Spécial EnvironnementInstal<strong>la</strong>tions frigorifiquesDes enjeux tant économiques qu’enParmi les questions qui se posent à l’<strong>industrie</strong>l, celles re<strong>la</strong>tives aux instal<strong>la</strong>tions frigorifiquesse taillent <strong>une</strong> p<strong>la</strong>ce tout à fait particulière car non seulement ces instal<strong>la</strong>tions sont <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>s consommatrices d’électricité mais en plus, <strong>de</strong> nombreux flui<strong>de</strong>s communémentutilisés participent <strong>de</strong> manière importante au réchauffement climatique.par Fabian PLUMIER<strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions frigorifiquesentreprise est économique etL’enjeuenvironnemental, car outre leur gran<strong>de</strong>consommation d’électricité, <strong>de</strong> nombreux flui<strong>de</strong>scommunément utilisés participent <strong>de</strong> manièreimportante au réchauffement climatique. Citonspar exemple le R404a, dont 1 kg rejeté dansl’atmosphère équivaut à plus <strong>de</strong> 3.000 kg <strong>de</strong> CO 2 !D’autres flui<strong>de</strong>s plus anciens sont, par ailleurs,particulièrement néfastes pour <strong>la</strong> couche d’ozone,comme le «célèbre» R22.Des réglementationseuropéennes et régionalesLe Protocole <strong>de</strong> Montréal, accord internationalsigné le 16 septembre 1987, vise à réduire et, àterme, éliminer complètement les substancesqui appauvrissent <strong>la</strong> couche d'ozone. Depuis,différents textes ont été adoptés tant au niveaueuropéen (règlements 2037/2000 et 842/2006 etdirective 2002/91) qu’au niveau wallon (les AGWdu 12 juillet 2007, M.B. 28-09-2007). Ceux-civisent notamment à limiter voire à interdire<strong>la</strong> production et l’utilisation <strong>de</strong> divers flui<strong>de</strong>sfrigorigènes fluorés tels que les CFC (1) , HCFC (2)ou encore à réglementer l’utilisation <strong>de</strong>s HFC (3) .A chaque situation sa solution !Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> casQu’il s’agisse <strong>de</strong> répondre à <strong>de</strong>s enjeux économiques,environnementaux et/ou réglementaires,<strong>de</strong>s réponses abon<strong>de</strong>nt et satisfont à <strong>de</strong>s besoinschaque fois spécifiques.Audit et optimisation énergétique, un duo gagnantFace aux enjeux énergétiques, est-il encore nécessaireaujourd’hui <strong>de</strong> démontrer l’intérêt d’un audit ?Cette évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation existante est unpréa<strong>la</strong>ble indispensable à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’<strong>une</strong>stratégie efficace visant à diminuer <strong>la</strong> consommationénergétique <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> froid.Ensuite, l’optimisation <strong>de</strong>s rég<strong>la</strong>ges <strong>de</strong>s équipementsest, dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s cas, l’<strong>une</strong> <strong>de</strong>spremières mesures concrètes à envisager. Souventpeu onéreuse, elle est garante <strong>de</strong> résultats surtoutsi elle est réalisée pour <strong>la</strong> première fois.L’entreprise Detry, active dans le secteur agroalimentaire,peut en témoigner. En effet, elle s’estengagée <strong>de</strong>puis plusieurs années dans un <strong>la</strong>rgeprocessus <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> ses consommations.Après un audit <strong>de</strong> ses instal<strong>la</strong>tions, <strong>la</strong> société, enpartenariat avec le bureau Navitas, s’est notamment<strong>la</strong>ncée dans <strong>une</strong> optimisation <strong>de</strong>s rég<strong>la</strong>ges<strong>de</strong> ses instal<strong>la</strong>tions frigorifiques.Graphique 1Economies par jour <strong>de</strong> fonctionnement standardEconomie454035302520151050Economie [%]Economie [€/jour]1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11Hall A Hall B Refr. rapi<strong>de</strong> Découpe Surgelé(1) CFC : Chlorofluorocarbure(2) HCFC : Hydrochlorofluorocarbure(3) HFC : HydrofluorocarbureCompresseur n°Source : Detry/Navitas40. Dynamisme Mars-Avril 2012
vironnementauxCette opération lui a ainsi permis <strong>de</strong> diminuer trèssensiblement <strong>la</strong> consommation <strong>de</strong> ses compresseursfrigorifiques. Le graphique 1 met d’ailleurs enévi<strong>de</strong>nce les économies réalisées sur chacun <strong>de</strong>scompresseurs répartis dans les différentes salles<strong>de</strong>s machines. Ainsi par exemple, <strong>de</strong>s économies<strong>de</strong> 30% ont été réalisées sur les compresseurs 3 et4. Ce<strong>la</strong> représente un gain <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 40 euros parjour <strong>de</strong> fonctionnement pour chacun <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>uxéquipements. Au total, l’économie annuelle réaliséegrâce aux différents rég<strong>la</strong>ges s’élève à plus <strong>de</strong>35.000 euros. Le retour sur investissement <strong>de</strong> cetteopération est inférieur à 18 mois.Investir pour mieux avancerLorsque les enjeux économiques se combinentaux obligations environnementales, lesinvestissements prennent un double sens,comme dans le cas <strong>de</strong>s entrepôts frigorifiquesMestdagh à Gosselies par exemple.D’<strong>une</strong> superficie totale <strong>de</strong> 6.000 m², ces hallssont maintenus en permanence entre 2 et 7°Cselon les zones avec <strong>une</strong> puissance frigorifiquetotale <strong>de</strong> 690 kW. Avant travaux, les instal<strong>la</strong>tionsfrigorifiques au R22 refroidissaient un circuitd’eau glycolée alimentant en froid les différentsgroupes <strong>de</strong> traitement d’air. L’ancienneté <strong>de</strong>sinstal<strong>la</strong>tions combinée aux obligations légales<strong>de</strong> supprimer le R22 avant 2015 ont conduit legroupe Mestdagh à les remp<strong>la</strong>cer.Pour <strong>la</strong> nouvelle instal<strong>la</strong>tion, les choix se sontportés sur <strong>une</strong> production <strong>de</strong> froid à l’ammoniacet <strong>une</strong> distribution vers les utilisateurs par duCO 2 liqui<strong>de</strong> pompé.Ces techniques présentent <strong>de</strong>ux avantages <strong>de</strong> taille.D’<strong>une</strong> part, les flui<strong>de</strong>s choisis ont un impact limitévoire nul tant sur <strong>la</strong> couche d’ozone que sur leréchauffement climatique (le CO 2 utilisé est prélevéà l’ambiance et y retourne en cas <strong>de</strong> fuite). D’autrepart, ces flui<strong>de</strong>s ainsi que les nouvelles instal<strong>la</strong>tionssont énergétiquement très performants. Lesinstal<strong>la</strong>tions sont en service <strong>de</strong>puis maintenant<strong>de</strong>ux ans et, comme le montre le graphique 2,consomment 50% <strong>de</strong> moins que les anciennes.L’économie annuelle se chiffre à 50.000 euros.120.000100.00080.00060.00040.00020.000Graphique 2Entrepôt Mestdagh0R22Ammoniac‐CO2Cependant, l’entreprise <strong>de</strong>vait disposer <strong>de</strong> tempspour pouvoir p<strong>la</strong>nifier les investissements et étudiersoigneusement les options qui s’offraient à elle.La Coopérative a choisi <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à d’importantstravaux <strong>de</strong> maintenance (élimination <strong>de</strong>sfuites, réduction <strong>de</strong>s vibrations, nettoyage <strong>de</strong>sfiltres encrassés,…) pour résoudre les principalesdifficultés et lui permettre <strong>de</strong> conserver provisoirementses instal<strong>la</strong>tions.Cette option temporaire fut payante pour l’entreprise.En effet, <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> maintenance,il y a maintenant dix-huit mois, auc<strong>une</strong> fuiteni aucun bris <strong>de</strong> compresseur n’ont plus été recensés.Aujourd’hui, l’instal<strong>la</strong>tion requiert certes encore<strong>une</strong> maintenance qui reste supérieure à <strong>la</strong> normale,mais d’un coût dix fois inférieur au coût <strong>de</strong>s fuites et<strong>de</strong>s remp<strong>la</strong>cements <strong>de</strong> compresseurs. L’entreprisepeut maintenant réfléchir sereinement aux investissementsqu’elle consentira bientôt à réaliser.Source : Mestdagh/NavitasLa maintenance comme solution temporaireAu vu du coût élevé que peut représenter leremp<strong>la</strong>cement d’<strong>une</strong> instal<strong>la</strong>tion frigorifique, ilest parfois nécessaire d’envisager <strong>de</strong>s solutionstemporaires. Une option que <strong>la</strong> Coopérative <strong>de</strong>l’Yerne a pu expérimenter.Disposant <strong>de</strong> grands halls refroidis servant austockage <strong>de</strong> carottes, cette entreprise a dû faireface, bien malgré elle, à <strong>de</strong> graves et fréquentsproblèmes <strong>de</strong> bris <strong>de</strong> compresseurs et <strong>de</strong> fuitessur ses instal<strong>la</strong>tions frigorifiques.Selon <strong>la</strong> Coopérative, il <strong>de</strong>venait urgent d’intervenir<strong>de</strong> manière à garantir le fonctionnement <strong>de</strong>ses équipements.c e t a r t i c l e e s ts p o n s o r i s é p a r :Bureau d’étu<strong>de</strong>s spécialiste <strong>de</strong> <strong>la</strong> production et <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution du froidNavitas accompagne les <strong>industrie</strong>s■■■dans toutes les phases d’investissement sur leurs instal<strong>la</strong>tionsfrigorifiques , <strong>de</strong> <strong>la</strong> conception à <strong>la</strong> réception finaledans <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong>s problématiques liées au froiddans l’optimisation <strong>de</strong>s consommations et <strong>de</strong> l’exploitationwww.navitas.be - 04 239 98 70Dynamisme Mars-Avril 2012 .41