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N° 187 juin-juillet 2008 - Bretagne Economique

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BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:10 Page 5Le réseau des CCIL’événement maritime de l’annéeDu 11 au 17 <strong>juillet</strong> <strong>2008</strong>, Brest vavivre un événement maritime exceptionnel.Avec la présence de 2 000 voiliers venus dumonde entier, 15 000 marins, 2 000musiciens et artistes et 800 journalistes, lafête internationale de la mer et des marinsest un rendez-vous incontournable. Pourcette 5 ème édition, les organisateurs de Brest<strong>2008</strong> ont fait appel au célèbre scénographeGad Weil qui proposera une série d’animationsludiques et artistiques telle que la“Voile Humaine”, fantastique échafaudagehumain évoquant à terre le spectacle deces équipages grimpés dans les vergues desgrands voiliers. À noter également la venuedes deux plus grands voiliers du monde, le Sedov et le Kruzenshtern. La CCI de Brest, partenaire fondateur des fêtes maritimes deBrest, participera activement à la fête en mobilisant son personnel portuaire et en organisant des actions économiques comme “Investin Brest”. Mise au point avec Brest métropole océane en collaboration avec Investir en Finistère, l’Agence économique de <strong>Bretagne</strong>et le technopôle Brest-Iroise, cette opération permet deprésenter les atouts de la région brestoise à des investisseurs, desCÔTES D’ARMORRÉSEAUPLATO entre en scèneLes membres du réseau PLATO des Côtes d’Armorse retrouveront le 3 <strong>juillet</strong> prochain pour leur traditionnelleplénière, placée cette année sous le signe du théâtre ! Leprogramme concocté par la CCI des Côtes d’Armor,l’Agence de développement économique de Saint-Brieucet Gaz de France amènera les participants à être spectateursmais aussi acteurs du réseau. Cette pièce en 3actes, autour du thème transversal “Soyez l’acteur devotre développement !” sera animée par des consultantset par la Ligue d’improvisation Nantes Atlantique. PlénièrePLATO Côtes d’Armor - Jeudi 3 <strong>juillet</strong> <strong>2008</strong>, à partir de 16heures au restaurant Le Winch à Plérin.CONTACT : Corinne Garnier – 02 96 75 11 58 –corinne.garnier@cotesdarmor.cci.frFINISTÈREprescripteurs d’investissements et des décideurs nationaux.EN SAVOIR PLUS : www.brest<strong>2008</strong>.frMORBIHANBREST <strong>2008</strong>NAUTISMELa CCIM s’engageLe Morbihan, avec 800 km de littoral, est le départementpropice au développement du nautisme. Pour faire émerger lesprojets des entreprises du secteur (architecture & constructionnavale, bureaux d’études, électronique, informatique embarquée,menuiserie), la CCIM a mis en place des ressources dédiéesde conseil, d’ingénierie financière et d’accompagnementtechnologique pour faire connaître les technologies développéesà l’ensemble des entreprises du secteur. Le programmed’animations scientifiques et techniques de cette démarches’appuie sur Eurolarge Innovation, la technopole de la courseau large. C’est un moyen très puissant pour favoriser lespartenariats et attirer de nouveaux acteurs économiques.ACTUALITÉSILLE-ET-VILAINEAÉROPORT DE DINARD/PLEURTUIT/SAINT-MALONouvelle destination vers BirminghamÀ partir du 17 <strong>juin</strong>, l’aéroport de Dinard/Pleurtuit/Saint-Malo offre une 5 ème destination :Birmingham en Angleterre. Connue pour son shopping et son vaste système de canaux, Birminghamse situe à 200 kilomètres au nord-ouest de Londres et à 100 kilomètres de la frontière galloise.Birmingham est la deuxième ville d’Angleterre. 3 vols par semaine sont proposés les mardi, jeudiet samedi : Dinard/Birmingham 9h20/9h45, Birmingham/Dinard 6h30/8h55Avec cette nouvelle ligne, l’aéroport de Dinard compte jusqu’à 31 vols par semaine (Londres,Nottingham, Bristol, Birmingham et Guernesey).CONTACT : www.saint-malo.cci.fr/fr/prestations/aeroport/horaires/BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>5


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:27 Page 6ERRATUMDans notre précédente édition datée mai, il fallait lire,à propos de l’article (p.13) consacré aux Caves duTrégor à Saint-Quay “12 000 contacts relancés chaqueannée” et non 1 200.DEVELOPPEMENTACTUALITÉS■ En 5 ans, TWL a multiplié son activité par trois.Installé à Pleyber-Christ (29) depuis <strong>juin</strong> 2006, Trans WestLocation a réalisé un CA de 3,2 millions d’euros (au 31/03/08).Il était de 860 000 euros lors de sa création en 2003. Al’époque, Marcel Cévaër avait racheté une société spécialiséedans le transport en boissons. Cette activité ne représenteplus que 25 % de son activité car, avec 27 semi-remorqueset 19 collaborateurs, TWL travaille désormais pour denombreux secteurs industriels et le BTP. Avec une clientèlerépartie sur les 22, 29 et 56, l’entreprise couvre le nord de laFrance jusqu’au Bénélux. “En 2005, j’ai créé TWD, une autrestructure spécialisée dans la distribution de matériels techniqueshaut de gamme, pondéreux et onéreux. Je cherchais dela valeur ajoutée. C’est pourquoi, en plus du transport,j’assure pour certains clients l’installation de leur matériel :des copieurs pour Canon mais aussi du matériel médical, desdistributeurs de boisson, tout ce qui nécessite de lamanutention technique.” Avec 10 conducteurs, TWD a réalisé1 million d’euros de CA lors du dernier exercice, en rayonnantsur les seuls départements 22 et 29. “Aujourd’hui, poursuit ledirigeant, dans un contexte de hausse continue du prix dugasoil, cette activité de logistique s’avère plus rentable que lesimple transport. Le gasoil représente 30 % de mon prix derevient. Je perds 15 000 euros par mois si je n’applique pasd’augmentation à mes clients ! Or, certains d’entre euxpourraient être fragilisés dans les mois à venir et refuser ceshausses répétées.” En développant la distribution spécialisée,Marcel Cévaër souhaite devenir en <strong>Bretagne</strong> le relais deVotre Agence Localepartenaire de vos recrutementsMarcel Cevaër, au centre, et l’équipe de TWL et TWDgros clients et une véritable plate-forme logistique. Pour cela,il dispose d’une surface de 10 000 m 2 sur son site finistérien.Contact : 02 98 88 38 38■ A 4 mois du tournoi international de tennis deRennes, du 4 au 12 octobre prochain, Org Events esten passe de boucler son budget d’un montant de 400 000euros. “C’est notre 3 ème édition. Il faut 5 ans pour asseoir untel événement sportif, le 10 ème en tennis à l’échelle nationale.Nous avons réuni 80 % de la somme nécessaire. Tous nosprécédents partenaires nous ont suivis. Il nous manqueencore quelques entreprises dans le secteur immobilier, lebâtiment et les transports. Avec un budget de 65 euros parpersonnes, l’entreprise bénéficie d’une place en loge VIP etd’un repas, détaille Thibault Serre, associé avec Thierry Eonde cette entreprise spécialisée en événements sportifs etculturels. L’entreprise peut ainsi inviter ses clients dans uncadre privilégié et réaliser, à moindre frais, une opération derelations publiques. Les joueurs présents sont parmi les 200meilleurs. Il s’agit souvent des futures pépites du tennisinternational. En outre, cet évènement réunit de nombreuxacteurs régionaux. C’est propice aux rencontres d’affaires.Nous attendons entre 8 et 10 000 personnes durant lasemaine.” Créée en <strong>juillet</strong> 2005, “Org Events a aussi à sonactif le salon Natura’Zick (12 500 entrées sur les 2 dernièreséditions), un des trois salons régionaux dédiés aux énergiesrenouvelables et protection de l’environnement. Le prochainévénement, en cours de montage, sera la première course àla voile entre la <strong>Bretagne</strong> et l’Islande prévue à l’été 2009 :“Skippers d’Islande”Contact : 02 99 23 15 11De G à D : Thierry Eon et Thibault Serre6BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:27 Page 7DEVELOPPEMENTÀ l’origine à base d’algues,la gamme des croquantss’est élargie à 6 produits■ Renan SARL à Tréguier (22)connaît une croissance de 130 %en ce début d’année et table sur600 000 euros de CA en <strong>2008</strong>. Al’origine de sa création en 2004, la SARLRenan produisait un biscuit à based’algues, sans beurre ou matièresgrasses, ni jaune d’oeuf. Mis au pointpar le pâtissier Fréderic Adam sousl’impulsion du Ceva (Centre d’étude etde valorisation des algues), ce biscuitrencontre très vite un véritable succèsen local et auprès des touristes. “Nonseulement il ne génère pas de cholestérol,mais en plus il fournit des oligoéléments.Le bouche-à-oreille a si bienmarché que nous avons rapidementélargi notre gamme à 6 produits :craquants aux pommes pour lesnormands, craquants aux myrtilles pourles savoyards, craquants tatin, etc”,explique Stéphane Mordeles, un destrois associés avec Hervé le Merdy etFrédéric Adam. Cette gamme despécialités bretonnes va être complétéedès la rentrée prochaine par un toutnouveau produit mis au point dans lecadre du projet P2A (promotion desalgues) labellisé par Valorial. Il sera fabriquésur la nouvelle chaine de productioninstallée dans un bâtiment flambantneuf de 700 m 2 dès <strong>juillet</strong> prochain,à Pleudaniel, entre Lézardrieux etPaimpol. Sur ce même site, un secondmagasin de 150 m 2 verra également lejour. Il commercialisera les produitsmaison mais également ceux de petitsproducteurs régionaux ne disposant pasde réseau de distribution. D’un effectifde 6 salariés, Renan SARL, scindée en2 sociétés depuis le 1 er janvier <strong>2008</strong> avecLMA pour la production et Renan pour ladistribution, va passer à 10 salariés cetété. Après avoir affiché un CA de 70 000euros lors de son premier exercice en2005, la TPE a atteint 400 000 euros en2007. Aujourd’hui, 250 épiceries finesdistribuent les craquants. “Même si nousdoublons notre production, nous souhaitons,avant tout, rester des artisans.C’est essentiel pour la pérennité del’activité”, conclut Stéphane Mordelesen charge de la partie commerciale.Contact : 02 96 92 32 68ACTUALITÉSBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>7


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:27 Page 8De G à D : Claude, Ronan et Arnaud CadiouDEVELOPPEMENTACTUALITÉS8Cécile Bilbault■ Créée en janvier <strong>2008</strong> parCécile Bilbault, Ouest Mobilitéaide les PME à gérer la mobilité deleurs salariés lors d’un recrutement.L’enjeu : faciliter la mobilité géographiquede leurs nouvelles recruespour les intégrer et les fidéliser auplus vite professionnellement : “Etn’allez pas croire que ce service,gratuit pour l’entreprise et le collaborateur,concerne uniquement lescadres, s’exclame cette jeunefemme qui a passé 10 ans dans les RH. Aujourd’hui, je suismissionnée par des entreprises comme Altran Ouest (informatique),Spie Batignolles (BTP) ou encore un grand deBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>■ 60 ans et le plus gros chantierindustriel de <strong>Bretagne</strong> pour leGroupe Cadiou (Brest), spécialisédans l’électricité industrielle. Cetteholding, composée de 9 sociétésréparties sur l’ensemble du territoirebreton, est dirigée par les trois fils ducréateur : Claude, Ronan et ArnaudCadiou. Créée en 1948, c’est à partirde 1987 que l’entreprise prend sonvéritable essor avec les rachats successifsde deux sociétés et la créationde deux autres sur l’ensemble de la <strong>Bretagne</strong>. A ce stade, l’ensemble des sociétés seregroupe et donne naissance en 2000 à la société holding Groupe Cadiou. En 2004 et2006, nouvelles croissances externes pour le Groupe et début <strong>2008</strong>, l’acquisitiond’Arcem à Brest permet à la holding d’afficher un CA 2007 (31/03/08) de 32 millionsd’euros pour 300 salariés. “Il était de 25 millions d’euros l’année précédente, détailleArnaud Cadiou. Depuis 3 ans, nous progressons à un rythme de 15 %. Notre planstratégique arrêté pour 5 ans prévoit un CA de 46 millions d’euros en 2013 et uneffectif de 430 personnes. Deux implantations, une en Loire Atlantique et l’autre enBasse Normandie, sont prévues. Avec une croissance de 1,6 % du marché, nous nousdiversifions dans les énergies renouvelables (éolien, méthanisation, photovoltaïque…)et développons nos services de maintenance avec des contrats sur mesure, adaptésà chaque client. Nous intervenons dans tous les secteurs mais l’agro-alimentaire représente40 % de notre activité.” Distribution énergie basse et haute tension, automatismeet informatique industriels, gestion technique des bâtiments, activités dans leslevages, grues et portiques, avec ses 9 sociétés, les savoir-faire du groupe Cadiousont vastes. “La maîtrise de ces différents métiers nous a permis de remporter l’appeld’offres du marché électricité (valeur 2 à 2,5 millions d’euros sur un total de 27 millions)du plus gros chantier industriel actuel : le nouvel abattoir et découpe de pouletsBoscher-Volailles à Mûr-de-<strong>Bretagne</strong>”, conclut fièrement Claude Cadiou. 300 invitéssont attendus à Brest, le 28 <strong>juin</strong> prochain pour fêter les 60 ans du groupe.Contact : 02 98 02 97 27l’électronique, pour faciliter la venue de techniciens ououvriers très spécialisés, des compétences rares que lesemployeurs peinent à trouver et veulent à tout prix garder.Après avoir participé en amont au recrutement, je prends encharge le nouveau collaborateur en lui proposant une solutionclé en main pour assurer son installation en toute tranquillité.”Le coût de l’intervention oscille entre 1 700 et 2 200euros, entièrement remboursés par l’organisme collecteur àl’effort de construction, auprès duquel toutes les entreprisesde +20 salariés cotisent …“mais qui souvent méconnaissentleurs droits”, précise Cécile Bilbault. Sélection de logementsavec prise de photos adressées par mail, accompagnementdu collaborateur lors des visites, constitution et vérificationdu contrat de bail, état des lieux, découverte de la ville, miseen service du logement, démarches administratives, tout estenvisageable pour faciliter l’ancrage des nouveaux venusmais aussi celui de leur famille. “L’entreprise qui fait appel àmes conseils est remboursée à hauteur de 3 200 euros.” Surun marché de l’emploi de plus en plus tendu, les conseils enmobilité se développent fortement. La différence entre lapetite dizaine d’acteurs présente en région se jouera sur laqualité de l’intervenant à satisfaire les souhaits et exigencesde salariés “rares” courtisés par des PME.Contact : 06 76 07 18 01


