Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer
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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006Néanmoins, les débats autour du projet <strong>de</strong> canal Seine Nord Europe, inscrit <strong>de</strong>puis 1985 au schémadirecteur <strong>de</strong>s infrastructures fluviales, montrent également que si l’interopérabilité à l’échelleeuropéenne est une promesse <strong>de</strong> développement <strong>pour</strong> les ports du Havre et <strong>de</strong> Dunkerque, elle estégalement une menace par l’ouverture accrue <strong>de</strong> l’hinter<strong>la</strong>nd <strong>de</strong> ces ports à <strong>la</strong> concurrenceeuropéenne.> Consoli<strong>de</strong>r les accès fluviauxPrésenté comme une alternative fiable, compétitive et respectueuse <strong>de</strong> l’environnement, par rapportau transport routier, le trafic fluvial vers et au départ <strong>de</strong> Marseille-Fos a été multiplié par 20 entre2000 et 2005. L’année <strong>de</strong>rnière, les barges qui remontent le Rhône ont transporté 51 200 conteneurs.Le transport fluvial connaît donc un regain d’activité encourageant (+ 35 % sur 10 ans <strong>de</strong> 1995 à2005) mais l’amélioration <strong>de</strong>s accès fluviaux est à <strong>pour</strong>suivre. Pour promouvoir les ports, il fautaccroître <strong>la</strong> qualité du service sur <strong>la</strong> voie d’eau : un contrat objectifs/moyens signé avec VNF <strong>pour</strong> <strong>la</strong>pério<strong>de</strong> 2005-2008 prévoit une augmentation <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 25 % <strong>de</strong>s ressources pérennes <strong>de</strong> cetétablissement. Le gouvernement a également <strong>de</strong>mandé à VNF d’étudier les partenariats privéspossible <strong>pour</strong> <strong>la</strong> réalisation du canal Seine-Nord.Afin <strong>de</strong> diminuer les coûts re<strong>la</strong>tifs par rapport aux autres mo<strong>de</strong>s, l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> productivité <strong>de</strong>sopérations <strong>de</strong> transbor<strong>de</strong>ment doit également être recherchée, le recours à <strong>de</strong>s personnelsspécialisés ne relevant pas du statut <strong>de</strong>s dockers.> Favoriser les autoroutes <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer et le transport <strong>maritime</strong> à courte distanceLe comité interministériel <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer du 4 janvier 2004 a décidé <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s autoroutes <strong>de</strong> <strong>la</strong>mer sur les arcs at<strong>la</strong>ntiques et méditerranéens, qui doivent être financés par <strong>la</strong> nouvelle Agence <strong>pour</strong>le financement <strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> transport. Leur mise en œuvre a cependant pris du retard sur lecalendrier initialement prévu. À court terme, il appartient <strong>de</strong> mener à bien puis <strong>de</strong> soutenir les <strong>de</strong>uxprojets qui ont été annoncés en 2004. Le premier a conduit à l’ouverture d’une liaison Toulon-Civitaveccia en février 2005, malgré <strong>de</strong>s difficultés financières et techniques qui tar<strong>de</strong>nt à êtrerésolues. La re<strong>la</strong>nce du concept d’autoroute <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer suppose aujourd’hui <strong>de</strong> <strong>la</strong>ncer rapi<strong>de</strong>mentl’appel d’offres communautaire préparé par <strong>la</strong> <strong>France</strong> et l’Espagne <strong>pour</strong> <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> at<strong>la</strong>ntique.Les projets français sont, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> géographie, plus ambitieux et donc plus complexes àpromouvoir que les exemples <strong>de</strong> référence. Pour réussir, les projets doivent répondre aux besoins dumarché du transport routier. Alors qu’en mer Baltique ou même sur certaines liaisons enMéditerranée, <strong>la</strong> géographie donne à <strong>la</strong> liaison <strong>maritime</strong> l’avantage <strong>de</strong> <strong>la</strong> liaison <strong>la</strong> plus efficace, ils’agit, en ce qui nous concerne, <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s liaisons en concurrence directe avec <strong>de</strong>s liaisonsterrestres (routières ou ferroviaires) pertinentes. À l’instar <strong>de</strong>s autoroutes ferroviaires, une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>fort soutien public sera nécessaire avant l’émergence <strong>de</strong> projets privés d’autoroutes <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer (l’Étatfinançant l’infrastructure et les opérateurs le transport).Ces services, dont le maillon <strong>maritime</strong> est essentiel, doivent répondre à une logique d’offre <strong>de</strong>transport <strong>de</strong> bout en bout, en réponse à un besoin. Ils <strong>de</strong>vront donc être organisés par les armateurs,mais <strong>pour</strong> et avec les transporteurs routiers.Si l’on veut qu’un service <strong>de</strong> transport <strong>maritime</strong> marche, il faut d’abord qu’il réponse aux besoins <strong>de</strong>sclients et ensuite qu’il soit compétitif, en particulier et surtout sur le p<strong>la</strong>n du prix et <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité duservice.Dans les débats actuels sur les autoroutes <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer (et le projet européen Marco Polo), force est <strong>de</strong>constater que c’est le plus souvent l’insuffisance <strong>de</strong>s transports terrestres qui explique le succès ducabotage 136 , comme l’illustre historiquement le cabotage breton. Les barrières naturellesmontagneuses ou les engorgements (vallée du Rhône) sont aussi <strong>de</strong>s arguments va<strong>la</strong>bles <strong>pour</strong> cesautoroutes <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer, combinées au fluvial et au rail.La réponse à <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> saturation du réseau routier implique alors <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>projets alternatifs : c’est par exemple i<strong>de</strong>ntifié dans <strong>la</strong> part <strong>de</strong> diagnostic sur Provence-Alpes-Côted’Azur du programme communautaire « compétitivité régionale et emploi ».Le marché doit donc gui<strong>de</strong>r les initiatives publiques. La création d’un bureau <strong>de</strong> promotion du trafic<strong>maritime</strong> à courte distance (Bureau <strong>de</strong> Promotion du Short Sea-BP2S) confiée à une coprési<strong>de</strong>ncecomposée d’un professionnel du transport <strong>maritime</strong> et <strong>de</strong> transporteurs routiers est une opportunité136Note du Fomento, ministère <strong>de</strong> l’Équipement espagnol : c’est par exemple l’insuffisance ferroviaire espagnoleet <strong>la</strong> congestion routière qui entretient <strong>la</strong> nécessité d’autoroute <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer.Centre d’analyse stratégique104Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr