Actions / Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'UWEPoint conjoncturelPanne <strong>de</strong> croissance et in<strong>de</strong>xationun cocktail explosif pour les entreppar Yves-Etienne MASSARTLa présentation du point conjoncturel semestriel <strong>de</strong> l’UWE a, <strong>une</strong> nouvelle fois, mis en avant lesfreins à <strong>la</strong> compétitivité et à <strong>la</strong> croissance <strong>de</strong>s entreprises wallonnes. Dans le climat économiquedu moment, l’UWE insiste pour que <strong>la</strong> Wallonie marque <strong>une</strong> rupture. Un véritable appel ausentiment d’urgence général.Le constat est simple, les chiffres parlentd’eux-mêmes : pour 2012, le départementéconomique <strong>de</strong> l’UWE table sur <strong>une</strong>croissance <strong>de</strong> +0,1% en Wallonie. C’est mieuxque l’Europe, qui sera en récession, avec <strong>une</strong>croissance négative <strong>de</strong> 0,4%. Mais, ce sera moinsbien que <strong>la</strong> moyenne belge, puisqu’on avance<strong>une</strong> prévision <strong>de</strong> +0,3% pour l'ensemble du pays."Une stabilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation est en train <strong>de</strong>s'opérer, mais elle reste fragile", analyse DidierPaquot, directeur du département économique.Ces mauvaises perspectives s’expliquent par <strong>de</strong>sexportations plus faibles et par <strong>une</strong> consommationprivée encore atone, comme en témoigne <strong>la</strong>confiance <strong>de</strong>s ménages, qui ne s’est pas redresséesur les <strong>de</strong>rniers mois. Pour <strong>la</strong> Wallonie, l’enquêtesemestrielle souligne le maintien <strong>de</strong>puis près d’unan, d’un ralentissement <strong>de</strong> l’activité, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sinterne et externe faisant défaut. Ceci dit,contrairement à 2009, l’indicateur reste positif.Les entreprises wallonnes restent égalementtrès pru<strong>de</strong>ntes sur leurs investissements, enraison du faible taux d’utilisation <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong>production, et <strong>de</strong>s perspectives encore sombrespour l’ensemble <strong>de</strong> l’activité.Différences Nord-SudTableau <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong>s prévisionsDepuis quelques semaines, les indicateurséconomiques internationaux semblent suggérerque l’activité économique a atteint un p<strong>la</strong>ncher,après <strong>la</strong> forte dégradation sur <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> moitié <strong>de</strong>2011. Aux États-Unis, l’amélioration sensible <strong>de</strong>scréations d’emplois donne à penser que l’économiereprend quelques couleurs.2007 2008 2009 2010 2011 Prévision 2012Mon<strong>de</strong> 5,4% 2,8% -0,7% 5,1% 4,0% 4,0%Wallonie 2,2% 1,9% -2,8% 2,8% 2,0% (p) 0,1%Belgique 2,8% 0,9% -2,7% 2,3% 1,9% 0,3%États-Unis 1,9% -0,3% -3,5% 3,0% 1,7% 2,3%Zone euro 3,0% 0,3% -4,2% 1,8% 1,5% -0,4%UE-27 3,2% 0,2% -4,2% 2,0% 1,6% -0,1%(p) PrévisionEn Europe, <strong>la</strong> confiance <strong>de</strong>s <strong>industrie</strong>ls et <strong>de</strong>sconsommateurs, bien que restant à <strong>de</strong>s niveauxfaibles, se raffermit. Ces développements positifssont évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> bon augure mais ils nepeuvent masquer <strong>la</strong> faiblesse actuelle <strong>de</strong> l’activitééconomique.En outre, <strong>la</strong> reprise sera contenue par lespolitiques budgétaires rigoureuses en vigueurdans tous les pays européens, et qui pèseront sur<strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. De même, <strong>la</strong> moindre croissance<strong>de</strong>s pays émergents va se répercuter sur lesexportations. Dans ce contexte, l’UWE envisage<strong>une</strong> légère récession à -0,4% en 2012 dans <strong>la</strong> ZoneEuro, avec un fort contraste entre les pays du nord,où il faudrait plutôt parler <strong>de</strong> stagnation, et les paysdu sud, où <strong>la</strong> récession sera plus marquée.Quand on connait le profil <strong>de</strong> notre économie,ces constats n’arrangent rien : les perspectivessont également faibles pour le commerceextérieur. Une situation qui s'explique par<strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s pays limitrophesmais aussi, indirectement, par <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>sactivités <strong>de</strong>s pays émergents. "Nos exportationsdépen<strong>de</strong>nt beaucoup <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation économique<strong>de</strong> l'Allemagne. Si ses exportations vers <strong>la</strong> Chinediminuent, nos exportations vers l'Allemagne vontelles aussi diminuer", détaille Didier Paquot.Conséquence directe : Le marché <strong>de</strong> l’emploine <strong>de</strong>vrait pas pouvoir redécoller à court terme,compte tenu <strong>de</strong> ce contexte difficile. L’enquêteUWE révèle d’ailleurs que les employeurswallons risquent d’encore moins embaucherdans les 6 prochains mois que pendant les 6mois précé<strong>de</strong>nts. Encore faudrait-il que lorsquecertaines entreprises souhaitent embaucher,elles trouvent <strong>la</strong> main d’œuvre dont elles ontbesoin. Ce n’est pas le cas et l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong><strong>de</strong>s Entreprises le déplore régulièrement.Les entrepreneurs se p<strong>la</strong>ignent du manque<strong>de</strong> formation <strong>de</strong> <strong>la</strong> main d'oeuvre. "Plusieursentrepreneurs se p<strong>la</strong>ignent <strong>de</strong> manquer <strong>de</strong>travailleurs qualifiés pour atteindre <strong>de</strong>s marchésaccessibles", explique Jean-Pierre Delwart,prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'UWE. "Plus que jamais, <strong>une</strong>politique active <strong>de</strong> l'emploi et <strong>une</strong> agence pourl'emploi efficace seront impératives pour limiterles conséquences <strong>de</strong> <strong>la</strong> faible croissance surl'emploi et le chômage", estime l'UWE.44. Dynamisme Mars-Avril 2012
8%7%6%5%4%3%2%1%0%Belgique2,92%1,63%Source : OCDE - Calculs : UWESource : Financial Times du 7 mars 2012automatique <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires :rises wallonnes !In<strong>de</strong>xation automatiqueet compétitivitéPour améliorer cette situation, les entrepreneurswallons <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>une</strong> fiscalité moins lour<strong>de</strong>, etremettent notamment en question l'automaticité<strong>de</strong> l'in<strong>de</strong>xation <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires. "L'in<strong>de</strong>xationautomatique fait augmenter les coûts sa<strong>la</strong>riaux,ce qui rend nos entreprises moins compétitives,notamment en se répercutant sur les coûts <strong>de</strong>leurs exportations. Avec un risque d’<strong>une</strong> baisse<strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s, qui fera baisser les besoins <strong>de</strong>production, ce qui signifie donc moins <strong>de</strong> travail etle risque d’un engrenage catastrophique…", estimeJean-Pierre Delwart. "Avec <strong>la</strong> concurrence <strong>de</strong>sautres pays et vu le contexte économique, nous nepouvons plus éviter le débat sur l'automaticité <strong>de</strong>l'in<strong>de</strong>x", ajoute Didier Paquot.L'in<strong>de</strong>xation automatique <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires est, avec <strong>la</strong>hausse <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> l'énergie, <strong>la</strong> cause principale<strong>de</strong> l'inf<strong>la</strong>tion. Pour les experts <strong>de</strong> l’UWE : "En dépitd'<strong>une</strong> activité faible, l'inf<strong>la</strong>tion reste à un niveauélevé et supérieur à <strong>la</strong> moyenne européenne".Un saut d'in<strong>de</strong>x serait dès lors "<strong>une</strong> option àenvisager" pour Vincent Reuter, administrateurdélégué <strong>de</strong> l'UWE, qui regrette le taux d'impositionélevé <strong>de</strong>s personnes physiques en Belgique. Et<strong>de</strong> comprendre que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion soit attachée àl’in<strong>de</strong>xation, tant elle est pénalisée par <strong>la</strong> fiscalité !Point positif i<strong>de</strong>ntifié : l’ajustement budgétaire opérépar le Gouvernement wallon en mars, qui corrigefort heureusement le budget initial 2012. Le déficitpublic restera dans <strong>de</strong>s marges acceptables, touten préservant les budgets <strong>de</strong> re<strong>la</strong>nce économique,notamment ceux liés au p<strong>la</strong>n Marshall.Le «Point conjoncturel» <strong>de</strong> l'UWE paraît <strong>de</strong>uxfois par an, au printemps et en automne. Il synthétiseles <strong>de</strong>rnières évolutions conjoncturelles <strong>de</strong> l’économiewallonne, rep<strong>la</strong>cées dans le contexte international.Desdonnées statistiques confrontées au terrain, puisqu’ellessont étayées par <strong>une</strong> enquête conjoncturelle menéeauprès <strong>de</strong>s entreprises wallonnes.» Consultation et comman<strong>de</strong> en ligne sur www.uwe.beL E P O I N TU N I O N W A L L O N N E D E S E N T R E P R I S E S , A S B L | C h e m i n d u S t o c q u o y 3 - 1 3 0 0 WAV R E | i n f o @ u w e . b e | w w w. u w e . b ePANNE DE CROISSANCE MAIS QUELQUES ÉCLAIRCIESLes perspectives économiques paraissent légèrement moins sombres <strong>de</strong>puis quelques semaines. Lestensions dues aux excès <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes publiques en Zone Euro s’atténuen tandis que l’activité montre <strong>de</strong>ssignes <strong>de</strong> redémarrage aux États-Unis. Ces évolutions, toujours fragiles, doivent encore trouver confirmation.En Wa lonie, l’enquête UWE auprès <strong>de</strong>s entrepreneurs wa lons révèle un pessimisme persistant. Preuve quesi le climat pourrait avoir cessé <strong>de</strong> se détériorer, l’année 2012 sera <strong>une</strong> année <strong>de</strong> très faible croissance.L E ZO O MRéduction <strong>de</strong>s tensions surles obligations <strong>de</strong> l'Etat belgeRen<strong>de</strong>ment à long terme -Taux mensuel moyenAllemagne20 1 2012SOMMAIRESituation économique internationale 2Situation économique nationale .. ... ... ... . 3Situation économique régionale .. . 4, 5 , 6 et 7Marché <strong>de</strong> l'emploi . . . . . 8Croi sance et prévisions ......... .......... ......... 9Les enjeux pour <strong>la</strong> reprise .. .... .... .... .... ... 10Tableau <strong>de</strong> synthèse . . 11Enquête UWE . . .. .. . 4, 5 et 6Enquête UWE . .. .. .... . . . .. ..8L E C H I F F R ERalentissement<strong>de</strong> l'objectif <strong>de</strong>croissance en Chine7 , 5 %est l'objectif <strong>de</strong> croissance duGouvernement chinois pour 2012.Celui-ci était précé<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> 8%.La croissance effective a été<strong>de</strong> 10,4% en 2010 et 9,2% en 2011.conjoncturelL’économie européenne à un point <strong>de</strong> retournement ?Depuis quelques semaines, les indicateurs économiques semblent annoncer <strong>une</strong>possible reprise <strong>de</strong> l’activité économique, après <strong>la</strong> forte détérioration sur <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>moitié <strong>de</strong> 2011. Aux États-Unis, l’amélioration sensible <strong>de</strong>s créations d’emploisdonne à penser que l’économie repart. En Europe, <strong>la</strong> confiance <strong>de</strong>s <strong>industrie</strong>lset <strong>de</strong>s consommateurs, bien que restant à <strong>de</strong>s niveaux faibles, se ra fermit. Lesmarché sont chaque jour plus confiants dans <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong>s autorités nationaleset européennes à résoudre <strong>la</strong> crise <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes publiques. Ces développementspositif sont évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> bon augure mais ils ne peuvent masquer <strong>la</strong> faiblesseactuelle <strong>de</strong> l’activité économique.En outre, <strong>la</strong> reprise sera contenue par les politiques budgétaires rigoureuses envigueur dans tous les pays européens et qui pèseront sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. De même,<strong>la</strong> moindre croissance <strong>de</strong>s pays émergents va se répercuter sur les exportationseuropéennes, tandis que les investissements mettront un peu <strong>de</strong> temps à reprendre.Au total, <strong>la</strong> zone euro <strong>de</strong>vrait subir <strong>une</strong> récession d’un <strong>de</strong>mi pourcent en 2012,masquant <strong>une</strong> situation contrastée entre les «pays du nord» où <strong>la</strong> croissancesera légèrement positive et les «pays du sud» qui connaîtront <strong>de</strong>s récessions,parfoi sévères.La Belgique semble se stabiliserLa Belgique, dont les exportations dépen<strong>de</strong>nt beaucoup <strong>de</strong> <strong>la</strong> situationéconomique <strong>de</strong> l’Allemagne, pourra bénéficier <strong>de</strong> <strong>la</strong> solidité <strong>de</strong> son grandvoisin. En outre, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tive maîtrise <strong>de</strong>s déficits publics n’obligera pas à <strong>une</strong>cure d’austérité trop sévère. Enfin, <strong>la</strong> consommation privée, grâce à un niveaud’emplois pas trop endommagé par le <strong>de</strong>rnie ralentissement, resterait à unniveau qui empêchera <strong>une</strong> chute <strong>de</strong> l’activité. Les indicateurs économiquesbelges commencent à afficher <strong>de</strong>s signes, certes timi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> redémarrage.L’économie belge <strong>de</strong>vrait donc présenter <strong>une</strong> croissance légèrementpositive en 2012.Une inf<strong>la</strong>tion toujours trop élevéeEn dépit d’<strong>une</strong> activité faible, l’inf<strong>la</strong>tion reste à un niveau élevéen février à 3,4%, <strong>la</strong>issant prévoir un taux d’inf<strong>la</strong>tion à 3,1%pour l’année 2012, soit 0,8 point <strong>de</strong> pourcentage <strong>de</strong> plusque celle prévue pour <strong>la</strong> zone euro.[ suite en page 12 ]n° 20MARS 2012Zut !Mon maillot<strong>de</strong> l’an<strong>de</strong>rnier...Worldwi<strong>de</strong> Lea<strong>de</strong>rin Phosphate CreativityA travers sa gamme Praylev TM , Prayon propose <strong>de</strong>sagents levants pour l’<strong>industrie</strong> pâtissière.Mais aussi…Au départ <strong>de</strong> ses sites et bureaux répartis à traversle mon<strong>de</strong>, Prayon fabrique et commercialise <strong>une</strong> <strong>la</strong>rgegamme <strong>de</strong> produits phosphatés et fluorés.Nos produits sont employés comme matières premièresdans <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> produits finis utilisés au quotidien.On les retrouve dans <strong>de</strong> nombreuses applicationsalimentaires (fromage fondu, jambon, pâtisseries…),<strong>industrie</strong>lles (traitement <strong>de</strong>s métaux ou <strong>de</strong>s eaux, céramique,porce<strong>la</strong>ine, plâtre…) ou encore dans l’horticulture.Découvrez Prayon, un groupemondial à dimension humaine.www.prayon.comrue J. 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