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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006Par ailleurs, l’envie est forte d’ouvrir les Français aux richesses et aux aspects positifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer . On<strong>de</strong>vrait ainsi faire mieux connaître aux Français et à leurs représentants politiques les applications<strong>de</strong>s nouvelles molécules (biotechnologies marines) <strong>pour</strong> l’industrie ou <strong>la</strong> santé – le premier traitementantiviral contre le virus du sida vient <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer et <strong>de</strong>s précurseurs d’anticancéreux sont présents dans<strong>de</strong>s organismes marins.Sur ce point qui peut paraître très re<strong>la</strong>tif, il n’est pas neutre <strong>de</strong> constater que <strong>la</strong> valorisation <strong>de</strong>l’i<strong>de</strong>ntité et du patrimoine <strong>maritime</strong> européen est un axe fort <strong>de</strong> proposition du Livre vert. À l’image<strong>de</strong>s capitales culturelles <strong>de</strong> l’Europe, <strong>la</strong> <strong>France</strong> <strong>pour</strong>rait proposer que soit désignée chaque annéeune capitale <strong>maritime</strong> <strong>de</strong> l’Europe.Il faudrait certes mieux faire connaître <strong>la</strong> mer aux Français. « Ce<strong>la</strong> ne bougera pas au niveau politiquesi l’opinion publique ne bouge pas ». Mais il faut aussi changer d’angle <strong>de</strong> vue : <strong>la</strong> mer c’est mo<strong>de</strong>rneet porteur <strong>de</strong> richesses et d’emplois <strong>pour</strong> <strong>de</strong>main (ou après-<strong>de</strong>main).La p<strong>la</strong>ce faite à l’Europe : un cas par cas motivéLa sécurité et <strong>la</strong> sûreté <strong>maritime</strong>s sont <strong>de</strong>ux domaines européens par nécessité, <strong>de</strong> <strong>la</strong> conception à <strong>la</strong>définition <strong>de</strong>s modalités d’exécution. L’Union européenne y apparaît <strong>de</strong> plus en plus comme unacteur important et elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à occuper un rôle sur <strong>la</strong> scène internationale qui soit directement liéà <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qu’elle occupe dans l’ordre juridique interne.Se pose notamment avec acuité <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l’Union européenne dans le système <strong>maritime</strong>international à l’OMI. À ce jour, le principe <strong>de</strong> cette présence n’est pas un objectif partagé par tousles États Membres, <strong>la</strong> <strong>France</strong> se situant parmi ceux qui souhaitent cette représentation. Il convient <strong>de</strong>confirmer cette orientation par une démarche permanente auprès <strong>de</strong>s États Membres réticents voirehostiles à l’arrivée <strong>de</strong> l’Union européenne au sein <strong>de</strong> l’OMI. La <strong>France</strong> peut utilement faire valoir quece<strong>la</strong> correspondrait à une vision stratégique du long terme qui renouvellerait le contexte et lesconditions du rapport entre lois du pavillon et <strong>de</strong> l’État côtier.Donner un siège à <strong>la</strong> Commission européenne au sein <strong>de</strong> l’organisation <strong>maritime</strong> n’est pas sansfon<strong>de</strong>ment : un siège européen pèsera du poids <strong>de</strong>s 25 États, certains sujets traités à l’OMI relèvent<strong>de</strong> <strong>la</strong> compétence partagée et parfois exclusive <strong>de</strong> l’Union. Par contre, tous les débats au sein <strong>de</strong>l’OMI ne portent pas que sur <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong> compétence <strong>de</strong> l’Union ou sur lesquels le consensus à 25est tel que l’UE peut parler d’une seule voix, sans porter atteinte aux intérêts <strong>de</strong>s États membres.Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, il convient certes <strong>de</strong> rechercher <strong>de</strong>s positions convergentes au sein <strong>de</strong> l’Unioneuropéenne, mais les États doivent conserver leur liberté d’action.Plus <strong>la</strong>rgement, il convient <strong>de</strong> s’interroger sur <strong>la</strong> portée <strong>de</strong> <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> subsidiarité dans <strong>la</strong> politique<strong>maritime</strong> ; elle fon<strong>de</strong> notre rapport à l’Europe et notre marge <strong>de</strong> manœuvre dans <strong>la</strong> conduite d’unepolitique nationale. Dans les domaines relevant <strong>de</strong> politiques communes, les orientations politiquesdécidées par le conseil européen sont mises en œuvre par <strong>la</strong> Commission et les États (pêche,sécurité <strong>maritime</strong>, etc.). Il est souhaitable <strong>de</strong> défendre fortement <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong>s États dans <strong>la</strong>mise en œuvre <strong>de</strong> ces politiques, mais il faut également que les décisions européennes soientréalistes et i<strong>de</strong>ntifient très tôt les moyens nécessaires, en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation particulière <strong>de</strong>sÉtats membres.En particulier, les nouvelles agences communautaires ne doivent pas être a priori les re<strong>la</strong>is d’unepolitique européenne intégrée verticalement, mais doivent concentrer leur action sur les domaines oùun État seul ne peut agir : c’est le cas <strong>de</strong>s moyens lourds <strong>de</strong> lutte contre <strong>la</strong> pollution qu’il seraitruineux et inutile <strong>pour</strong> chaque État d’acquérir en propre ; c’est aussi le cas <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong>recherche qui peuvent bénéficier à tous.S’agissant <strong>de</strong> <strong>la</strong> coopération entre États, le point essentiel paraît être <strong>de</strong> promouvoir l’i<strong>de</strong>ntificationen premier lieu d’une autorité responsable <strong>de</strong> « l’action <strong>de</strong> l’État en mer » dans chacun <strong>de</strong>s payseuropéens, au p<strong>la</strong>n national, et chaque fois que possible régional. <strong>Une</strong> telle autorité existe en <strong>France</strong>en <strong>la</strong> personne du Secrétaire général <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer, et au niveau local en celle du préfet <strong>maritime</strong>. Cen’est pas nécessairement ce modèle-là qui correspondrait à tous les pays tant ce type d’organisationest marqué par <strong>la</strong> culture, et l’organisation administrative française mais il en tente aujourd’hui plusd’un (Portugal, États-Unis, Union européenne, etc.)Centre d’analyse stratégique136Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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