Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer
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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006marines 182 les commissions <strong>de</strong> cultures marines, les comités <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s programmes transnationauxInterreg, etc. Ces comités techniques, non décisionnels, associent <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> l’État et <strong>de</strong>sacteurs économiques ; ils traitent <strong>de</strong> problèmes sectoriels mais à <strong>de</strong>s échelles intéressantes.Au niveau national, le Conseil national du littoral 183 constitue lui aussi un exemple d’une instance <strong>de</strong>concertation à forte vocation d’intégration. Il s’agit d’une instance consultative composéeparitairement <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong>s élus et <strong>de</strong>s socioprofessionnels ou <strong>de</strong> personnalités qualifiées.Présidé par le Premier ministre (ou par délégation, par le ministre chargé <strong>de</strong> l’aménagement duterritoire) mais sans représentant <strong>de</strong> l’administration en son sein, le CNL est chargé <strong>de</strong> conseiller legouvernement dans l’é<strong>la</strong>boration et <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s différents aspects <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique nationaledu littoral, en contribuant « par ses avis et propositions à <strong>la</strong> coordination <strong>de</strong>s actions publiques dansles espaces littoraux ».Il faut remarquer que si <strong>de</strong> nombreux conseils gravitent autour du fait <strong>maritime</strong>, le CNL s’en distinguepar une focalisation plutôt terrestre.> L’organisation <strong>de</strong>s moyens nationaux : <strong>la</strong> tentation <strong>de</strong>s agencesLes différents moyens <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong> l’État en mer sont l’objet d’une volonté <strong>de</strong> rationalisation et <strong>de</strong>réorganisation. En <strong>France</strong>, l’organisation <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong> l’État en mer repose sur une coordination parfaça<strong>de</strong> <strong>maritime</strong> confiée à une autorité unique, le préfet <strong>maritime</strong>, relevant d’un niveau central, leSecrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Mer</strong>. Confronté au même défi, l’Union privilégie l’exemple britannique et meten p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s agences qui sont en fait <strong>de</strong>s agences sectorielles à vocation nationale (sécurité<strong>maritime</strong>, frontières, pêches, etc.). Liées à l’autorité politique par un "contrat d’objectifs", ellesdisposent d’un budget propre <strong>pour</strong> atteindre les objectifs qui leur sont assignés et dont elles doiventpériodiquement rendre compte <strong>de</strong> l’état d’avancement.Le mot Agence est polysémique, car si dans certains pays, l’ensemble <strong>de</strong>s éléments nécessaires à <strong>la</strong>mise en œuvre d’une politique sont bien confiés à une agence, les agences récemment créées enEurope sont plutôt en charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> coordination et <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification <strong>de</strong>s moyens, <strong>de</strong> l’échange et <strong>de</strong><strong>la</strong> mutualisation <strong>de</strong>s informations.Il faut donc se gar<strong>de</strong>r d’assimiler agence <strong>de</strong> moyens et agence <strong>de</strong> mission et d’en déduire que <strong>la</strong>création d’une agence entraîne nécessairement une mutualisation impossible ou coûteuse <strong>de</strong>smoyens existants.Les exemples européens et britanniques sont à ce titre utiles ; en aucun cas, il ne s’agissait <strong>de</strong>dupliquer <strong>de</strong>s moyens existants, mais plutôt <strong>de</strong> confier à une agence <strong>la</strong> coordination <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong>ces moyens, qui relèvent <strong>pour</strong> l’essentiel d’autres administrations, <strong>pour</strong> atteindre un objectifparticulier. Au Royaume-Uni, <strong>la</strong> nouvelle agence du contrôle <strong>de</strong>s pêches ne dispose d’aucun moyen<strong>de</strong> contrôle en mer, elle « achète » du temps <strong>de</strong> contrôle à <strong>la</strong> Royal Navy et l’utilise au mieux. Demême, l’agence européenne du contrôle <strong>de</strong>s pêches (en cours d’instal<strong>la</strong>tion) ne dispose d’aucunmoyen d’intervention en mer en propre, elle surveille et coordonne l’action <strong>de</strong>s États membres. Danscertains cas cependant, ces <strong>de</strong>ux agences peuvent, le cas échéant, affréter <strong>de</strong>s moyens propres<strong>pour</strong> <strong>de</strong>s opérations ponctuelles.On voit bien qu’il y a une forte proximité entre les modèles britanniques et communautaires ; <strong>la</strong>Maritime coastguard agency (MCA) britannique est en charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité <strong>maritime</strong>, du sauvetageet <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre les pollutions, comme aujourd’hui l’Agence européenne <strong>de</strong> sécurité <strong>maritime</strong>(AESM).La création d’agences peut donc être une tentation <strong>pour</strong> réorganiser notre administration. Cesystème a l’avantage d’être lisible et transparent et d’introduire, par <strong>la</strong> fixation d’objectifs c<strong>la</strong>irs etapprouvés par le politique, une responsabilisation <strong>de</strong> l’autorité administrative. C’est un choix qui<strong>de</strong>puis quelques années a été privilégié par le légis<strong>la</strong>teur français dans <strong>de</strong> nombreux secteurs.Il ne nous semble pas cependant que cette solution soit pertinente <strong>pour</strong> l’action <strong>de</strong> l’État en mer. Ellereviendrait à sectorialiser l’action <strong>de</strong> l’État en mer alors que l’institution du préfet <strong>maritime</strong>, dont <strong>la</strong>mission est précisément <strong>de</strong> coordonner l’ensemble <strong>de</strong>s actions réalise pleinement l’intégration <strong>de</strong>l’action administrative, prélu<strong>de</strong> à <strong>la</strong> mise en œuvre d’une politique intégrée. Le préfet <strong>maritime</strong>, qui182COREPAM, Commission régionale <strong>de</strong>s pêches <strong>maritime</strong>s et <strong>de</strong> l'aquaculture marine, créée par le décretn° 2006-665 du 7 juin 2006.183Le Conseil national du littoral (CNL) est prévu par l’article 235 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi 2005-157 du 23 février 2005 re<strong>la</strong>tive audéveloppement <strong>de</strong>s territoires ruraux et créé par le décret n° 2005-1426 du 18 novembre 2005. Il a été installé le13 juillet 2006 par le Premier ministre.Centre d’analyse stratégique139Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr