Par ailleurs, l’AFSSA a récemment fait le constat de l’émergence de nouveaux allergènesrésultant notamment de la tendance actuelle à consommer des aliments de type « exotiques »(d’origines asiatique, orientale, créole,…) auxquels certains organismes pourraient se révélertrès sensibles (ces aliments ne se trouvent pas naturellement sous nos latitudes et sont doncinconnus. De ce fait, certains sujets ne seraient pas aptes à les assimiler). [1] [5]b) <strong>Les</strong> nouveaux procédés de fabrication et de conservationDans un premier temps, l’utilisation fréquente de protéines <strong>alimentaires</strong> comme additifs ouauxiliaires de fabrication dans les produits issus de l’industrie agroalimentaire peut être unedes causes responsables de l’augmentation du nombre de cas d’<strong>allergies</strong> <strong>alimentaires</strong>. Maisc’est également la croissance de consommation de ces produits et plats de l’agroalimentaire(source d’allergènes masqués) qui favorise le développement de la sensibilisation.D’ailleurs, la progression de la fréquence de l’allergie alimentaire à l’arachide, en particulierchez les nourrissons de mois d’un an, l’atteste : ce produit est de plus en plus utilisé dans lesnouvelles technologies de l’industrie agroalimentaire.Type d’allergène Denrées principalesUtilisationconcernéesHydrolysats de protéines Blé, lait ArômesProtéines végétales Diverses graines : soja, pois,Liantslupin, colza, tournesol,…Protéines végétales Arachide, sésame, soja,tournesolHuiles végétalesD’autre part, les procédés de fabrication <strong>alimentaires</strong> comprennent un ensemble d’opérationsunitaires thermiques et mécaniques dont l’objet est de structurer, texturer et permettre uneconservation satisfaisante de l’aliment. <strong>Les</strong> opérations de chauffage entraînent dans la plupartdes cas une dénaturation irréversible de la conformation de la protéine (il modifie leurstructure dès 55°C) pouvant conduire à leur agrégation par liaisons covalentes avec deslipides oxydés ou des dérivés glucidiques. Ces derniers réagissent avec les groupementsaminés des protéines : c’est la réaction de Maillard qui peut être à l’origine de l’apparition denouveaux épitopes possédant un pouvoir allergénique. Ces changements structuraux ne sontdonc pas corrélés avec une diminution du potentiel allergénique des protéinesBien qu’il puisse augmenter le pouvoir allergénique des aliments, le chauffage peut, selonles cas, n’avoir aucun effet ou même diminuer le potentiel (dans le cas par exemple duprolongement du temps de cuisson pour les conserves de thon et de saumon ou pour lafermentation du soja dans certaines préparations asiatiques).Des interactions entre protéines allergènes et autres molécules présentes dans les alimentspeuvent également entraîner des modifications conformationnelles des protéines, même sanschauffage, et affecter leur stabilité thermique. En particulier, une augmentation ou unediminution de l’agrégation thermique des protéines peuvent être observées. L’effet de cesinteractions sur le potentiel allergénique est aujourd’hui pratiquement inconnu. [1] [5]Ainsi, les processus de transformation <strong>alimentaires</strong> peuvent éliminer, induire ou ne pasmodifier le pouvoir allergène des aliments. Ce n’est qu’en connaissant mieux ces allergènesque de nouvelles méthodes de transformation permettront de réduire ce risque allergénique.- 12 -
c) La pollution atmosphérique et le tabagisme passifL’augmentation de fréquence des maladies allergiques est associée à la pollutionatmosphérique et notamment au tabagisme passif. L’incidence des bronchiolites eststatistiquement plus importante chez les jeunes enfants exposés à la fumée du tabac. Celle-cidétermine au cours de la grossesse une élévation des immunoglobulines E du sang du cordonombilical. Elle provoque une augmentation de l’hyperactivité bronchique non spécifique etpeut aussi faciliter la faculté à se sensibiliser vis-à-vis des allergènes, dont les trophallergènes.[4]3.1. <strong>Les</strong> symptômes3) Le diagnostic de l’allergie alimentaire<strong>Les</strong> risques causés par l’allergie peuvent être plus ou moins graves selon le type detrophallergène et les personnes qui consomment les aliments. Le choc anaphylactique est leplus dangereux des symptômes allergiques : il peut dans certains cas entraîner la mort.<strong>Les</strong> symptômes les plus fréquemment rencontrés sont les suivants :• L’angiodème, qui est un gonflement des paupières ;• Des troubles gastro-intestinaux tels que les nausées, les vomissements, la diarrhée, lesdouleurs abdominales ;• L’urticaire qui est une éruption cutanée passagère semblable à des piqûres d’orties ;• La rhinite qui est une inflammation de la muqueuse des fosses nasales ;• L’asthme qui est une affection caractérisée par la difficulté à respirer accompagnéed’une sensation de gêne ou d’oppression ;• Le choc anaphylactique que nous avons mentionné précédemment. Il est l’expressionmajeure systémique de l’hypersensibilité immédiate (de type I). Il s’agit d’un étatd’insuffisance circulatoire aigue avec atteinte vasculaire primitive, déterminée par lesmédiateurs vasoactifs (dont l’histamine) de la réaction anaphylactique. La gravité d’unchoc anaphylactique et la rapidité d’évolution sont très variables, allant d’un simplemalaise avec urticaire généralisée accompagnée de prurit 8 jusqu’à l’hypotensionbrutale avec perte de conscience, convulsions et décès.Une étude, menée conjointement entre juillet 1995 et janvier 1998 par le CICBAA (Centred’Investigations Cliniques et Biologiques en Allergologie Alimentaire) et par les médecinsdes CHU de Nancy et Toulouse, a présenté les aspects cliniques de l’allergie alimentaire enFrance. [1] [4] [5]8 Prurit : vive démangeaison.- 13 -