12.07.2015 Views

Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006d’ailleurs celui <strong>de</strong> nombreux ports étrangers. Il correspond à <strong>la</strong> nature publique <strong>de</strong>s missionsexercées par les autorités portuaires, telles que <strong>la</strong> gestion domaniale et l’aménagement <strong>de</strong>s espaceset <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions portuaires, ou <strong>la</strong> police portuaire et au besoin <strong>de</strong> financement public <strong>de</strong>sinfrastructures.Mais <strong>de</strong> même que l’État financeur a <strong>la</strong>issé <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à d’autres acteurs, il s’est également désengagé<strong>de</strong> ses missions régaliennes sans que cette évolution ait fait l’objet d’une réflexion spécifique(comme par exemple sur les missions <strong>de</strong> dragage progressivement assurées par les ports 134 ) :• à l’État <strong>la</strong> sécurité, <strong>la</strong> sûreté, le dragage et <strong>la</strong> politique d’approvisionnement ;• aux ports les infrastructures et <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion ;• au secteur privé, et notamment aux entreprises <strong>de</strong> manutention, l’exploitation <strong>de</strong>sinfrastructures, et notamment <strong>de</strong>s outil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> manutention portuaire (assurant ainsi uneunité <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment entre les dockers et les portiqueurs).En ce que concerne le dragage, les coûts supportés aujourd’hui par les ports français sontsupérieurs à ceux pratiqués par les sociétés privées <strong>de</strong> dragage. Ce désavantage comparatif doitêtre corrigé ; il appartient à l’État d’assumer <strong>la</strong> responsabilité qui lui revient dans le financement duGIE ou, le cas échéant, d’envisager une privatisation du secteur qui préserverait sa mission <strong>de</strong>service public. La politique d’affrètement menée par l’État <strong>pour</strong> les remorqueurs <strong>de</strong> haute mer<strong>pour</strong>rait servir d’exemple.Enfin, l’État doit assumer pleinement ses missions d’impulsion et <strong>de</strong> tutelle, ce qui <strong>de</strong>vrait favoriserl’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> performance <strong>de</strong> ces établissements publics par le développement <strong>de</strong>sinstruments <strong>de</strong> bonne gouvernance utilisés par d’autres établissements ou entreprises, tels que lesprojets d’entreprise ou les comités d’audit. Il convient notamment <strong>de</strong> modifier <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre l’Étatet les établissements publics portuaires <strong>pour</strong>, comme ce<strong>la</strong> a été fait <strong>pour</strong> VNF, <strong>la</strong> baser sur unevalidation, au travers d’un contrat d’objectifs, <strong>de</strong>s stratégies adoptées et concilier ainsi coordinationpar l’État et liberté d’action <strong>de</strong>s établissements portuaires. Cette liberté d’action est nécessaire auxports qui évoluent dans un mon<strong>de</strong> très concurrentiel.Rechercher une spécialisation <strong>de</strong>s ports françaisLe trafic d’un port est le reflet <strong>de</strong> son hinter<strong>la</strong>nd. L’économie française a besoin tant <strong>de</strong> grands portsgénéralistes que d’un réseau portuaire dynamique sur chacune <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s. Un port est aussi un lieu<strong>de</strong> création <strong>de</strong> richesses, industries qui s’imp<strong>la</strong>ntent en zones portuaires ou emplois liés à <strong>la</strong>logistique. La disponibilité d’espaces tant <strong>pour</strong> <strong>de</strong> nouveaux terminaux que <strong>de</strong> nouvelles zonesindustrielles est vitale <strong>pour</strong> le développement <strong>de</strong> nos ports.Un port n’existe pas sans son hinter<strong>la</strong>nd ; <strong>la</strong> nature et <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong> son trafic reflètent à <strong>la</strong> fois <strong>la</strong>taille <strong>de</strong> cet hinter<strong>la</strong>nd, <strong>la</strong> diversité (ou non) <strong>de</strong>s industries locales. La spécialisation d’un port peutêtre ainsi le résultat <strong>de</strong> <strong>la</strong> faiblesse <strong>de</strong> son hinter<strong>la</strong>nd, <strong>de</strong> taille mo<strong>de</strong>ste ou faiblement industrialisé.Elle peut être inversement le résultat d’une industrie dominante. Notre pays, son économie et soncommerce extérieur ont besoin à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> grands ports généralistes, tels que Marseille-Fos et leHavre-Basse Seine (et peut-être Dunkerque), mais également d’un réseau portuaire dynamique surchacune <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s <strong>maritime</strong>s. Ces ports permettent au tissu <strong>de</strong> professions intermédiaires <strong>de</strong> vivreet leur présence attire <strong>la</strong> marchandise. On a là un cercle vertueux qui permet <strong>de</strong> créer <strong>de</strong> <strong>la</strong> richesseet <strong>de</strong> l’emploi « naturellement ».Un port n’est pas qu’un lieu <strong>de</strong> passage <strong>de</strong> <strong>la</strong> marchandise, il est aussi un lieu <strong>de</strong> création <strong>de</strong> valeurajoutée par transformation, retraitement ou reconditionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> marchandise. Peuvent se fixerles emplois à haute valeur ajoutée du secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> logistique. De nombreuses industries sontinstallées dans ou à proximité <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces portuaires. C’est le cas <strong>de</strong> 84 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong>raffinage, <strong>de</strong> <strong>la</strong> sidérurgie (73 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonte et 53 % <strong>de</strong> l’acier sont fabriqués dans <strong>de</strong>s sitesportuaires) et d’industries qui vont <strong>de</strong> l’aéronautique <strong>de</strong> pointe (Airbus à Saint-Nazaire) àl’agroalimentaire en passant par <strong>la</strong> fabrication d’engrais, les papeterie, l’automobile, etc.La disponibilité <strong>de</strong>s zones industrielles et logistiques, à l’intérieur ou à proximité immédiate <strong>de</strong>s zonesportuaires est un facteur <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> nos ports et d’une sécurisation <strong>de</strong> ce développementpar « fixation » <strong>de</strong>s trafics.134Dans le cadre d’un groupement d’intérêt économique (GIE) dans lequel l’État reste cependant majoritaire.Centre d’analyse stratégique101Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!