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:06 Page 11SEMAINE DE L’INNOVATION DU 23 AU 27 JUIN SUR TOUTE LA BRETAGNE30 PME ouvrent leurs portesAprès le succès rencontré en 2007 – une première enFrance ! – l’édition <strong>2008</strong> de la Semaine de l’innovationen <strong>Bretagne</strong> 1 s’annonce encore plus riche avec plus de80 manifestations sur les thématiques-clés de l’innovation,dont un tiers organisé directement dans desentreprises régionales.“Le millésime <strong>2008</strong> se devait d’être encore plus ambitieux. Il s’annoncetrès prometteur”, explique Jean-Marc Gandon, présidentde <strong>Bretagne</strong> Innovation. L’édition <strong>2008</strong> proposera un programme“à la carte” pour les PME. “Ateliers pratiques, conférencesthématiques, journées portes ouvertes, rencontresPME/laboratoires, toute une diversité de thématiques et deformats qui permettront aux dirigeants d’entreprise et à leurséquipes de s’organiser un parcours sur mesure, de s’informeret de confronter leurs approches”, confirme Jean-Marc Gandon.Autrement dit, l’organisation vise à déclencher de réelles occasionspour créer des partenariats, initier ou booster ses projets.“A travers la promotion des compétences et des ressources quiœuvrent au soutien de l’innovation, l’ambition de cette opérationest bien d’apporter des réponses concrètes aux préoccupationsquotidiennes des chefs d’entreprise. Et parce quel’innovation par l’exemple est contagieuse, elle place l’entrepriseau cœur de l’événement. Une trentaine d’entre elles ouvrent d’ailleursspécialement leurs portes et beaucoup d’autres témoignentde leur expérience.”Les CCI participent activement à cette semaine de l’innovation,en organisant 18 rencontres sur l’ensemble de la <strong>Bretagne</strong>. Denombreux thèmes y seront abordés comme celui proposépar l’Arist <strong>Bretagne</strong>, le 26 <strong>juin</strong>, en partenariat avec les entreprisesSulky Burel et Triballat et intitulé : “De l’idée au produit : lecycle de l’innovation”.La soirée d’ouverture prévue le lundi 23 <strong>juin</strong> à Rennes auxChamps Libres sera l’occasion de lancer officiellement cetteseconde édition mais aussi d’en donner le ton avec une tableronde articulée autour de deux thématiques : “L’innovation,ça se cultive !” et “Marketing de l’innovation”.S.M.Tout le programme sur www.innovons.fr1Opération collective des structures bretonnes de soutienà l’innovation des PME, coordonnée par <strong>Bretagne</strong> Innovation,avec le soutien du Conseil régional de <strong>Bretagne</strong>ACTUALITÉSBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>11


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:06 Page 12FOCUSACTUALITÉSRencontre des arts plastiqueset des arts de la matièreau Lieu-Dit(DÉMOCRATISATION, MÉCÉNAT, RECONNAISSANCE :DES GALERIES D’ART CONTEMPORAIN EN RÉGION SE CONFIENTDe l’art et du cochon ?Avec la première édition des “Ateliers de Rennes”,biennale dédiée à l’art contemporain 1 , la capitale bretonnerattrape un déficit d’offres et d’image(s) en la matière.Cette manifestation entend directement interpellersur la relation entre l’art et le monde du travail,l’art et l’entreprise… L’occasion de nous pencher surces galeristes d’art contemporain dans notre région.Poussons la porte des Ateliers de Rennes…Une manifestation dont il est bon de rappeler qu’elle est avanttout née du désir d’un homme : Bruno Caron, un acteur duprivé, PDG et cofondateur du groupe alimentaire Norac, notammentconnu à travers deux produits : crêpes Whaou et sandwichsDaunat. Dans un pays où monter sa fondation relève du parcoursdu combattant et où l’impulsion “culturelle” est, de tradition,donnée par l’Etat, qu’un passionné ait pris à bras le corps pareilprojet (il y a investi 1 million d’euros pour un total de 2,2 millionsd’euros avec les aides institutionnelles) mérite d’être salué. Aveclégitimité : l’homme ne fait pas que se distinguer dans l’industrieagro-alimentaire. Directeur du mensuel Art Magazine, il estaussi membre de la commission chargée des acquisitions auFonds national d’art contemporain. Bref ! Voilà un homme qui,à sa manière, réconcilie art et cochon. Pari de la manifestation? “Faciliter la rencontre entre des artistes et le monde de l’entreprise,rappelle Raphaëlle Jeune, commissaire d’exposition. D’oùces artistes qui se sont “immergés” des mois durant dans 15 entreprisesrégionales. Le tout au nom d’un constat : “la relation de travaildevient de plus en plus abstraite. Contrairement aux années80, il est de plus en plus difficile pour les gens de s’identifier àleur métier.” C’est donc à une époque où les “managers sont enquête de sens” que les artistes ont œuvré.La question du mécén…art ?La question du mécénat d’entreprise reste ouverte en France. Cequi ne signifie pas qu’elle n’avance pas… mais avance lentement.“Les chefs d’entreprise ne sont pas encore suffisamment aucourant de la loi de défiscalisation qui leur permet sous certainesconditions de devenir acquéreur”, pointe ainsi Soizig Lautedepuis sa galerie rennaise, Un autre regard, et qui cite un exempleencourageant : “une entreprise m’a acheté une toile. A chargepour elle, en vue de bénéficier d’un amortissement décidé par le12BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:06 Page 13législateur, de l’exposer au public et à ses salariés pendant 5 ans.”Un vrai choix, voire un authentique pari. A noter que ChristineAlbanel, ministre de la Culture, consciente des enjeux - la Francede <strong>2008</strong> a perdu tout son aura sur le marché de l’art internationalet ne représente plus que 6 % du marché mondial, dépasséepar la Chine ! – entend rétablir la donne… Via le particulier !Avec un prêt à taux zéro pour un montant entre 7 000 et 10 000euros. De quoi pousser la porte des galeries ?Joël Strill (56)De Vannes aux JO de PékinDu bout d’une impasse au bout du monde – installé à Vannesdepuis 15 ans et sculpteur de son état – Joël Strill exerce son artdans 35 m 2 seulement, sauf que son vrai show-room internationalest bien son site internet. “Il faut voir les choses comme ça,confirme l’artiste. C’est du travail et je m’y attèle tout seul maisc’est payant avec jusqu’à 300 visiteurs/jour, de partout dans lemonde. Avant il fallait que je fasse des kilomètres par mois pourexposer mon travail. Désormais, ce sont les gens qui me découvrentet viennent à moi quand une pièce les intéresse.” C’est ainsique les Chinois l’ont repéré, de continent à continent, sans intermédiaire.“Ils ont sollicité 2 600 artistes dans le monde pour enretenir dans un premier temps 290. Et aujourd’hui je fais partiedes 20 sculpteurs finalistes à qui ils proposent de reproduire unesculpture en format monumental pour être exposée dans l’enceintedes JO en août prochain !” Si à l’heure de ces lignes, Joël Strill,Joël Strill exposera dans l’enceinte des JO de Pékinentre mails et appels de Chine, confirmait vouloir verrouiller lestermes du contrat, il reconnaît sans ambages : “l’intérêt de lachose, c’est qu’ils proposent de prendre en charge la reproductionde ma sculpture. Je n’ai donc rien à débourser. Et il me manqueune pièce de 15 m de haut afin de me faire connaître desarchitectes par exemple. En termes de visibilité, être exposé auxJO signifierait des retombées énormes.”Artotia (29)Un artiste pour doper sa productivité?“Bien sûr qu’une seule oeuvre exposée dans un atelier vétusten’aura pas un gros impact. Mais de la même manière qu’unenvironnement dégradé peut démotiver les salariés, à l’inverse,dès lors qu’un chef d’entreprise fait attention à leur environnementet le valorise, on peut alors espérer que les résultats vonts’améliorer.” En ouvrant Artotia, il y a tout juste un an de cela àACTUALITÉSBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>13


