Livre des médiums - Union Spirite Belge
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244 SECONDE PARTIE - CHAPITRE XXIIIdésagréable, et n'a d'autre inconvénient que d'opposer un obstacle auxcommunications que l'on voudrait avoir avec des Esprits sérieux ou ceuxque l'on affectionne.On peut ranger dans cette catégorie les cas d'obsession physique, c'està-direcelle qui consiste dans les manifestations bruyantes et obstinéesde certains Esprits qui font entendre spontanément des coups ou autresbruits. Nous renvoyons pour ce phénomène au chapitre desManifestations physiques spontanées. (N° 82.)Fascination.239. La fascination a des conséquences beaucoup plus graves. C'estune illusion produite par l'action directe de l'Esprit sur la pensée dumédium, et qui paralyse en quelque sorte son jugement à l'égard descommunications. Le médium fasciné ne croit pas être trompé ; l'Esprit al'art de lui inspirer une confiance aveugle qui l'empêche de voir lasupercherie et de comprendre l'absurdité de ce qu'il écrit, alors mêmequ'elle saute aux yeux de tout le monde ; l'illusion peut même allerjusqu'à lui faire voir du sublime dans le langage le plus ridicule. Onserait dans l'erreur si l'on croyait que ce genre d'obsession ne peutatteindre que les personnes simples, ignorantes et dépourvues dejugement ; les hommes les plus spirituels, les plus instruits et les plusintelligents sous d'autres rapports n'en sont pas exempts, ce qui prouveque cette aberration est l'effet d'une cause étrangère dont ils subissentl'influence.Nous avons dit que les suites de la fascination sont beaucoup plusgraves ; en effet, à la faveur de cette illusion qui en est la conséquence,l'Esprit conduit celui qu'il est parvenu à maîtriser comme il le ferait d'unaveugle, et peut lui faire accepter les doctrines les plus bizarres, lesthéories les plus fausses comme étant l'unique expression de la vérité ;bien plus, il peut l'exciter à des démarches ridicules, compromettantes etmême dangereuses.On comprend facilement toute la différence qui existe entrel'obsession simple et la fascination ; on comprend aussi que les Espritsqui produisent ces deux effets doivent différer de caractère. Dans lapremière, l'Esprit qui s'attache à vous n'est qu'un être importun par saténacité, et dont on est impatient de se débarrasser. Dans la seconde,c'est tout autre chose ; pour arriver à de telles fins, il faut un Espritadroit, rusé et profondément hypocrite, car il ne peut donner le change et
DE L'OBSESSION 245se faire accepter qu'à l'aide du masque qu'il sait prendre et d'un fauxsemblantde vertu ; les grands mots de charité, d'humilité et d'amour deDieu sont pour lui comme des lettres de créance ; mais à travers toutcela il laisse percer des signes d'infériorité qu'il faut être fasciné pour nepas apercevoir ; aussi redoute-t-il par-dessus tout les gens qui voienttrop clair ; c'est pourquoi sa tactique est presque toujours d'inspirer à soninterprète de l'éloignement pour quiconque pourrait lui ouvrir les yeux ;par ce moyen, évitant toute contradiction, il est certain d'avoir toujoursraison.Subjugation.240. La subjugation est une étreinte qui paralyse la volonté de celuiqui la subit, et le fait agir malgré lui. Il est, en un mot, sous un véritablejoug.La subjugation peut être morale ou corporelle. Dans le premier cas, lesubjugué est sollicité à prendre des déterminations souvent absurdes etcompromettantes que, par une sorte d'illusion, il croit sensées : c'est unesorte de fascination. Dans le second cas, l'Esprit agit sur les organesmatériels, et provoque des mouvements involontaires. Elle se traduitchez le médium écrivain par un besoin incessant d'écrire, même dans lesmoments les plus inopportuns. Nous en avons vu qui, à défaut de plumeou de crayon, faisaient le simulacre d'écrire avec le doigt, partout où ilsse trouvaient, même dans les rues, sur les portes et les murailles.La subjugation corporelle va quelquefois plus loin ; elle peut pousseraux actes les plus ridicules. Nous avons connu un homme qui n'était nijeune ni beau, sous l'empire d'une obsession de cette nature, se trouvercontraint, par une force irrésistible, de se mettre à genoux devant unejeune fille sur laquelle il n'avait aucune vue, et la demander en mariage.D'autres fois, il sentait sur le dos et les jarrets une pression énergique quile forçait, malgré la volonté qu'il y opposait, à se mettre à genoux et àbaiser la terre dans les endroits publics et en présence de la foule. Cethomme passait pour fou parmi ses connaissances ; mais nous noussommes convaincu qu'il ne l'était pas du tout, car il avait la pleineconscience du ridicule de ce qu'il faisait contre son gré, et en souffraithorriblement.241. On donnait jadis le nom de possession à l'empire exercé par demauvais Esprits, lorsque leur influence allait jusqu'à l'aberration desfacultés. La possession serait, pour nous, synonyme de la subjugation. Si
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DE L'OBSESSION 245se faire accepter qu'à l'aide du masque qu'il sait prendre et d'un fauxsemblantde vertu ; les grands mots de charité, d'humilité et d'amour deDieu sont pour lui comme <strong>des</strong> lettres de créance ; mais à travers toutcela il laisse percer <strong>des</strong> signes d'infériorité qu'il faut être fasciné pour nepas apercevoir ; aussi redoute-t-il par-<strong>des</strong>sus tout les gens qui voienttrop clair ; c'est pourquoi sa tactique est presque toujours d'inspirer à soninterprète de l'éloignement pour quiconque pourrait lui ouvrir les yeux ;par ce moyen, évitant toute contradiction, il est certain d'avoir toujoursraison.Subjugation.240. La subjugation est une étreinte qui paralyse la volonté de celuiqui la subit, et le fait agir malgré lui. Il est, en un mot, sous un véritablejoug.La subjugation peut être morale ou corporelle. Dans le premier cas, lesubjugué est sollicité à prendre <strong>des</strong> déterminations souvent absur<strong>des</strong> etcompromettantes que, par une sorte d'illusion, il croit sensées : c'est unesorte de fascination. Dans le second cas, l'Esprit agit sur les organesmatériels, et provoque <strong>des</strong> mouvements involontaires. Elle se traduitchez le médium écrivain par un besoin incessant d'écrire, même dans lesmoments les plus inopportuns. Nous en avons vu qui, à défaut de plumeou de crayon, faisaient le simulacre d'écrire avec le doigt, partout où ilsse trouvaient, même dans les rues, sur les portes et les murailles.La subjugation corporelle va quelquefois plus loin ; elle peut pousseraux actes les plus ridicules. Nous avons connu un homme qui n'était nijeune ni beau, sous l'empire d'une obsession de cette nature, se trouvercontraint, par une force irrésistible, de se mettre à genoux devant unejeune fille sur laquelle il n'avait aucune vue, et la demander en mariage.D'autres fois, il sentait sur le dos et les jarrets une pression énergique quile forçait, malgré la volonté qu'il y opposait, à se mettre à genoux et àbaiser la terre dans les endroits publics et en présence de la foule. Cethomme passait pour fou parmi ses connaissances ; mais nous noussommes convaincu qu'il ne l'était pas du tout, car il avait la pleineconscience du ridicule de ce qu'il faisait contre son gré, et en souffraithorriblement.241. On donnait jadis le nom de possession à l'empire exercé par demauvais Esprits, lorsque leur influence allait jusqu'à l'aberration <strong>des</strong>facultés. La possession serait, pour nous, synonyme de la subjugation. Si