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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006prochaine <strong>de</strong>s pétroliers à simple coque par exemple), il apparaît c<strong>la</strong>irement que le nombre <strong>de</strong>navires à démanteler va croire <strong>de</strong> manière importante dans les années qui viennent. Dans l’immédiat,le fait que <strong>de</strong> nombreux navires « sous normes » continuent <strong>de</strong> naviguer en raison <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> fretélevés représente une vraie préoccupation en matière <strong>de</strong> sécurité <strong>maritime</strong>.De nombreux pays ont conduit <strong>de</strong>s réflexions sur <strong>la</strong> manière <strong>de</strong> traiter cette question. La <strong>France</strong> a<strong>pour</strong> sa part mis en p<strong>la</strong>ce <strong>la</strong> Mission interministérielle sur le démantèlement <strong>de</strong>s navires qui doitremettre ses conclusions au tout début <strong>de</strong> l’année 2007.Il apparaît c<strong>la</strong>irement que <strong>la</strong> réponse au problème posé, en ce qui concerne les navires <strong>de</strong>commerce, se trouve dans l’instauration <strong>de</strong> règles internationales au niveau <strong>de</strong> l’OMI sous <strong>la</strong> formed’une convention contraignante et rigoureuse sur le démantèlement <strong>de</strong>s navires en fin <strong>de</strong> vie. Lestravaux sont d’ailleurs d’ores et déjà engagés, mais l’entrée en vigueur <strong>de</strong> cette convention ne <strong>pour</strong>raintervenir au mieux qu’à partir <strong>de</strong> 2010. La préparation <strong>de</strong> cette convention est en outre délicate. Elledoit en effet reposer sur <strong>de</strong>s dispositions qui correspon<strong>de</strong>nt à un savant dosage entre exigencestechniques et coût <strong>de</strong> démantèlement. S’il y a trop peu d’exigences techniques, <strong>la</strong> convention nepermettra pas d’atteindre les objectifs en matière <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong>stravailleurs ; s’il y a trop d’exigences techniques, les coûts <strong>de</strong> démantèlement risquent <strong>de</strong> <strong>de</strong>venirprohibitifs <strong>pour</strong> les acteurs économiques d’États peu fortunés qui seront alors tentés <strong>de</strong> ne pasratifier <strong>la</strong> convention, ce qui, sous l’effet <strong>de</strong>s repavillonnements <strong>de</strong> navires en fin <strong>de</strong> vie, conduirait àune situation proche d’une absence <strong>de</strong> convention.Dans l’intervalle, nombre <strong>de</strong> navires <strong>de</strong>vront être démantelés. Il est évi<strong>de</strong>nt que les états, et toutparticulièrement les états occi<strong>de</strong>ntaux (qui se p<strong>la</strong>cent souvent dans <strong>de</strong>s postures se vou<strong>la</strong>ntexemp<strong>la</strong>ires) se doivent d’anticiper les règles futures qui permettront un démantèlement <strong>de</strong>s naviresrespectueux <strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong>s travailleurs. Ce<strong>la</strong> s’applique bien entendu en premier lieu auxnavires dont les états sont armateurs, catégorie <strong>pour</strong> l’essentiel constituée <strong>de</strong> navires <strong>de</strong> guerre. Ilfaut donc s’orienter vers une « décontamination » et un démantèlement <strong>de</strong> ces navires au sein <strong>de</strong>l’Union européenne en attendant que <strong>de</strong>s chantiers certifiés selon <strong>de</strong>s normes occi<strong>de</strong>ntalesapparaissent dans les principaux états impliqués dans le démantèlement <strong>de</strong>s navires.3.4.2. Renouveler les conditions techniques et économiques d’exercice <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche etl’exploitation <strong>de</strong>s ressources vivantesPour <strong>la</strong> pêche, l’épuisement <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong> manœuvres <strong>pour</strong> préserver emploi et compétitivité <strong>la</strong>isseentrevoir une inexorable érosion <strong>de</strong>s activités dans le secteur, évolution génératrice <strong>de</strong> conflitssociaux. On a pu espérer un moment qu’il suffisait <strong>de</strong> mettre en p<strong>la</strong>ce un système <strong>de</strong> limitation <strong>de</strong>sprises (quotas) en l’accompagnant <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s flottes <strong>de</strong> pêche <strong>pour</strong> parvenir à unegestion durable <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource. La réalité montre que divers ressorts économiques et politiques ontjoué en défaveur <strong>de</strong> ces orientations. Il est donc nécessaire d’aller vers une modification volontaire(dirigiste) <strong>de</strong> l’organisation technique et économique, <strong>pour</strong> atteindre cette gestion durable profitableau plus grand nombre.Les constats évoqués plus haut doivent conduire à <strong>de</strong>s décisions courageuses en <strong>la</strong> matière si l’onveut assurer un avenir au secteur <strong>de</strong>s pêches <strong>maritime</strong>s et lui offrir <strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong>mo<strong>de</strong>rnisation et <strong>de</strong> prospérité tout en s’adaptant aux conditions nouvelles <strong>de</strong> son environnement.La question centrale est l’accompagnement du secteur dans une trajectoire d’évolution <strong>pour</strong> arriver àces conditions plus profitables (reconstruction du potentiel <strong>de</strong>s stocks halieutiques, adéquation <strong>de</strong>sforces <strong>de</strong> pêche, positionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> filière aval).Il est aussi nécessaire <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rifier le message <strong>de</strong> l’UE sur <strong>la</strong> pêche, utiliser l’argument <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection<strong>pour</strong> les vrais enjeux environnementaux et mieux prendre en compte les aspects socioéconomiques.Au p<strong>la</strong>n national, il faut définir une vision stratégique <strong>pour</strong> <strong>la</strong> pêche, et intégrer en particulier les liensentre pêche et tourisme, pêche et i<strong>de</strong>ntité littorale. Il faut en particulier valoriser l’image <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêcheet insister sur son rôle dans l’attractivité touristique et <strong>de</strong>s territoires côtiers.Parvenir à une gestion durable <strong>de</strong>s ressources pêchées suppose plusieurs préa<strong>la</strong>bles :• le renforcement du contrôle tant en mer qu’à terre du respect d’objectifs <strong>de</strong> gestionconformes à une exploitation durable. Ce <strong>de</strong>rnier mobilise plusieurs administrations dontles actions doivent être coordonnées. L’insuffisance du contrôle, qu’elle soit attribuée àune inefficacité organisationnelle ou à une politique générale défail<strong>la</strong>nte, peut aboutir à<strong>de</strong>s sanctions européennes, mais <strong>pour</strong> pénalisantes que soient ces sanctions, elles neCentre d’analyse stratégique124Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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