N°72-Septembre-Octobre 2009 - Chambre de métiers et de l'artisanat

D ossierCOOPÉRATIONQuand l’union fait la forceAdoptée par de nombreux artisans, la coopération est une bonne solution pour réduire ses coûtsou accroître sa gamme de services et ainsi devenir plus compétitif.Coopératives d’achats, regroupementde plusieurs corps demétiers… les formes de la coopérationsont variées. Il existeaussi le prêt de main-d’œuvre entre différentessociétés : cela consiste à mettreun de ses salariés à la disposition d’uneautre entreprise pendant une périodedéterminée pour alléger sa masse salariale.Autre solution pour ceux qui veulentse lancer, rejoindre une coopératived’activités. Henri Cachau, responsable© ioannis kounadeasde l’association Copea (Associationnationale des coopératives d’activités),détaille les avantages de cette structure :« Démarrer dans une coopérative d’activitéspermet de créer son entreprise touten restant salarié et en étant accompagné,contre une retenue de 7 à 15 % surle chiffre d’affaires. Les membres échangentcontacts, conseils ou main-d’œuvre.Ils ne gèrent pas l’aspect administratifet bénéficient de matières premières àmeilleur coût. »© F. Brunel◾ Entreprise :G Concept◾ Date de création :2004◾ Département :Hauts-de-Seine« En réunissant tous les corpsde métiers, on attire davantagede clients »François Compagnon, 47 ans, co-gérant d’une entreprisespécialisée dans la rénovation« La société que j’ai co-fondée propose une offre globaleaux clients en réunissant tous les corps de métiers nécessairesà la réno vation : plomberie, électricité, maçonnerie,décoration, carrelage, menuiserie… Certains sont salariés,d’autres sont des partenaires avec qui l’entreprise soustraite.» Une réunion hebdomadaire leur permetde répartir le travail sur chacun des chantiers.Ponctuellement, ils travaillent aussi avec des prestatairesexternes et se rémunèrent par une commissiond’apporteur d’affaires sur le contrat entre le prestataireet le client. « Cette organisation attire les architectesqui peuvent se concentrer sur la partie créativeet nous déléguer le travail de coordination sur le chantier,et les gestionnaires immobiliers qui apprécient de n’avoirqu’un seul interlocuteur quel que soit le problème. »Être regroupés leur a aussi donné les moyens de s’offrirles services d’un cadre commercial dont le travail« commence à porter ses fruits et amoindrit les effetsde la crise. Autre avantage, nous pouvons partiren vacances à tour de rôle sans avoir à fermer l’entrepriseet risquer de perdre des clients. »« Grâce à la coopérative,j’ai des remises significatives »Patrice Gabiller, 59 ans, gérant d’une entreprisede réparation et de vente de matériel agricole« Dès la création de mon entreprise, j’ai adhéré à Scar Union,une coopérative d’achat des artisans ruraux. » Cela lui permetde concurrencer les entreprises plus grandes. « Seul, je ne réalise pasassez de volume pour négocier des tarifs intéressants auprès desfournisseurs. » C’est donc la coopérative qui négocie et lui permetde bénéficier des mêmes conditions qu’une entreprise qui achète50 machines identiques alors qu’il n’en commande que deux.La coopérative prend une commission de 1 à 5 % du prix d’achatdu matériel pour couvrir ses frais de personnel. « Par ce biais, j’obtiensdes remises pouvant aller jusqu’à 30 % contre seulement 15 ou 20 %si je négociais directement avec le fournisseur. En cette période de crise,c’est un avantage plus intéressant que jamais car si on est mal placéà l’achat, on est forcément mal placé à la revente. » Il n’a plus de stockinvendu et peut mieux gérer sa trésorerie : « J’achète le matérielà la coopérative une fois que le client a passé commande. »La coopérative peut toujours fournir les modèles les plus récentscar elle écoule rapidement ses stocks auprès de ses 480 adhérents,situés dans toute la France. « Désormais, je suis moi-même présidentde Scar Ouest, une des trois entités de Scar Union. »© SARL Gabiller◾ Entreprise :SARL Gabiller◾ Date de création :1977◾ Département :Maine-et-Loire22 ● Le monde des artisans ● septembre-octobre 2009