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La chimie à l'assaut des biosalissures (PDF ... - Mediachimie.org

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<strong>La</strong> <strong>chimie</strong> et la mer182Figure 7L’installation et la croissance<strong>des</strong> salissures marines sedéroulent selon un scénariobien défini, modélisépar M. Wahl [9] (1989) et reprispar C. Rubio [14] (2002).fixent de façon permanente(quelques minutes leur suffisent),car elles sont capablesde produire une matriceextracellulaire polymère, surlaquelle peuvent ensuite s’accrocher<strong>des</strong> spores de champignonsou micro-algues puisd’autres protozoaires [12].L’ensemble, constitué <strong>des</strong>micro-<strong>org</strong>anismes adhérentset de leur sécrétion polymère,constitue dès lors le biofilm.Celui-ci a été précisémentdéfini comme étant le « dépôtde matières <strong>org</strong>aniques colloïdaleset particulaires ainsi quede bactéries et autres micro<strong>org</strong>anismesqui recouvrent lessédiments et autres substratsen milieu aquatique », qu’ilssoient minéraux (commeles rochers) ou biologiques(végétaux aquatiques, amphibies…)[13].Après quelques jours voirequelques mois d’immersion,et selon les conditions d’exposition,vont alors se fixerles plus gros, les macro<strong>org</strong>anismes.Ils formentalors les fameuses salissures(par définition, elles sont lerésultat du « développementd’algues et de mollusquessessiles sur les coques denavires et autres objets artificielsen milieu aquatiqueet plus particulièrementmarin » [13]). Dès lors, lesmacro-invertébrés peuventformer <strong>des</strong> couches de salissuresd’épaisseur de quelquesmillimètres <strong>à</strong> plusieurscentimètres. On comprendalors que les dégâts constatéspuissent avoir <strong>des</strong> répercussionsimportantes sur l’économiemaritime !3Comment a-t-onlutté contre les<strong>biosalissures</strong> ?Il y a plus de 2 000 ans quel’homme a tenté de combattreles <strong>biosalissures</strong> ; il a cherché<strong>à</strong> s’en débarrasser ou toutsimplement <strong>à</strong> en empêcherl’adhésion sur les bateaux,en développant <strong>des</strong> produits« antisalissures » de toutenature. De nombreux auteurset revues en relatent l’historique[7, 15, 16] : remontonsdans le temps et découvronsenles moments clés.Dès l’Antiquité, les phénicienset les carthaginois, habilesnavigateurs commerçants,employaient <strong>des</strong> clous et <strong>des</strong>revêtements de cuivre, alorsque le goudron, la cire et l’asphalteétaient employés pard’autres cultures anciennes.Quelques siècles plus tard,


les Vikings utilisaient de lagraisse de phoque. Plutarque(45-125 après J.-C.) rapportala technique du raclage <strong>des</strong>coques pour enlever algues,animaux et autres saletés, afinde permettre aux navires unemeilleure pénétration dansles eaux. En Chine, l’amiralCheng Ho enduisait les coquesde ses jonques avec de la gluemélangée <strong>à</strong> une huile empoisonnée.Au XIV e siècle fut relatél’enveloppement <strong>des</strong> coquesdans <strong>des</strong> peaux d’animaux.Pendant le règne du roi duDanemark Christian IV, uneréférence de 1618 spécifiaitque seule la quille près dela bande molle était cuivréeou recouverte de cuivre. Lepremier dépôt de brevet parWilliam Beale date de 1625 : ils’agissait d’un ciment avec dela poudre de fer et du sulfatede cuivre ou minerai de cuivrearsenic.Il fallut attendre lestravaux de Sir Humphrey Davy,au XVIII e siècle, sur la corrosiondu cuivre pour que soitexpliqué le rôle de la dissolutionde ce métal dans laprévention <strong>des</strong> salissures. Ledéveloppement <strong>des</strong> bateauxen fer au XVIII e siècle entraînaune diminution de l’emploi <strong>des</strong>revêtements <strong>à</strong> base de cuivre :en effet, l’association fercuivreinduit <strong>des</strong> phénomènesde corrosion galvanique ! S’ensuivitalors un regain d’intérêtpour imaginer de nouvellescompositions de produitsantisalissures et le foisonnementde nombreuses tentatives: revêtements <strong>à</strong> base dezinc, plomb, nickel, arsenic,de fer galvanisé et antimoine,de zinc et étain, suivis par lesrevêtements de bois traités aucuivre. D’autres innovations,telles que le feutre bitumé, latoile, le caoutchouc, l’ébonite,le liège, le papier, le verre,l’émail et les tuiles avaientaussi été suggérées, et mêmeun revêtement de bois par<strong>des</strong>susle métal !C’est au milieu du XIX e sièclequ’apparurent les premièrespeintures antisalissures.Elles étaient basées sur ladispersion d’une substancecapable de « tuer » les <strong>biosalissures</strong>– un biocide – dans<strong>des</strong> liants polymères. Ils’agissait d’oxy<strong>des</strong> de cuivre,de mercure ou d’arsenic, quel’on dispersait dans <strong>des</strong> liantstels que de l’huile de lin, dugoudron (Figure 8) ou encore<strong>des</strong> résines qui formaient labase de ces peintures.Puis au cours <strong>des</strong> années 1950émergea une nouvelle famillede bioci<strong>des</strong> : les <strong>org</strong>anoétains,dont un représentant bienconnu est le tributylétain ouTBT. Ses propriétés antisalissures<strong>à</strong> large spectre furentdémontrées par l’équipedu chercheur G. J. M. Van deKerk, puis par celle de J. C.Montermoso [7, 15, 16]. En1964 fut déposé le premierbrevet concernant l’utilisationde copolymères d’<strong>org</strong>anoétain[7, 15, 16], et en 1974, celuide A. Milne et G. Hails décrivantle premier copolymèreautopolissant (« self polishingcopolymer ») <strong>à</strong> partir de selsFigure 8Carénage d’un Brick Goëlette auCroisic : le carénage se fait parchauffage du revêtementde goudron.<strong>La</strong> <strong>chimie</strong> <strong>à</strong> l’assaut <strong>des</strong> <strong>biosalissures</strong>183


<strong>La</strong> <strong>chimie</strong> et la merDES PEINTURES ANTISALISSURES :TUER LES BIOSALISSURES OU EMPÊCHER LEUR ADHÉSION ?Un revêtement antisalissure est un cocktail souvent complexe : solvants, liants, pigments,charges, additifs et bioci<strong>des</strong> selon les cas. Selon la manière dont on veut lutter contre les<strong>biosalissures</strong>, deux mo<strong>des</strong> d’action sont possibles pour un revêtement :– tuer les <strong>biosalissures</strong> : les revêtements libèrent de manière contrôlée une substancebiocide active ;– empêcher l’adhésion <strong>des</strong> <strong>biosalissures</strong> : de faible énergie de surface, ces revêtementsanti-adhérents ne contiennent pas de biocide.LES REVÊTEMENTS AVEC BIOCIDESCes revêtements sont composés d’une « matrice » et d’un biocide : la matrice a pour fonctiond’incorporer le pigment, les charges et le biocide, et doit permettre un relâchement graduelde ce dernier dans l’eau. Depuis la seconde moitié du XX e siècle, les premiers revêtementsse sont différenciés en fonction du mode de libération <strong>des</strong> toxiques en eau de mer. Ils sontgénéralement classés comme : matrices insolubles, mixtes ou autopolissantes.– Les matrices insolubles ou dures : ce type de matrice, développé vers 1955, est aussinommé « peinture de contact ». Insoluble, elle est généralement constituée de polymèrescommerciaux de haut poids moléculaire (de type résine acrylique, vinylique ou de caoutchoucchloré). Les bioci<strong>des</strong> sont libérés progressivement par dissolution dans l’eau de mer,qui pénètre dans le film au travers de pores interconnectés et formés après dissolution <strong>des</strong>pigments solubles. Mais le taux de relargage décroît de façon exponentielle avec le temps, etl’activité du biocide chute rapidement au-<strong>des</strong>sous de la valeur minimale d’efficacité. Néanmoins,ce type de revêtement est mécaniquement solide : sa durée de vie est estimée entre12 et 24 mois selon les conditions d’utilisation.– Les matrices mixtes ou érodables : elles ont été développées vers 1950 par incorporationde liants solubles en eau de mer, avec pour objectif de limiter la perte d’efficacité dansle temps. Elles sont constituées du mélange d’un polymère insoluble (généralement unerésine acrylique) et d’un liant soluble dans l’eau (le colophane ou Rosine et ses dérivés). Leurmode d’action est caractérisé par une libération simultanée du biocide et du liant, ce quipermet un relargage quasi constant mais durant 12 <strong>à</strong> 15 mois seulement. Ces revêtementss’oxydent cependant <strong>à</strong> l’air et exigent une remise <strong>à</strong> l’eau rapidement après application. Ilssont également sensibles aux pollutions marines.– Les peintures auto-polissantes : les premières peintures auto polissantes ayant vu le joursont les peintures TBT-SPC, (du nom anglais « Tri Butyl Tin – Self Polishing Polymer »). Ellessont constituées d’un copolymère acrylique (méthylméthacrylate) avec <strong>des</strong> groupes TBTfixés <strong>à</strong> la matrice par une liaison ester. Le liant est insoluble dans l’eau mais un mécanismecombiné d’hydrolyse lente et d’échange ionique conduit <strong>à</strong> une séparation du groupe TBT ducopolymère. Le biocide est libéré et peu <strong>à</strong> peu, le polymère de surface est érodé par l’eaude mer, laissant une nouvelle couche active de copolymère de TBT émerger. <strong>La</strong> surface estainsi régénérée, couche après couche. <strong>La</strong> réaction se produit uniquement <strong>à</strong> la surface dela peinture, sans pénétration de l’eau de mer dans le film, ce qui augmente le contrôle durelargage de biocide et les propriétés antisalissures. Ces peintures sont formulées pouravoir un taux d’usure de 5 <strong>à</strong> 20 μm/an. <strong>La</strong> durée de vie et l’efficacité de ce système <strong>à</strong> basede TBT étaient particulièrement élevées, de cinq ans, avec un relargage du toxique constant.215 brevets de revêtement <strong>à</strong> base d’<strong>org</strong>anoétains ont été déposés depuis 1996, <strong>à</strong> partir degroupements bioci<strong>des</strong> autres que le TBT [17]. Cependant, ces nouveaux produits ne se sontpas révélés aussi efficaces, probablement en raison de l’impact important de la nature <strong>des</strong>groupements bioci<strong>des</strong> choisis sur les caractéristiques de la matrice, et en particulier leurspropriétés hydrophile/hydrophobe.184


LES REVÊTEMENTS À FAIBLE ÉNERGIE DE SURFACECes revêtements <strong>à</strong> faible énergie de surface ne contiennent pas de biocide, ce qui devraitréduire les problèmes de toxicité rencontrés avec les peintures du premier groupe. Leurfaible énergie de surface ralentit voire empêche l’adhésion <strong>des</strong> espèces indésirables. Ilsagissent principalement comme couche barrière, lisse et hydrophobe, <strong>à</strong> faible énergie <strong>des</strong>urface. Les salissures ne peuvent adhérer solidement et/ou sont éliminées par les frottementsde l’eau lors <strong>des</strong> déplacements ou par jet d’eau sous pression. Les deux groupes depolymères les plus connus sont les fluoropolymères et les silicones. Certains revêtements <strong>à</strong>base de poly(diméthylsiloxane) sont également apparus ces dernières années.Ces types de revêtement sont bien adaptés pour les bateaux côtiers navigant <strong>à</strong> vitesseélevée (jusqu’<strong>à</strong> 30 nœuds) ou pour les navires réguliers de haute mer avançant <strong>à</strong> plus de15 – 22 nœuds. En effet, les balanes peuvent se fixer jusqu’<strong>à</strong> une vitesse de 7 nœuds et lesalgues ne sont éliminées qu’<strong>à</strong> partir d’une vitesse de 18 nœuds, alors que l’élimination dubiofilm nécessite une vitesse plus élevée (30 nœuds).Ils ont vu le jour au début <strong>des</strong> années 1970, mais leur développement n’a pas connu l’essorespéré malgré une durée de vie relativement longue (trois ans en général), car ils présententde nombreuses faiblesses : prix de revient élevé, problèmes d’adhésion sur les coques etincompatibilité avec les sous couches existantes nécessitant une préparation particulière<strong>des</strong> coques, faibles propriétés mécaniques et difficultés de réparation et de maintenance,bien que les technologies aient fait de gros progrès.<strong>La</strong> <strong>chimie</strong> <strong>à</strong> l’assaut <strong>des</strong> <strong>biosalissures</strong>de TBT révolutionne l’industrie<strong>des</strong> revêtements antisalissures.Ces revêtementss’avèreront rapidement d’unegrande efficacité, éclipsant<strong>à</strong> l’époque le premier brevet(1977) de revêtements antiadhérentssans biocide quiont fait leur apparition <strong>à</strong> lamême époque (Encart « Despeintures antisalissures : tuerles <strong>biosalissures</strong> ou empêcherleur adhésion ? »).3.1. Les bioci<strong>des</strong> et leursconséquences : l’exempledu TBTC’est en raison de leur toxicitévis-<strong>à</strong>-vis d’un grand nombred’<strong>org</strong>anismes marins que lesbioci<strong>des</strong> ont été utilisés dansles revêtements antisalissures.Mais sont-ils spécifiques? Et quelles sont lesconséquences de leur emploisur les espèces marines nonciblées et plus généralementsur l’environnement marin ?Les peintures <strong>à</strong> base de TBTse sont rapidement révéléestrès toxiques, particulièrementpour la conchyliculture.Dès 1981 <strong>à</strong> l’Ifremer,C. Alzieu et ses collaborateursmontrent que les <strong>org</strong>anoétainsperturbent la calcification <strong>des</strong>coquilles d’huîtres. Au mêmemoment, E. His et R. Robertnotent l’effet néfaste d’undérivé du TBT (l’acétate deTBT) sur les œufs et larvesde l’huître creuse Crassostreagigas, toxicité confirmée par lasuite [18, 19].Mais les ravages du TBT surl’environnement sont encoreplus importants : dès 1971,le soupçon s’est porté surce biocide qui pouvait êtreresponsable du développementchez <strong>des</strong> mollusquesfemelles de caractéristiquesmâles, telles que les <strong>org</strong>anesgénitaux (pénis, canal déférent)[20]. Quelques annéesaprès, on a pu établir unerelation entre concentrationde TBT dans l’eau et perturbationendocrinienne [21],les espèces les plus sensiblesétant les mollusques :gastéropo<strong>des</strong> et bivalves.Ainsi le sexe <strong>des</strong> gastéropo<strong>des</strong>est modifié dèsqu’ils sont exposés <strong>à</strong> <strong>des</strong>185


<strong>La</strong> <strong>chimie</strong> et la merFigure 9Développement d’un pénischez le gastéropode Ocenebraerinacea femelle, dès quela concentration en TBT dansla colonne d’eau dépasse 1 ng/l.concentrations supérieuresau nanogramme de TBT parlitre d’eau (soit 1 gramme ouun simple quart de morceaude sucre pour un million demètres cubes d’eau !). Onobserve alors un pénis qui sedéveloppe chez les femelles(Figure 9), lesquelles produisentpeu <strong>à</strong> peu <strong>des</strong> gamètesmâles. Cette perturbationendocrinienne risque mêmed’aboutir <strong>à</strong> la disparition del’espèce, si les concentrationsen TBT se maintiennent! Il a été constaté quequarante espèces de gastéropo<strong>des</strong>sont touchées parcette masculinisation (bienque l’influence directe duTBT n’ait pas été établie danstous les cas [22]). L’indice« Imposex » – l’indicateurd’une imposition du sexemasculin chez les gastéroposesfemelles – fait maintenantpartie <strong>des</strong> paramètresrecommandés par le Conseilinternational d’explorationde la mer (CIEM) pour lasurveillance de l’environnementen Europe.<strong>La</strong> contamination par le TBTest allée plus loin encore :d’abord considérée commemoins importante en hautemer qu’auprès <strong>des</strong> côtes, ona tout de même décelé denombreuses perturbationschez les poissons et différentesespèces marines. Ilsemblerait que ce biocideaffecte les structures <strong>des</strong>macro et meiofaunes (<strong>à</strong> <strong>des</strong>taux variant de 30 <strong>à</strong> 137 μmolde TBT par mètre carré <strong>des</strong>édiment seulement !) [23].L’Organisation maritimeinternationale (OMI) a mêmefait, en 1999, état de présencede TBT chez <strong>des</strong> mammifèresne vivant pourtant pas <strong>à</strong> proximité<strong>des</strong> ports ni <strong>des</strong> routesde navires de commerce :contamination du sperme<strong>des</strong> baleines et détection de186


produits de dégradation chezles phoques, otaries et aussichez les oiseaux…C’est une catastrophe économiqueostréicole qui a finalementété décisive pour quel’on arrête d’utiliser le TBT. Eneffet, en raison du chambrage<strong>des</strong> coquilles d’huîtres (et ce,dès les deux nanogrammesde TBT par litre d’eau de mer),leur production dans le bassind’Arcachon a fortement chuté :elle est passée de 15 000 <strong>à</strong>3 000 tonnes en 1981, entraînantune crise économiquesévère chez les ostréiculteursdu bassin (Figure 10). Cettecrise a été <strong>à</strong> l’origine de décisionsréglementaires, faisantde la France le premier paysau monde <strong>à</strong> mettre un sérieuxfrein <strong>à</strong> l’usage du TBT.3.2. Une législationexemplaire ou presque<strong>La</strong> réaction de la France <strong>à</strong> lasuite de cette crise ostréicoles’est traduite par le décret duMinistère de l’Environnementdu 17 janvier 1981, qui interditl’utilisation <strong>des</strong> peintures <strong>à</strong>base de TBT sur les bateauxcôtiers de moins de 25 mètres.Ce décret a été complété par unarrêté le 19 janvier 1982. L’utilisation<strong>des</strong> peintures antisalissures<strong>à</strong> base d’<strong>org</strong>anoétainsle (TBT) a d’abord été interditepour les bateaux de moins de25 mètres, et pour les autresnavires, un taux de lixiviationdu TBT était fixé <strong>à</strong> 4 μg parcentimètre carré par jour.<strong>La</strong> restriction d’emploi duTBT a rapidement fait effet(Figure 11), permettant laFigure 10Les <strong>org</strong>anoétains tels que le TBTperturbent la calcification <strong>des</strong>coquilles d’huîtres. À gauche :chambrage d’une huître creuse(Crassostrea gigas) de trois ans,vivant dans le bassin d’Arcachonen 1979. À droite : reprise dela croissance normale de lacoquille chez une huître creuse,remise en eau non contaminéepar le TBT, après une période dechambrage dans le bassin. Il estmontré que <strong>des</strong> quantités de TBTsupérieures <strong>à</strong> 20 ng/l perturbentla croissance larvaire, et, au-del<strong>à</strong>de 100 μg/L, la fécondation estaffectée.Figure 11Après l’application du décretde 1981 réglementant l’emploidu TBT, on observe la reprisede la production ostréicole dansle bassin d’Arcachon.<strong>La</strong> <strong>chimie</strong> <strong>à</strong> l’assaut <strong>des</strong> <strong>biosalissures</strong>187


<strong>La</strong> <strong>chimie</strong> et la mer188restauration <strong>des</strong> zones deproduction ostréicole.Cette interdiction a été plusau moins rapidement suiviepar d’autres pays, elle a finalementabouti <strong>à</strong> une réglementationvotée par l’OMI en1999 puis 2001, et signée parvingt-cinq pays représentant25 % de la flotte marchandemondiale :– interdiction d’applicationsur les coques de bateaux,de peinture <strong>à</strong> base de TBT <strong>à</strong>partir du 1 er janvier 2003 ;– interdiction de présencesur les coques de bateaux,de peinture <strong>à</strong> base de TBT <strong>à</strong>partir du 1 er janvier 2008.Cette réglementation autorise,de plus, chaque pays <strong>à</strong>interdire l’entrée dans leurseaux territoriales aux naviressoupçonnés d’être encoreporteurs de peintures <strong>à</strong> basede TBT.3.3. Des bioci<strong>des</strong> alternatifsau TBTDepuis l’interdiction du TBT,on est revenu au cuivre, quiest aujourd’hui la principalesubstance active biocideemployée. Cependant, les ionsCu 2+ , peu solubles dans l’eauet non lipophiles, peuvent selier <strong>à</strong> la matière <strong>org</strong>anique oules matières en suspensionet s’accumuler dans les sédiments,ou avoir un effet synergiqueavec les « co-bioci<strong>des</strong> »employés dans les peintures,ce qui induit un risque d’augmentation<strong>des</strong> concentrationsdans les sédiments [24].En dehors <strong>des</strong> oxy<strong>des</strong> decuivre, les oxy<strong>des</strong> de zinc(Zn II), de fer et de titane et,pour les peintures colorées,le thiocyanate de cuivre, ontété retenus en raison de leurbonne solubilité. De nombreuxcomposés <strong>org</strong>anométalliquesautres que le TBT et sesdérivés ont aussi été employéscomme bioci<strong>des</strong>.Comme l’efficacité du cuivren’était pas suffisante pourempêcher la fixation decertaines algues vertes dugenre Enteromorpha, uneapproche complémentaire,explorée par <strong>des</strong> industriels,a été de faire appel <strong>à</strong>plusieurs composés <strong>org</strong>aniquesde synthèse, généralementemployés en agriculture(pestici<strong>des</strong>, herbici<strong>des</strong>…) enles incorporant comme cobioci<strong>des</strong>activateurs du cuivre.En France, les résultats duprojet européen ACE 1998-2002 (« Assessment of AntifoulingAgents in CoastalEnvironments ») indiquentqu’en plus <strong>des</strong> dérivés ducuivre (oxy<strong>des</strong> et thiocyanates),qui représentent 75 %<strong>des</strong> bioci<strong>des</strong>, les principalesmolécules employées sontle diuron, le zinc pyrithione,le chlorothalonil, le dichlofluanideet l’Irgarol. À titred’exemple, Irgarol et diuronsont <strong>des</strong> herbici<strong>des</strong> inhibiteursde la photosynthèse dont lescaractéristiques les rendentpeu recommandables pourl’environnement (hydrosolubleset peu biodégradables).De plus, l’Irgarol a une demiviede 100 <strong>à</strong> 200 jours et il estsusceptible de s’accumulerdans les sédiments.Les autres substances activessemblent avoir un meilleurprofil environnementalcomme le Seanine ® , bactéricide<strong>à</strong> large spectre, algicideet fongicide avec une demi-viede treize jours, ou les sels de


pyrithione peu hydrosolubles,rapidement photodégradéset peu accumulables dansles sédiments. Cependant,certains auteurs ont décrit<strong>des</strong> effets toxiques sur <strong>des</strong><strong>org</strong>anismes non ciblés [25].Si ces bioci<strong>des</strong> alternatifsprésentent une dégradationplus rapide que celle <strong>des</strong>composés <strong>org</strong>anométalliquesdans l’environnement marin, ilfaut noter qu’en comparaisonavec le TBT, peu d’étu<strong>des</strong> ontété réalisées sur leur toxicité.Quelques données existentsur la toxicité aiguë, mais trèspeu au niveau sublétal 1 ou <strong>à</strong>long terme, non plus que surles effets synergiques de cobioci<strong>des</strong>.Depuis 1998, la « DirectiveBioci<strong>des</strong> » réglemente la misesur le marché <strong>des</strong> produitsbioci<strong>des</strong> pour vingt-trois typesde produits (TP) d’usagesrevendiqués. Les TP 21 correspondentaux bioci<strong>des</strong> <strong>à</strong> usageantisalissure. Les substancesactives et les formulationsmises sur le marché doiventrépondre aux obligations d’efficacitépour chaque usagerevendiqué tout en n’ayantd’impact néfaste ni sur lestravailleurs, ni sur les utilisateurs,ni sur l’environnementou les <strong>org</strong>anismes non ciblés(Encart « L’évaluation de l’efficacitéet de l’écotoxicité <strong>des</strong>substances et revêtementsantisalissures »).3.4. Les nouvelles pistes :<strong>des</strong> peintures « vivantes » ?Face aux résultats insuffisants<strong>des</strong> revêtements développésjusqu’<strong>à</strong> présent, <strong>à</strong> leur poten-1. Sublétal : état proche de lamort.tiel toxique les rendant peuacceptables pour l’environnementainsi qu’aux obligationsde la Directive Bioci<strong>des</strong>, lesrecherches portant sur denouveaux systèmes antisalissuresse sont intensifiées etplusieurs stratégies peuventêtre citées :– l’élaboration de nouveauxmatériaux biodégradables(polyesters naturels) [31] ;– le développement dematrices nanostructurées : ils’agit d’obtenir une <strong>org</strong>anisationmacromoléculaire au sein<strong>des</strong> revêtements par la juxtapositionde zones hydrophileset hydrophobes. Les matricesemployées sont de typeacrylique ou méthacryliqueconférant un caractère autopolissantaux revêtements ;– le développement dematrices « core-shell »(« cœur-écorce »), en phaseaqueuse, le polymère constituantl’écorce étant de naturehydrophile et celui constituantle cœur de nature hydrophobe;– la recherche de composésbioci<strong>des</strong> d’origine naturelle,qui est une approche particulièrementséduisante.<strong>La</strong> variété <strong>des</strong> solutions trouvéespar la nature a conduittout naturellement <strong>à</strong> explorerle potentiel offert par lescomposés <strong>org</strong>aniques issusd’<strong>org</strong>anismes marins [16,32]. C’est ainsi que l’on aidentifié, parmi <strong>des</strong> produitsextraits de 160 espècesmarines (algues, éponges,bactéries, mollusques, échinodermes…),<strong>des</strong> composésayant <strong>des</strong> potentialités d’inhibitionde l’adhésion de salissuresmarines. C’est le cas<strong>des</strong> furanones halogénées,<strong>La</strong> <strong>chimie</strong> <strong>à</strong> l’assaut <strong>des</strong> <strong>biosalissures</strong>189


<strong>La</strong> <strong>chimie</strong> et la merL’ÉVALUATION DE L’EFFICACITÉ ET DE L’ÉCOTOXICITÉ DES SUBSTANCESET REVÊTEMENTS ANTISALISSURESÉvaluation de l’efficacitéIl n’existe pas pour le moment de protocole normalisé d’évaluation de l’efficacité d’une peintureobligatoire en Europe. Plusieurs procédures existent et sont pratiquées par la majorité<strong>des</strong> producteurs de peintures antisalissures. Peu de normes sont établies.Parmi les démarches, différentes étapes peuvent être suivies :– L’évaluation in vitro de l’efficacité <strong>des</strong> substances actives vis-<strong>à</strong>-vis de l’adhésion de bactériesmarines pionnières de l’adhésion.– L’évaluation in vitro de l’efficacité de formulations (coupons peints) sur l’adhésion de larvesde balanes [26].– L’évaluation in vitro de l’efficacité <strong>des</strong> formulations (coupons peints) sur l’installation debactéries pionnières de l’adhésion ou encore de micro-algues.– L’évaluation in situ de l’efficacité <strong>des</strong> formulations (coupons peints) exposés sur les radeauximmergés dans divers environnements [27].– L’évaluation in situ, de surfaces peintes sur <strong>des</strong> coques de navires afin de prendre en compteles conditions d’expositions réalistes <strong>des</strong> peintures (vitesse, position sur la coque, pério<strong>des</strong>stationnaires et déplacements dans différentes zones géographiques).Évaluation de l’écotoxicitéQuelle que soit la substance biocide considérée, l’évaluation <strong>des</strong> risques pour le milieu marinne fait pas l’objet de protocoles ni de tests obligatoires, et découle le plus souvent de cellefaite pour le milieu dulçaquicole, selon les propositions du TGD (Technical Guidance Document,1998, 2003) [28] ; les substances et produits antisalissures n’y échappent pas. C’estla raison pour laquelle, suite <strong>à</strong> un premier projet européen (MAST HTAC : High AntifoulingCoating Technologies, 1995-2001) portant sur la recherche de molécules aux propriétés antisalissures mais respectueuses de l’environnement, il a été proposé une batterie d’essaispour l’évaluation de la toxicité potentielle <strong>des</strong> substances actives et <strong>des</strong> formulations vis-<strong>à</strong>visdu milieu marin [29]. En effet, la biodiversité du milieu marin est plus grande que celle dumilieu aquatique dulçaquicole, et nombre d’espèces marines sont plus sensibles que leurscorrespondantes en eau douce [30].<strong>La</strong> première étape consiste en l’évaluation de la toxicité potentielle <strong>des</strong> substances activesvis-<strong>à</strong>-vis d’une batterie de bio-essais sur <strong>des</strong> espèces non ciblées. Ces espèces appartiennent<strong>à</strong> six différents niveaux trophiques : bactérie, phytoplancton, crustacé, mollusque,échinoderme et poisson. Ces niveaux sont ceux recommandés dès 2003 par l’adaptation duTGD pour le milieu marin qui préconise de prendre six niveaux trophiques marins contrequatre en eau douce<strong>La</strong> seconde étape consiste <strong>à</strong> évaluer les effets <strong>des</strong> revêtements eux-mêmes, en testant <strong>des</strong>surfaces peintes ou leurs lixiviats sur les mêmes espèces. Ces deux étapes répondent exactementaux exigences de la Directive Bioci<strong>des</strong> (1998) [2] pour les produits bioci<strong>des</strong> <strong>à</strong> usageantisalissures (TP 21).190produites par une algue marineDelisea pulchra, et ayant uneffet avéré sur l’adhésionde bactéries et d’un certainnombre de macro-<strong>org</strong>anismesmarins. Des pepti<strong>des</strong> antibactériensont également étémis en évidence chez les invertébrés(crevettes, bivalves…).On a aussi découvert, pour <strong>des</strong>substances produites par lebryozoaire Zoobotryon pellucidum,<strong>des</strong> propriétés inhibitricesde l’adhésion de larvesde balanes, pour ne citer quequelques exemples.Les produits naturelsextraits d’<strong>org</strong>anismes marins


<strong>La</strong> <strong>chimie</strong> <strong>à</strong> l’assaut <strong>des</strong> <strong>biosalissures</strong>peuvent avoir <strong>des</strong> propriétésintéressantes, au-del<strong>à</strong> del’anti-adhésion. L’acide zoostérique(acide phénoliquesulfaté) extrait de graminéesmarines, les zostères (Zosteranoltii et Z. marina), possèdentune activité antifongiqueavérée (Figure 12) [33]. Il fautencore citer la némertellineet ses analogues, isolés devers marins (les némertes),qui possèdent une activitéanticholinergique et pouvantempêcher la fixation <strong>des</strong>crustacés comme les balanes(Figure 13) [34].Plusieurs brevets et étu<strong>des</strong>ont également porté cesdernières années sur l’utilisationd’enzymes dans lespeintures antisalissures ouencore directement d’incorporationde bactéries marinesexcrétant <strong>des</strong> produits antiadhésion[35], de véritablepeintures « vivantes » !Les perspectives sont encourageantes.Mais il faut savoir queles étu<strong>des</strong> préalables <strong>à</strong> la misesur le marché de telles peintures,totalement novatrices,sont longues et souvent décevantes.Entre l’extraction enquantité suffisante du produit,les tests d’efficacité <strong>à</strong> partir<strong>des</strong> extraits, l’identification <strong>des</strong>composés actifs, les dépôts debrevets, les tests d’écotoxicologie,les synthèses <strong>à</strong> grandeéchelle… et la commercialisation,il se passe généralementun minimum d’une dizained’années.Figure 12L’acide zostérique est extrait<strong>des</strong> zostères (Zostera marinaet Zostera noltii). Ici, en laissede mer sur le littoral dubassin d’Arcachon, Taussat(19 décembre 2004).Figure 13Formule de la némertelline,substance anticholinergique(empêchant la fixation <strong>des</strong>crustacés), extraite de némertes(vers marins).191


<strong>La</strong> <strong>chimie</strong> et la mer192ConclusionDepuis qu’il a inventé la navigation, l’homme acherché <strong>des</strong> solutions pour protéger les coques<strong>des</strong> navires et les surfaces immergées <strong>des</strong>méfaits <strong>des</strong> salissures marines. Avec l’avancée<strong>des</strong> connaissances, les premières approches,pragmatiques, ont été remplacées par d’autresplus élaborées, plus efficaces mais pas toujoursaussi soucieuses de leurs impacts. Depuis quelquesdécennies, les notions de protection del’environnement ont conduit <strong>à</strong> l’abandon <strong>des</strong>revêtements contenant <strong>des</strong> bioci<strong>des</strong> toxiquespour les espèces non ciblées (non responsables<strong>des</strong> <strong>biosalissures</strong> marines).Après la mise en place de la réglementation,nationale puis internationale, limitant puis interdisantles peintures <strong>à</strong> base de TBT, les recherchesse sont intensifiées afin de mettre au point<strong>des</strong> revêtements antisalissures qui soient <strong>à</strong> la foisefficaces et respectueux de l’environnement, maisaussi adaptés aux spécificités de chaque usage(taille <strong>des</strong> navires, durée et vitesse <strong>des</strong> déplacements,zone géographique de la navigation…). Ledéveloppement <strong>des</strong> matériaux biodégradables,<strong>des</strong> matrices nanostructurées ou « core-shell »,ainsi que l’emploi de bioci<strong>des</strong> d’origine naturelles(obtenus par extraction <strong>à</strong> partir du milieu naturelou par synthèse) sont prometteurs.L’évolution <strong>des</strong> connaissances <strong>des</strong> utilisateurset la mise en place, au niveau européen, dela Directive Bioci<strong>des</strong>, a conduit <strong>à</strong> la prise encompte de l’évaluation <strong>des</strong> risques <strong>des</strong> substancesbioci<strong>des</strong> pour l’environnement, en plusde ceux encourus par l’homme (travailleurs etutilisateurs). Ceci laisse présager une nouvelleère pour l’environnement.Cependant, il subsiste un risque ne faisantencore l’objet d’aucun règlement, national,européen ou international : celui de l’introductiond’espèces par le biais <strong>des</strong> <strong>biosalissures</strong>. <strong>La</strong>


