Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer
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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006p<strong>la</strong>isance (sur <strong>de</strong>s navires à passagers ou <strong>de</strong>s navires <strong>de</strong> charge). Au total, il se produit dans noseaux (y compris outre-mer) <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 350 décès par an.Le travail en mer, plus particulièrement, est dangereux et acci<strong>de</strong>ntogène. Ainsi en 2004, l’indiceglobal était-il <strong>de</strong> 120 acci<strong>de</strong>nts du travail <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> 1 000 marins, avec un indice record <strong>de</strong>142 <strong>pour</strong> <strong>la</strong> pêche, à comparer avec l’indice moyen <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts du travail « terrestres », qui est <strong>de</strong>41/1000 en 2003 (celui du secteur le plus risqué à terre, le bâtiment et les travaux publics, est <strong>de</strong>92/1000). Il existe un plus triste record <strong>pour</strong> les décès et disparitions au travail : 78 <strong>pour</strong> 100 000 en2004, tous secteurs d’activité <strong>maritime</strong>s confondus, 160 <strong>pour</strong> 100 000 <strong>pour</strong> <strong>la</strong> pêche, alors qu’à terrel’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur est <strong>de</strong> 3 à 4 <strong>pour</strong> 100 000.Aujourd’hui comme à moyen terme, l’enjeu consiste à réduire ces chiffres à <strong>de</strong>s moyennescomparables aux autres secteurs, sans pénaliser les activités économiques ou <strong>de</strong> loisirs associées.> Faire évoluer les conditions d’emploi avec une inspection du travail <strong>maritime</strong>renforcéeLa prévention repose sur l’application effective et contrôlée, par <strong>de</strong>s inspections régulières, <strong>de</strong>snormes <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>s navires, français et étrangers ; elle repose également sur <strong>de</strong>s effectifs ennombre suffisant et qualifiés (navires <strong>de</strong> commerce et <strong>de</strong> pêche).On observe <strong>de</strong>s progrès certains :• <strong>la</strong> création récente d’une inspection du travail <strong>maritime</strong>, qui relève du ministère chargé <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>Mer</strong> 145et dont les contrôles portent notamment sur le respect <strong>de</strong>s règles re<strong>la</strong>tives àl’effectif minimum embarqué et au temps <strong>de</strong> travail ;• l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation technique (réforme <strong>de</strong>s grands navires à passagers àl’OMI, a<strong>la</strong>rmes <strong>de</strong> niveau d’eau sur les navires <strong>de</strong> pêche) ;• le renforcement <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>s navires <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s affaires <strong>maritime</strong>s,chargés <strong>de</strong> l’inspection <strong>de</strong>s navires français et étrangers faisant escale dans les portsfrançais 146 . La certification ISO 9001 <strong>de</strong> ces centres est d’ailleurs en cours ;• le référentiel national <strong>de</strong> formation a été profondément amendé et complété <strong>pour</strong> être misen conformité avec <strong>la</strong> convention internationale STCW, qui détermine un niveaud’exigence élevé et harmonisé dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s marins. Dans le cadredu P<strong>la</strong>n Sécurité Pêche, il intègre dans leurs enseignements <strong>de</strong>s modules approfondis enmatière <strong>de</strong> sécurité.Outre leur intérêt immédiat <strong>pour</strong> le régime <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s marins, ces politiques ont un impact positifet mesurable sur l’emploi, <strong>la</strong> réduction du temps <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s marins et le respect <strong>de</strong>s effectifsminimum embarqués à bord <strong>de</strong>s navires ayant un effet mécanique sur le coefficient d’emploi parposte embarqué, mais avec <strong>de</strong>s coûts d’exploitation accrus.Au p<strong>la</strong>n international, <strong>la</strong> Convention internationale consolidée sur le travail <strong>maritime</strong>, établie en février2006, constitue désormais le texte fondateur en matière <strong>de</strong> droit du travail <strong>maritime</strong> et fixe <strong>de</strong>s règlesminimales qui doivent être partagées par tous les États, visant au bien-être <strong>de</strong>s marins et au respect<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail. Elle prévoit également <strong>de</strong>s contrôles renforcés.De ce point <strong>de</strong> vue, il convient que <strong>la</strong> <strong>France</strong> donne l’exemple et renforce son dispositif d’inspection.Plus <strong>de</strong> sept ans après sa mise en p<strong>la</strong>ce, l’inspection du travail <strong>maritime</strong> peine toujours à se mettreen p<strong>la</strong>ce, faute d’effectifs dédiés, et plusieurs départements n’ont toujours pas d’inspecteurs.> Remonter r en amont <strong>pour</strong> i<strong>de</strong>ntifier les contraintes qui génèrent les risquesLes travaux en cours à l’OIT sur l’amélioration <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail ne couvrentqu’imparfaitement les problèmes propres aux emplois occupés par les marins français. Sur le p<strong>la</strong>ninternational, les solutions opérationnelles doivent être promues, afin <strong>de</strong> réduire également lesdivergences <strong>de</strong> compétitivité qui <strong>pour</strong>raient voir le jour en conséquence <strong>de</strong> différences <strong>de</strong>réglementations portant sur <strong>la</strong> sécurité et les conditions <strong>de</strong> travail. Le travail sur l’ergonomie <strong>de</strong>s145Les inspecteurs du travail <strong>maritime</strong> sont rattachés aux directions départementales <strong>de</strong>s affaires <strong>maritime</strong>s.146L’inspection <strong>de</strong>s navires battant pavillon étranger et faisant escale dans les ports français est réalisé dans lecadre du Mémorandum <strong>de</strong> Paris sur le contrôle par l’État du port. La Commission européenne a notammentassigné aux États membres un objectif <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> 25 % <strong>de</strong>s navires faisant escale dans leurs ports ; ellecontrôle et sanctionne l’action <strong>de</strong>s États membres à ce titre.Centre d’analyse stratégique111Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr