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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006connaissance <strong>de</strong> cause, est le fruit <strong>de</strong> contraintes économiques ou techniques qui doivent êtreassumées.Pouvoir impliquer, par <strong>la</strong> responsabilité financière, l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong> décision reste le moyen<strong>de</strong> dissuasion le plus efficace. En ce sens, le renforcement du dispositif pénal engagé au cours <strong>de</strong>s<strong>de</strong>rnières années doit être accompagné par une mobilisation forte <strong>de</strong>s parquets et <strong>de</strong>s tribunauxspécialisés ; cette mobilisation passe notamment par une formation et une sensibilisation adéquatesaux problématiques <strong>maritime</strong>s. La répression n’est pas une fin en soi mais bien l’outil d’une véritablepolitique <strong>de</strong> prévention, qui doit permettre <strong>de</strong> responsabiliser le comportement <strong>de</strong>s acteurs, une foislevées les contraintes juridiques ou économiques d’organisation <strong>de</strong> l’insolvabilité (type one ship, onecompany).Chaque fois que possible, il convient <strong>de</strong> soutenir les démarches volontaires engagées par <strong>la</strong>profession dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité, via <strong>de</strong>s validations indépendantes (<strong>la</strong>bels,chartes).Enfin, dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte en mer comme à terre, il est nécessaire <strong>de</strong> mieux prendre encompte <strong>la</strong> diversité croissante <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> crise en renforçant <strong>la</strong> connaissance prévisionnelle <strong>de</strong>l’effet <strong>de</strong>s pollutions acci<strong>de</strong>ntelles dans une plus gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> situations. La perspective <strong>de</strong>pollutions par substances nocives ou dangereuses, révélée par les catastrophes du Ievoli Sun ou duFenes, est ici centrale. La ratification prochaine par <strong>la</strong> <strong>France</strong> du protocole OPRC/HNS doit conduirele ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Défense et le ministère chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Mer</strong> à engager une réflexion sur lerenouvellement et <strong>la</strong> diversification <strong>de</strong> leurs moyens <strong>de</strong> lutte, aujourd’hui essentiellement centrés sur<strong>la</strong> lutte contre les pollutions par hydrocarbures.Plus spécifiquement, dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> pollution en mer, <strong>de</strong>s investissementslourds sont nécessaires et les voies d’une mutualisation à l’échelle européenne doivent êtrerecherchées. La politique volontariste <strong>de</strong> l’Agence européenne <strong>de</strong> sécurité <strong>maritime</strong> et lepositionnement à Brest <strong>de</strong> l’Île <strong>de</strong> Bréhat, navire <strong>de</strong> dépollution pré affrété par cette agence, doiventêtre perçus comme une opportunité. Il est donc souhaitable que <strong>la</strong> Marine nationale, en charge <strong>de</strong> <strong>la</strong>lutte en mer, recherche <strong>de</strong>s synergies avec l’Agence européenne <strong>de</strong> sécurité <strong>maritime</strong>, s’agissantnotamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> mutualisation <strong>de</strong>s moyens lourds d’intervention et <strong>de</strong>s équipements.3.4.5. Favoriser un développement autour <strong>de</strong> l’économie <strong>maritime</strong> outre-merLes départements et territoires d’Outre-mer permettent à <strong>la</strong> <strong>France</strong> <strong>de</strong> disposer d’une ZEEextrêmement importante. Dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> ces espaces, le ratio surface émergée / surface marineest beaucoup plus faible que celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> métropole. Il serait tentant <strong>de</strong> considérer que <strong>de</strong> ce fait, <strong>la</strong>richesse du mon<strong>de</strong> outre-mer proviendrait plus encore <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer et <strong>de</strong> son exploitation qu’enmétropole et que ces territoires auraient une vocation <strong>maritime</strong> affirmée.Pourtant les constats aboutissent à <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> considérer <strong>la</strong> mer et ses particu<strong>la</strong>rités outre-mercomme facteurs d’une économie structurée différemment <strong>de</strong> <strong>la</strong> métropole, et fortement marquée engénéral par le caractère insu<strong>la</strong>ire : <strong>la</strong> mer y est un paramètre, un obstacle avant d’être un atout.Ainsi, l’exploitation <strong>de</strong>s ressources vivantes est décevante. Les pays d’Outre-mer français, situésdans <strong>de</strong>s zones souvent peu poissonneuses, ne se sont pas tournés vers <strong>la</strong> pêche, faute d’unp<strong>la</strong>teau continental, excepté en Guyane et à Saint-Pierre-et-Miquelon.La situation <strong>de</strong>s TAAF ou <strong>de</strong> Clipperton, dont les eaux sont poissonneuses et riches en biomasse, estparticulière. En raison <strong>de</strong> l’éloignement <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> pêche et <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> navigation, <strong>la</strong> pêchefrançaise dans les terres australes est une pêche hauturière et industrielle. Cib<strong>la</strong>nt une espèce à fortevaleur ajoutée, <strong>la</strong> légine, elle constitue <strong>pour</strong> les armateurs réunionnais une activité économique nonnégligeable. Elle dé<strong>la</strong>isse <strong>pour</strong> l’instant l’Antarctique <strong>pour</strong>tant riche en biomasse (poissons maissurtout krill). De même, Clipperton, îlot inhabité du Pacifique situé à 6 000 km <strong>de</strong> Tahiti, représenteune zone économique exclusive <strong>de</strong> 425 000 km 2 , soumise à un pil<strong>la</strong>ge intense 174 . Alors même que <strong>la</strong>Polynésie française développait une flotte thonière hauturière, il a fallu attendre 2005 <strong>pour</strong> que <strong>la</strong>zone économique exclusive <strong>de</strong> Clipperton soit mise en exploitation par <strong>la</strong> <strong>France</strong> ; l’État doit yencourager une pêche hauturière au départ <strong>de</strong> <strong>la</strong> Polynésie française, aujourd’hui confrontée à unepénurie <strong>de</strong> poissons dans ses eaux. Dans tous les cas, ces zones éloignées, soumises à une pêche174La souveraineté française ne s’y manifeste qu’une fois par an par le passage d’un navire <strong>de</strong> <strong>la</strong> MarineNationale. À chaque passage, <strong>de</strong>s navires battant pavillon mexicain, guatémaltèque ou costaricain y sontsignalés ou interceptés.Centre d’analyse stratégique132Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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