12.07.2015 Views

Le probl`eme des sous-groupes de congruence

Le probl`eme des sous-groupes de congruence

Le probl`eme des sous-groupes de congruence

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

A ∩ K = B ∩ K etϕ i (A)/ϕ i (B) ∼ =Conclusion, G est impliqué dans P SL 2 (Z/p r ii Z).A/(A ∩ K)B/(B ∩ K) ∼ = A/B ∼ = G.<strong>Le</strong>mme 2.2. Soit G un groupe fini simple impliqué dans P SL 2 (Z/p r Z) pour un nombrepremier p. Alors G est impliqué dans P SL 2 (Z/pZ).Démonstration. Soit K le noyau du morphisme canonique π : P SL 2 (Z/p r Z) → P SL 2 (Z/pZ).Montrons que K est un p-groupe. Tout élément x <strong>de</strong> K s’écrit x = Id + pM avecp∑r−1M ∈ M 2 (Z/p r p r−1+i lZ). Donc x pr−1 = Id +M i . Or la valuation en p <strong>de</strong> i! esti!i=1plus petite que i − 1 donc x pr−1 = 1 et tout élément <strong>de</strong> K est d’ordre une puissance <strong>de</strong> p.K est donc bien un p-groupe, il est en particulier nilpotent.Par ailleurs, on a :P SL 2 (Z/p i Z)∨Aavec A ∩ K ⊳ A, et comme ϕ est surjectif, ϕ(A ∩ K) ⊳ A. Or ϕ(A ∩ K) est nilpotent etn’est pas égal à G, donc ϕ(A ∩ K) = {1} ; ϕ passe au quotient et :ϕGP SL 2 (Z/pZ)∼= P SL 2 (Z/p i Z)/K∨A/(A ∩ K)Donc G est impliqué dans P SL 2 (Z/pZ).¯ϕG.<strong>Le</strong>mme 2.3. <strong>Le</strong>s q <strong>sous</strong>-<strong>groupes</strong> <strong>de</strong> Sylow <strong>de</strong> P SL 2 (F p r) sont abéliens pour q ≠ 2 ; p,qpremiers.Démonstration. Cette démonstration est un cas particulier d’un article <strong>de</strong> A.J. Weir [W2].Notons l = p r . Montrons que les q-Sylows <strong>de</strong> GL 2 (F l ) sont abéliens pour ( q ≠)2. Tout1d’abord, |GL 2 (F l )|= l(l − 1)(l 2 Fl− 1). Si q = p, un p-Sylow est donné parqui est0 1abélien. Nous supposerons donc dans la suite q ≠ p. Trois cas se présentent : soit q | l − 1,soit q | l 2 − 1 et q ∤ l − 1, soit les q-Sylows sont trivaux.Intéressons nous au premier cas : on écrit l = kq r + 1 avec k ∧ q = 1, r 1. Alorsl 2 − 1 = q r (2k + q r k 2 ) où (2k + q r k 2 ) ∧ q = 1 (car q ≠ 2, r 1). On en déduit que lesq-Sylows <strong>de</strong>(GL 2 (F l )sont d’ordre q 2r . Or le q-Sylow (cyclique) S q <strong>de</strong> (Z/pZ) ∗ est d’ordreq r Sq 0. Doncest un q-Sylow abélien <strong>de</strong> GL0 S 2 (F l ).qSupposons maintenant que q ∤ (l − 1) et l 2 − 1 = kq r avec k ∧ q = 1 et r 1. Alors,regardons F l 2 comme un espace vectoriel <strong>de</strong> dimension 2 sur F l ; la multiplication parun élément non nul <strong>de</strong> F l 2 définit un automorphisme <strong>de</strong> F l 2. Ceci induit une applicationϕ : (F l 2) ∗ → GL 2 (F l ). ϕ est injective donc |Im(F ∗ l 2)|= kqr et un q-Sylow <strong>de</strong> GL 2 (Z/pZ)est isomorphe à un <strong>sous</strong>-groupe <strong>de</strong> (F l 2) ∗ et est donc cyclique.4


On sait que tout groupe libre <strong>de</strong> rang fini se plonge comme <strong>sous</strong>-groupe d’indice finidans P SL 2 (Z). En conséquence, tout groupe fini G est impliqué dans P SL 2 (Z) et on a :P SL 2 (Z) ⊃ F ⊃ N où N est d’indice fini dans P SL 2 (Z) avec F/N ∼ = G. Supposons queSL 2 (Z) ait la CSP. Alors, comme N est d’indice fini dans P SL 2 (Z), il existe m ∈ N telque N ⊇ Γ(m) et on a P SL 2 (Z)/Γ(m) ∼ = P SL 2 (Z/mZ) ⊃ F/Γ(m) ⊃ N/Γ(m). DoncG ∼ = (F/Γ(m))/(N/Γ(m)) est impliqué dans P SL 2 (Z/mZ). En prenant G simple, onsait par les lemmes 2.1 et 2.2 que G est impliqué dans P SL 2 (Z/pZ) pour un nombrepremier p. Or, si on pose G := P SL 3 (Z/qZ) et P SL 2 (Z/pZ) ⊃ A ⊃ B avec G ∼ = A/B,les q-Sylows <strong>de</strong> P SL 2 (Z/pZ) sont abéliens d’après le lemme 2.3. <strong>Le</strong>s q-Sylows <strong>de</strong> A sontdonc abéliens et leur image dans G également. Or l’application : A → G est surjectivedonc les q-Sylows <strong>de</strong> G (qui sont image <strong><strong>de</strong>s</strong> q-Sylows <strong>de</strong> A) sont abéliens. Ceci constitueune contradiction car un q-Sylow <strong>de</strong> G ([W1]) est donné par⎛{M ∈ P SL 3 (Z/qZ) | M = ⎝1 ∗ ∗0 1 ∗0 0 1qui est clairement non abélien. En conclusion SL 2 (Z) n’a pas la CSP.⎞⎠}2.2 Théorème <strong>de</strong> Fricke et critère <strong>de</strong> WohlfahrtPour exhiber un <strong>sous</strong>-groupe non <strong>de</strong> <strong>congruence</strong> par le raisonnement ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, il nousfaudrait écrire P SL 3 (Z/3Z) comme quotient d’un groupe libre et regar<strong>de</strong>r l’image dugroupe diviseur dans F 2 puis dans SL 2 (Z), ce qui est relativement laborieux. Nous allonsdonc énoncer ici le critère <strong>de</strong> Wohlfahrt [WF], basé sur un théorème <strong>de</strong> Fricke, qui permet<strong>de</strong> trouver <strong><strong>de</strong>s</strong> exemples plus systématiques <strong>de</strong> <strong>sous</strong>-<strong>groupes</strong> non <strong>de</strong> <strong>congruence</strong>.Tout d’abord, introduisons quelques notions. Nous savons que SL 2 (R) agit sur H 2 ,l’espace hyperbolique <strong>de</strong> dimension 2, vu comme le <strong>de</strong>mi-plan <strong><strong>de</strong>s</strong> nombres complexes àpartie imaginaire strictement positive. Cette action s’effectue <strong>de</strong> la façon suivante :( ) a bc d· z = az + bcz + d .Cette action peut s’étendre en une action sur H 2 = H 2 ∪ R ∪ {∞}. Nous dirons d’unematrice P ∈ SL 2 (Z) qu’elle est parabolique si elle fixe un seul point ζ <strong>de</strong> H 2 .( Alors ζ)∈1 1Q ∪ {∞} et il existe A ∈ SL 2 (Z) tel que P = A −1 U m A avec A(ζ) = ∞ et U = .0 1L’entier m ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus est défini <strong>de</strong> façon unique par P et on appelle | m | l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>P . Si un <strong>sous</strong>-groupe Γ <strong>de</strong> SL 2 (Z) contient <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices paraboliques P , on appelle leurspoints fixes les sommets <strong>de</strong> Γ. Etant donné un groupe Γ ⊂ SL 2 (Z) et un sommet ζ <strong>de</strong>Γ, le stabilisateur <strong>de</strong> ζ dans Γ est engendré par un élément P dont l’amplitu<strong>de</strong> définitl’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ζ ; cette amplitu<strong>de</strong> ne dépend pas <strong>de</strong> P .Tout ceci nous permet <strong>de</strong> définir niveau général d’un groupe Γ ⊂ SL 2 (Z) comme étantle plus petit commun multiple <strong><strong>de</strong>s</strong> amplitu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> ses sommets (s’il existe). On appellealors ˆΓ(m) la cloture normale <strong>de</strong> U m et on peut facilement vérifier pour un <strong>sous</strong> groupe5


normal Γ, <strong>de</strong> niveau général m, que Γ ⊃ ˆΓ(m). Réciproquement, si ˆΓ(m) ⊂ Γ, alors leniveau général <strong>de</strong> Γ divise m.Par ailleurs, on appelle niveau <strong>de</strong> Klein d’un <strong>sous</strong>-groupe <strong>de</strong> <strong>congruence</strong> Γ le pluspetit entier m tel que Γ(m) ∈ Γ. On déduit donc <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés du niveau général qu’un<strong>sous</strong>-groupe <strong>de</strong> <strong>congruence</strong> Γ <strong>de</strong> niveau <strong>de</strong> Klein l vérifie ˆΓ(l) ⊂ Γ(l) ⊂ Γ. <strong>Le</strong> niveaugénéral d’un <strong>sous</strong>-groupe <strong>de</strong> <strong>congruence</strong> divise donc son niveau <strong>de</strong> Klein. <strong>Le</strong> théorème <strong>de</strong>Fricke nous donne la réciproque :Théorème 2.4 (Fricke). Soit Γ un <strong>sous</strong>-groupe <strong>de</strong> <strong>congruence</strong> <strong>de</strong> niveau général m.Alors Γ(m) ⊂ Γ.Démonstration. Désignons par l le niveau <strong>de</strong> Klein <strong>de</strong> Γ. On sait que m | l. PrenonsM ≡ Id mod m et montrons que M ∈ Γ. En fait, il suffit <strong>de</strong> montrer pour R, S ∈ Γ∩Γ(m),que RMS ∈ Γ. Nous allons donc nous ramener successivement aux cas d ∧ l = 1, puisb ≡ 0 mod l et c ≡ 0 mod l.Montrons que l’on peut supposer d ∧ l = 1. Si ce n’est pas le cas, on a d ≠ ±1, c ≠ 0 etd∧mc = 1. Donc, par le théorème <strong>de</strong> Dirichlet, il existe un entier g tel que (d+gmc, l) = 1.Donc, si on remplace M par MU gm , nous avons la propriété voulu. Comme U gm ∈Γ ∩ Γ(m), nous pouvons remplacer M par MU gm .Montrons maintenant que nous pouvons supposer b ≡ modl. Comme b ≡ 0 mod m etm | l, l’équation b + hmd ≡ 0 mod l a une solution h. En remplaçant donc M par U hm M,nous avons la condition désirée.Comme M a pour déterminant 1, on a ad ≡ 1 mod l et est congrue modulo l à la matrice(M 0 =a ad − 11 − ad d(2 − ad)En posant donc L = M −1 M 0 ∈ Γ(l), on a L ∈ Γ ∩ Γ(m) et M peut être remplacé parM 0 = ML. Enfin M 0 peut s’écrire( ) [ ( ) ( ) ( ) ] ( )1 0 1 0 1 a − 1 1 0 1 d − 1M 0 =.1 − d 1 −1 1 0 1 1 1 0 1Ces trois matrices sont paraboliques, d’amplitu<strong>de</strong> un multiple <strong>de</strong> m, donc appartiennentà Γ. On a finalement montré que M 0 ∈ Γ ce qui termine la preuve.Corollaire 2.5 (Critère <strong>de</strong> Wohlfahrt). Soit G SL 2 (Z) un <strong>sous</strong>-groupe d’indice fini〈( )〉 N1 met soit m tel que G ⊇, la cloture normale <strong>de</strong> U m dans SL0 12 (Z). Alors, Gest un <strong>sous</strong>-groupe <strong>de</strong> <strong>congruence</strong> si et seulement si G Γ(m).2.3 Contre-exemples plus systématiquesAppliquons ceci à un exemple <strong>de</strong> <strong>sous</strong>-groupe d’indice 〈( fini ) non( <strong>de</strong> <strong>congruence</strong> )〉 dans1 2 1 0SL 2 (Z). Pour tout mot g appartenant au groupe libre;= 〈A; B〉,0 1 2 1on définit E A (g) comme la somme <strong><strong>de</strong>s</strong> exposants <strong>de</strong> A apparaissant dans g, et on définit<strong>de</strong> même E B (g) en remplaçant A par B. E A définit un morphisme <strong>de</strong> 〈A; B〉 dans Z. Pour6).


tout entier strictement positif l, on pose Γ l = {g ∈ 〈A; B〉 | E A (g) ≡ E B (g) ≡ 0 mod l}.Comme c’est le noyau du morphisme 〈A; B〉 → Z 2 → (Z/lZ) 2 composé du morphismeabélianisant et <strong>de</strong> la restriction modulo l, il est normal d’indice l 2 . Nous allons montrerque si l a un diviseur premier impair p, alors Γ l n’est pas un <strong>sous</strong>-groupe <strong>de</strong> <strong>congruence</strong>.( ) 1 2pDémonstration. En effet, si Γ l était <strong>de</strong> <strong>congruence</strong>, Γ p Γ l le serait. Or A p =∈0 1Γ p , donc, par le critère <strong>de</strong> Wohlfahrt, on aurait Γ p Γ(2p). Or ceci n’est pas possiblecompte tenu <strong>de</strong> leurs indices respectifs dans SL 2 (Z) :[SL 2 (Z) : Γ p ] = p 2 [SL 2 (Z) : 〈A; B〉] = 12p 2 ∤ 3p(p 2 − 1) = [SL 2 (Z) : Γ(2p)].3 Réseaux <strong>de</strong> l’espace hyperbolique à quotients libresnon abéliensDans la présente section, nous allons remplacer Q par Q( √ −D), où D désigne lediscriminant <strong>de</strong> l’extension Q( √ −D) sur Q ; et nous allons remplacer Z par O l’anneau<strong><strong>de</strong>s</strong> entiers <strong>de</strong> Q( √ −D). Nous savons que c’est un Z-module <strong>de</strong> base (1, w) où w = i√ D2ou 1 + i√ Dsuivant que D ≡ 0 ou −1 mod 4. Enfin, pour d entier strictement positif,2désignons par O d le <strong>sous</strong>-anneau d’indice d dans O définit par O d = Z ⊕ Zdw. L’objectif<strong>de</strong> cette section est <strong>de</strong> prouver que SL 2 (O) n’a pas la propriété <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>sous</strong>-<strong>groupes</strong> <strong>de</strong><strong>congruence</strong>. Autrement dit, tout <strong>sous</strong>-groupe <strong>de</strong> SL 2 (O) ne contient pas un noyau <strong>de</strong> laforme Ker(SL 2 (O) → SL 2 (O/I)) où I est un idéal <strong>de</strong> O.Pour cela, il serait très utile <strong>de</strong> faire apparaître un groupe libre non-abélien ( ) comme <strong>sous</strong>grouped’indice fini <strong>de</strong> SL 2 (O). Malheureusement, comme U =∼ = Z 2 est un1 O0 1<strong>sous</strong>-groupe <strong>de</strong> SL 2 (O), tout <strong>sous</strong>-groupe libre <strong>de</strong> SL 2 (O) est d’indice infini. Cependant,Grunewald et Schwermer ont démontré qu’il existait un <strong>sous</strong>-groupe d’indice fini dansSL 2 (O) qui a un quotient libre non abélien ; ce qui suffira à démontrer le fait que SL 2 (O)ne possè<strong>de</strong> pas la propriété <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>sous</strong>-<strong>groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>congruence</strong>. Cette démonstration s’appuiesur l’action <strong>de</strong> SL 2 (C) sur H 3 , l’espace hyperbolique <strong>de</strong> dimension 3, vu comme C × R >0 .3.1 le <strong>de</strong>mi-espace hyperbolique et son groupe d’isométriesEn effet, on a la propriété suivante (voir [Su]) :Propriété 3.1. SL 2 (C) agit sur H 3 <strong>de</strong> la façon suivante :( ) (a b(d − cz)(az − b) − r 2¯ca)r· (z, r) =,.c d|cz − d| +r 2 |c| 2 |cz − d| +r 2 |c| 27


Nous allons maintenant définir pour tout d > 0, <strong>de</strong>ux <strong>sous</strong>-ensembles <strong>de</strong> H 3 , B d etD d , qui vérifient les propriétés suivantes :⋃H 3 = γ · B dγ∈SL 2 (O d )B d = ⋃ ( ) 1 s· D0 1 d .s∈O dCela se fait en posant B d = {(z, r) ∈ H 3 :| uz − v | 2 + | u | 2 1 pour tout u, v ∈ O dqui engendrent l’idéal O d tout entier } et D d = B d ∩ F où F est un domaine fondamentalpour la translation par les éléments <strong>de</strong> O d , par exemple F = {(x + iy, r) |− 1 2 x 1 2 , −d 2 Im(w) x 1 2 Im(w)}. De plus D d possè<strong>de</strong> la propriété intéressantesuivante qui fait <strong>de</strong> lui presque un domaine fondamental (voir [Su]) :Propriété 3.2. Tout point <strong>de</strong> H 3 possè<strong>de</strong> un voisinage qui n’intersecte qu’un nombre fini<strong>de</strong> γ(D d ) avec γ ∈ SL 2 (O d ).3.2 le théorème <strong>de</strong> Grunewald SchwermerUn point crucial <strong>de</strong> la démonstration du fait que SL 2 (O d ) ne possè<strong>de</strong> pas la propriété<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>sous</strong>-<strong>groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>congruence</strong> consiste en le théorème suivant que l’on doit à Grunewal<strong>de</strong>t Schwermer (voir [GS]) :Théorème 3.3. <strong>Le</strong> groupe SL 2 (O) a un <strong>sous</strong>-groupe d’indice fini ayant un quotient librenon-abélien.L’idée <strong>de</strong> la preuve est la suivante. On choisit d un entier positif qui vérifiera les bonnespropriétés. SL 2 (O d ) est alors un <strong>sous</strong>-groupe d’indice fini <strong>de</strong> SL 2 (O). Par ailleurs, on aune application continue naturelle φ : SL 2 (O d ) → π 1 (H 3 /SL 2 (O d ), h) qui à tout élémentγ ∈ SL 2 (O d ) associe l’image dans H 3 /SL 2 (O d ) d’un chemin reliant h et (γ.h) dans H 3 .Ensuite, nous construirons une application continue θ : (H 3 /SL 2 (O d ), h) → (S, p), induisantune application θ ∗ entre leurs <strong>groupes</strong> fondamentaux, cet espace S ayant un groupefondamental libre non-abélien. C’est à ce sta<strong>de</strong>, que nous aurons besoin <strong>de</strong> choisir unélément d <strong>de</strong> sorte que S soit un bouquet <strong>de</strong> W (d) cercles avec W (d) 2. Enfin, θ ∗ ◦ φsera d’image un groupe libre non abélien. Nous aurons alors démontré le théorème.Il s’agit maintenant <strong>de</strong> construire ce morphisme θ. La construction est assez calculatoire,c’est pourquoi nous omettrons ici quelques calculs et nous citerons quelquesrésultats sans démonstration. Une partie <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs se trouvent dans [Su]Tout d’abord, pour tout entier d > 0, on pose W (d) l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> entiers m vérifiant lestrois propriétés suivantes :(i) (m, d) = 1, m ≠ 2(ii) 4m 2 d 2 D − 3,(iii) (m, |a + w | 2 ) = 1 pour tout entier a.Alors nous admettons le lemme 3.4 :8


<strong>Le</strong>mme 3.4. Il existe un entier d > 0 tel que W (d) ait au moins <strong>de</strong>ux éléments.Maintenant, choisissons un tel d et pour tout m ∈ W (d) et tout n premier avec m,on pose F m,n = B d ∩ {(z, r) ∈ H 3 || Im(z − ndwm ) | 1d 4 D }. Comme 2 4m2 d 2 D, ona F m,n ∩ F m ′ ,n ′ = ∅ si (m, n) ≠ (m′ , n ′ ). Ces ensembles F m,n vont servir <strong>de</strong> support auxfonctions θ m et on pose pour (z, r) ∈ B d :{−exp{πidθ(z, r) =4 D 2 Im(z − ndwm )} si (z, r) ∈ F m,n1 sinon.Comme H 3 =⋂γ∈SL 2 (O d )γ.B d , nous voudrions induire une fonction θ ′ m : H 3 /SL 2 (O d ) → S 1 .Ceci est rendu possible par le lemme suivant :<strong>Le</strong>mme 3.5. Soit γ ∈ SL 2 (O d ), m ∈ W (d), n premier avec m et (z, r) ∈ F m,n . Siγ(z, r) = (z ′ , r ′ ) ∈ B d , alors il existe n ′ premier avec m tel que Im(z − ndwm ) = Im(z′ −n ′ dwm ).La démonstration <strong>de</strong> ce lemme résulte <strong>de</strong> nombreux calculs qui ne peuvent être exposésici.Corollaire 3.6. La fonction θ ′ m : H 3 /SL 2 (O d ) → S 1 définie par θ ′ m((z, r)) = θ m (γ(z, r))pour un γ tel que γ(z, r) ∈ B d , est bien définie et ne dépend ni du représentant (z, r)choisi, ni du choix <strong>de</strong> γ.On construit donc le graphe suivant :Φ=(Φ m) m∈W (d)SL 2 (O d )φπ 1 (H 3 /SL 2 (O d ), h) ((θ′ m )∗) m∈W (d)π 1 (S, 1)H 1 (S, Z)‖‖F s F s /[F s , F s ]Il nous suffit donc <strong>de</strong> montrer que Φ est surjective pour montrer que l’image <strong>de</strong> θ ∗ ◦ φ estun groupe libre non abélien.Propriété 3.7. L’application Φ est surjectiveDémonstration. Soit γ ∈ SL 2 (O d ), alors s’il existe (z, r) ∈ B d tel que γ(z, r) = (z ′ , r ′ ) ∈B d , on a :Φ m (γ) = ± ♯{(k, m) = 1 | Im(z) Im( kdwm ) < Im(z′ )}suivant que Im(z) Im(z ′ ) ou non.Pour montrer la surjectivité <strong>de</strong> Φ, nous allons construire pour tout m ∈ W (d) un élémentγ m ∈ SL 2 (O d ) tel que Φ r (γ s ) = δ r,s . Tout d’abord, ordonons les éléments m 1 , ..., m s <strong>de</strong>9


W (d) <strong>de</strong> telle façon que 1 > r 1> ... > r soù r i désigne le plus grand entier plus petitm 1 m sque m i /2, premier avec m i (ceci est rendu possible par l’assertion m i 3). Il existe alorsun entier q i > m i − r i tel que r i q i ≡ 1 mod m. Il est également possible <strong>de</strong> montrer que la<strong>congruence</strong> |a i + dw | 2 ≡ − |bi + dw | 2 modm i possè<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> solutions a i et b i . On considèreles matrices( )qi (aσ i = i + dw) ∗m i r i (a i + dw)( )(mi − rτ i =i )(b i + dw) ∗q i (b i + dw)m i. Ensuite, on considère les éléments z i = r i(a i + dw)m i, z i ′ = − q i(a i + dw), w i = q i(b i + dw),m im iw ′ i = − (m i − r i )(a i + dw)m i, t i = 1 m i, qui sont tels que σ i (z i , t i ) = (z ′ i, t i ) et τ(w i , t i ) =(w ′ i, t i ). Or, il est possible <strong>de</strong> démontrer que tout ces éléments <strong>de</strong> la forme (appartiennent à B d . On en conclue donc queΦ mj (σ i ) = ♯{(k, m j ) = 1 |r i< k q i},m i m j m in(a + dw), 1 m m )Φ mj (τ i ) = − ♯{(k, m j ) = 1 | m i − r im i< k m j q im i},Φ mj (γ i ) = ♯{(k, m j ) = 1 |r im i< k m j m i − r i} = δ i,jm ioù γ i = σ i τ i . Ce qui finit <strong>de</strong> démontrer la surjectivité <strong>de</strong> Φ et le théorème <strong>de</strong> Grunewald-Schwermer.Terminons cette section en citant le résultat qui permet <strong>de</strong> conclure la démonstrationdu fait que SL 2 (O) n’a pas la CSP.Théorème 3.8. Soit K une extension quadratique <strong>de</strong> Q, S un ensemble fini <strong>de</strong> places <strong>de</strong>K contenant toutes les places archimédiennes, O S l’anneau <strong><strong>de</strong>s</strong> S-entiers <strong>de</strong> K et n 2un entier . Si un <strong>sous</strong>-groupe Γ SL n (O S ) a la CSP, alors il n’existe pas <strong>de</strong> <strong>sous</strong>-grouped’indice fini <strong>de</strong> Γ ayant un groupe libre non abélien comme quotient.Références[Su] B. Sury, The <strong>congruence</strong> subgroup problem (an elementary approach aimed at applications),Texts and readings in mathematics 24, Hindustan Book Agency (distribuépar l’AMS), (2003).[W1] A.J. Weir, Sylow p-subgroups of the general linear group over finite fields of characteristicp, Proceedings of American Mathematical Society 6, 454-464 (1955).[W2] A.J. Weir, Sylow p-subgroups of the classical group over finite fields with characteristicprime to p, Proceedings of American Mathematical Society 6, 529-533 (1955).10


[GS] F.J. Grunewald and J. Schwermer, Free non-abelian quotients of SL 2 over or<strong>de</strong>rsof imaginary quadratic numberfields, Journal of algebra 69, 298-304 (1981).[La] S. Lang, Algebra-Second edition, Addison Wesley Publishing company (1984)[WF] K. Wohlfahrt, An extension of F.Klein’s level concept, Illinois Journal of Mathematics,529-535 (1964).[Go] C. Godbillon, Eléments <strong>de</strong> topologie algébrique, Hermann Paris, (1971)[RZ] L. Ribes and P. Zalesskii, Profinite groups, Springer, (2000)[Sa] P. Samuel, Théorie algébrique <strong><strong>de</strong>s</strong> nombres, Hermann Paris, (1967)11

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!