1 visite d’exploitationCette première étape comprend un entretien à partir d’observation de terrain et des re<strong>le</strong>vés pour déterminer <strong>le</strong>s objectifsdu projet agroforestier, localiser <strong>le</strong>s problèmes agronomiques, environnementaux ou territoriaux et analyser in situ <strong>le</strong>potentiel agroforestier de l’exploitation.Entretien avec l’agriculteur1. Données généra<strong>le</strong>s sur l’exploitation agrico<strong>le</strong>Le projet agroforestier dépend tout d’abord desorientations agrico<strong>le</strong>s de l’exploitation. Les enjeux neseront effectivement pas <strong>le</strong>s mêmes en grandes cultures,é<strong>le</strong>vage, viticulture ou maraîchage... Dans quel cadre ceprojet est-il réalisé : un souhait personnel de travail<strong>le</strong>ravec l’arbre, un diagnostic MAE / PVE, une certificationenvironnementa<strong>le</strong> de l’exploitation, la réalisation de laTrame Verte et B<strong>le</strong>ue du Grenel<strong>le</strong>… ?Il convient ensuite de connaître la superficie agrico<strong>le</strong>utilisée (SAU), l’organisation des rotations et <strong>le</strong>planning des pâturages, ainsi que <strong>le</strong> mode de fairevaloir.Celui-ci pose effectivement la question de lapropriété des arbres et de <strong>le</strong>ur mode de gestion à définirentre <strong>le</strong> propriétaire et <strong>le</strong> fermier.Le nombre d’Unité de Travail Humain (UTH) donne desinformations quant à la force de travail disponib<strong>le</strong> et àl’éventualité d’un partage des travaux liés à l’arbre.Connaître <strong>le</strong> matériel utilisé pour l’entretien et lavalorisation des arbres est nécessaire pour définir despréconisations de gestion.L’appartenance de l’exploitation à un réseau commeune Entreprise de Travaux Agrico<strong>le</strong> (ETA) ou uneCoopérative d’Utilisation du Matériel Agrico<strong>le</strong> (CUMA)permet d’envisager l’investissement dans du matérie<strong>le</strong>n commun.En tous cas, il convient de garder à l’esprit quel’exploitation est en évolution constante et qu’un projetagroforestier participe de cette évolution.3. Définition des objectifs du projetCette étape est capita<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> détermine, parmi la variétédes contributions économiques, environnementa<strong>le</strong>set socia<strong>le</strong>s de l’agroforesterie, cel<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s ilconvient de mettre l’accent. Ce peut être par exemp<strong>le</strong> :la protection biologique de cultures, la production debois énergie ou la protection climatique des animauxd’é<strong>le</strong>vage.Il convient toutefois de ne pas oublier <strong>le</strong>s autrescontributions. La production de bois énergie par exemp<strong>le</strong>ne doit pas entrainer une récolte déraisonnée de laressource de l’exploitation qui provoquerait l’apparitionde problèmes liés à une ouverture subite du paysage,comme la pullulation de ravageurs ou l’augmentationdes stress climatiques sur <strong>le</strong>s cultures ou <strong>le</strong>s animaux.2. DiscussionLes portes d’entrée pour développer l’intérêt de l’agriculteursont multip<strong>le</strong>s. A titre d’exemp<strong>le</strong>s :• S’il sollicite un conseil <strong>technique</strong> en agroforesterie parcequ’il souhaite ouvertement travail<strong>le</strong>r avec l’arbre, l’agriculteura généra<strong>le</strong>ment déjà imaginé un projet. L’interroger sur sonprojet : quel est son objectif? Pourquoi positionnerait-il unehaie à cet endroit? et pourquoi pas ail<strong>le</strong>urs ?• Rencontre-t-il des problèmes liés aux stress climatiqueset biologiques ravageurs des cultures ? Est-ce que <strong>le</strong>sproductions sont abîmées ?• Perd-il par endroit beaucoup de terre arab<strong>le</strong> suite auxépisodes pluvieux importants ?• Se chauffe-t-il au bois ? en fait-il commerce ? est-ce quesa famil<strong>le</strong>, ses proches ou ses voisins l’aident dans cetteactivité?• Est-il intéressé par la mise en place d’un capital “boisd’œuvre” ?• Souhaiterait-il mettre en place un atelier BRF ?• Est-il chasseur ?• Combien de temps <strong>le</strong>s animaux d’é<strong>le</strong>vage passent-ilsà l’extérieur sur l’ensemb<strong>le</strong> de l’année ? Dans ce cas, <strong>le</strong>technicien pourra argumenter sur <strong>le</strong> confort des animaux par<strong>le</strong>s arbres aux intersaisons.• Est-il un fin technicien ouvert à toute innovation <strong>technique</strong>dans la mesure où il y trouverait un intérêt économique aufinal ? Le conseil devra alors être particulièrement pointu etprésenter son argumentaire de façon claire et précise dansune approche technico-économique.• Souhaite-il, grâce à ses arbres, ne pas être accusé detransmettre des maladies aux troupeaux du voisin ou depolluer l’eau en aval ? L’arbre devient alors un outil de paixsocia<strong>le</strong>.• Les agriculteurs ne sont pas souvent félicités pour <strong>le</strong> travailaccompli mais sont, par contre, de plus en plus montrés dudoigt par <strong>le</strong>urs voisins non agriculteurs. Il est alors possib<strong>le</strong>de présenter l’agroforesterie comme un moyen efficaced’amélioration de l’image de son métier. L’arbre crée du liensocial entre l’agriculteur et son entourage de proximité. Il estvecteur de relation socia<strong>le</strong>.• Interroger l’agriculteur sur son épanouissement dans <strong>le</strong>métier, sur <strong>le</strong> plaisir qu’il prend à pratiquer l’agriculture estéga<strong>le</strong>ment un moyen de trouver des portes d’entrées pourfaciliter l’intégration de l’arbre à ses logiques de production.• Il peut éga<strong>le</strong>ment être judicieux de préciser que l’implantationde nouveaux arbres sera visib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> paysage et remarquéepar <strong>le</strong>s autres usagers de l’espace agrico<strong>le</strong>.• Si l’on se projette dans <strong>le</strong> temps, il est possib<strong>le</strong> d’indiquer qu’entravaillant avec l’arbre, l’agriculteur anticipe une rég<strong>le</strong>mentationqui demain sera, semb<strong>le</strong>-t-il, plus contraignante.30