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:06 Page 14ACTUALITÉSla Manu de Morlaix, IsabelleMillet avait une idée bienaccrochée en tête : exposersur 90 m 2 des peintres, sculpteurset une production enarts plastiques, mais aussialler au devant des collectivitéset des PME via la locationGalerie Artotiad’oeuvres. “Je loue pour despériodes qui vont de 6 mois à un an avec des installations renouveléeset une rotation des visuels et des artistes. Je pense quedans une société qui ne (se) “fixe” plus, il est nécessaire demontrer différentes œuvres.” Les entreprises sont encore timidesà la différence de ce que l’on observe dans les pays anglosaxonsoù les musées louent en direct aux entreprises jusqu’àl’acquisition in fine si ces dernières le souhaitent. “En France eten <strong>Bretagne</strong>, le passage à l’acte reste encore timoré même si jesens que ça commence à bouger dans les esprits”. D’une oeuvredans une TPE à six dans une PME, au profit d’un mix peintures-sculpturespour occuper les murs comme le hall d’entrée,exposer c’est aussi un moyen pour une entreprise de se valoriser,de monter “en gamme” et de communiquer en interneauprès de ses salariés, mais aussi en externe avec la reprise devisuels sur ses plaquettes par exemple. La location d’œuvre (de40 à 100 euros par mois.NDLR) peut aussi se rattacher au mécénatpuisqu’une partie de la location est rétribuée à l’artiste.Un autre regard (35)“Une œuvre mérite son prix !”Installée depuis 2005 à Rennes, Soizig Laute défend un artcontemporain “atypique, éloigné de ce que l’on voitd’habitude.” D’où ce printemps,Véronique Paulet à la galerie “Un autre regard”dépôt-venteen quelquesorte, galeristeet artiste se répartissent le montant de lavente réalisée. “Mais attention ! Serrer les prixest une chose mais il ne faut pas oublier que derrièreun tableau, il y a un artiste qui essaie de vivrede sa production. De toute manière, les clientsqui râlent sur un prix sont ceux qui veulentacquérir une toile avant tout dans une démarche“déco”. Je préfère quand on craque pourune œuvre parce qu’elle “vous” parle. Pas parcequ’elle va s’assortir aux rayures du canapé !”Nouvelles toiles rentrées, ventes réalisées,expositions : la galeriste actualise chaquesemaine son site Internet. Mais pas question deréaliser des ventes en ligne : “une toile se repèresur le net mais doit être vue en lumière naturelle.Je me déplace.”les œuvres de Maryse Lantoine(figuratif stylisé cocoon etpoétique) comme celle deVéronique Paulet, Bretonne“Une artiste qui exposait enmars à New-York et que je proposeà l’année.” Via une politiquede “prix atelier”. Sur leprincipe duLe Lieu-Dit (35)Quand les artistes jouent l’association…Sculptrice installée à Hédé (35), PascaleBeauchamps travaillait depuis l’atelier attenant à samaison quand il y a tout juste un an, elle a décidéde (re)convertir une très belle étable en lieu “d’expositionpour des artistes de la France entière, soit4 expositions par an, d’une durée d’un mois chaquefois” tout en passant sous statut associatif. Avec 5 personnesdont 3 artistes qui l’animent, l’association Le Lieu-Dit bénéficiedéjà d’une subvention d’Atelier d’art de France, structure professionnelle,en attendant des aides régionales “promises…” Décidéà faire se rencontrer arts plastiques (peinture et sculpture) et artsde la matière (céramique, bois…) pour une réflexion sur levolume, Le Lieu-Dit a su intéresser “deux publics, celui deRennes déjà acquis au travail des galeries, mais aussi des personnespour qui pousser la porte d’une galerie relève de la… 1 èrefois. “Ici, on n’a pas peur” nous disent-ils… Pour beaucoup depersonnes, rentrer dans une galerie reste trop intimidant.” Situéen campagne, le Lieu-Dit se mérite.Armel Hédé (22)“C’est une subvention que vous voulez ?”“Non ! ai-je répondu au député qui n’avait que cet “outil” àsortir. Mais on existe. Faites-le savoir.” Marre d’être “marginalisé”.C’est en ces termes qu’Armel Hédé, céramiste d’art(Saint-Juvat-22) dont cinq pièces viennent d’être présentées àNew-York, réagit. “Rien que sur les Côtes d’Armor, noussommes près de trente céramistes-potiers. Plus de 80 sur la<strong>Bretagne</strong>. Même si tous les “niveaux” cohabitent, personnellementje dénonce un regard typiquement français sur notreactivité : l’artisanat l’emporte sur l’aspect artistique. Or, moi je nem’intéresse pas à l’utilité de mes pièces : seule la poésiem’importe. Je suis en recherche constante.” Pour preuve, lacentaine de verts céladon aujourd’hui développée par le céramiste.Une quête reconnue : recensé par des catalogues en ligne,Planète Verre (site en ligne et lieu d’exposition dans le Périgord),mais aussi par la galerie Anagama (Paris), Armel Hédé n’est pas“un artiste déjanté post-soixante-huitard”. C’est ce qu’il atenu à faire valoir quand le PaysPour Armel Hédé, l’attractivité touristiquepasse aussi par la promotion de l’arttouristique de Dinan s’est attelé àun nouveau guide. Enjeu : promouvoirl’attractivité touristiquedu territoire. “J’ai dit au maire : letourisme, ça n’est pas uniquementla gastronomie ! On sait très bienen plus que les touristes ont du malà descendre dans les terres. Faitesvaloir que nous existons au mêmetitre que les chambres d’hôtes desvillages fleuris !” Message entendu.“Nous allons figurer dans lapublication. Mais il aura falluattendre <strong>2008</strong> !”■ Serge Marshall1Du 16 mai au 20 <strong>juillet</strong>, Couvent desJacobins, Place et métro Sainte-Anne14BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:06 Page 15INTERNATIONAL■ Développement continu à l’export et priorité sur lescentres de thalassothérapie pour <strong>Bretagne</strong>Cosmétiques Marins. “Depuis notre création en 1994, nousavons toujours exporté avec un véritable envol en 98.” Avecune quarantaine de pays aujourd’hui dans ses carnets decommande, BCM (Plouguerneau-29) enregistre 75 % de sesrésultats (10 millions d’euros pour 47 salariés) à l’international.Parité euro-dollar ? Cours du yen ? Concurrence locale ? PourUlla-Pia Dyrlund Lagadec, responsable marketing & communication,pas de quoi s’alarmer : “nous allons continuer à progressercette année encore. Nous avons d’ailleurs procédé àdes agrandissements de notre site, + 1 000 m 2 pour un total de3 500 m 2 , avec de nouvelles lignes de production. Avec un CAen progression, il faut avoir plus de capacité de production.”Force de BCM : une maîtrise dans les éléments marins quipasse par une intégration verticale : récolte en direct d’alguespuis traitement et élaboration. Très bien positionnée dans unetrentaine de “beaux centres de thalasso dans le monde pourune question d’image de marque !”, BCM s’apprête à lancerune nouvelle marque, Thali’Sens, “qui s’inscritdans la tendance Spa des centres de thalassoavec des protocoles de rituels (Asie, Polynésie…)développés avec deux kinésithérapeutes.” : unenouvelle gamme avant de lancer au secondsemestre des produits pour “le marché del’homme.”Contact : 02 98 04 59 69DÉVELOPPEMENT■ 5 millions d’euros investis par Hilzinger-Dolmen surson site de Pleslin-Trivagou (22). Si le particulier restebien le “cœur de métier” de l’entreprise (adresse historique àStrasbourg), celle-ci entend bien séduire “le marché du professionnelavec les promoteurs, pavillonneurs et grands donneursd’ordre”, confirme Olivier Houbard, directeur du sitebreton qui emploie “une cinquantaine de salariés, HilzingerFrance employant au total 180 personnes pour 21 millionsd’euros de résultats.” Avec une extension de 5 000 m 2 pour lapartie production et expéditions (8 000 m 2 désormais) et unshow-room de 800 m 2 (+300 m 2 ), les deux clientèles vontpouvoir découvrir la production de fenêtres et portes-fenêtresen PVC “fabriquées sur place”, les modèles en alu expédiésdepuis Strasbourg et d’autres accessoires arrivés depuis lesusines qu’Hilzinger compte depuis ses origines enAllemagne. “Le groupe a toujours abordé cette implantationbretonne comme une… délocalisation à l’ouest, s’amuse ledirigeant. Sur le principe de la vente à emporter, avec un produitdélibérément orienté vers le haut de gamme et la volontéde proposer un service de proximité, cette ouverture vers lesprofessionnels est donc stratégique pour nous.” Au regarddu marché immobilier dont elle dépend étroitement, si la PMEenregistre une baisse de 30 % sur le neuf, elle se rattrape surla rénovation. Devant la flambée du cours des matières premières(60 % de hausse sur le verre en 2007 !), elle préfèreaussi contenir ses marges plutôt que relever ses prix.Contact : 02 96 82 31 31Hilzinger entend séduire les promoteurs, pavillonneurs et donneurs d’ordre■ Innovation, croissance à deux chiffres et exportpour NKE. “Notre premier marché, développe Jean-ClaudeLe Bleis, à la tête de l’entreprise NKE (74 salariés, 6 millionsd’euros de CA) située à Hennebont (56), est le chauffagedomestique lié à la domotique. Il est aujourd’hui en régressionavec un chauffage électrique en perte de vitesse parrapport aux énergies renouvelables.” Forte d’un bureaud’études intégré de 27 ingénieurs, NKE a donc décidé de lancerun produit électronique “gestionnaire de toutes lesfonctionnalités de la pompe à chaleur.”Deux gros contrats enpoche avec des fabricants,NKE entre cet été dans laphase de lancement duproduit. “On mise sur 20 %de progression de notre CAglobal. Avec une originalitépar rapport à la concurrence :la fonction de télédiagnostic.” Leursecond marché est l’instrumentation pour la voile.“Nous sommes placés sur le très haut de gamme, courses aularge et croisières.” Un pied en Australie, l’autre sur la côteEst US, NKE connaît une “croissance à l’export notammenten Australie”. Dernier marché : la mesure de la qualité deseaux de mer qui ne stagne pas et où NKE enregistre unecroissance à deux chiffres.Contact : 02 97 36 10 12ACTUALITÉSBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>15


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:06 Page 16AILLEURSACTUALITÉS(PAYS DE LA LOIRE : LE PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ VÉGÉPOLYS INNOVE DANS LE VÉGÉTAL SPÉCIALISÉQUESTIONS À JEAN DE BALATHIER, DIRECTEUR DU PÔLE“Bien menée, l’intelligence économique doits’accompagner d’innovation !”Végépolys se positionne depuis les Pays de la Loirevia une approche transversale du végétal en regroupanthuit filières spécialisées 1 . Distingué comme structure à vocationmondiale, ce pôle a deux atouts dans sa manche pouraffirmer sa différence et celle des PME sur l’échiquier :l’innovation et l’intelligence économiqueabordées sous l’angle prospectif.Parmi les 66 pôles labellisés en <strong>juillet</strong> 2005, Végépolysfait partie des 9 structures distinguées “à vocationmondiale”. Trois ans plus tard, avez-vous su honorercette distinction ?Au départ du Pôle, on a pas mal défriché et travaillé sur lesrelations à construire en dehors de France avec l’idée de mettresur pied un méga-cluster avec les Andalous et lesHollandais. De huit partenaires, nous sommes très vite tombésà quatre de réellement motivés… Mais en janvier dernier,nous nous sommes rapprochés des Espagnols : nousn’avons donc pas encore abdiqué (rires). L’internationalrepose ici sur trois grands piliers. Le premier est l’internationalisationdes PME. Nous menons des opérations collectivesavec un rôle de catalyseur et de propositions d’actions.Nous veillons aussi, via un chargé de mission, à diriger l’entreprisevers le bon guichet dès lors qu’elle a une question.Second pilier : l’innovation, au sens de la recherche de partenariatstissés avec des réseaux qui vont s’ouvrir aux PME,toujours dans un axe international. Prenez les clusters, c’esttout à la fois un nouveau territoire avec des PME, maisaussi des particularismes en termes d’emplois, de recherche,de formation... autant de “créneaux” pour nos entreprises.A nous aussi de bien “cartographier” tout cela,d’identifier les concurrents mais aussi de développer aveceux des partenariats dans le cadre d’appels à projets européens.Je pense à ce projet déposé par l’ESA d’Angersmené avec des Canadiens, des Italiens et des Anglais. Dansle même sens, le chargé de mission que nous venons derecruter va intervenir sur la côte Est chinoise, grande zonede production végétale et dont Quindao est le 13 ème portchinois. Ils ont besoin de tout et ce sont autant d’opportunitéspour nos PME. Troisième axe : le marketing territorialen vue de faciliter l’importation de PME sur notre territoireet d’étudiants sur nos campus, le tout via Ouest Atlantiqueet le Comité d’Expansion.Vous confiez l’accompagnement technique et scientifiquedes projets à Angers Technopole “qui disposedéjà des compétences requises”. Une manière detravailler en réseau ?La labellisation de Végépolys en tant que pôle de compétitivités’appuie sur l’historique du «pôle végétal angevin», soit20 ans de collaboration entre la recherche académique et lesentreprises, le tout coordonné par Angers Technopole.Depuis, Végépolys a créé Valinov. C’est un centre d’innovationet de transfert du végétal spécialisé, qui emploie 4ingénieurs (2 généticiens, 1 phytochimiste, 1 phytopathologiste)et 1 technicien, et qui s’affirme comme un maillon entreles entreprises et la recherche. Via ses chargés de projets,Valinov prospecte directement les entreprises et assure l’ingénieriescientifique des projets individuels ou collaboratifsdepuis la définition du projet jusqu’à éventuellement laconduite et la participation à sa réalisation.■ Propos recueillis par Serge Marshall1horticulture et maraîchage, arboriculture,semences, viticulture, plantes médicinales et aromatiques,champignons, cidriculture et tabac.16BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:06 Page 17Votre expert-comptable vous informePrévoyance : Mise en conformité des régimesDe nombreuses entreprises ont mis en place un régime de prévoyance, incluant ou non une mutuelle (garantie frais de santé).De nouvelles règles s’appliquent à ces régimes et il faut, le cas échéant, les mettre en conformité ;à défaut, les contributions patronales qui les financent seront soumises à cotisations sociales.Il est donc indispensable de faire le point sur le régime existant dans l’entreprise.1. CONDITIONS D’EXONÉRATIONPour les régimes de prévoyance mis enplace avant 2005, les nouvelles règless’appliquent à compter du 1er janvier 2009.Il sera alors obligatoire, pour que les contributionspatronales soient exonérées decotisations, que le régime respecte notammentles conditions suivantes :• il doit être collectif et obligatoire ;• il doit remplir les conditionsdu contrat responsable ;• il ne doit pas se substituer à un élémentde salaire sur les 12 derniers mois ;• il doit être gérépar un organisme habilité.Il faut aussi que les contributions patronalesdestinées au financement du régime deprévoyance respectent certaines limitespour être exclues de l’assiette des cotisationsde sécurité sociale.2. CONSÉQUENCES POUR L’ENTREPRISEPour éviter de réintégrer les contributionspatronales dans l’assiette des cotisations,il est obligatoire pour lesentreprises de se mettre en conformitéavec les nouvelles exigences du nouveaurégime. La date de mise en œuvreest le 1er janvier 2009 au plus tard. Dansla majorité des cas, le régime existant vadevoir être modifié. Différentes optionsvont alors s’offrir à l’employeur et il fautles étudier.Compte tenu de l’échéance, il est nécessairedès à présent de se préoccuper decette problématique. Il va falloir toutd’abord étudier les caractéristiques durégime mis en place puis, dans unsecond temps, le mettre en conformité(respect d’une procédure particulière).CONTACTEZ VOTRE EXPERT-COMPTABLE POUR UN DIAGNOSTIC PERSONNALISÉ !Vous recherchez un expert-comptable ?LES ANNUAIRES <strong>2008</strong> - par département - viennent de paraître !Vous pouvez vous en procurer auprès de l’Ordre des Experts-Comptablesde <strong>Bretagne</strong> : bmartin@bretagne.experts-comptables.frwww.bretagne.experts-comptables.frBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>17


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:06 Page 18BRETAGNE EN RÉSEAUACTUALITÉS18AGENDA■ Profood – convention d’affairesdes procédés industrielsdu secteur agro-alimentaireles 17 et 18 <strong>juin</strong> au parc des expode la Beaujoire à NantesContact : 02 40 52 08 11www.profoodmeetings.com■ CCI Marketing IAAOrganisation de 24 ateliers1 ères dates : Brest le 13 <strong>juin</strong>,Rennes le 17 <strong>juin</strong>,Quimper le 3 <strong>juillet</strong>Contact : 02 99 25 41 05■ 2 <strong>juillet</strong> : conférence débatsur le thème “Littoral,aménagement et économie :quelles relations ?”CCI de Quimper CornouailleContact : 02 98 98 29 29■ Space - 22 ème éditiondu 9 au 12 septembreparc des expo Rennes aéroportContact : 02 99 52 68 42■ Salon congrèsInteroute et ville <strong>2008</strong>du 23 au 25 septembreau parc des expo Rennes aéroportContact : 02 99 52 68 42■ Salon professionneldes collectivités locales“eco-développement”les 7 et 8 octobreau parc Chorus à VannesContact : 02 97 46 41 41■ Salon nautique de St Malo(salon du bateau d’occasionet des loisirs nautiques)du 10 au 12 octobreport de plaisance des Sablonsà St MaloContact : 02 99 56 18 88■ JRCE – journées régionalesde la création d’entrepriseles 16 et 17 octobreparc des expo Rennes aéroportContact : 02 99 23 72 00www.jrce.orgBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>(OUEST CONGRÈS SE POSITIONNE SUR LE MARCHÉINTERNATIONAL DES RENCONTRES PROFESSIONNELLES.“Nous sommesles vitrines de nos régions”A son origine, en 2000, l’association Ouest Congrès comptait sept centresde congrès des régions <strong>Bretagne</strong> et Pays de la Loire. En 2005, la RégionPoitou Charente rejoignait l’association. Aujourd’hui, pas moins de neuf villes 1du Grand Ouest adhèrent à ce groupement professionnel pour mieux attirerles entreprises nationales et internationales.“Le marché des rencontres professionnellesest fortement concurrentiel. Des villescomme Marseille ou Cannes attirent énormémentde congressistes, tout commeBarcelone qui a également fortement investices dernières années sur ce marché”, expliqueJean-Pascal Descomps, directeur duPalais des congrès de Lorient, une destrois villes bretonnes avec Brest et Saint-Malo que compte le réseau. Il faut dire quel’enjeu économique est de taille : uncongressiste dépense en moyenne 250euros par jour quand un simple touriste neconsomme que pour 150 euros. Les retombéesinduites en termes de restauration,d’hôtellerie et de loisirs sont importantes, uncongrès durant en moyenne 2,5 jours. “Sanscompter qu’un chef d’entreprise peut toutsimplement décider, au terme d’une rencontreprofessionnelle, de s’implanter dans larégion” poursuit Jean-Pascal Descomps. Lephénomène Palais des congrès s’est développéen France au début des années 80.Avant, l’hexagone comptait trente-neuf centresde congrès. Entre 1980 et 2000, quatre-vingtsnouveaux centres de congrèsont été créés sur tout le territoire national etdans les Dom Tom, soit une moyenne d’ouverturede quatre centres de congrès par an.La France compte aujourd’hui 120 centresde congrès 1 .L’Ouest accueille 9 % des congrèsPour mieux concurrencer les autres villes,les neuf centres de congrès communiquentdésormais sous la même bannière.Disposant d’un budget de 145 000 eurosdont les deux tiers émanant des troisLe Palais des congrès de Lorienta réuni 170 manifestations en 2007régions impliquées, Ouest Congrès a misen place un site internet et une représentationà la Maison des régions à Bruxelles.Les opérations de communication commela participation aux salons est commune.“Nous devons dépasser les phénomènesde concurrence locale, explique OlivierWatine, DG du centre de congrès de Saint-Malo depuis 1987, et aller chercher ensembledes clientèles nationales etinternationales. Nous sommes dans unelogique de territoire. Nous nous appuyonssur notre forte identité, notre patrimoineculturel et notre diversité pour monter desopérations de communication à neuf. Lesautres régions sont interloquées par cetteorganisation car les critères d’entrée àOuest Congrès sont draconiens. Nous nemenons pas la politique de France Congrèsqui cherche avant tout à capter de nouveauxadhérents. Une salle des fêtes ne ferajamais partie de notre association !”


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:06 Page 19Cette mutualisation des moyens et cette sélection portentaujourd’hui leurs fruits. En 2006, l’Ouest a accueilli 9 % descongrès à l’échelle nationale, ce qui place notre région au mêmeniveau que Rhône Alpes. Ce taux était de 5 % en 2004 (selonFrance Congrès, Paris Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur,Rhône Alpes regroupent 40 % de l’offre des centres de congrèsfrançais). “Aujourd’hui à Lorient, précise son directeur, nous engageons450 000 euros d’investissements dans la rénovation duhall, des salles de commissions et de l’auditorium. Avec la créationdu groupement d’entreprises l’Orient Cap Affaires réunissanttous les principaux acteurs économiques du département, nousavons la volonté de faire de Lorient un centre international des rencontresprofessionnelles. 170 manifestations ont eu lieu en 2007.L’enjeu économique est réel et, dores et déjà, je peux vous annonceren 2009 la tenue de la convention nationale du Groupe AirFrance suite à la visite de son directeur général en avril dernier àla Cité de la voile.”Privilégier les niches scientifiques et médicales.Le Palais du Grand Large à Saint-Malo se concentresur les congrès scientifiques et médicauxDepuis 2000, Giovanna Cutela est responsable de l’activité Congrèsdu Quartz à Brest : “Nous fêtons ses 20 ans cette année. LeQuartz a la particularité d’être à la fois centre de congrès et scènenationale capable d’accueillir jusqu’à 1 500 personnes. Le réseauOuest Congrès est une source d’informations essentielle. Nosréunions mensuelles dans l’un des 9 centres nous permettentd’échanger sur nos métiers, sur l’activité, nos tarifs, les offres encours, la communication à déployer dans les mois à venir.Grâce à cette veille partagée de l’activité à l’échelle régionalemais aussi nationale, nous avons acquis une crédibilitéindispensable face à des clients professionnels. Demême, pour une opération de relations publiques, nous utilisonsle potentiel de chaque ville, comme le Futuroscopede Poitiers ou Océanopolis chez nous pour inviter tous nosclients. Bien sûr, c’est Ouest Congrès qui invite !” Avec lePôle de compétitivité Mer, Brest devient un haut lieu desgrandes rencontres professionnelles internationalesà caractère scientifique. Pour preuve, la prochaine éditionde la Sea Tech Week en octobre <strong>2008</strong> réunira1 000 chercheurs et industriels venus de toutel’Europe. De même, le congrès de la semaine européennede recherche sur la mucoviscidose en 2009attirera environ 1 200 participants.“En effet, reprend Olivier Watine, faute de pouvoir nous payer desreprésentations internationales, nous avons préféré concentrernos moyens sur les niches scientifiques et médicales. Là, nous sommesen concurrence internationale avec, aujourd’hui, une vraiereconnaissance de l’Ouest de la France. De même, je me suis rapprochédu Conseil régional pour, ensemble, mieux promouvoir la<strong>Bretagne</strong>. En s’exposant à travers nos outils, les institutionnels peuventmontrer à nos clients internationaux tous les atouts dont disposenotre région en matières d’infrastructures, de pôles decompétitivité, de cadre de vie… C’est d’ailleurs dans cet esprit quenous accueillerons les 29 et 30 octobre prochains, à Saint Malo,le sommet mondial du réseau NRG4SD 2 . 450 participants dumonde entier réfléchiront sur les réponses à apporter pour limiterles effets du changement climatique à l’échelle planétaire. Avec 20salariés, nous sommes là pour faire tourner un équipement qui, jele précise, ne perçoit aucune subvention. Au 1 er novembre 2009,nous aurons achevé la rénovation de l’amphithéâtre avec unecapacité de 900 places au lieu des 720 actuelles. Et en 2010, nousdevrions récupérer les 1 700 m 2 du casino !”■ Véronique Maignant1Source : France Congrès2Network of regional governments for sustainable development.La <strong>Bretagne</strong> adhère depuis 2005 à cette associationqui compte des membres des régions, des gouvernementsde l’Union européenne et de l’Onu.À Brest, la nouvelle entrée du Quartz,centre de congrès et scène nationaleACTUALITÉSBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>19


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:06 Page 20ACTUALITÉSDEVELOPPEMENT■ Quand la PLV se dresse, les résultatsne chutent pas pour JB Bois. Sile jouet en bois représentait encore100 % de ses résultats il y a 5 ans, cesecteur est aujourd’hui retombé à30 % de l’activité de l’entreprise(Guengat-29). “On produitaujourd’hui essentiellement pour lescollectivités, via des revendeursscolaires qui placent nos produitsdans les crèches par exemple”,illustre Jean Sinquin, dirigeant.Devant la concurrence asiatique,cette PME de 17 salariés a préféréprendre le virage de la PLV bois,de petite et moyenne taille, de l’ardoiseet de tout support de communicationpour un marché national.Marques de boissons maisaussi Coop Breizh (présentoirspour CD et DVD), conserveriePointe de Pen’march ou encoreHôtel Océania de Brest… “PLVen forme de phare pour les verrinesdes uns ou avec un dessinarrondi pour la documentation des autres : àchaque fois, nous faisons du sur mesure. Se différencier desautres reste bien notre souci de chaque jour. On a trop souffertde la concurrence sur le jouet pour ne pas avoir comprisla nécessité de se bouger sur la PLV.” Via l’outil informatique,JB Bois a su industrialiser une production qui passe “d’ardoisespar milliers à une cinquantaine de PLV pour la conserveriepar exemple”. Dans le même temps, elle n’a pas hésité às’équiper d’outils pour un marquage bois et un travail de sérigraphiesoigné “car il s’agit toujours de maîtriser parfaitementce support.” Portée par son développement, l’entreprise envisagedes investissements en fin d’année.Contact : 02 98 91 05 06■ Structures relève la quille. Après deux ans d’élaboration,le chantier naval de Combrit (29) sort son Pogo10.5 m “pour le marché de la croisière rapide et toutes lesmers du globe”, raconte Erwan Tymen, fort d’un procédé iciabouti : la quille relevable ! “Le principe est connu mais c’estle premier bateau de ce type à en être équipé. On a mélangépas mal de choses et, des matériaux aux procédés, on aaccouché d’une technologie innovante. En fait, c’est unbateau léger et rapide qui sera à l’aise avec un tirant d’eau de2.8 mètres comme d’1.5 mètre.” Une “astuce” riche depotentiel à l’export (34 % du marché du chantier. Près de 5millions d’euros de CA pour 50 salariés). “Prenez les Pays-Bas, ils ont besoin de ce type de produit pour accéder à certainsmouillages et petits ports. C’est aussi le moyen, ailleurs,de désengorger les gros ports.” Passé au dernier salon nautiquede Paris “essentiellement pour y tenir des rendez-vousd’affaires”, Structures voit ses bateaux partir vers les paysscandinaves, la Hollande, la Turquie… de quoi ne pas faireregretter le chantier d’avoir agrandi de 30 % ses locaux l’anpassé. “On n’a pas une cible par bateau sur tel ou tel paysmais on bénéfice d’une manière générale d’une reconnaissanceeuropéenne et la tendance est à la hausse.”Contact : 02 98 51 94 73Quille relevable et technologie innovantepour le Pogo 10.5020BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:06 Page 21METAL DESIGN, LEADER BRETON DES ESCALIERS MÉTALLIQUES TRÈS DESIGNLe métal,un matériau plein de ressourcesj’aime avant tout, c’est imaginer, concevoir, fabriquer, créer”, alorsque l’activité de l’entreprise le laisse créditeur d’un style imposé.Changement de cap !ENTREPRISES“Jusqu’au jour où, par hasard, on me commande un escalier.” Labelle aubaine ! Le marché de l’escalier en métal émerge à peineet celui de la décoration contemporaine est en plein boom. Auculot, Jean Yvard passe une petite annonce dans les pages jaunesprésentant : “Metal design, fabricant d’escaliers en métal”,d’abord sur le Morbihan, puis sur le Finistère et l’Ille-et-Vilaine. “Pasde problème, on savait qu’on savait faire !”.Du culot certes, mais cinq ans après, l’entreprise est devenue leaderdu marché breton d’escaliers métalliques auprès des particuliers,une clientèle relativement aisée, sensible au designcontemporain. “Nous réalisons 160 escaliers par an. Le métal estdésormais bien ancré dans les mœurs”. Par sa spécialisation, l’entreprisese démarque de ses concurrents : “les fabricants d’escalierse concentrent essentiellement sur le bois, et pour les métalliers,les escaliers ne représentent qu’une part infime de leur activité”.Step by step, de l’escalier au portail…Depuis 7 ans, près de Lorient, Jean Yvardet son équipe de 15 salariés fabriquentdes escaliers et passerelles sur-mesure, dans un esprittrès contemporain, alliant la richesse du métalà la noblesse d’autres matériaux, comme le verre.Arrivé à maturité, Metal Design franchit aujourd’huiun nouveau palier et cherche à se diversifier.Lorsque Jean Yvard rachète l’entreprise en 2001, MetalDesign a déjà six ans d’âge et ne fonctionne alors qu’en sous-traitancepour la serrurerie d’agencement. “L’essentiel de l’activitéconsistait à fabriquer des petites pièces en métal pour la décorationde boutiques, comme celle de Nina Rici, ou de paquebots,ou encore pour la décoration prestigieuse : le Palais présidentieldu Congo par exemple.” Pendant près de deux ans, le nouveaudirigeant de la société parvient “à maintenir l’activité sur sa lignede flottaison”, puis à péniblement pousser le chiffre d’affairesjusqu’à 500 000 euros avant d’entrevoir l’étage supérieur. Mais l’absencede conception dans le travail commence à montrer dessignes de frustration et d’ennui chez le jeune dirigeant : “ce queL’activité de Metal Design croît au rythme annuel de 15 % enmoyenne, avec un chiffre d’affaires de 1,2 million d’euros en2007, portée par l’incroyable essor du marché de la construction.Mais pour combien de temps ? “Nous n’avons aucune visibilitéà un ou deux ans. […] Le plus délicat pour une entreprise, c’estde franchir les caps. Lorsqu’on ne visualise pas clairement l’avenir,il faut brider son enthousiasme, faire des choix, notamment entermes de recrutement. Une personne de plus et l’impact sur lerésultat peut s’avérer considérable. D’un autre côté, si l’on ne saisitpas les opportunités, l’entreprise régresse et laisse la porteouverte à la concurrence”. Aussi, Metal Design déploie de nouvellesstratégies de développement sur Rennes depuis deux ans,puis “prochainement sur le reste de la <strong>Bretagne</strong>”, via une politiquecommerciale offensive. “Avec peu de visibilité, si nous voulonscontinuer à nous démarquer, nous devons diversifier notre offremono-produit.” Jean Yvard saisit donc les opportunités, il luiarrive parfois de répondre à des commandes de mobilier, mais celademeure relativement confidentiel. Il entrevoit surtout de réellesperspectives, beaucoup plus prometteuses “sur un marché présentantun vide commercial : celui du portail… tout comme l’escalieril y a cinq ans ! C’est un marché beaucoup moins exigeanten termes de pose et sans limites géographiques. Nous pourronsvendre nos produits partout en France, autour d’un ou deuxmodèles phare.” De quoi continuer à gravir les échelons !■ Aurélie Dessauvages – GiardBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>21


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:06 Page 22ENTREPRISESODISLOR, L’INNOVATION ÉLECTRIQUE MADE IN BREIZHDe l’énergie à revendreDe l’interrupteur sans fil à l’éolienne domestique, Odislor révolutionne le rapport à l’énergie.Pour le confort et le respect de la planète en baissant sa facture. Oui, c’est possible et ça marche !2007 et une projection de 20 millions pour cette année, quidit mieux ? Erven Prigent s’amuserait presque de ce succès phénoménal,lui le biologiste héros de l’électronique par passion à 34ans. “Je ne sais pas dire combien nous sommes au chiffre près dansle groupe : il y a le turn-over chez les commerciaux dont nous negardons que les meilleurs, le recrutement permanent dans lesateliers et la création des agences…”D’autres auraient déjà pris la grosse tête, pas Erven Prigent. “Nousavons commencé tout petit à Carhaix, commune que j’avais choisiepour sa centralité pour recruter des ingénieurs de toutes les villeset prospecter des clients aux quatre coins de la <strong>Bretagne</strong>.D’extension en extension, je me suis retrouvé à payer cinq loyerspour des locaux dispersés afin d’héberger les 45 salariés d’alors”.Une solution de regroupement a été trouvée à Saint-Agathon,près de Guingamp, en début d’année dans un immeuble vide enlocation, accaparé étage par étage. Le secret de ce succès ?Lancer une innovation par an.Du made in BreizhLe coup de génie originel d’Erven Prigent s’appelle “Afilpro”. Unpetit boîtier électronique placé derrière l’interrupteur électriquequi commande par onde radio l’allumage d’une ampoule. Plusbesoin de passer de câbles, de se poser la question de l’implantationdes interrupteurs dans une pièce : l’artisan demande au clientoù il veut le bouton pour son confort, un coup de perceuse et çamarche. Emballés pour la rénovation de bâtiments, les professionnelsdu bâtiment, auxquels Erven Prigent réserve la commercialisation,se sont mis à adopter le système dans le neuf : plus desoucis de passage de câbles, on peut finir le chantier et ensuiteposer les boutons au gré du client. “J’ai déposé le brevet quinous protège pour encore un bout de temps de la concurrence internationale.J’ai des demandes de partout mais je veux maîtriser notredéveloppement en France, puis en Europe, où on m’offre des pontsd’or, avant d’attaquer l’Amérique. Le système est compatible avectous les modèles électriques.” Sur le seul site internet, mille commandespar jour sont devenues ordinaires.Une agence par départementErven Prigent le sait : son Afilpro finira par être copié. Alors pouravoir toujours un coup d’avance sur l’Asie, il multiplie les initiatives.Vers l’énergie en particulier. Ainsi en inventant la Odibox, boîtierqui transfère dans ses locaux les performances de panneauxsolaires photovoltaïques où qu’ils soient installés, il a pu lancer unconcept solaire inédit. “Nous avons mis au point un cadre qui insèreles panneaux dans toute toiture et permet ainsi au particulier de percevoirl’aide d’Etat maximale pour le rachat d’électricité. La Odiboxprévient quand un incident, genre arbre, réduit la performance. AvecCetelem, nous avons conçu un financement pour que l’installationde panneaux se fasse sans apport avec assurance de percevoir enrémunération d’EDF au moins autant que le prélèvement mensuelde Cetelem. Une opération blanche pour diminuer sa facture énergétiqueau profit de la planète.” Avec des mini éoliennes domestiqueset de la géothermie, Odislor étend maintenant sespropositions dans le même esprit. “Nous sommes face à un marchégigantesque de l’énergie renouvelable pour lequel nous voulonsêtre pionniers. Avant l’été, nous aurons créé 15 premièresagences sur toute la France avec pour objectif d’au moins une pardépartement. Dans chacune, un directeur, un commercial, une assistantepost-office, un électricien et un couvreur… multipliez vousmême pour le nombre d’emplois créer !!!”■ Yves Pouchard22BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>


BAT BE <strong>187</strong> part1 - 020608 2/06/08 16:06 Page 23L’ENTREPRISE TRAITE LES MAUX DES MÉTAUXLe monde selon DalicBasée à Vitré près de Rennes,Dalic possède un savoir-faire initial breveté en 1937.Sans jamais cesser d’anticiper et d’innover,l’entreprise a réalisé un CA 2007 de 1,8 million d’eurosdont 45 % à l’export. Sans livrer tous ses secrets,Jean-Pierre Chaix, PDG, dessine les grandes lignesdu rayonnement de Dalic à l’international.ENTREPRISESImpossible, lorsque l’on arrive au 41 routedes Eaux à Vitré, d’imaginer que cette petiteentreprise de 18 salariés, essentiellementdes ingénieurs, rayonne sur 15 pays. “Onretrouve dans les pathologies du métal desmots qui s’appliquent à la personnehumaine : fatigue, stress… On peut prévenirou guérir ces phénomènes car toutes lesmécaniques sont soumises à des pressions.”En 1937, deux ingénieurs, Charles Dalloz etGeorges Icxi inventent le procédé Dalic :sous l’action du courant électrique continu,le métal se dépose sur la pièce à traiter.Breveté dès sa découverte, le procédé Dalic(tombé aujourd’hui dans le domaine public)répond au départ aux besoins de l’électricité,notamment pour réparer les turbines. “Dans lesannées 30, le procédé guérissait, aujourd’hui on faitaussi de la prévention, mais la grande découvertec’était de pouvoir traiter le métal sans immersion,grâce à un tampon.” Les pathologies du métal sontidentiques dans le monde entier et, très tôt, Dalicexporte son savoir-faire : “beaucoup d’essais ont étéfaits pour montrer que nos dépôts étaient de qualitéet, aujourd’hui, nous sommes homologués par différents réseaux,dont la SNCF”. Turbines, moteurs et autres pièces mécaniquescoûteuses sont ainsi remis en état juste à l’endroit éprouvé parla corrosion ou le frottement. Les métiers de Dalic sont l’aéronautique,le ferroviaire, la défense, l’énergie et la marine. En 1995,la réputation de Dalic est telle en Europe, que les ingénieurs del’entreprise sont sollicités par le leader de l’industrie aérospatialeeuropéenne. Le Dalistick naît, breveté lui aussi.La hausse du coût du métal dope l’activitéRetouche au Dalisticksur une aile d’AirbusTrès utilisé dans le domaine aéronautique, le Dalistick fonctionneen circuit fermé, comme un feutre. Ni coulure, ni bavure,il peut effacer les rayures sur un bord d’attaque d’aile d’avionou pénétrer au cœur de ses cellules. L’entreprise est implantéeen Inde (aviation et transport ferroviaire) depuis 15 ans. Le PDGreconnaît que pour éviter les erreurs, “l’expérience des organismesd’aide à l’export et le contact local”sont indispensables. Ainsi, l’importantmarché avec Pechiney Italie a été obtenugrâce au concours du CMB qui aidait lesPME bretonnes à exporter. Comme unePME ne peut répondre à toutes lesdemandes, “le marketingde Dalic est très sélectifet on préfère identifier lesmarchés pour lesquels ily a un potentiel !” Aprèsles essais, l’homologation.Aussi longue pourun marché restreint quepour un marché important.“On a des liens avecla Russie, on commenceà s’ouvrir sur la Chine oùnous sommes en recherche de partenariat.” Certaines entreprisesbretonnes invoquent les tarifs des vols comme cause de difficultéà l’export, Jean-Pierre Chaix reconnaît profiter des tarifspréférentiels de Ryanair sur toute l’Europe. En Algérie, tout lemonde travaille le samedi et le dimanche et Air France proposedes tarifs “spécial week-end”. Il souligne aussi qu’internet favoriseles contacts et échanger avec Dubaï est aussi simplequ’avec Poitiers. Les pays du Golf (Emirex) viennent d’êtreconquis par la technicité Dalic. Comment se profile l’avenir ?“Nous développons un argument supplémentaire dans le cadredu développement durable puisque, lorsque l’on répare une piècemécanique importante et coûteuse, on évite par notre traitementsélectif une mise au rebut DE”, conclut Jean-Pierre Chaix.Un ingénieur Dalic dispensant une formation sur site en IndeRemise en géométrie sur essieu de TGV■ Anny LetestuBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>23


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:12 Page 24DOSSIERFILIÈRE AMEUBLEMENT-AGENCEMENT INTÉRIEUR EN BRETAGNEL’enjeu du desi24


