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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006ou trois ports dont le trafic est suffisant en terme <strong>de</strong> massification <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> manutentionportuaire <strong>pour</strong> pouvoir affronter <strong>la</strong> concurrence européenne et mondiale.> Définir dès maintenant une politique d’investissements lourds sur 15 ans, adaptée auxspécificités <strong>de</strong> chaque port, et inscrire ces objectifs dans <strong>la</strong> démarche <strong>de</strong> contractualisationengagée <strong>de</strong>puis trois ans avec les ports autonomes.Dans ce cadre, il convient d’étudier <strong>la</strong> décentralisation <strong>de</strong>s cinq ports autonomes dont l’importancedu trafic et le positionnement stratégique ne justifieraient pas le maintien du statut national, afin <strong>de</strong>concentrer l’effort <strong>de</strong> l’État sur les ports du Havre et <strong>de</strong> Marseille, voire <strong>de</strong> Dunkerque.> Inciter les ports à coopérer et à coordonner leur politique <strong>de</strong> développement et leursactivités support, notamment au sein <strong>de</strong> groupements d’intérêt économique ou public ;> C<strong>la</strong>rifier les règles <strong>de</strong> financementLa loi du 29 juin 1965 met en p<strong>la</strong>ce un régime financier en apparence uniforme, reposant sur uneimplication forte <strong>de</strong> l’État, mais aujourd’hui <strong>la</strong>rgement obsolète. Cet affichage a longtemps masquéson désengagement progressif, notamment dans <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> financement <strong>de</strong>s infrastructures.Alors que celles-ci doivent être financées à hauteur <strong>de</strong> 80 % ou 60 % par l’État, <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong>s comptesrelève que le taux <strong>de</strong> financement moyen est tombé à 25 %.Ces clefs <strong>de</strong> financement, que l’État nepeut ni ne veut appliquer, doivent être abandonnées au profit <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> financement plus souplesfondés sur <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> rentabilité financière et socio-économique. Les lignes <strong>de</strong> partage entre lepublic et le privé doivent rester souples, comme le montre l’exemple <strong>de</strong>s terminaux <strong>de</strong> Port 2000 auHavre, exploités par <strong>de</strong>s opérateurs privés ayant investi dans les superstructures (terre-pleins,hangars, portiques à conteneurs).Diversifier les sources <strong>de</strong> financement et mieux associer les partenaires privésLes ports <strong>maritime</strong>s sont <strong>de</strong>s lieux où traditionnellement se combinent <strong>de</strong>s investissements publics(principalement dans les infrastructures et le maintien <strong>de</strong>s accès, les outil<strong>la</strong>ges également) et privés(préférentiellement dans les outil<strong>la</strong>ges et les entrepôts) grâce à une palette très étendue d’outilsjuridiques al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> l’autorisation domaniale à <strong>la</strong> concession. Cette complémentarité permet <strong>de</strong>concilier <strong>de</strong>s logiques d’aménagement du territoire ou plus généralement <strong>de</strong> politiques publiques, et<strong>de</strong> rentabilité économique, dans un environnement très concurrentiel.Il convient donc d’accroître dans les quelques années à venir <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s investissements privés dansnos ports <strong>pour</strong> impliquer d’avantage les opérateurs dans le développement <strong>de</strong> nos ports et d’enassurer les trafics. Pour les autorités portuaires, il s’agit <strong>de</strong> trouver les opérateurs capables d’investirsur un périmètre qui autorise une rentabilité <strong>de</strong>s opérations et <strong>de</strong>s investissements. La limite <strong>de</strong> cetexercice rési<strong>de</strong> dans le défaut <strong>de</strong> rentabilité <strong>de</strong>s infrastructures portuaires dans <strong>la</strong> très gran<strong>de</strong>majorité <strong>de</strong>s cas, et dans le défaut <strong>de</strong> rentabilité <strong>de</strong> certaines opérations portuaires qui ont vocation àêtre dans le champ public. Les outils juridiques ne font pas défaut et permettent <strong>de</strong> s’adapter à <strong>la</strong>diversité <strong>de</strong>s situations.L’aboutissement <strong>de</strong>s négociations au port du Havre donne aux opérateurs <strong>de</strong> Port 2000 <strong>la</strong> pleinemaîtrise <strong>de</strong>s opérations sur leurs terminaux, par le biais <strong>de</strong> conventions d’exploitation, et ouvre <strong>de</strong>nouvelles <strong>ambition</strong>s aux ports français ; en contrepartie d’un engagement sur le niveau du trafic et<strong>de</strong>s investissements, ce type <strong>de</strong> contrat donne l’exclusivité <strong>de</strong> l’usage <strong>de</strong>s terminaux à l’opérateur.De nouveaux outils, comme l’Agence <strong>de</strong> financement <strong>de</strong>s investissements dans les transports ou <strong>la</strong>possibilité <strong>de</strong> mettre en œuvre <strong>de</strong>s partenariats public-privé, ont été récemment mis en p<strong>la</strong>ce <strong>pour</strong>re<strong>la</strong>ncer une politique ambitieuse <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s infrastructures <strong>maritime</strong>s, ferroviaires etfluviales. Il est encore trop tôt <strong>pour</strong> en faire le bi<strong>la</strong>n mais ils doivent être encouragés.Néanmoins, le contrat <strong>de</strong> partenariat public-privé tel qu’il est défini en <strong>France</strong> ne répond pas à cettevolonté affichée. Outre que ce type <strong>de</strong> contrat est normalement réservé à <strong>de</strong>s opérations présentantun caractère particulier d’urgence ou <strong>de</strong> complexité (ce qui n’est pas le cas), il enlève au partenaireprivé <strong>de</strong>ux obligations qui sont ici essentielles <strong>pour</strong> l’impliquer dans le développement du port :• l’obligation <strong>de</strong> recettes issues <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong> ses investissements ;• l’obligation d’en supporter les risques et périls.Départager ce qui est <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétence <strong>de</strong> l’État, du port et du privé.En termes <strong>de</strong> statuts, le mo<strong>de</strong> d’organisation <strong>de</strong>s ports autonomes français sous <strong>la</strong> formed’établissements publics ne constitue pas un handicap (Cour <strong>de</strong>s comptes). Ce type <strong>de</strong> statut estCentre d’analyse stratégique100Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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