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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006engins, <strong>de</strong>s bateaux et <strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> sécurité doit également être encouragé, mais il n’offrequ’une solution partielle. Des éléments plus transversaux peuvent jouer <strong>de</strong> façon plus significative surle risque au travail. C’est notamment le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation, tout particulièrement dans le domaine <strong>de</strong><strong>la</strong> pêche.En effet, aucune politique <strong>de</strong> prévention ne peut fonctionner sans un changement <strong>de</strong>scomportements. L’équipement <strong>de</strong>s navires <strong>de</strong> pêche en vêtements <strong>de</strong> flottabilité intégrée (VFI), qui aété en gran<strong>de</strong> partie financé par les pouvoirs publics, ne sert à rien si les marins embarqués ne lesutilisent pas. Or les statistiques <strong>de</strong> l’OIT (rapport mondial) i<strong>de</strong>ntifient le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche commeun <strong>de</strong>s premiers en termes <strong>de</strong> risque.Le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> formation aux métiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche du ministère chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Mer</strong> rejoint lespréoccupations du p<strong>la</strong>n d’avenir <strong>pour</strong> <strong>la</strong> pêche du ministère <strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pêche et essaie<strong>de</strong> favoriser <strong>de</strong>s comportements plus conformes à <strong>la</strong> sécurité d’une part par <strong>la</strong> formation initiale etcontinue et d’autre part par campagnes <strong>de</strong> sensibilisation ciblées ; cet effort doit être soutenu à <strong>la</strong>hauteur <strong>de</strong>s <strong>ambition</strong>s affichées. Le constat <strong>la</strong>rgement partagé est que <strong>la</strong> <strong>France</strong> s’est dotée d’uneréglementation suffisante, notamment en matière d’équipement (vêtements à flottabilité intégrée)mais que les comportements du marin pêcheur n’ont pas encore intégré l’utilisation <strong>de</strong> ces nouveauxdispositifs et l’obligation qui en est faite.Par ailleurs, si l’activité est intrinsèquement dangereuse, le cadre réglementaire lui-même ne facilitepas les choses. Ainsi le système par quotas <strong>de</strong> pêche collectifs, avec limitation <strong>de</strong> l’effort <strong>de</strong> pêchepar <strong>la</strong> limitation du temps <strong>de</strong> pêche par engin conduit à :• privilégier <strong>la</strong> vitesse, <strong>la</strong> puissance <strong>de</strong>s engins dans <strong>la</strong> concurrence avec le voisin ;• ne pas tenir compte <strong>de</strong>s aléas météorologiques ;• éventuellement ne pas pêcher avec l’engin adapté aux conditions <strong>de</strong> mer.C’est donc un travail <strong>de</strong> fond qui doit être mené, <strong>la</strong> formation et <strong>la</strong> sensibilisation <strong>de</strong>s professionnelsà <strong>la</strong> sécurité, <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnisation et l’équipement <strong>de</strong>s navires ouvrant certainement autant <strong>de</strong>possibilités que le développement <strong>de</strong> pratiques responsables, misant sur l’intérêt économique <strong>de</strong>sacteurs.Soutenir un emploi français compétitifLe contexte STCW, et l’unification récente par l’OIT (février 2006) <strong>de</strong>s très nombreux textes,conventions, et recommandations formulés au niveau international dans une Convention unifiée surles conditions <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> mer sont <strong>de</strong>s signaux qui montrent que le milieu <strong>maritime</strong>,historiquement caractérisé par un faible niveau <strong>de</strong> protection sociale, évolue. Néanmoins, <strong>la</strong> mise enp<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> ce cadre international commun n’atténue pas le différentiel entre le coût du travail dans lespays fournisseurs d’équipages bon marchés et le référentiel <strong>de</strong> coût <strong>de</strong>s équipages européens.À compétence égale, le maintien <strong>de</strong> l’emploi national sur un secteur aussi concurrentiel suppose unepolitique volontariste visant à corriger, sinon effacer, ce différentiel. En ce qui concerne les chargesfiscales et sociales, <strong>de</strong> nombreux mécanismes d’allègement permettent déjà <strong>de</strong> limiter les charges etl’imposition, et <strong>de</strong> rectifier les disparités <strong>de</strong> coûts et doivent être maintenus : exonération <strong>de</strong>scharges sociales, taxe au tonnage, défiscalisation du sa<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s marins.Au <strong>de</strong>là, le Danemark pratique le net wage (sa<strong>la</strong>ire net intégral). L’impôt sur le revenu prélevé à <strong>la</strong>source par <strong>la</strong> compagnie sur les sa<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s marins est conservé par l’armateur au lieu d’être versé àl’État.L’Italie pratique également <strong>la</strong> politique du « sa<strong>la</strong>ire net », ce qui permet aux navires battant pavillonitalien (<strong>de</strong>uxième registre) d’avoir <strong>de</strong> nombreux marins italiens à bord et d’être tout particulièrementcompétitif : l’État rembourse à l’armateur les impôts payés par les marins, et <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s chargessociales sa<strong>la</strong>riales prélevées par l’armateur est conservée par celui-ci.Grâce à cette politique du «sa<strong>la</strong>ire net », le coût d’un marin européen se rapproche du coût d’unmarin recruté dans un pays en développement et c’est à ce prix qu’il existe, dans ces pays, un lienentre pavillon et emploi. Cette politique est cependant difficilement envisageable en <strong>France</strong>, pays quine pratique pas <strong>la</strong> retenue <strong>de</strong> l’impôt à <strong>la</strong> source, d’autant que les mécanismes d’abattement,d’exonération et <strong>de</strong> quotient familial, comme <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong>s autres sources <strong>de</strong> revenus,ren<strong>de</strong>nt le calcul <strong>de</strong> cet impôt complexe.Centre d’analyse stratégique112Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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