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:12 Page 26DOSSIERLES VERRERIES DE BRÉHAT (ILE DE BRÉHAT-22)Le choix du luxe“Il faut souligner le fait, qu’aujourd’hui, des entreprisesdécident de s’investir pour faire de la créativité, déclare YvesNeumager, le créateur des Verreries de Bréhat. Avec lesBretons, la filière n’a pas encore dit son dernier mot. C’estpourquoi j’ai répondu présent à l’une des entreprises investiesdans HCB lorsqu’elle m’a sollicité. L’idée de la créativitébretonne est en phase avec notre démarche”, rappellele chef d’entreprise qui s’appuie sur “une identité insulairetrès appréciée” et une inspiration maritime plus discrètepour créer une quincaillerie aux allures de bijoux, présentedans les hôtels et les magasins de luxe, de Londresà Dubaï, de la Russie à New York .Implantées voilà dix ans à Bréhat par son créateur quicherchait à y installer une activité artisanale non saisonnièremais capable d’attirer les touristes, les Verreries ont su saisirl’opportunité d’une demande de boules d’escalier pourlancer leur première collection. Associant le verre, le métal,l’or et l’argent, elles offrent un service sur mesure aux plusgrands décorateurs et travaillent aussi avec des entreprisesrégionales : les carrelages Josse, les meubles Ménardou les escaliers Flin. Toujours à la recherche de nouveauxdébouchés, elles se sont rapprochées de Delta Dore, spécialistedans la domotique. Les verreries de Bréhat sesont vu décerner en 2006, le très sélectif label Entreprisedu patrimoine vivant.création de maisons de retraite, politique demaintien à domicile… qui vont soutenir lademande de mobilier spécialisé dans lesannées à venir”.Une concurrence frontalesur le meuble de maisonLe choc est plus frontal sur le meuble de maison.La <strong>Bretagne</strong> est plutôt spécialisée dansles meubles de style alors que l’habitat maisonest confronté à la concurrence de produits àfaible coût largement diffusés par les chaînesde distribution (But, Ikea, Conforama, etc).Les comportements d’achat ont fortementévolué : on n’achète plus une salle à mangercomplète mais des meubles à l’unité. Mais larégion est aussi connue pour une densitéexceptionnelle de fabricants de cuisine etd’aménageurs de salles de bains.Comme dans de nombreux secteurs, les entreprisessont confrontées à la question de latransmission et donc au maintien du centre dedécision en région “Certaines entreprises s’ensortent très bien, reprend Olivier Ferron. Cesont celles qui ont fait le pari de la productivitéet se sont positionnées comme assembleurs,en s’organisant, en sous-traitant une partie de la fabrication enFrance ou à l’étranger, en achetant des pièces ou la quincaillerieen Europe ou ailleurs.” Et de citer Alista en Pays de la Loireet en Vendée, “un réseau de sous-traitants bien identifié. Lemeuble doit aussi s’ouvrir à l’habitat : désormais on vend uneambiance, un univers, on va vers la décoration, le luminaire…”,précise Olivier Ferron qui a déjà dans ses cartons, des projetsde rapprochement avec le bois-construction : “N’oublionspas que le marché de la maison bois progresse de 20 % paran, cela peut fournir de belles ouvertures à nos agenceurs etfabricants de mobilier.”Une cohérence bretonneDans ce contexte, Habitat Création <strong>Bretagne</strong> a pour objectif decréer une cohérence bretonne dans la réponse à apporter auxnouvelles façons de vivre et d’habiter, de l’adulescent ausenior : “On en attend une méthodologie pour mener desprojets collectifs par rapport à des cibles bien identifiées et uneréflexion prospective qui permette à l’industrie bretonnede combler un déficit d’image et le manque de marquerégionale”, précise ainsi Philippe Jarniat du VIA (Valorisation del’innovation dans l’ameublement).La direction artistique de l’opération à été confiée au designerPhilippe Daney. “Nous nous nous sommes orientés sur le designd’environnement, c’est-à-dire l’intérieur de la maison : meubles,luminaires, objets de décoration. Pour nous, il s’agit nonpas d’expérimentation mais de s’appuyer sur la motivationinterne de l’entreprise pour amener de nouvelles solutions, enréponse aux demandes émergentes des consommateurs. Lemeuble a perdu sa connotation régionale. Qui se souvient, parexemple, du rouge de Guérande ? Nous avons cherché àrenouveler un esprit, une thématique bretonne, en s’appuyantsur des valeurs comme la proximité mer-agriculture, les fortes26BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:12 Page 27Noyer, sycomore et dessus cuir pour le bureau Hiéroglypheréalisé par Yves Brand’honneurm’a encouragé à aller vers ce nouveau marché ce que je ne faisaispas. En collaboration avec les designers de Pupsam, je faisdes essais de couleurs, de matériaux, pour un projet de bureaude direction qui puise son inspiration dans le cahier “<strong>Bretagne</strong>”élaboré par Philippe Daney.”Associer fonctionnalité et esthétiquemarées, l’accumulation des motifs, les couleurs… Entre lesparticipants, designers et industriels, des liens se nouent, ladémarche est très positive et devient un travail de groupe”.Au-delà de l’effet d’aubaine (disposer de la collaboration d’undesigner expérimenté pour une contribution symbolique), l’opération1 a séduit entreprises et artisans. Président d’Ebénistescréateurs de <strong>Bretagne</strong>, adhérent Abi bois, Yves Brand’honneur(Saint-Armel-35), reconnaît “se poser plein de questions. Je suisà la recherche d’une ouverture à une clientèle d’entreprises. HCBHCB a aussi convaincu MAC, entreprise installée à Tinténiac(35), spécialisée depuis 25 ans dans le meuble de collectivité(restauration, salle de détente ou de réunion). MAC dispose deplusieurs produits phares comme la chaise 2T3M (deux tempstrois mouvements), une chaise empilable facilitant le ménage.L’esprit d’innovation et d’esthétique caractérise l’entreprise qui,même avec moins de dix salariés, rayonne sur le Grand Ouestet travaille avec des designers (Philippe Daney, FrançoisJosse). “Participer à ce projet va nous booster dans la créationd’un siège senior qui associera esthétique et ergonomie.Nous pourrons ainsi défricher un nouveau créneau de marché.”A partir des propositions du designer partenaire, Bruno Houssin,l’entreprise fera ses choix en s’appuyant sur “son flair” : “Si ony croit, ce sera bon et on lancera la production”.Les Ateliers du Grand-Fougeray implantés en Ille-et-vilaine (35personnes ) s’y sont également investis . Son dirigeant, YvesSallares, “observe les tendances et l’évolution de la chambrequi devient une suite parentale, un espace d’intimité qui doitaccueillir le lit, les livres, l’ordinateur, la coiffeuse, etc, lorsqueles enfants et petits-enfants occupent le reste de l’appartement.L’avenir est au modulable et au sur-mesure”. Si, généralement,le catalogue évolue “selon les remontées des commerciaux”,cette fois l’entreprise a choisi de travailler main dansla main avec Erwan Peron pour un prototype de lit senior.“On va communiquer dans la presse spécialisée, c’est un testdans le magasin, si ça marche, on lancera la production”.Le designer, qui travaille de manière régulière pour des fabricants,a ainsi proposé plusieurs versions du “lit à vivre PennL’ENTREPRISE RENÉ TROTEL (HÉNANBIHEN-22)Le meuble de style a encore sa placeFleuron de l’ébénisterie française, l’entrepriseRené Trotel a bien failli disparaîtretotalement en 2007 des suites deserreurs de gestion qui ont suivi latransmission et provoqué la cessationd’activité.A l’initiative de Philippe Leterme, distributeurdes meubles Trotel à Amiens,de nombreux contacts sont pris auprèsdes élus pour maintenir l’activité del’entreprise costarmoricaine centenaireà Hénanbihen. Démotivés, les ancienssalariés ne se sentent pas une âmed’entrepreneurs, le passif social estlourd. Une SARL est alors créée partrois distributeurs (dont PhilippeLeterme), rejoints par René Trotel, pourdéfendre la propriété intellectuelle (lamarque, les plans, les calibres, les dossiersde fabrication).Le buffet du TrégorUne entreprise des environs de Rennes,sélectionnée sur sa capacité à respecterles modes de fabrication, s’engage àrelancer la production, sous l’oeilvigilant de René Trotel. Trois meublessont présentés au salon de Paris et 50ventes réalisées, pour une gammedont les prix s’étagent de 7 000 à16 000 euros. Ainsi, l’armoire de Saint-Suliac, l’armoire du pays Pagan et lepetit buffet du Trégor continueront àséduire une clientèle touchée par unproduit né “de la mémoire intacte dansun monde qui oublie”. Le patrimoinebreton, celui qui “se caresse, où l’onsent le rabot”, a encore de belles heuresà vivre,” conclut René Trotel.BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>27


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:12 Page 28DOSSIERPour Domelia, spécialiste du rangement, la collaboration avec un designer permet d’ouvrir des codes esthétiques et oser des matériaux nouveauxPhoto : Le Studio - P. Rebmannar bed”, et considère que “l’identité bretonne est un richeterrain d’inspiration. Le succès repose aussi sur la capacité del’industriel à se remettre en cause”, à avoir “une part d’audacepour intégrer des lignes contemporaines dans une collectionen 100 % massif”.Une relation de confianceLa bonne entente entre le designer et l’industriel est la clé decette nouvelle orientation marché. Comme l’explique BertrandPincemin, qui réfléchit à la conception d’une table basse avecl’entreprise Perrouin (60 personnes dans la banlieue de Rennes),“l’industriel prend un vrai risque en s’intéressant à un produitqui ne fait pas partie de son activité traditionnelle. Le designest décrié et a du mal à trouver sa place dans l’entreprise.L’occasion nous est donné ici de travailler avec un industriellocal, de connaître aussi l’état d’esprit des entreprises participanteset leur volonté d’intégrer le design dans leur stratégie”.Avec une première mise à l’épreuve : le projet doit s’inscriredans une fourchette de prix et de contraintes techniques. “Ila fallu faire très vite, six mois à peine, pour réussir une rencontreentre des personnes et trouver une réponse à un besoin”.Cette même urgence anime la collaboration entre François Elieet Domelia (20 personnes à Rennes). Ce spécialiste du range-CHRISTIAN TURRINI, MEUBLES TURRINI À PONT SCORFF (56)“Trouver une corrélationentre l’entreprise, le designer et l’éditeur”“Désormais, le design se loge dans toutesles créations. Dans le domaine dumeuble, la <strong>Bretagne</strong> n’a pas encoresuffisamment pris le train du design, c’estpourtant le plus sûr moyen de promouvoirle savoir-faire régional et dedévelopper le chiffre d’affaires de nosentreprises”, estime Christian Turrini.Les meubles Turrini emploient soixantepersonnes à Pont Scorff et travaillentpour le compte de grands éditeurs demeubles. “Nous répondons à une démarcheconjointe de l’éditeur et du designerqui nous confient la mise au point et laréalisation de leurs créations”.Christian Turrini s’est fait une priorité del’écoute du designer, car le dialogue estparfois ardu : “le designer ne se fixe généralementaucune limite dans sa rechercheesthétique. Je me contente d’interpréterses dessins pour trouver les solutionstechniques qui aboutiront au produit”.Faire venir un designer dans l’entreprisen’est pas difficile, “à condition d’être enrelation avec le réseau (l’éditeur) qui vavendre le produit et permettre unerémunération attractive de la créativité dudesigner”. C’est l’éditeur qui est leplus sensible aux attentes du marché etqui peut donner l’impulsion, c’est luiqui détient la clé de cette démarched’innovation.28BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>


