Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer
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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006Enfin, localement, le contrôle <strong>de</strong>s pêches <strong>maritime</strong>s représente également un défi <strong>pour</strong> notreorganisation administrative. En effet, il doit être intégré, cohérent et sans discontinuité <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer auconsommateur, en passant par <strong>la</strong> commercialisation et le transport, ce qui suppose une visionglobale <strong>de</strong> tout un secteur terrestre et <strong>maritime</strong>. Pour répondre à cette préoccupation, le nouveaudécret du 27 juin 2006 169 confie <strong>la</strong> police <strong>de</strong>s pêches en mer et à terre au préfet <strong>de</strong> Région, auquel i<strong>la</strong>ppartient <strong>de</strong> coordonner les administrations, d’organiser et <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nifier les contrôles. Ce choixintroduit une unité d’action mer/terre <strong>de</strong>puis longtemps <strong>de</strong>mandé par <strong>la</strong> Commissioneuropéenne mais étrangère à l’organisation française. Le choix du préfet <strong>de</strong> région résulte d’uncompromis entre le préfet <strong>de</strong> département, traditionnellement chargé <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> police à terre,et le préfet <strong>maritime</strong>, compétent en mer. Il constitue une première entorse à l’économie du décret du6 février 2005 sur l’organisation <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong> l’État en mer dont l’objectif était précisément <strong>de</strong>renforcer <strong>la</strong> cohérence <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong> l’État en mer en confiant au préfet <strong>maritime</strong> une réelle autoritésur les différentes administrations, <strong>pour</strong> l’ensemble <strong>de</strong> leurs missions.Adopter une démarche pluriannuelleIl est primordial <strong>de</strong> s’inscrire dans <strong>la</strong> durée, parce que l’effet <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> gestion n’est jamaisprobant à l’échelle d’une année mais également parce que les acteurs ont besoin <strong>de</strong> prévisibilité.L’initiative communautaire s’est concentrée sur l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’information et duconseil scientifiques, indispensables à <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> décision sur les zones <strong>de</strong> pêches.À ce titre, l’enjeu est bien <strong>de</strong> mieux maîtriser l’introduction <strong>de</strong>s données scientifiques dans <strong>la</strong> décisionpublique sur <strong>la</strong> pêche. Il conviendrait <strong>de</strong> dérouler <strong>de</strong>s scénarios multiples sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>sinformations disponibles et <strong>de</strong> prendre les décisions <strong>de</strong> gestion sur les résultats obtenus. Il estimportant d’autre part que le jeu <strong>de</strong>s scénarios soit réalisé sur plusieurs années. Ce<strong>la</strong> a un doubleavantage : il est possible <strong>pour</strong> les autorités administratives <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong> gestion enayant une certaine vision sur plusieurs années et ce<strong>la</strong> permet également aux acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche <strong>de</strong>déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> leurs investissements, désinvestissements ou actions <strong>de</strong> reconversion en meilleureconnaissance <strong>de</strong> cause. Cependant, les désaccords entre scientifiques ont <strong>de</strong>s répercussions trèsnégatives sur <strong>la</strong> crédibilité <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s scénarios, et par voie <strong>de</strong> conséquence sur l’acceptabilité<strong>de</strong>s décisions.Le sujet d’optimisme est que <strong>la</strong> <strong>France</strong> comme l’Europe travaillent actuellement <strong>pour</strong> apporter cettevisibilité pluriannuelle et simplifier les règles.Enfin, <strong>la</strong> sensibilité <strong>de</strong> l’opinion publique n’est pas à négliger (prises accessoires acci<strong>de</strong>ntelles <strong>de</strong>cétacés par exemple) et peut conduire à <strong>de</strong>s contraintes fortes. Sur ce point, les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>consommateurs (phoques, cétacés) représentent à terme un impact non négligeable sur le niveauoptimal <strong>de</strong>s stocks. Les moyens <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion doivent pouvoir être expliqués à l’opinion publique sur<strong>de</strong>s bases scientifiques.Des pistes d’amélioration technique : répondre aux nouveaux contextesDe nombreuses pressions portent sur <strong>la</strong> pêche. La hausse du coût <strong>de</strong>s carburants (en particulier <strong>pour</strong><strong>la</strong> flotte hauturière) s’ajoute aux autres pressions existantes comme <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> réduire l’impactenvironnemental <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche, ou <strong>la</strong> nécessité d’une sélectivité croissante <strong>de</strong>s apparaux. Il fautconsidérer que c’est une tendance lour<strong>de</strong> et <strong>de</strong> long terme. L’exigence <strong>de</strong> sobriété en carburantrecompose durablement certains critères <strong>de</strong> compétitivité (avantage aux flottes locales), etquestionne l’innovation technique jusqu’alors privilégiée (puissance <strong>de</strong>s moteurs, techniques <strong>de</strong>pêche 170 ).Il convient d’accompagner les mutations nécessaires, y compris financièrement, mais il estindispensable <strong>de</strong> suivre <strong>de</strong> manière fine les ai<strong>de</strong>s accordées.L’État doit donc soutenir <strong>la</strong> recherche dans <strong>de</strong>ux domaines principaux :• l’économie d’énergie, ce qui rejoint <strong>la</strong> problématique du navire innovant ;• l’amélioration <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> pêche.Enfin, il faut souligner que l’innovation technologique a toujours <strong>de</strong>s limites et ne saurait seule fon<strong>de</strong>rune politique. D’autres considérations non techniques peuvent ainsi amener <strong>de</strong>s comportements169Décret n° 2006-738 du 27 juin 2006 modifiant le décret n° 90-94 du 25 janvier 1990 pris <strong>pour</strong> l’application <strong>de</strong>sarticles 3 et 13 du décret du 9 janvier 1852 modifié sur l’exercice <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche <strong>maritime</strong>.170Ainsi, l’énergie nécessaire <strong>pour</strong> attraper un kilogramme <strong>de</strong> poisson est trois fois supérieure en utilisant unchalut qu’à <strong>la</strong> ligne ou au filet.Centre d’analyse stratégique127Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr