Livre des médiums - Union Spirite Belge
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10 PREMIERE PARTIE - CHAPITRE Ide communiquer avec eux, par la raison, disent-ils, que des êtresimmatériels ne peuvent agir sur la matière. Ce doute est fondé surl'ignorance de la véritable nature des Esprits dont on se faitgénéralement une idée très fausse, car on se les figure à tort comme desêtres abstraits, vagues et indéfinis, ce qui n'est pas.Figurons-nous d'abord l'Esprit dans son union avec le corps ; l'Espritest l'être principal, puisque c'est l'être pensant et survivant ; le corpsn'est donc qu'un accessoire de l'Esprit, une enveloppe, un vêtement qu'ilquitte quand il est usé. Outre cette enveloppe matérielle, l'Esprit en aune seconde, semi-matérielle, qui l'unit à la première ; à la mort, l'Espritse dépouille de celle-ci, mais non de la seconde à laquelle nous donnonsle nom de périsprit. Cette enveloppe semi-matérielle, qui affecte laforme humaine, constitue pour lui un corps fluidique, vaporeux, maisqui, pour être invisible pour nous dans son état normal, n'en possède pasmoins quelques-unes des propriétés de la matière. L'Esprit n'est doncpas un point, une abstraction, mais un être limité et circonscrit, auquel ilne manque que d'être visible et palpable pour ressembler aux êtreshumains. Pourquoi donc n'agirait-il pas sur la matière ? Est-ce parce queson corps est fluidique ? Mais n'est-ce pas parmi les fluides les plusraréfiés, ceux même que l'on regarde comme impondérables,l'électricité, par exemple, que l'homme trouve ses plus puissantsmoteurs ? Est-ce que la lumière impondérable n'exerce pas une actionchimique sur la matière pondérable ? Nous ne connaissons pas la natureintime du périsprit ; mais supposons-le formé de matière électrique, outoute autre aussi subtile, pourquoi n'aurait-il pas la même propriété étantdirigé par une volonté ?4. L'existence de l'âme et celle de Dieu, qui sont la conséquence l'unede l'autre, étant la base de tout l'édifice, avant d'entamer aucunediscussion spirite, il importe de s'assurer si l'interlocuteur admet cettebase. Si à ces questions :Croyez-vous en Dieu ?Croyez-vous avoir une âme ?Croyez-vous à la survivance de l'âme après la mort ?il répond négativement, ou même s'il dit simplement : Je ne sais ; jevoudrais qu'il en fût ainsi, mais je n'en suis pas sûr, ce qui, le plussouvent, équivaut à une négation polie, déguisée sous une forme moinstranchante pour éviter de heurter trop brusquement ce qu'il appelle des
Y A-T-IL DES ESPRITS ? 11préjugés respectables, il serait tout aussi inutile d'aller au-delà qued'entreprendre de démontrer les propriétés de la lumière à l'aveugle quin'admettrait pas la lumière ; car, en définitive, les manifestations spiritesne sont autre chose que les effets des propriétés de l'âme ; avec celui-làc'est un tout autre ordre d'idées à suivre, si l'on ne veut pas perdre sontemps.Si la base est admise, non à titre de probabilité, mais comme choseavérée, incontestable, l'existence des Esprits en découle toutnaturellement.5. Reste maintenant la question de savoir si l'Esprit peut secommuniquer à l'homme, c'est-à-dire s'il peut faire avec lui échange depensées. Et pourquoi non ? Qu'est-ce que l'homme, sinon un Espritemprisonné dans un corps ? Pourquoi l'Esprit libre ne pourrait-il secommuniquer avec l'Esprit captif, comme l'homme libre avec celui quiest enchaîné ? Dès lors que vous admettez la survivance de l'âme, est-ilrationnel de ne pas admettre la survivance des affections ? Puisque lesâmes sont partout, n'est-il pas naturel de penser que celle d'un être quinous a aimés pendant sa vie vienne auprès de nous, qu'il désire secommuniquer à nous, et qu'il se serve pour cela des moyens qui sont àsa disposition ? Pendant sa vie, n'agissait-il pas sur la matière de soncorps ? N'est-ce pas lui qui en dirigeait les mouvements ? Pourquoi doncaprès sa mort, d'accord avec un autre Esprit lié à un corps,n'emprunterait-il pas ce corps vivant pour manifester sa pensée commeun muet peut se servir d'un parlant pour se faire comprendre ?6. Faisons pour un instant abstraction des faits qui, pour nous, rendentla chose incontestable ; admettons-la à titre de simple hypothèse ; nousdemandons que les incrédules nous prouvent, non par une simplenégation, car leur avis personnel ne peut faire loi, mais par des raisonspéremptoires, que cela ne se peut pas. Nous nous plaçons sur leurterrain, et puisqu'ils veulent apprécier les faits spirites à l'aide des lois dela matière, qu'ils puisent donc dans cet arsenal quelque démonstrationmathématique, physique, chimique, mécanique, physiologique, etprouvent par a plus b, toujours en partant du principe de l'existence et dela survivance de l'âme :1° Que l'être qui pense en nous pendant la vie ne doit plus penseraprès la mort ;2° Que s'il pense, il ne doit plus penser à ceux qu'il a aimés ;
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10 PREMIERE PARTIE - CHAPITRE Ide communiquer avec eux, par la raison, disent-ils, que <strong>des</strong> êtresimmatériels ne peuvent agir sur la matière. Ce doute est fondé surl'ignorance de la véritable nature <strong>des</strong> Esprits dont on se faitgénéralement une idée très fausse, car on se les figure à tort comme <strong>des</strong>êtres abstraits, vagues et indéfinis, ce qui n'est pas.Figurons-nous d'abord l'Esprit dans son union avec le corps ; l'Espritest l'être principal, puisque c'est l'être pensant et survivant ; le corpsn'est donc qu'un accessoire de l'Esprit, une enveloppe, un vêtement qu'ilquitte quand il est usé. Outre cette enveloppe matérielle, l'Esprit en aune seconde, semi-matérielle, qui l'unit à la première ; à la mort, l'Espritse dépouille de celle-ci, mais non de la seconde à laquelle nous donnonsle nom de périsprit. Cette enveloppe semi-matérielle, qui affecte laforme humaine, constitue pour lui un corps fluidique, vaporeux, maisqui, pour être invisible pour nous dans son état normal, n'en possède pasmoins quelques-unes <strong>des</strong> propriétés de la matière. L'Esprit n'est doncpas un point, une abstraction, mais un être limité et circonscrit, auquel ilne manque que d'être visible et palpable pour ressembler aux êtreshumains. Pourquoi donc n'agirait-il pas sur la matière ? Est-ce parce queson corps est fluidique ? Mais n'est-ce pas parmi les flui<strong>des</strong> les plusraréfiés, ceux même que l'on regarde comme impondérables,l'électricité, par exemple, que l'homme trouve ses plus puissantsmoteurs ? Est-ce que la lumière impondérable n'exerce pas une actionchimique sur la matière pondérable ? Nous ne connaissons pas la natureintime du périsprit ; mais supposons-le formé de matière électrique, outoute autre aussi subtile, pourquoi n'aurait-il pas la même propriété étantdirigé par une volonté ?4. L'existence de l'âme et celle de Dieu, qui sont la conséquence l'unede l'autre, étant la base de tout l'édifice, avant d'entamer aucunediscussion spirite, il importe de s'assurer si l'interlocuteur admet cettebase. Si à ces questions :Croyez-vous en Dieu ?Croyez-vous avoir une âme ?Croyez-vous à la survivance de l'âme après la mort ?il répond négativement, ou même s'il dit simplement : Je ne sais ; jevoudrais qu'il en fût ainsi, mais je n'en suis pas sûr, ce qui, le plussouvent, équivaut à une négation polie, déguisée sous une forme moinstranchante pour éviter de heurter trop brusquement ce qu'il appelle <strong>des</strong>