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“Le sucre : une industrie proche de la terre !” - Union Wallonne des ...

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L’invité / Grand angleCeux-ci ajoutent en effet à <strong>la</strong>complexité initiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion<strong>de</strong> l’efficacité énergétique <strong>de</strong> nosinfrastructures, et <strong>de</strong> nos émissions,un volet encore plus difficile àmaîtriser qui est celui du cycle <strong>de</strong> vieCO 2 complet <strong>de</strong> nos produits".Mais <strong>la</strong> Raffinerie n’a pas d’impactsur tous les acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne :"Autant <strong>la</strong> performance <strong>de</strong> nos sitesest un défi qui nous appartient, autant<strong>la</strong> maîtrise en amont et en aval <strong>de</strong><strong>la</strong> chaîne implique l’intervention<strong>de</strong> nombreux autres acteurs surlesquels nous avons peu <strong>de</strong> prise etqui impactent le résultat final <strong>de</strong> toute<strong>la</strong> chaîne. Il nous reste donc à trouvercet équilibre délicat qui marie à <strong>la</strong> foisnotre volonté en tant qu’entreprised’optimiser notre empreinteenvironnementale et le pragmatisme<strong>de</strong> terrain, qui nous empêched’assurer <strong>la</strong> responsabilité d’atteindre<strong>de</strong>s objectifs CO 2 contraignants issus<strong>de</strong> tous les maillons".Et puis, <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> post-2020 restepleine d’autres inconnues, notammenten matière <strong>de</strong> coût <strong>de</strong> l’énergie, quipourrait influencer le coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> tonne<strong>de</strong> betteraves. "On pourrait mêmeassister à un… triplement du coût<strong>de</strong> l’énergie ! Actuellement nousmanquons <strong>de</strong> visibilité sur les futursquotas <strong>de</strong> CO 2, or pour nous ce sera<strong>une</strong> donnée essentielle pour le coût<strong>de</strong> <strong>la</strong> tonne <strong>de</strong> betteraves et donc pour<strong>la</strong> tonne <strong>de</strong> <strong>sucre</strong> également".Valorisation optimaleA l’image <strong>de</strong> nombreuses <strong>industrie</strong>salimentaires, l’<strong>industrie</strong> sucrière a<strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> réussir <strong>une</strong> trèshaute valorisation <strong>de</strong> tous les autresproduits qui ne sont pas <strong>de</strong>s produits«premiers», soit dans ce cas-ci le<strong>sucre</strong>. "En marge, nous retrouvonsen effet les pulpes, qui sont <strong>une</strong>xcellent aliment pour le bétail,grâce à leur haute valeur ajoutée.Lors du <strong>la</strong>vage, nous récupéronségalement <strong>de</strong>s radicelles. Et enfinal même pour ce qu’on appelle<strong>la</strong> mé<strong>la</strong>sse, il existe un marché dansl’<strong>industrie</strong> <strong>de</strong> fermentation".Quant aux <strong>terre</strong>s, il en rentre <strong>de</strong> moinsen moins <strong>de</strong>puis le déterrage <strong>de</strong>s betteravessur champ. "Et pour les <strong>terre</strong>squi sont stockées dans nos bassins <strong>de</strong>décantation, chaque année on enressort l’équivalent <strong>de</strong> ce qui est entré.Et elles retournent vers les agriculteurs,à qui nous fournissons ainsi unproduit <strong>de</strong> qualité, car très riche enmatières organique et minérale".Enfin, <strong>une</strong> <strong>industrie</strong> <strong>de</strong> ce type génèreaussi <strong>de</strong>s écumes <strong>de</strong> <strong>sucre</strong>rie, un«engrais» calcaire avec <strong>de</strong>s matièresminérales et organiques. "Tout ce<strong>la</strong>pour vous dire qu’il y a également untravail à réaliser du côté <strong>de</strong> <strong>la</strong> Région,qui avait tendance à ne considérerqu’un seul produit, le <strong>sucre</strong>. Et, à côté,uniquement <strong>de</strong>s déchets. Au niveau<strong>de</strong>s pulpes, nous avons pu faire passer<strong>la</strong> notion <strong>de</strong> produit, mais ce n’esttoujours pas le cas pour les engraiscalcaires". A entendre Guy Paternoster,dans <strong>une</strong> <strong>sucre</strong>rie, en matière <strong>de</strong>déchets, il n’y a pas grand-chose.En aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> production, <strong>de</strong>s effortsont aussi été menés. Notamment enmatière d’embal<strong>la</strong>ges. La majeurepartie du <strong>sucre</strong> va vers <strong>une</strong> utilisation<strong>industrie</strong>lle, mais ce qui aboutit chezle consommateur final représente tout<strong>de</strong> même <strong>une</strong> part non négligeable.C’est par exemple le cas <strong>de</strong>s cartons,où <strong>la</strong> Raffinerie Tirlemontoise