Explication du schéma : <strong>Les</strong> manifestations de l’hypersensibilité de type I sont laconséquence des mastocytes, remplis de granulations et dont la membrane porte desrécepteurs à haute affinité pour les IgE.<strong>Les</strong> mastocytes proviennent de la moelle osseuse où ils se différencient sous l’influenced’interleukines 3. Quand un antigène rencontre les IgE spécifiques fixées à la membrane desmastocytes, il se combine à ces anticorps et déclenche le phénomène de dégranulation :fluidification de la membrane (sous l’action des ions calcium), sortie des granules etlibération des médiateurs chimiques qu’ils contiennent. (Etape B)Le plus connu de ces médiateurs est l’histamine, responsable d’une grande partie destroubles observés, en raison de son action sur les myofibrilles (contraction), la vasomotricité(vasodilatation artériocapillaire, vasoconstriction des artérioles pulmonaires). [2]2) Pourquoi certains individus sont ils sujets aux <strong>allergies</strong><strong>alimentaires</strong> ?2.1. Un nombre de cas d’<strong>allergies</strong> <strong>alimentaires</strong> actuellement enrecrudescenceUne augmentation importante du nombre de cas d’<strong>allergies</strong> <strong>alimentaires</strong> a été constatée aucours de ces dernières années dans nos sociétés industrialisées. Parmi les causes possibles, lesprocédés <strong>alimentaires</strong> et les interactions entre ingrédients et additifs (provoquées par la misesur le marché de nouveaux produits <strong>alimentaires</strong>) sont fortement suspectés. Elles seront pluslargement détaillées au point I. 2) 2.2.Face à cette recrudescence du nombre de nouveaux cas d’<strong>allergies</strong> <strong>alimentaires</strong> observé, denombreuses études ont été menées et ont révélé que les trophallergènes étaient multiples etpolymorphes. Des travaux de recherche concernant les aspects cliniques et la répartition desallergènes auxquels sont sensibles les enfants ont été effectués au sein des CHU de Nancy etToulouse. Sur un effectif de 378 enfants atteints d’allergie alimentaire prouvée par test deprovocation – ce qui correspond à 74,2% des observations d’allergie alimentaire – lesmanifestations cliniques sont réparties selon le diagramme suivant :Graphe 4 : Fréquence des manifestations cliniques dues aux<strong>allergies</strong> <strong>alimentaires</strong> (observations faites chez l'enfant) [1]0,5%1,8%2,1%5,2%8,4%14,2%46,5%dermatite optiqueurticaireangio-œdème et œdème laryngéasthmeanaphylaxiesignes digestifssyndrome oralsymptômes ORL et oculaires17,9%- 10 -
Cinq allergènes sont responsables de 82% des <strong>allergies</strong> <strong>alimentaires</strong> infantiles : l’œuf(51,8%), l’arachide (34,4%), le lait (11,4%), la moutarde (8,9%) et la morue (7,1%). <strong>Les</strong>autres allergènes sont variés. La répartition des allergènes en fonction des symptômescliniques montre que les manifestations sont plus graves dans le cas de l’allergie à l’arachide,par rapport aux autres trophallergènes. La répartition en fonction de l’âge fait apparaîtrel’arachide comme le premier allergène en cause à partir de l’âge de trois ans. Il est par ailleursde plus en plus fréquemment rencontré.Le diagnostic d’allergie alimentaire doit être établi après une enquête rigoureuse, baséeprincipalement sur les tests de provocation fiable car le grand public perçoit les <strong>allergies</strong><strong>alimentaires</strong> différemment des médecins : les réactions secondaires aux aliments sont le plussouvent considérées comme des <strong>allergies</strong> <strong>alimentaires</strong> alors qu’elles ne sont dans la majoritédes cas que des réactions d’intolérance ou de dégoût de l’aliment. [1] [4]2.2. Le facteur héréditaireLa prédisposition héréditaire conditionne le développement de l’allergie. L’histoire familialeest l’un des éléments les plus prédictifs de l’allergie alimentaire. La survenue de l’allergienécessite deux éléments :- un organisme prédisposé (ou génétiquement déterminé),- l’exposition à un allergène.On parle alors de terrain atopique. L’atopie est un état caractérisé par la prédispositionhéréditaire aux maladies allergiques dépendant le plus souvent des immunoglobulines E.Elle se manifeste par différents symptômes, tels que l’eczéma, la rhinite allergique, l’asthmeou encore l’urticaire qui peuvent être présents simultanément ou se succéder au cours de la viepour un même patient. D’après le Docteur Gisèle Kanny, allergologue au CHU de Nancy, unenfant risque une allergie toutes formes confondues dans 15 à 20% des cas lorsque aucun desparents n’est atteint d’une allergie. Ce chiffre s’élève à 40% de risque si un seul des deuxparents présente un terrain allergique. Le risque atteint 60 à 80% si les deux parents sontallergiques. [1] [2] [4]2.3. Autres paramètresa) La diversification de l’alimentationTout d’abord, la diversification alimentaire est un phénomène qui intervient de manière tropprécoce : des aliments nouveaux sont introduits dans l’alimentation des jeunes enfants bienqu’ils n’aient pas encore atteint leur maturité digestive, ce qui peut provoquer unesensibilisation à certaines protéines (lait, viande, œufs,…) et par la suite une allergiealimentaire.Plusieurs enquêtes nationales sur l’alimentation des tout petits ont montré que trois enfantssur quatre, âgés de plus de cinq mois, ont des apports en protéines trop élevés, du fait de cettediversification <strong>alimentaires</strong> trop précoce.L’allaitement au sein favorise la maturité du tube digestif du nourrisson par la présence dansle lait maternel d’immunoglobulines protectrices qui limitent la prédisposition précoce aux<strong>allergies</strong> <strong>alimentaires</strong>. [1] [5]- 11 -