita nécessité les effacements <strong>de</strong> <strong>de</strong>ttes par leurs gouvernements, ce qui a constitué <strong>de</strong>scas <strong>de</strong> contentieux importants avec l’UE ;• le dispositif d’arrêt <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s à <strong>la</strong> construction dans les accords à l’OCDE comportait <strong>de</strong>s<strong>la</strong>cunes (y compris aux États-Unis avec le Jones Act <strong>de</strong> 1936, toujours en vigueur etréservant les transports entre ports américains exclusivement à <strong>de</strong>s navires construits auxÉtats-Unis, battant pavillon américain et possédés par <strong>de</strong>s intérêts américains à hauteur<strong>de</strong> 75 %).La spécialisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction navale européenne vers <strong>de</strong>s navires <strong>de</strong> haute technologie a étéencouragée par <strong>de</strong>s contributions publiques, y compris via <strong>de</strong>s programmes du 5 e et du 6 e Programmecadre <strong>de</strong> recherche et développement (PCRD).Aujourd’hui, les plus gros tonnages <strong>de</strong> construction navale se trouvent en Asie. Néanmoins,l’industrie navale européenne civile est <strong>la</strong> première du mon<strong>de</strong> en valeur : l’Europe réalise <strong>de</strong>s navires<strong>de</strong> haute valeur, et son tissu industriel s’adapte à cette spécialisation. Les chantiers asiatiquesaffichent souvent <strong>de</strong>s pertes, contrairement aux européens, qui recherchent les marchés <strong>de</strong> niche.Les différences <strong>de</strong> productivité seraient plus liées à <strong>la</strong> durée du travail qu’aux sa<strong>la</strong>ires.Il s’avère néanmoins que <strong>de</strong>s perspectives peuvent inquiéter :• <strong>la</strong> surcapacité cyclique <strong>de</strong>s chantiers mondiaux ;• <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong>s chantiers asiatiques, éventuellement stimulés par leur surcapacité <strong>de</strong>production, à rattraper le différentiel technologique actuel ;• l’organisation économique en Asie, sur le modèle japonais (<strong>de</strong>s groupes industrielspuissants intégrés à <strong>la</strong> fois verticalement et horizontalement), associée à <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong>garantie particuliers qui conduit leurs armateurs à choisir <strong>de</strong>s constructeurs nationaux.Les ports et les opérateursLes grands groupes <strong>maritime</strong>s ne sont plus seulement <strong>de</strong>s compagnies mais aussi <strong>de</strong>s opérateurs.La plupart ont évolué vers le concept <strong>de</strong> global carrier, qui consiste à maîtriser <strong>la</strong> quasi totalité <strong>de</strong> <strong>la</strong>chaîne <strong>de</strong> transport. Les opérateurs du mon<strong>de</strong> <strong>maritime</strong> s’aventurent ainsi <strong>la</strong>rgement à terre surplusieurs créneaux : le rail, le fluvial, <strong>la</strong> route, les instal<strong>la</strong>tions portuaires et parfois <strong>de</strong> véritablesp<strong>la</strong>teformes logistiques terrestres déportées dépendant directement <strong>de</strong>s grands ports <strong>maritime</strong>s(« ports terrestres »). Bien entendu, <strong>la</strong> libéralisation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> transports en Europe oriente cetteintégration et les grands armements se retrouvent aisément partenaires <strong>de</strong>s institutions publiques<strong>pour</strong> investir dans les ports et les réseaux d’acheminement. Cette approche détache les intérêts etles mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> partenariats <strong>de</strong>s grands groupes <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s petits armements. Ces <strong>de</strong>rniers ont dumal à résister aux concentrations du secteur.Les ports sont <strong>de</strong>s lieux qui combinent plusieurs fonctions et activités : activité économique privée,infrastructures lour<strong>de</strong>s construites par <strong>la</strong> puissance publique, organisation politique et socialesouvent marquée par l’histoire sur un espace particulier grand ouvert sur le mon<strong>de</strong>, une ported’entrée sur <strong>de</strong>s territoires et <strong>de</strong>s économies, source <strong>de</strong> potentialités et <strong>de</strong> fragilités.L’organisation juridique et administrative <strong>de</strong>s ports témoigne <strong>de</strong>s histoires respectives <strong>de</strong> chaquepays ou région et intègre, à <strong>de</strong>s rythmes particuliers, les évolutions <strong>de</strong> <strong>la</strong> société et du mon<strong>de</strong>économique. L’orientation actuelle privilégie une gestion locale et déconcentrée <strong>de</strong>s grands ports,souvent mieux à même <strong>de</strong> garantir une bonne coordination <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs. Sibeaucoup <strong>de</strong> ports sont encore publics ou à capitaux majoritairement publics, <strong>de</strong> plus en plus sontprivatisés, parfois totalement, ce qui pose <strong>de</strong> nouveaux enjeux en termes <strong>de</strong> sécurité nationale. Aufond, aucun modèle ne s’impose à l’échelle européenne ou internationale ; <strong>la</strong> question <strong>de</strong>s structuresne semble donc pas déterminante. Dans tous les cas, l’imbrication étroite <strong>de</strong>s pouvoirs publics(police, sûreté, sécurité) et <strong>de</strong>s acteurs privés reste très forte.Centre d’analyse stratégique29Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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