apour objectif <strong>de</strong> réduire les volumes<strong>de</strong> 27.000 kilos rien que sur lesembal<strong>la</strong>ges. "Concrètement, c’est lefruit d’un véritable p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> réduction<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10%, répartissur plusieurs années".La Raffinerie a donc mené bataille surplusieurs fronts : volet énergétique,volet embal<strong>la</strong>ge, elle a agi partout où<strong>la</strong> dimension durable <strong>de</strong> l’activité étaitcruciale. Quant à l’eau, elle a mené <strong>une</strong>politique très efficace. "Nous utilisons<strong>de</strong> l’eau pour nettoyer les betteraves,dans le processus d’extraction du <strong>sucre</strong>que nous appelons diffusion, or <strong>la</strong> premièresource d’eau que nous avons…c’est <strong>la</strong> betterave elle-même ! L'eauarrive avec <strong>la</strong> betterave, on l’extrait,on l’évapore, on <strong>la</strong> con<strong>de</strong>nse et on <strong>la</strong>réutilise, ce qui nous permet <strong>de</strong> tournerpratiquement en circuit fermé.Au moment du redémarrageannuel <strong>de</strong> l’usine, on estbien forcé d’amener <strong>de</strong> l’eauextérieure. Mais, nous <strong>la</strong>captons à partir <strong>de</strong> puits <strong>de</strong>manière très limitée".Ce<strong>la</strong> parait toujours surprenant,mais "nous sommesau final <strong>de</strong>s producteurs netsd’eau. Voilà bien quelquechose d’unique et, en termed’empreinte, c’est formidablecomparé à <strong>la</strong> culture <strong>de</strong> <strong>la</strong>canne à <strong>sucre</strong>. En Europe etmême au niveau mondial,c’est un atout considérable<strong>de</strong> pouvoir revendiquer <strong>une</strong>consommation d’eau faiblevoire nulle. Or, on sait que cesera un facteur déterminantà l’avenir".Complexité bien belge :les légis<strong>la</strong>tions environnementalesdiffèrent selon les régions. Lesfinalités ont beau être les mêmes,souvent les modalités diffèrent. "Pour<strong>une</strong> entreprise à cheval sur les <strong>de</strong>uxrégions, c’est très lourd à gérer. C’estva<strong>la</strong>ble dans d’autres domaines quel’environnement, mais c’est sur cettematière que c’est le plus compliqué !"Expertise partagéeet formation intensiveTirlemont, Longchamp, Bruxelles,Wanze : <strong>la</strong> Raffinerie fait partie dugroupe Südzucker <strong>de</strong>puis 1989. Untournant : "<strong>la</strong> crainte qu’avaient nosagriculteurs d’intégrer un groupe quicommençait alors à prendre <strong>une</strong> dimensioninternationale, <strong>la</strong> crainte <strong>de</strong> voir <strong>de</strong>sactivités délocalisées ou <strong>de</strong>s investissementsse réduire, rien ne s’est vérifié : ilfaut bien reconnaitre que c’est l’inversequi s’est passé. Le groupe fait confianceau management belge, il investit <strong>de</strong>façon massive en Belgique, à <strong>la</strong> foisdans <strong>la</strong> <strong>sucre</strong>rie et dans <strong>la</strong> diversificationcomme à Oreye avec <strong>la</strong> chicorée et àBioWanze pour le bioéthanol".La force <strong>de</strong> l’imp<strong>la</strong>ntation belgeau sein du groupe, c’est aussi <strong>une</strong>expertise développée au fur et àmesure <strong>de</strong>s diversifications et aubénéfice <strong>de</strong> sociétés sœurs.Guy Paternoster en bref :54 ans, ingénieur agronome <strong>de</strong> formation, diplômé <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faculté <strong>de</strong>s Sciences Agronomique <strong>de</strong> Gembloux, <strong>de</strong> l’Ecole <strong>de</strong>Management <strong>de</strong> l’inseaD, il a presté un service militaire très actif dans l’infanterie blindée et n’est pas peu fier <strong>de</strong> son gra<strong>de</strong> <strong>de</strong>commandant <strong>de</strong> réserve, il est entré au service <strong>de</strong> <strong>la</strong> Raffinerie Tirlemontoise en 1985 : d’abord agronome <strong>de</strong> terrain, puis chef<strong>de</strong> service agronomique successivement <strong>de</strong> l’usine <strong>de</strong> Genappe, <strong>de</strong> Wanze et enfin Directeur du site <strong>de</strong> Brugelette. Il est, <strong>de</strong>puis2006, membre du Comité exécutif <strong>de</strong> <strong>la</strong> Raffinerie Tirlemontoise, administrateur <strong>de</strong> BioWanze S.A. et <strong>de</strong> Beneo-Orafti Chile.Après <strong>de</strong> multiples déménagements, il a décidé <strong>de</strong> rester dans sa région <strong>de</strong> Mons (dont il est issu) après <strong>la</strong> fermeture <strong>de</strong>Brugelette : "Une région attachante, avec un défi énorme <strong>de</strong> redéploiement d’activités économiques".10. Dynamisme Mars-Avril 2012

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