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N°72-Septembre-Octobre 2009 - Chambre de métiers et de l'artisanat

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Ci-contre : L’argileest extraite dansla carrière voisinequi appartientà l’entreprise familiale.Ci-<strong>de</strong>ssous :Dans l’atelier,le four datantvraisemblablementdu XV e siècle.À gauche : Alain Bouqu<strong>et</strong>, 41 ans, fabricant <strong>de</strong> Carreau <strong>de</strong> Giron<strong>de</strong> posant dans son atelier <strong>de</strong>vant un échantillon<strong>de</strong> ses réalisations. Ci-<strong>de</strong>ssus : Les carreaux sont entreposés pour leur séchage entre un <strong>et</strong> six jours selon latempérature ambiante <strong>et</strong> l’humidité.Formé par son beau-père, Alain Bouqu<strong>et</strong>,tuilier <strong>de</strong> son état, a repris l’entreprisefamiliale <strong>de</strong> son épouse <strong>et</strong> fabrique, à lamain, <strong>de</strong>s carreaux <strong>de</strong> Giron<strong>de</strong>. Fondéeen 1850, l’entreprise jouxte la carrièred’argile. Alain Bouqu<strong>et</strong> n’a jamais estimé lasuperficie <strong>et</strong> considère qu’il dispose « environ d’unà <strong>de</strong>ux hectares <strong>de</strong> carrière <strong>et</strong> <strong>de</strong> grands hangars ».Un four datant vraisemblablement du XV e sièclea été conservé. « Il perm<strong>et</strong>tait <strong>de</strong> cuire 100 tonnes<strong>de</strong> matière », s’exclame l’artisan. Aujourd’huiremplacé par un four à gaz, il est tout <strong>de</strong> mêmeen exposition pour les visiteurs. Car, passionné,Alain Bouqu<strong>et</strong> aime à faire visiter le site, organiserégulièrement <strong>de</strong>s journées portes ouvertes <strong>et</strong>reçoit les groupes <strong>de</strong> visiteurs à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.Un travail minutieuxLa carrière est assez peu sollicitée. « Je la n<strong>et</strong>toieune fois par an. » Pour le reste, l’argile est extraiteen moyenne tous les trois ans, toujours en été.« Autrefois, raconte l’artisan, nous le faisionsnous-mêmes à la dynamite, puis nous convoyionsla matière sur <strong>de</strong>s wagonn<strong>et</strong>s, mais aujourd’hui jefais appel à une entreprise qui s’en charge avec <strong>de</strong>smoyens plus mo<strong>de</strong>rnes. » L’argile est stockée à l’extérieur.Le tuilier rentre la terre dans les hangars aufur <strong>et</strong> à mesure <strong>et</strong> pioche dans ses réserves au gré<strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s. « En général, j’ai quatre années <strong>de</strong>stock <strong>de</strong>vant moi », indique-t-il, prévoyant. AlainBouqu<strong>et</strong> pétrit l’argile à la main, utilise <strong>de</strong>s moulesen bois (10 % plus grands que les dimensionssouhaitées pour le carreau), remplit le cadre <strong>et</strong> ôtele surplus. La peau du carreau se confectionne àl’eau. Le séchage « naturel » prend <strong>de</strong>ux jours dansle meilleur <strong>de</strong>s cas, s’il fait beau, cinq à six en casd’intempéries. Évi<strong>de</strong>mment, plus les carreaux sont<strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites dimensions <strong>et</strong> <strong>de</strong> faible épaisseur, plus ilssèchent rapi<strong>de</strong>ment. Le carreau sec est damé. « Uncarreau n’est jamais plat, j’en aplatis donc sa surfaceavec un outil que nous appelons une batte », préciseAlain Bouqu<strong>et</strong>. Puis, vient l’étape cruciale <strong>de</strong> lacuisson. Pour évacuer l’humidité, le carreau passedans une étuve à 40 <strong>de</strong>grés pendant 24 heures. Lacuisson, <strong>et</strong> surtout la température du four, est régléeselon la couleur souhaitée. Plus la température estélevée, plus elle garantit une couleur claire. La cuissonse fait donc entre 1 020 <strong>et</strong> 1 120 <strong>de</strong>grés, selonla couleur désirée. Alain Bouqu<strong>et</strong> a pris l’habitu<strong>de</strong><strong>de</strong> cuire ses carreaux la nuit. Il veille donc pouraugmenter ou baisser la température. Durant sesnuits blanches, il s’accor<strong>de</strong> parfois quelques minutespour somnoler, puis reprend son activité diurneà l’aube car, sur le plan commercial, Alain Bouqu<strong>et</strong>s’efforce <strong>de</strong> répondre à toutes les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s. Il vendaussi bien aux particuliers qu’aux carreleurs, estbien implanté sur le marché <strong>de</strong> la restauration <strong>de</strong>monuments historiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s belles <strong>de</strong>meures. « Jecommence à être connu <strong>et</strong> reconnu », glisse-t-il, untantin<strong>et</strong> cabotin. Ses carreaux sont vendus dans laFrance entière, par les eff<strong>et</strong>s du bouche-à-oreille.L’artisan fabrique également <strong>de</strong>s tuiles plates pourles pigeonniers ou pour les toits pointus qui ornentla campagne en Périgord.1850Création<strong>de</strong> la tuilerie2001Reprise <strong>de</strong> l’entreprisepar Alain Bouqu<strong>et</strong>2002Créationdu site Intern<strong>et</strong>Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● septembre-octobre <strong>2009</strong> ● 39

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