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BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:12 Page 30DOSSIERLE DESIGN SELON LES FRÈRES BOUROULLECPenser les objets sans les enfermerLe lit closErwan et Ronan Bouroullec, deux quimpéroisdésormais installés à Saint-Denis (93), sont régulièrementprésentés comme chefs de file de la nouvelleécole du design français. “Il n’y a pas de clé àtrouver pour le design dans une approcheculturelle ou géographique bretonne, c’est, sinonune erreur, au moins un appauvrissement de ladémarche. L’enjeu du design, c’est d’analyser desméthodes, de savoir prendre des décisions en fonctionde contraintes, de travailler de manière juste, belleet intéressante en s’appuyant sur des savoir-faire, unephilosophie de la vie pour produire des objetsusuels”, explique le designer Erwan Bouroullec.Et si l’on objecte que les frères Bouroullec ont signéun “lit clos”, Erwan reprend aussitôt : “Par notreenfance dans le Finistère, nous nous sommes sansdoute imprégnés de la culture rurale et de la proximitéavec la nature, qui constituent une partie invisiblede nos références esthétiques et de nos choix de matériaux,de formes ou de fonctions. Mais cela n’a rien à voir avec unequelconque tradition artisanale”.“Plutôt que de les enfermer dans des codes régionaux qui mesemblent dépassés, il serait plus intéressant de faire voyagerles entreprises, de les inciter à rencontrer d’autres cultures, pourleur faire comprendre l’intérêt d’intégrer le design dans leurstratégie. Par exemple, s’ouvrir au Japon qui partage avec la<strong>Bretagne</strong> une certaine aridité, un lien direct avec la nature, ouà la Suède pour le respect des matériaux et de l’utilisateur final.Comme on parle de développement durable ou de qualité, ledesign c’est une démarche de long terme, de patience…”Photo : Morgane Le Gallment travaille avec des professionnels aménageurs. OlivierCadalen, qui suit le projet chez Domelia, explique “pour innoversur un “marché de mode”, l’entreprise a choisi le designerqui avait “la même attente” et collabore avec lui sur l’idéed’un “mur à vivre”. “On a repris l’idée de la ferme bretonne avecune pièce principale proposant toutes les fonctions, pour un“mur” propice à de multiples utilisations : multimédia, rangementde CD-DVD, loisirs créatifs (photo, broderie, maquette…).La <strong>Bretagne</strong> se retrouve dans la thématique des marées et desvagues, en libre interprétation par l’utilisateur. La réflexionavec François Elie nous a ouvert sur certains codes esthétiqueset nous a permis d’oser des choses, des matériaux nouveaux(bakélite, plexi, céramique…)”.“J’apprécie aussi l’effet réseau, qui nous permet de découvrirdes savoir-faire et d’acquérir de nouvelles connaissances”,précise Olivier Cadalen, qui compte bien intégrer le projet dansla collection Domelia.Organiser la rencontre entre le produit et le besoinMême les entreprises disposant d’une image forte et d’unedirection artistique ont pu adhérer à la démarche. C’est lecas des Cuisines Hardy Roux : “Si mon frère Jean-Luc est legarant de la cohérence globale de l’image de la marque, noustravaillons avec des designers quand nous avons besoin de dessinerun objet, explique Didier Roux, le dirigeant. Nous avionsenvie d’explorer un nouveau créneau, celui de la cuisine d’extérieur.HCB représente une opportunité pour défricher parallèlementà notre secteur un nouveau domaine.”En dehors même de cette opération, il y a urgence à réconcilierla conception et la fabrication, souligne EmmanuelAntoine, “le Faiseur de choses”. Installé à Locunolé (29) et spécialistedu mobilier et de l’agencement, “je suis un artisan quiconçoit et réalise ses projets. Je privilégie l’échange, selon lemodèle ancestral du compagnon qui suit son client, laissant letemps à la réflexion pour bâtir une relation de confiance et passeulement fabriquer du meuble. C’est le moyen d’éviter larupture entre conception et réalisation. L’industriel doit seposer la question de ce que lui apporte le design, se placer danscette logique de créativité et de renouvellement. De son côté,le designer doit aussi accepter de séduire par son approchedans un monde où les contraintes et les modes évoluent en permanence”.Et Benoît Larcher et Laure Briantais, consultants à l’Arist, deconclure : “La démarche initiée voilà un an et demi a demandéun très gros investissement et beaucoup d’efforts pour convaincreles entreprises de s’en saisir. C’est une première dans letravail collaboratif au niveau régional. L’exposition prévue enoctobre présentera des propositions nouvelles et surprenantes.La réaction du public sera sans doute le véritable ressortqui fera vivre ce petit cluster”.■ Clotilde Chéron1Ce projet est soutenu par le Ministère de l’Industrie,la Région et la Drire avec l’intervention des consultants de l’Aristet de “têtes d’affiche” du design françaisPhoto : Paul Tahon30BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:12 Page 33Maquette du CIBAMA, centre de numérisationde Groupama Loire <strong>Bretagne</strong>, opérationnel depuis mai.GROUPAMA LOIRE BRETAGNEL’entrée dansl’ère numériqueGroupama Loire <strong>Bretagne</strong> annonce un résultat historiquede 26,4 millions d'euros en 2007 et l'achèvementen <strong>juillet</strong> prochain de son nouveau centre de numérisationsitué à Mordelles près de Rennes.Coût de l'investissement : 2, 7 millions d'euros.“Avec un politique tarifaire offensive dans tous les domaines,assurance et complémentaire santé, nous enregistrons le meilleurrésultat jamais atteint depuis des années. Nous sommes enprogression de 49 % par rapport à 2006, développe PatriceChéreau DG de Groupama Loire <strong>Bretagne</strong>. Le sacrifice du CAest délibéré (849 millions d'euros en 2007 au lieu de 852 millionsen 2006), notamment en matière de risques industriels oùnous avons souhaité répartir les responsabilités entre plusieursassureurs”. Pour sa branche complémentaire santé,Groupama Loire <strong>Bretagne</strong> va mettre en place un réseau de prestatairesréférencés, afin de mieux maitriser ses coûts et améliorerla qualité des soins.“Nous sommes dans une phase de renouvellement de notreclientèle avec une diminution progressive des agriculteurs(24 % des sociétaires) et un rééquilibrage en direction desPME-PMI, des artisans et des professions libérales. En 2009,nous souhaitons conquérir 25 % des moins de 45 ans, ilsétaient de 16 % au 1 er janvier <strong>2008</strong>.”Pour atteindre cet objectif, Groupama Loire <strong>Bretagne</strong> met le capsur la ville avec l’ouverture programmée de 3 agences à Rennesd’ici fin <strong>2008</strong> début 2009. “Dans les années à venir d'autres villesbretonnes devraient suivre, toutes celles comptant plus de100 000 habitants.” Ces investissements entraîneront le recrutementde nouveaux collaborateurs. 162 créations nettes ont,d’ores et déjà, eu lieu en 2007.En <strong>2008</strong>, Groupama Loire <strong>Bretagne</strong> est le premier assureur àse lancer dans la gestion électronique des documents pour l'ensemblede ses activités. Le CIBAMA, centre informatique deGroupama Loire <strong>Bretagne</strong>, opérationnel en partie depuis mai,traitera à terme 3 millions de documents avec une complètedématérialisation pour réduire progressivement l’utilisation dupapier, les coûts de gestion et les risques d’erreurs. D’unesurface de 850 m 2 , il emploiera une vingtaine de personnes.Véronique MaignantRÉGIONBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>33


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:12 Page 34RÉGION34■ Les PME agro-alimentaires bretonnesà Düsseldorf en Allemagneles 9 et 10 septembre <strong>2008</strong> : inscriptionjusqu’au 27 <strong>juin</strong>. Marchéstratégique pour la France, l’Allemagneest le premier partenaire à l’export pourles produits agro-alimentaires françaisavec un CA de 5,4 milliards d’euros.Dans ce pays, les acteurs de la grandedistribution et discount y sont trèsconcentrés notamment pour les produitsd’entrée de gamme. A l’inverse, une forteatomisation domine pour des produitsqualitatifs revendus auprès des circuitsspécialisés. La manifestation, organiséeà l’initiative de CCI International, UbiFrance et la DRCE, les 9 et 10 septembreprochains à Düsseldorf,s’adresse auxPMEbretonnesrelevantdes secteurs :épicerie sèche, spécialités et produits dela mer longue conservation, boissons(alcoolisées et non alcoolisées) et élémentsd’art de la table et décoration.Pour 850 euros, les PME participantesrencontreront des acheteurs allemandsen fonction de leur activité dans le cadred’une présentation/dégustation de produitset participeront à un séminaire d’informationsur la manière d’aborder lemarché allemand. Les opérateurs allemandsprésents sont les acheteursGMS, opérateurs spécialisés dans la restauration,l’épicerie fine et “corners”dans les points de vente les plus importantsou dans les filières spécialisées,caviste, bio etc. Ainsi que les grossisteset détaillants spécialisés dans les arts dela table et décoration. Le nombre d’exposantsest limité à 25 entreprises bretonnes.Contact : CCI international02 99 25 41 31christine.martinais@bretagne.cci.frBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>De G à D : Vincent Carré, Elisabeth Boichot-Lagente,Christian Petton et Nicolas Chatel■ L’Inpi, l’Arist <strong>Bretagne</strong>et <strong>Bretagne</strong> Valorisationveulent diffuser la culturede l’innovation etdu brevet au sein desPME-PMI bretonnes.“Dans ces domaines stratégiques,nous avons, enFrance, un déficit culturel.En <strong>Bretagne</strong> on constate desurcroit que l’agro-alimentaireest en retard par rapportaux autres secteurs”,observe Vincent Carré, délégué régional à l’Inpi. En effet, sur les 240 demandes debrevets enregistrées en <strong>Bretagne</strong>, en 2007, seulement 27 émanent du secteur agroalimentairequand 121 concernent les télécoms et 61 l’informatique. “Et ce, dans uncontexte de progression de 10,7 % du nombre de brevets déposés entre 2006 et2007, dans notre région”. Selon une étude récente, 89 % des PME-PMI interrogéesreconnaissent le brevet indispensable, notamment pour progresser à l’international.Mais elles ne sont que 21 % à déposer. Le coût est-il un frein au passage à l’acte ?Christian Petton, conseiller à l’Arist-<strong>Bretagne</strong>, répond : “Sur le sol français le coût d’undépôt de brevet, valable 20 ans, est estimé aux environs de 4 000 euros.” Un budgetraisonnable au vu des enjeux : rester compétitif à l’échelle internationale malgrél’abaissement accru des niveaux de contrôle des frontières imposés par l’OMC. “Lacarte de l’innovation est indispensable pour toute PME qui cherche à se développer.La R&D permet de réaliser de nouveaux produits qui pourront ou non faire l’objetd’une protection, le brevet n’étant pas une fin en soi. Mais en se protégeant, l’entreprisedispose, pour quelques années, de marchés exclusifs et donc de niveaux de prixexclusifs”, conclut Vincent Carré. Des structures comme <strong>Bretagne</strong> Valorisation offrentaux PME ne disposant pas de service R&D la possibilité d’accéder à des brevets. Ellesaident à transférer les innovations développées par des unités de recherche publiquesvers les entreprises. On parle alors de tranfert de technologie.Contact : 02 99 38 19 62■ Maîtriser l’ensemble des techniques d’intelligence économique n’est pasréservé aux seules grandes entreprises. C’est le message adressé par l’Etat,la Région et le réseau des CCI aux PME PMI bretonnes en mai dernier. Parceque la veille concurrentielle est essentielle pour rester compétitif, ces organismes ontdécidé de sensibiliser, à l’échelon régional, plus de 240 entreprises sur la manière desélectionner et maîtriser au mieux leursinformations stratégiques. Commentprotéger mes informations sur Internet ?Comment capter la bonne informationsur un salon ? A qui l’adresser ? Quellessont les informations qui alimentent lastratégie de mon entreprise ? A cesquestions pratiques existent des réponsesadaptées à chaque PME. Elles leurseront données à travers l’opération“Intelligence économique PME PMI bretonnes”déployée jusqu’en 2010 surl’ensemble du territoire et financée àhauteur de 478 000 euros par l’Etat et laDe G à D : Marie-Adeline Peix, ,Jean Daubigny,Guy Canu et Wilfried Challemel du RozierRégion, principalement. Outre les réunions de sensibilisation organisées dans les moisà venir, cette opération permettra à 60 entreprises d’être accompagnées individuellement,pendant 3 jours, par un consultant, moyennant une participation représentantseulement 14 % du coût total. Cette intervention sur site les aidera à mettre en placeles outils de veille stratégique les mieux adaptés à leur activité et à leur environnement.Les enjeux de l’intelligence économique sont, rappelons-le : l’innovation, le positionnementcommercial, l’export et la protection de son savoir-faire.Contact : 02 99 25 41 02


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:12 Page 35Développement durableJOSSO, UNE ENTREPRISE ENGAGÉEUne palette d’idées“durables” !L’entreprise Josso, spécialiste de la fabrication de palettes,s’engage depuis quelques années pour assurer l’avenirde ses hommes, de son activité, mais également de la forêt.Elle s’est récemment distinguée par son projet de maintiendans l’emploi des personnes handicapées,en tant que meilleur exemple français lors du“concours européen sur les risques professionnels”.RÉGIONEntreprise familiale créée en 1910 au Roc Saint-Andrédans le Morbihan, Josso est devenue leader régional de la fabricationde palettes en bois avec 1 million de palettes fabriquéespar an, près de 360 modèles et une centaine de clients du bâtiment,de l’agro-alimentaire, de la parapharmacie, de la chimie etde la plasturgie. Depuis 1995, c’est Claudine, la petite-fille,ancienne psychologue, qui en a pris la tête. En douze ans, lasociété a doublé son chiffre d’affaires, pour atteindre 5 millionsd’euros en 2007, avec une croissance de 16 % par an ces deuxdernières années, et compte désormais 72 salariés équivalenttemps plein, contre 40 auparavant .“Le management des hommesconstituera le principal avantage compétitif du futur,bien plus que la technologie”Le métier de l’entreprise est lié à une activité d’exploitationforestière, de scierie puis de fabrication de palettes. “C’est unmétier physiquement très éprouvant”. C’est pourquoi, l’entreprisea récemment investi dans un nouvel outil de production, d’unepart pour assurer la pérennité économique de son activité et, d’autrepart, parce que “depuis 2002, le tableau d’absentéisme pourraisons de santé était monté en puissance : la moitié du fait depathologies liées au poste de travail et un licenciement par an pourinaptitudes physiques”. En 2000, l’entreprise avait déjà décidéde mettre en polyvalence les postes de travail pour varier les gestes.Malgré cela, dans un secteur où il est extrêmement difficilede recruter, la pénibilité du travail continuait à frapper les équipes.“Nous avons donc suivi et étudié cinq personnes, chez quil’on soupçonnait un handicap afin d’améliorer leurs conditions detravail et de maintenir leur poste de travail, sans pour autantperdre en compétitivité”. Depuis 2007, une nouvelle ligne allégeanttoutes les contraintes gestuelles est désormais effectiveet permet de suivre quatre palettes à la minute sans la moindremanipulation. Ainsi, sur ces cinq personnes, quatre d’entre ellesont pu conserver leur emploi.Chasse aux gaspillages : “Dans le bois tout est bon !”Parallèlement à cette logique économique et sociale, Jossos’engage activement pour la préservation de l’environnement.“Nous ne prélevons que ce qui équivaut à la pousse de la forêtet participons ainsi à son entretien, car un bois qui vieillit, c’estun bois qui ne joue plus son rôle de régulateur de l’effet deserre.” Certifiée PEFC (Programme de reconnaissance des certificationsforestières) depuis 2004, la société mène, dans lecadre de ce label, des actions de sensibilisation auprès despropriétaires forestiers afin que toutes les forêts soient géréesdurablement. “En <strong>Bretagne</strong>, le massif forestier est très morceléet la surface forestière relativement faible, nous devons jouer unrôle de conseil”. Par ailleurs, si la transformation des déchets debois en produits connexes représente déjà 18 % du chiffre d’affaires,l’entreprise met actuellement en place un système de trisélectif pour aller plus loin dans sa démarche et réfléchit aurecours systématique aux énergies renouvelables. Elle attend, àprésent, les résultats “d’une étude avant d’envisager de remplacerl’alimentation gaz pour le séchage des palettes et utiliser depréférence [ses] propres résidus de bois”.■ Aurélie Dessauvages – GiardBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>35


