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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006notion <strong>de</strong> sûreté recouvre quant à elle <strong>la</strong> lutte contre les trafics illicites, <strong>la</strong> piraterie, le terrorisme, etplus généralement contre tout acte malveil<strong>la</strong>nt.Le contenu <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux notions est fortement marqué par le droit international. La primauté <strong>de</strong> <strong>la</strong> loidu pavillon limite en effet les possibilités d’intervention <strong>de</strong> l’État côtier ou <strong>de</strong> l’État du port ; <strong>pour</strong>imposer <strong>de</strong>s règles aux navires battant pavillon d’un État tiers, même naviguant dans les eauxfrançaises, il faut agir au niveau international. C’est donc au sein <strong>de</strong> l’Organisation <strong>maritime</strong>internationale (OMI) à Londres que les réglementations sont aujourd’hui é<strong>la</strong>borées ; selon qu’ellesentrent ou non dans les champs <strong>de</strong> compétence <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communauté, elles sont ensuite introduites endroit communautaire ou en droit national.Le renforcement du cadre internationalAutrefois centrées sur <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong>s hommes, <strong>de</strong>s navires et <strong>de</strong>s biens transportés, les <strong>de</strong>uxnotions <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong> sûreté ont profondément évolué. Leur caractère normatif a d’une part étéconsidérablement renforcé, faisant reculer le principe <strong>de</strong> liberté <strong>de</strong> <strong>la</strong> navigation qui a longtempsprévalu à l’OMI. D’autre part, elles renvoient <strong>de</strong> plus en plus aux conséquences à terre <strong>de</strong>sévénements <strong>de</strong> mer (trafics, pollutions, malveil<strong>la</strong>nce), augmentant ainsi leur sensibilité aux yeux <strong>de</strong>l’opinion et <strong>de</strong>s politiques.En matière <strong>de</strong> sécurité <strong>maritime</strong>, <strong>de</strong> nouvelles mesures, impensables il y a peu, sont aujourd’huiacceptées par tous. Citons <strong>de</strong> façon limitative mais exemp<strong>la</strong>ire <strong>la</strong> création, approuvée par l’OMI,d’une « zone <strong>maritime</strong> particulièrement vulnérable » au <strong>la</strong>rge <strong>de</strong>s côtes d’Europe occi<strong>de</strong>ntale etcomportant l’obligation <strong>pour</strong> les opérateurs présentant un risque particulier <strong>de</strong> se déc<strong>la</strong>rer, <strong>la</strong> mise enp<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> dispositifs <strong>de</strong> séparation <strong>de</strong> trafic 8 (les « rails ») ou <strong>de</strong> systèmes automatiques <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>snavires, améliorés et renforcés récemment sur nos côtes. Parallèlement, <strong>la</strong> multiplication <strong>de</strong>scontrôles dans les ports 9 , dans le cadre d’accords multi<strong>la</strong>téraux <strong>de</strong> type Mémorandum <strong>de</strong> Paris 10 , apermis une application plus uniforme <strong>de</strong>s normes internationales et a considérablement affaibli <strong>la</strong>primauté <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du pavillon. Ils allongent <strong>pour</strong>tant les escales et accroissent les attentes sur ra<strong>de</strong>.La dimension environnementale est <strong>de</strong>venue une composante essentielle <strong>de</strong> toute politique <strong>de</strong>sécurité <strong>maritime</strong>. Si l’opinion publique et <strong>la</strong> collectivité restent soucieuses du sort <strong>de</strong>s marins et <strong>de</strong>spassagers 11 , les catastrophes écologiques liées aux acci<strong>de</strong>nts <strong>maritime</strong>s <strong>de</strong> l’Erika, du Prestige ou duTricolor expliquent en gran<strong>de</strong> partie l’évolution rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation internationale. La prise encompte <strong>de</strong>s conséquences environnementales, tout particulièrement à terre, <strong>de</strong>vient essentielle. La<strong>France</strong>, particulièrement touchée par ces événements, a joué un rôle moteur. C’est ainsi par à-coupssuccessifs que <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> sécurité <strong>maritime</strong> a progressé, à l’échelle internationale comme àl’échelle <strong>de</strong> l’Union européenne (mesures Ma<strong>la</strong>ga, paquets Erika successifs et création <strong>de</strong> l’Agenceeuropéenne <strong>de</strong> sécurité <strong>maritime</strong>) <strong>pour</strong> finalement se stabiliser.En matière <strong>de</strong> sûreté, l’évolution, plus récente, est directement liée aux attentats contre l’USS Cole(12 octobre 2000) ou contre le pétrolier français Limbourg (octobre 2002), ainsi qu’aux événementsdu 11 septembre 2001. L’objectif est <strong>de</strong> prévenir et <strong>de</strong> lutter contre tous actes illicites <strong>de</strong>malveil<strong>la</strong>nce, <strong>de</strong> terrorisme à l’encontre du navire, <strong>de</strong> son équipage, mais aussi <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tionsportuaires. L’Organisation <strong>maritime</strong> internationale a décidé en décembre 2002, <strong>de</strong> modifier <strong>la</strong>convention sur <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie humaine en mer (SOLAS) en y ajoutant un chapitre sur <strong>la</strong>sûreté <strong>maritime</strong> 12 . Ce chapitre fait obligation aux États membres signataires d’appliquer un co<strong>de</strong>international <strong>pour</strong> <strong>la</strong> sûreté <strong>de</strong>s navires et <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions portuaires, le co<strong>de</strong> ISPS. Ce <strong>de</strong>rnier adonné lieu au décret n° 2004-290. Entré en vigueur le 1 erjuillet 2004, il s’applique à tout navireeffectuant <strong>de</strong>s voyages internationaux 13 . Le co<strong>de</strong> ISPS a été complété au p<strong>la</strong>n européen par lerèglement (CE) n° 725/2004 du Parlement européen et du Conseil du 31 mars 2004 et <strong>la</strong> directive2005/65/CE du 26 octobre 2005. Ces mesures tout juste entrées en vigueur et s’appliquant tant dans8Vessel Traffic System – VTS.9Contrôles par l’État du port (Port State Controls).10Memorandum of Un<strong>de</strong>rstanding (MOU) signé à Paris sur le contrôle par l’État du port : les États signatairess’autorisent à contrôler dans leurs ports les navires battant pavillon d’un autre État signataire ou d’un État tiers,le contrôle porte sur le respect du droit international.11On ne peut que citer les naufrages à répétition <strong>de</strong> bateaux <strong>de</strong> pêche ou <strong>de</strong> transports <strong>de</strong> passagers comme leJolo, transport surchargé au Sénégal qui a fait un nombre considérable <strong>de</strong> morts.12Chapitre XI-2 intitulé « Mesures spéciales <strong>pour</strong> renforcer <strong>la</strong> sûreté <strong>maritime</strong> ».13Les navires à passagers ; les navires <strong>de</strong> charge d’une jauge brute supérieure à 500 tonneaux ; les unitésmobiles <strong>de</strong> forage.Centre d’analyse stratégique26Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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