« Convention internationale pour le contrôle etla gestion <strong>des</strong> eaux de ballast et sédiments <strong>des</strong>navires » proposée par l’OMI en février 2004 estun exemple <strong>à</strong> suivre. Il serait en effet souhaitabled’imposer <strong>des</strong> mesures préventives, comme lasurveillance biologique <strong>des</strong> ports et <strong>des</strong> coquesou structures offshore diverses, le développementdu nettoyage <strong>des</strong> coques avec récupération<strong>des</strong> déchets et la mise en place de mesures favorisantce nettoyage avec récupération <strong>des</strong> eauxde carénage, comme cela commence <strong>à</strong> se fairedans quelques ports.<strong>La</strong> <strong>chimie</strong> <strong>à</strong> l’assaut <strong>des</strong> <strong>biosalissures</strong>Bibliographie[1] Directive 98/8/CE duParlement européen et duConseil du 16 février 1998concernant la mise sur lemarché <strong>des</strong> produits bioci<strong>des</strong>.[2] Féron D., Compère C.,Dupont I., Magot M. (2002).Biodétérioration <strong>des</strong> matériauxmétalliques ou biocorrosion,Hermés Sciences, Paris,Corrosion <strong>des</strong> métaux et alliages– Mécanismes et phénomènes,chapitre 15 : 385-404.[3] Compère C., Delauney L.(2008). Systèmes antisalissuresmarines, (chapitre 18),Biodétérioration <strong>des</strong> matériaux.Action <strong>des</strong> micro<strong>org</strong>anismes, del’échelle nanométrique <strong>à</strong> l’échellemacroscopique. Editeurs :F. Fritz-Feugeas, A. Cornet,B. Tribollet Édition : EllipsesCollection Techno sup, 10 p :229-238.[4] Bellan-Santini D. (1995b).Les salissures marines– un mode de dispersion <strong>des</strong>espèces. Les métiers de la meret l’environnement 1 – Impactde peintures antisalissures,Colloque scientifique ettechnique, Mèze 17-19 mai, 3 p.[5] Sauriau P.G. (2005). Lesespèces marines introduitesdans le Pertuis charentais :bilan de plus d’un siècled’observations. Actes de colloquedu III e Congrès International<strong>des</strong> Sociétés Européennes deMalacologie, <strong>La</strong> Rochelle 24-27juin 2003, 85.[6] Fauvel P. (1923). Un nouveauserpulien d’eau saumâtreMerceriella n. g., enigmata n. sp.,Bulletin de la société zoologiquede France, 47 : 424-439.[7] Yebra D.M., Kiil S., Dam-Johansen K. (2004). Antifoulingtechnology – past, present andfuture steps towards efficientand environmentally friendlyantifouling coatings. Progress inOrganic Coatings, 50 ; 75-104.[8] a) Anonyme. (1952). Marinefouling and its prevention.Contribution 580 Woods HoleOceanographic Institution.US Naval Institute, Annapolis,Maryland ; 388 p ; b) Bellan-Santini D. (1995a). Généralitéssur les mécanismes de fixation<strong>des</strong> <strong>org</strong>anismes constituantles salissures marines.Les métiers de la mer etl’environnement 1 – Impact depeintures antisalissures, Colloquescientifique et technique, Mèze17-19 mai 1995. 7 p.[9] Wahl M. (1989). Marineepibiobib. I. Fouling andantifouling ; some basic aspects,Mar. Ecol. Prog., Ser., 58 ; 175-184.[10] Compère C., Bellon-Fontaine M.-N., Bertrand P.,Costa D., Marcus P., Poleunis C.,Rondot B., Walls M.G. (2001).Kinetic of conditioning layerformation on stainless immersedin seawater. Biofouling, 17 ; 129.[11] Faimali M., GaraventaF., Terlizzi A., Chiantore M.,Cattaneo-Vietti R. (2004). Theinterplay of substrate nature andbiofilm formation in regulatingBalanus amphitrite Darwin, 1854larval settlement, J. Exp. Mar.Biol. Ecol. 306 (1) ; 37-50.[12] Leroy C. (2006). Luttecontre les salissures marines :approche par procédésenzymatiques. Thèse dedoctorat de l’Institut national<strong>des</strong> Sciences Appliquées deToulouse de février 2006. 206 p.[13] Ramade F. (2002).Dictionnaire encyclopédiquede l’écologie et <strong>des</strong> sciencesde l’environnement, secondeédition. Éd. Ediscience, Dunod, –Technique industrielle. 1075 p.[14] Rubio C. (2002). Conception<strong>des</strong> mécanismes d’adhésion <strong>des</strong>biofilms en milieu marin en vuede la conception de nouveauxmoyens de prévention. Thèsede l’Université de Paris VI.214 p.[15] Propeller, (2002). MarineCoatings, International, Issue14, August 2002, 15 p.[16] Almeida E., DiamantinoT.C., de Sousa O. (2007). Marinepaints : The particular case ofantifouling paints Progress inOrganic Coatings, 59(1) : 2-20.193


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