12.07.2015 Views

Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006Rapport1. État <strong>de</strong>s lieux et exposé <strong>de</strong>s enjeuxLes activités humaines plus ou moins liées à <strong>la</strong> mer sont nombreuses, diverses. Les réunir en un« fait » <strong>maritime</strong> relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> gageure, ou potentiellement <strong>de</strong> l’artefact, surtout en l’absence d’unepolitique <strong>maritime</strong> affirmée. Le lieu <strong>de</strong> certaines activités est explicitement situé dans le milieu marin :<strong>la</strong> pêche, l’aquaculture, le transport <strong>de</strong> marchandises, l’exploitation offshore, <strong>la</strong> course au <strong>la</strong>rge, <strong>la</strong>croisière, etc. D’autres occupent l’espace proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer en raison <strong>de</strong> leur lien avec le milieumarin : construction navale, logistique, tha<strong>la</strong>ssothérapie, etc. La globalisation <strong>de</strong> l’activitééconomique renforce l’importance <strong>de</strong>s échanges par voie <strong>de</strong> mer. La facilité <strong>maritime</strong> corrige parfoisl’insuffisance <strong>de</strong>s transports terrestres. D’autres enfin s’imp<strong>la</strong>ntent ou se développent en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong>seule valeur <strong>de</strong> proximité, d’existence, <strong>de</strong> présence, <strong>de</strong> jouissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer (tourisme littoral 1 ,rési<strong>de</strong>ntiel).La nature elle-même connaît cette complexité <strong>de</strong>s liens et <strong>de</strong>s dépendances : l’océan est riched’écosystèmes particuliers <strong>pour</strong> lesquels nombre d’espèces dépen<strong>de</strong>nt à un moment ou à un autre<strong>de</strong> <strong>la</strong> frange littorale. Celle-ci, comme tout lieu d’interface, est d’une richesse biologique touteparticulière, avec <strong>de</strong>s écosystèmes très spécifiques. Mais même les écosystèmes terrestres sont<strong>pour</strong> nombre d’entre eux reliés peu ou prou à <strong>la</strong> mer : ainsi les écosystèmes d’eau douce auxespèces amphihalines 2 , les oiseaux migrateurs, etc. Le climat <strong>de</strong>s continents dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence<strong>de</strong> <strong>la</strong> mer et <strong>de</strong>s circu<strong>la</strong>tions atmosphériques : un climat tempéré comme celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> est lefruit direct du fonctionnement océanique.Cette imbrication se reflète difficilement dans <strong>la</strong> désignation <strong>de</strong>s secteurs d’activité. Elle apparaît dèslors que l’on a une vision dynamique <strong>de</strong>s activités et <strong>de</strong> leurs interdépendances.C’est <strong>pour</strong>quoi, même s’il est tentant <strong>de</strong> créer un « fait <strong>maritime</strong> » par l’addition <strong>de</strong>s activitéssectorielles 3 dont on peut penser qu’elles touchent à <strong>la</strong> mer, on ne légitime ce fait que par <strong>la</strong> prise <strong>de</strong>conscience <strong>de</strong>s dépendances réciproques <strong>de</strong> ces activités, entre autres par le partage <strong>de</strong>s mêmesespaces, <strong>de</strong>s mêmes ressources. Il <strong>de</strong>vient ensuite impératif <strong>de</strong> travailler collectivement sur cesdépendances.1.1. Les gran<strong>de</strong>s évolutions <strong>maritime</strong>s à l’échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète1.1.1. L’évolution du « statut » <strong>de</strong>s océansLes espaces océaniques s’étendant au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s juridictions nationales restent encore une source <strong>de</strong>conflits potentiels : <strong>de</strong>s États souhaitent maintenir un régime <strong>de</strong> liberté et d’autres prônent uncontrôle é<strong>la</strong>rgi et un souci croissant d’exploitation durable.Les océans et les mers restent <strong>de</strong>s espaces fondés sur une liberté fondamentale, celle <strong>de</strong> <strong>la</strong>navigation, autour <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle s’est organisée <strong>la</strong> communication entre les peuples et les territoiresque séparent les immensités <strong>maritime</strong>s. L’exigence <strong>de</strong> liberté <strong>de</strong> navigation subordonne toutes lesautres activités en mer à son maintien. Mais comme toute liberté, elle s’exerce aujourd’hui dans uncadre et un contexte renouvelés. Les considérations <strong>de</strong> sûreté et <strong>de</strong> sécurité et leur évolutionréactivent le concept <strong>de</strong> puissances <strong>maritime</strong>s.Le cadre juridique reconnu par <strong>la</strong> communauté internationale est <strong>la</strong> convention <strong>de</strong>s Nations unies surle droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer (CNUDM) du 10 décembre 1982. Entrée en vigueur en 1994, elle est ratifiée par <strong>la</strong><strong>France</strong> en 1996 ainsi que par tous les États membres <strong>de</strong> l’Union européenne. La Communauté en est1<strong>Une</strong> étu<strong>de</strong> sur le tourisme en Languedoc-Roussillon montre <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsification croissante <strong>de</strong> manifestationsculturelles quand on se rapproche du bord <strong>de</strong> mer. Ces manifestations ne sont que rarement liées à <strong>la</strong> mer ellemêmeet témoignent surtout <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion touristique.2Comme les espèces <strong>de</strong> poissons dont une partie du cycle <strong>de</strong> vie est en eau douce et l’autre en eau salée :saumon, anguille, etc.3Le rapport du Commissariat général du P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> 1998 « La politique <strong>maritime</strong> et littorale <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> : enjeux etperspectives » regrettait déjà, dans son propre exercice, l’approche trop sectorielle.Centre d’analyse stratégique23Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!