12.07.2015 Views

Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006illicite importante, doivent faire l’objet d’une surveil<strong>la</strong>nce étroite, seule à même <strong>de</strong> garantir uneexploitation durable <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource.Le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche est donc très contraint et cible quelques espèces, souvent <strong>pour</strong>l’exportation : crevette, légine, <strong>la</strong>ngouste australe. La pêche tropicale est par ailleurs confrontée auproblème <strong>de</strong> <strong>la</strong> ciguaterra, toxi-infection alimentaire liée à une toxine algale accumulée dans <strong>la</strong> chair<strong>de</strong>s poissons (ma<strong>la</strong>die appelée <strong>la</strong> gratte). Sa répartition géographique variable dans le tempsnécessité un suivi permanent, tant <strong>pour</strong> pouvoir fon<strong>de</strong>r les mesures d’interdiction que <strong>pour</strong> les lever.Il faut tenir compte <strong>de</strong> l’avis <strong>de</strong>s organisations scientifiques, notamment le Conseil national <strong>pour</strong>l’exploration <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer (CIEM), l’ICCAT 175 ou l’IATTC 176 . Par exemple, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s espèces d’eauprofon<strong>de</strong> exploitées <strong>de</strong> façon commerciale sont pêchées <strong>de</strong> façon incompatible avec une gestiondurable <strong>de</strong>s stocks, tant <strong>pour</strong> l’espèce concernée que <strong>pour</strong> les espèces prises à titre accessoire. Infine, une pêche durable suppose une organisation économiquement efficace, avec <strong>de</strong>s surveil<strong>la</strong>ncesmobilisant <strong>la</strong> technologie spatiale et <strong>de</strong>s moyens en mer éloignés <strong>de</strong> leurs bases, donc coûteux.Si elle peut être une source d’activité économique non négligeable <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s flottes industriellespositionnées en Outre-mer, il faut gar<strong>de</strong>r en mémoire que les limites biologiques maintenant connuesdémontrent <strong>la</strong> réduction rapi<strong>de</strong> du potentiel <strong>de</strong> ces pêches et s’y préparer. Par ailleurs, c’est aussi <strong>la</strong>compétitivité à terre <strong>de</strong>s industries <strong>de</strong> transformation qui ne permet pas <strong>de</strong> concentrer lesdébarquements préférentiellement sur les ports français d’Outre-mer.Le développement d’une flotte <strong>de</strong> pêche hauturière, tentant, doit être analysé conjointement à l’aune<strong>de</strong> <strong>la</strong> durabilité <strong>de</strong>s stocks, <strong>de</strong> <strong>la</strong> domiciliation <strong>de</strong> l’activité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> localisation <strong>de</strong>s marchés. Lesterritoires français eux-mêmes ne sont en général pas <strong>de</strong>s débouchés <strong>de</strong> ces productions ; lepositionnement nécessaire sur <strong>de</strong>s marchés d’exportation (l’Asie <strong>pour</strong> le thon) les confronte à <strong>de</strong>sconcurrences fortes.En revanche, et le passé le montre avec <strong>de</strong>s développements réussis (perles en Polynésie), lesconditions sont souvent réunies outre-mer <strong>pour</strong> l’aquaculture. Plus encore que <strong>pour</strong> le littoralmétropolitain, l’examen <strong>de</strong>s potentialités d’imp<strong>la</strong>ntation, leur p<strong>la</strong>nification en lien avec les usageslocaux et un appui technique et logistique sont nécessaires. Pour soutenir une telle filière, uneorganisation portuaire et logistique doit notamment permettre l’acheminement vers les marchésd’exportation.À un horizon moins immédiat, il faut anticiper le fait que diverses richesses non halieutiques peuventvenir <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer et bien articuler leur exploration et leur exploitation avec <strong>la</strong> participation <strong>de</strong>s territoiresqui génèrent <strong>la</strong> souveraineté française. Dans le domaine <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s ressources énergétiqueet biologiques, synthétiser les potentialités recensées par <strong>la</strong> recherche océanographique estnécessaire à l’implication <strong>de</strong> ces pays d’Outre-mer: il faut tourner vers ces régions l’effort <strong>de</strong>connaissance et <strong>de</strong> recherche. La structuration récente <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche au sein du pôle B2C3I 177apporte une première réponse à l’éparpillement initial et au manque <strong>de</strong> lisibilité.En outre, le sol et le sous-sol <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer dans l’Océan indien et au <strong>la</strong>rge <strong>de</strong>s départements etcollectivités territoriales outre-mer sont <strong>la</strong>rgement méconnus du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s ressourcesnaturelles qui <strong>pour</strong>raient y être contenues. Des étu<strong>de</strong>s scientifiques ont certes d’ores et déjà étéréalisées par le passé, mais ce n’est que <strong>de</strong>puis quelques années, grâce en particulier auxtechnologies mises au point dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche d’hydrocarbures liqui<strong>de</strong>s ou gazeux, que<strong>de</strong>s moyens techniques d’investigations performants y sont mis en œuvre. Grâce à l’intérêt queportent les sociétés pétrolières au sous-sol <strong>de</strong> ces différentes zones, <strong>de</strong>s nouvelles données ont étéacquises récemment ce qui <strong>de</strong>vrait permettre d’accé<strong>de</strong>r dans les années à venir à une meilleureconnaissance du sous-sol <strong>de</strong> ces régions.<strong>Une</strong> autre exploitation <strong>de</strong> l’atout <strong>maritime</strong> en Outre-mer serait d’y localiser <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong>développement d’énergies renouve<strong>la</strong>bles en mer qui, menées à un niveau industriel, <strong>pour</strong>raient être<strong>de</strong>s alternatives énergétiques particulièrement adaptées aux situations insu<strong>la</strong>ires. Ce <strong>pour</strong>rait être lelieu d’évaluation <strong>de</strong>s techniques liées aux gradients thermiques.Enfin, l’Outre-mer, c’est aussi une activité touristique importante (croisière, p<strong>la</strong>isance) qui doit avanttout s’internationaliser et regar<strong>de</strong>r dans les marchés les plus proches : le marché métropolitain175International commission for the conservation of At<strong>la</strong>ntic tuna.176Inter American tropical tuna commission.177BRGM, CEMAGREF, CIRAD, IFREMER, IRD et INRA.Centre d’analyse stratégique133Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!