►Un plan de gestion agroforestier sollicite undiagnostic partagé pour un projet adapté.S’équiper d’un appareil photographique, prévoir une carteIGN au 1/25000ème, des photocopies du document Télépacde l’agriculteur, une photographie aérienne au 1/10000èmesur laquel<strong>le</strong> il est possib<strong>le</strong> de visualiser clairement l’ensemb<strong>le</strong>de l’exploitation et non îlot par îlot comme c’est <strong>le</strong> cas sur <strong>le</strong>document Télépac.Les photos aériennes sont disponib<strong>le</strong>s surwww.geoportail.frRe<strong>le</strong>vés de terrainLocalisation des problèmes agronomiques ou environnementauxLors du tour d’exploitation, <strong>le</strong> technicien et l’agriculteurrepèrent sur une carte ou une photographie aérienne <strong>le</strong>sproblèmes rencontrés : pertes de terres sur des parcel<strong>le</strong>ssensib<strong>le</strong>s à l’érosion, pullulation de ravageurs, grandesparcel<strong>le</strong>s en p<strong>le</strong>in courant d’air, diffusion d’odeur depuis <strong>le</strong>sbâtiments d’é<strong>le</strong>vage, cours d’eau ou fossé non protégés,fausses notes dans <strong>le</strong>s compositions paysagères….Des photographies peuvent être prises. A l’avenir el<strong>le</strong>spermettront des comparaisons avant et après aménagement.Des schémas permettent d’illustrer <strong>le</strong>s problèmes.Si l’agriculteur est en possession de cartographies anciennesde l’exploitation, <strong>le</strong>s consulter permet de repérer deslocalisations historiques des haies et des éléments arborés.Analyse qualitative de la ressource arboréeLors du tour d’exploitation, <strong>le</strong> technicien peut identifier, encompagnie de l’agriculteur, sur un exemplaire photocopié dudocument Télépac de l’agriculteur, chaque élément arboré :haies, alignements, ripisylves, arbres isolés, lisières, zonesherbacées favorab<strong>le</strong>s à l’installation de buissons, etc.Pour chaque élément identifié, il indique alors sur une “ficheterrain” :• son type : haie haute pluristrate, basse,“carrée” ,alignement d’arbres… et <strong>le</strong>s essences majoritairesqui la composent.• son état : bon état, délaissé, sur-entretenu,et des remarques: têtard à ébrancher, ormesdépérissants…• son statut : à qui appartient-il ?Il précise alors pour chacune d’entre el<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s préconisationsde gestion à appliquer.Généra<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s préconisations de gestion peuvent êtreregroupées en 5 classes :• tail<strong>le</strong> de formation• entretien courant• transformation (en hauteur ou en largeur)• récolte• replantationAfin de faciliter <strong>le</strong>s préconisations de gestion, la typologie miseen place doit être la plus simp<strong>le</strong> possib<strong>le</strong>. Il convient éga<strong>le</strong>mentde veil<strong>le</strong>r à ce que, sur un même linéaire, <strong>le</strong>s préconisations nevarient pas trop.Remarquons que <strong>le</strong>s haies jeunes, nouvel<strong>le</strong>ment plantées,peuvent être considérées en fonction de la physionomie verslaquel<strong>le</strong> el<strong>le</strong>s tendent.N° dehaieH1H2H3H4Type de haie :Composition, état, objectif,remarqueHaie arborée plantée il y a30 ansMerisier, châtaignier, chêneHaie arboréeChêne, charme,érab<strong>le</strong>Haie arboréeMersier, érab<strong>le</strong>, charme,ormeHaie haute plantée (unepartie en 1998 et une autreen 2006)Mersier, frêne, orme résistantnoyer,...H5 Haie arborée plantée en 2006Mersier, érab<strong>le</strong>, charme,frêne, et chêne séssi<strong>le</strong>H6 Haie arborée plantée en 2006Mersier, érab<strong>le</strong>, charme,frêne, et chêne séssi<strong>le</strong>Remarques état des lieuxHaie buchée en 2008Têtards reformés à 3 mEtat et vigueur moyenne (<strong>le</strong>sormes ne sont pas bien repartisde souchePrésence de trouéesStatut de lahaie :Propriété (P) oumitoyenneté (M)Exemp<strong>le</strong> de fiche «terrain» après saisie informatiquePréconisations de gestionlongueurM Entretien fait par la commune des deux cotés 835M Entretien fait par l’agriculteur 210PEffectuer plantation de regarnis cet hiver dans <strong>le</strong>strouéesRecepage des ormes cet hiver pour éviter lacompétion avec <strong>le</strong>s regarnsBonne largeur P Tail<strong>le</strong> de formation des arbres de hauts jetsTail<strong>le</strong> d’élagage sur merisier noyer et orme résistant(à faitre en 2009)Effectuer des éclaircies pour dégager <strong>le</strong>s hauts-jetsBon développement P Tail<strong>le</strong> de formation des arbres de hauts jets 665Bon développement P Tail<strong>le</strong> de formation des arbres de hauts jets 7023518531