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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006La question <strong>de</strong> l’opportunité <strong>de</strong> soutenir le pavillon français mérite d’être posée, d’une part parce queles armateurs français arment déjà <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> <strong>la</strong> flotte française sous pavillon étranger et d’autrepart parce que <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> pavillon national est elle-même vidée d’une partie <strong>de</strong> sa substance parl’Union européenne. Les différents registres français ont toujours réservé aux emplois français unepart plus ou moins gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’emploi à bord <strong>de</strong>s navires sous pavillon national, mais sous pression<strong>de</strong> l’Union, cette réserve <strong>de</strong> nationalité française est <strong>de</strong>venue une réserve <strong>de</strong> nationalitécommunautaire (25 % à 35 % dans le cadre du RIF) sauf <strong>pour</strong> le capitaine et son suppléant. Enremettant en cause <strong>la</strong> réserve <strong>de</strong> nationalité du capitaine, traditionnellement justifiée par lesprérogatives <strong>de</strong> puissance publique qui lui sont conférées, <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> justice <strong>de</strong> l’Union contraintaujourd’hui <strong>la</strong> <strong>France</strong> à abandonner le <strong>de</strong>rnier lien qu’elle maintenait encore entre pavillon national etnationalité <strong>de</strong> l’équipage. Dans ces conditions, le commandant d’un navire sous pavillon français<strong>de</strong>vrait être ressortissant d’un État membre <strong>de</strong> l’Union, et on <strong>pour</strong>rait imaginer un navire français sansun seul français à bord.Malgré tout, il ne faudrait pas perdre le bénéfice <strong>de</strong> l’investissement politique passé <strong>pour</strong> défendre lepavillon français. Car c’est une chance et une richesse d’avoir <strong>de</strong>s armements français présents surun secteur économique traditionnellement dynamique et tournée vers l’exportation ; ce que coûte letransport <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> nos importations est inférieur à ce que rapporte à notre économie letransport <strong>maritime</strong> français. Il garantit <strong>la</strong> sûreté et <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong> nos approvisionnements, permet unemeilleure représentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> dans les instances internationales, notamment à l’Organisation<strong>maritime</strong> internationale (OMI), où le vote est fonction du tonnage <strong>de</strong> <strong>la</strong> flotte. Sans pavillon français, iln’y a pas <strong>de</strong> politique <strong>maritime</strong> française.Enfin, s’il n’est plus une condition <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong> marins français, il est certain que le pavillon lefavorise, en mer comme à terre. Les emplois d’officiers sont <strong>de</strong>s emplois à haute technicité et hautevaleur, particulièrement recherchés <strong>pour</strong> une 2 èmecarrière dans <strong>de</strong>s secteurs divers et importants<strong>pour</strong> notre économie (sociétés <strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong> type bureau Veritas, chargeur) mais également lesecteur bancaire ou celui <strong>de</strong>s assurances. Or, nous sommes confrontés à une pénurie au niveaumondial <strong>de</strong> ces emplois et nous <strong>de</strong>vons nous assurer <strong>de</strong> conserver l’expertise nécessaire à notreéconomie.Dans ce contexte, <strong>la</strong> <strong>France</strong> s’est <strong>la</strong>ncée dans une réforme ambitieuse du pavillon national dontl’objectif est <strong>de</strong> créer les conditions d’un pavillon français attractif sur le p<strong>la</strong>n économique et socialtout en garantissant le même niveau <strong>de</strong> sécurité qu’aujourd’hui. Tirant les leçons <strong>de</strong> l’échec re<strong>la</strong>tif duregistre <strong>de</strong>s Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), <strong>la</strong> création du Registre internationalfrançais (RIF) semble effectivement à même <strong>de</strong> générer une offre française compétitive et <strong>de</strong> qualité<strong>pour</strong> les armements français.La création du guichet unique douanes-affaires <strong>maritime</strong>s à Marseille, simplifiant les démarchesadministratives <strong>de</strong> l’armateur, le souci <strong>de</strong> ne pas remettre en cause <strong>la</strong> réglementation françaisere<strong>la</strong>tive à a sécurité du navire et <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail ou le régime social du marin français (article4 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 3 mai 2005), <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’une politique fiscale ambitieuse (exonération <strong>de</strong>scharges patronales, défiscalisation <strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong>s marins, taxe au tonnage, dispositif <strong>de</strong> soutien àl’investissement) constituent les clefs d’un compromis difficile mais satisfaisant, bien qu’il soit encoretrop tôt <strong>pour</strong> en faire le bi<strong>la</strong>n. Le recours critiqué à une part importante (65 % à 75 %) d’emploi noncommunautaire, dont le régime est aligné sur le droit international, est aussi inévitable dans <strong>la</strong>mesure où le choix du pavillon est comme nous l’avons vu un dicté par une concurrenceinternationale féroce et qu’il faut se donner les conditions <strong>de</strong> l’affronter sur son terrain.Le succès ou l’échec du Registre international français dépendront du maintien <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>séléments <strong>de</strong> ce compromis. La remise en cause par <strong>la</strong> commission européenne du groupementd’intérêt économique (GIE) fiscal constitue ainsi une menace directe <strong>pour</strong> le dispositif.3.3.3. Accompagner les mutations <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>isance et du tourisme : un développementnécessaire en interaction avec l’évolution du littoralLa problématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>isance est particulière. Les clefs <strong>de</strong> performance française et <strong>de</strong> <strong>la</strong>croissance exceptionnelle <strong>de</strong> ce secteur changent, comme l’illustre <strong>la</strong> présence <strong>pour</strong> <strong>la</strong> première fois<strong>de</strong> constructeurs asiatiques au salon nautique 2005. L’industrie française ne peut plus se développersur le marché intérieur et est soumise à l’étranger à une concurrence accrue. Le marché intérieur esten effet en voie <strong>de</strong> saturation, non du fait d’une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mais <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s raisonsessentiellement spatiales : le potentiel d’accueil sur <strong>la</strong> côte est saturé, <strong>la</strong> profession estimant qu’ilCentre d’analyse stratégique107Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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