N°72-Septembre-Octobre 2009 - Chambre de métiers et de l'artisanat

D ossierOPÉRATION SÉDUCTIONLe low cost, en attendant…la repriseAlors que l’activité baisse, certains artisans ont choisi de proposer temporairement du low costpour s’en sortir.«Actuellement, commedans toutes les crises,les consommateurs sontbeaucoup plus sensiblesaux prix. Ils font des comparaisons etle panier moyen a baissé », expliquePascale Hebel, directrice du départementconsommation au CREDOC (Centre derecherche pour l’étude et l’observationdes conditions de vie). « Alors que tout vamal, les clients recherchent du lien social.C’est pour cette raison qu’il y a eu enCREDOC2008 une vraie progression du commercede proximité. Les artisans ont donc unecarte à jouer. » Le phénomène va perdurer,selon Pascale Hebel, grâce à certainsclients qui continueront à être en attentede ce type de consommation après lacrise. « Les papyboomers sont de plus enplus nombreux, ils réinvestissent les centres-villeset désertent les hypermarchés.Il faut que les artisans leur proposent uneoffre attractive car ils ont un bon pouvoird’achat et apprécient la qualité. »« Estimez vous-mêmele prix de ce service »© Rock’N’Roll Star◾ Entreprise :Rock’N’Roll Star◾ Date de création :1 er mars 2007◾ Département :ArdennesLeslie Demoulin, 28 ans, artisan coiffeur.« J’ai découvert cette idée dans un reportageà la télévision, et je me suis dit : pourquoi ne pas faireça en coiffure ? », explique Leslie Demoulin.Elle imprime alors des prospectus, les distribuedans le centre-ville. « Cela attise la curiosité et ça faitparler, les gens nous connaissent plus désormais. »Avec ce système, son salon est plus connu maiségalement plein les jours creux, mardi et vendredi.« Au départ c’était juste pour deux mois et en fait,j’ai continué. Tout le monde n’a pas les moyensde mettre 33 euros dans une coupe. » Elle proposeainsi des coupes à prix cassés. En général, les clientslui donnent 15 euros pour une coupe femme et 10 à15 euros pour un homme. « Les gens sont plutôtà l’aise mais certains habitués préfèrent payer le prixnormal. »« Nous faisons le pleinavec le menu anti-crise »Cyril Tanguyer, 26 ans, restaurateur.Le gérant de l’établissement avait « pris une claque » en janvier.« Notre chiffre d’affaires avait baissé de 50 % sur une année… »Face à cette situation imprévue, il a fallu réagir. « Nous avons vuqu’un restaurant avait proposé un menu anti-crise, que ça avait marché.Nous nous sommes dit : « Pourquoi pas nous ? » Et la clientèle estrevenue. « Nous proposons ce menu tous les mercredis, et nous faisonssalle comble à chaque fois. Les clients doivent réserver. » Et ils s’ypressent, car avec 4,80 euros, ils ont droit à un plat et un dessert. « Jevends au prix auquel nous achetons la marchandise. Nous faisonssurtout de la marge avec les boissons. Mais, au vu de la fréquentation,l’affaire est rentable. » L’opération comporte également une dimensionde communication, car le bouche-à-oreille fonctionne bien. Parler decrise, c’est dans l’air du temps. Le week-end, La Terrasse propose aussides formules à volonté conviviales, en dessous de 13 €, de type moulesfrites,paëlla, porcelet à la broche… « Il faut persister dans cette voie-là.Je pense qu’il nous reste au moins une année difficile à passer. »Elle passera mieux avec des bonnes idées !© DR◾ Entreprise :RestaurantLa Terrasse◾ Date de création :13 avril 2007◾ Département :Meurthe-et-MoselleLe monde des artisans ● septembre-octobre 2009 ● 25