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:12 Page 36Créer sa “boîte” quand on est jeuneHWI, LE MONDE HEUREUX DE L’INFORMATIQUEDocteur es bugsGROS PLAN“J’ai découvert l’informatique à 16 ans avec l’arrivée d’unpremier ordinateur à la maison. Je me suis tout de suite passionnépour tout en apprendre.” Sébastien Le Lourec, aujourd’hui 25 ans,a alors su qu’il avait trouvé sa voie. “A 3 mois de passer un BacSTT action commerciale, j’ai tout arrêté pour redémarrer sur unBac pro maintenance informatique via le Greta de Morlaix”.Diplôme obtenu en un an en 2003. “J’étais enthousiaste pour meformer : j’ai intégré l’université Rennes 1 Beaulieu en MIAS,mathématique-informatique-application aux sciences… pourvite déchanter : au milieu d’élèves issus de S, j’étais très à l’aiseen pratique mais en difficulté en théorie. J’ai préféré abandonnerà la fin du premier semestre.” A la recherche d’un emploi,Sébastien rencontre par hasard un bureau de recrutement de l’armée.“Au terme de deux jours de tests physiques et culturegénérale, on m’a proposé un poste dans les transmissions.Rapidement, d’opérateur télécom, je suis devenu MSI, maintenancedes systèmes d’information au 53 ème régiment de transmissionsde Luneville en Meurthe-et-Moselle pour un contrat de 3ans.” Malgré les sollicitations, il refusera de rempiler. “Toujourspassionné, j’étais inquiet du retard que je risquais de prendre entrema pratique militaire sans changements et l’évolution des techniquesdans le civil. Et puis, je ne comprenais pas le choix de l’arméede baser sa communication informatique sur Microsoftalors que cette entreprise américaine a engagement à fournir àson gouvernement les codes secrets de tous ses utilisateurs…”24/24, 7/7Un an avant la fin de son contrat militaire, Sébastien Le Loureccommence à préparer son retour à la vie civile. “Frustré par lesDepuis Guilers dans la banlieue brestoise,Sébastien Le Lourec croit en un “Happy World Informatique”,alias HWI sa société. Il règle les problèmes d’assemblagede matériels au gré des besoins mais surtoutvient au secours des systèmes dans l’urgence.astreintes de l’armée, je me voulais libre et donc la création dema boite s’est imposée.” En <strong>juin</strong> 2007, moins de six mois aprèsla fin de sa courte carrière militaire, il crée HWI, comme HappyWorld Informatique, avec un associé rencontré quelques moisauparavant lors d’un mariage d’amis communs. Cette unionsera de courte durée et en septembre, Sébastien reprend l’ensembledes parts de la SARL. “Une divergence de stratégie : luioptait en priorité pour la vente de matériels, moi pour le développementde services.” L’option semble être la bonne.HWI réalise aujourd’hui 70 % de son activité en assistance techniquepointue aux entreprises et particuliers alors que les prix desmatériels se sont effondrés, via les grandes surfaces notamment.Sur ce créneau de l’assistance, la concurrence n’en est pasmoins rude. “Je déplore qu’il n’existe pas de diplôme pour s’installer,explique le jeune entrepreneur. N’importe qui peut s’affichertechnicien informatique, à l’inverse d’un coiffeur ou d’un fleuristeauquel est exigée une formation reconnue et, sur le terrain, ça créeparfois de gros problèmes pour les clients tout en nuisant à l’activitédes vrais pros.” Sébastien Le Lourec arrive toutefois à sedifférencier : “cet été, je vais développer mes interventions 24hsur 24, 7 jours sur 7 pour les entreprises, et l’assistance aux particulierssous 24h, par exemple aux touristes en panne de mailssur leur portable en vacances. En bref, un vrai service d’urgencepour la production ou le loisir.”■ Yves Pouchard36BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:12 Page 37A SAINT-PHILIBERT, EASY-CHANVRE VEUT BÉTONNER SA PRODUCTIONLe chanvre c’est du béton!En janvier 2005, Renaud Robin crée Easy-Chanvredans le Morbihan. Sa société fabrique et commercialisedes blocs en béton de chanvre. Constitués d’un mortierde chanvre et de chaux, ils respectent l’environnementet offrent un résultat alliant confort et économie d’énergie.L’histoire d’Easy-Chanvre commence en 1996, quand, à18 ans, Renaud Robin décide de construire une longère enchanvre avec son père. “Nous avions décidé de revenir en<strong>Bretagne</strong> pour construire notre maison. Mes parents avaientdécouvert le chanvre au Salon Batimat 89.” Mais, dans la région,aucun artisan ne travaille le chanvre. Bac S en poche, et une expériencecertaine du bâtiment pour le père (il a restauré entièrementun château du XV e siècle en région parisienne), ils s’attellent auchantier. La mise en œuvre est fastidieuse. Délicat de couler lemélange de chanvre et de chaux dans des caissons en bois etsurtout de bien doser les différents ingrédients, la qualité dumélange variant selon l’humidité, la température, le tassement…L’idée d’une société fait son chemin. “Nous avons terminé la maisonen 2003 et présenté notre projet à la Chambre des Métiers.Nous pensions à une structure artisanale, construire 2 ou 3maisons par an et faire du bateau pendant 3 mois… “, souritRenaud Robin.Un parpaing écologiqueLes soutiens de structures régionales comme de <strong>Bretagne</strong>Entreprendre facilitent l’obtention de prêts pour le financementdu brevet. Les banques sont réticentes, vu l’âge du créateur d’entreprise,26 ans ! En 2005, Easy-Chanvre obtient le “Batimat” debronze. Son produit, mis au point au fil des années, est un blocfait de chènevottes dépoussiérées (38 %), de chaux aérienne(51 %) et de chaux hydraulique NHL2 (11 %). “Le béton dechanvre est très long à sécher, cela peut prendre des mois, voiredes années, et avec notre système, on a raccourci le séchageet la première carbonation aux environs de 5 semaines.” Les gainsde productivité sont conséquents : les produits utilisés sontsecs et prêts à poser et il n’y a ni coffrage, ni étai ni outillage lourd.Nul besoin d’isolation, le chanvre respire et sa régulation thermohydriqueest naturelle. L’économie de chauffage et de climatisationest de 25 % par an pour une maison standard. “Lechanvre nous est fourni par PMD industrie, basé près du Mans,et le calcaire est fabriqué en Belgique puis rapatrié par bateaudans le port de Lorient.” Easy-Chanvre possède à son actif laconstruction des locaux de la Confédération paysanne à Paris,2 maisons particulières à Perpignan, 1 à Toulouse et 1 à Lyonet 2 auto-constructions en <strong>Bretagne</strong>. “Dans le sud de la France,nous avons une clientèle étrangère très responsabilisée auxproblèmes environnementaux, souligne Renaud Robin, mais letransport de nos parpaings pose problème. Il n’est pas écologique.Pour cette raison, nous souhaitons développer notre activitédans la région.” Easy-Chanvre attend sa certification par leCSTB et s’est engagé dans un programme de recherche nationaleavec les universités pour optimiser son produit. Fidéliser unréseau d’artisans “avec un coup de tampon Easy-Chanvre”,atteindre une production industrielle et diffuser son process sontses objectifs. En 2007, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affairesde 220 000 euros. Renaud Robin prévoit une production pour l’annéeà venir de 2 200 m 3 (une maison classique représente unvolume de 60 m 3 ). Une cave vinicole dans le sud-ouest, un bâtimentindustriel à Orly ainsi qu’une maison de vacances pour famillesnombreuses sont prévus. “Le bateau est dans le jardin depuiscinq ans… C’est encourageant !”Renaud Robin et son père■ Anny LetestuBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>GROS PLAN37


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:13 Page 38EnquêtePRATIQUESLES CONSÉQUENCES DE LA CRISE DES SUBPRIMES SUR L’ÉCONOMIE RÉGIONALECrisede confiance Jacques Kergoat, directeur général du CMB, nous a commentéla crise des subprimes, lors de la convention annuellede la Compagnie financière du Crédit Mutuel, le 25 avril àSaint-Malo. En mars, le résultat net du Crédit Mutuel étaitde 216,2 millions d’euros, soit une baisse de 19,2 %. Le coûtde la crise des subprimes avoisinait les 70 millions d’euros,à la suite de l’acquisition de produits de placement contractéepar Brit Alliance, filiale de la banque. Ces produits comprenaientdes subprimes “placées” par des banques ou descourtiers américains (dont la Banque Morgan Stanley).Selon une étude de la banque suisse UBS, le coût des subprimess’élève à environ 103 milliards d’euros pour l’ensemble du secteurbancaire mondial. Depuis l’été dernier, la facture n’en finit pas degrossir pour les banques françaises… Pour ne pas fléchir, lasolidarité est plus que jamais de mise. Erik Orsenna, qui participaità la convention du CMB à Saint-Malo, en avril, a beaucoup insistésur ce point : “Ceux qui pensent que dans le monde global, lesétats n’ont plus leur place se trompent… Il faut chercher partoutdes mécanismes de solidarité. C’est la solidarité entre le mondebancaire privé et les institutions publiques qui ont permis d’éviterle pire.” Trois acteurs bancaires régionaux ont accepté decommenter les retombées de la crise des subprimes. D’autresbanques que nous avons tenté de joindre se sont abstenues.En mars, on apprenait par les médias que la BanquePopulaire, qui détient une partie de Natixis, avait lâché800 millions d’euros pour soutenir sa filiale impliquée dansle marasme des prêts hypothécaires outre-Atlantique.Yves Breu, directeur régional de la BPO nous accordaitun entretien le 18 avril. Une certaine sérénité semblaitnourrir tous ses propos.Quel est l’impact de la crise des subprimes sur vosrésultats et sur l’économie régionale ?La crise des subprimes s’est concentrée sur les banques américaineset sur les banques qui ont une activité mondiale. Nous sommesune banque régionale, ce qui signifie que notre territoire dejeu est la région, et a priori, nous n’avons aucune raison d’être38BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:13 Page 39EnquêteINTERVIEW DE JACQUES KERGOAT, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU CRÉDIT MUTUEL DE BRETAGNELes banques régionales ne sont pas touchéesQuel est l’impact de la crise des subprimes sur vos résultats etsur l’économie régionale ?On a inscrit <strong>187</strong> millions de dépréciations pour l’ensemble des impacts dela crise financière en 2007. Ce sont des dépréciations et pas des pertes. Onles récupérera. Cette année, on a fait 216 millions de résultats. En fait, ce quinous a impressionnés dans cette crise est surtout l’absence de confiance entreles différents acteurs financiers. Mais au sein du CMB, nous avons été rassurés,lorsqu’à l’issue de l’appel à capitaux à 3 ans lancé début avril, nousavons reçu une multitude de propositions. Elles sont venues de toutel’Europe ! Ce qui signifie que notre signature est bien perçue ! Dans cette crisedes subprimes, on se demande surtout qui pilote l’avion ? Par rapport au mouvementdu monde, nous ne sommes pas inquiets. On va pouvoir faire notremétier, car on sait où aller chercher de l’argent. Logiquement, les banquesrégionales ne sont pas touchées par la crise des “subprimes” et l’économiebretonne n’a pas subi les conséquences de cette crise.Quels changements cette crise induit sur votre stratégie,notamment en matière de prêts et de crédits ?Je suis un peu surpris par cette question. On ne prête pas moins, mais c’estplus cher, parce que l’argent que l’on va chercher est plus cher !Cependant, tout s’ajuste avec le temps. En économie, il fautêtre optimiste. Nos clients auront ce qu’ils désirent, au prix dumarché. Aucune banque ne peut faire autrement. Nous sommesune petite banque de proximité, et il faut que l’on comprennele projet et qu’on le partage.Comment voyez-vous l’avenir ?Actuellement, on cherche à se faire peur : toute mauvaise nouvelleest sur-interprétée et toute bonne nouvelle est sous-interprétée.Ceux qui osent réussissent.Nous nous trouvons dans une période de sur-réglementation,soi-disant imposée par la place financière mondiale, donc onsuit des indications… Cela peut entraîner de nouvelles règlesqui vont alourdir le système, mettre plus de bureaucratiedans les institutions financières et augmenter les coûts. Pourque l’économie réelle ne soit pas touchée, il faut que le moraldes chefs d’entreprise se maintienne, et pour ça, il faut tenircompte des échos positifs !PRATIQUESINTERVIEW D’YVES BREU, DIRECTEUR RÉGIONAL DE LA BANQUE POPULAIRE DE L’OUESTÇa ne change pas notre stratégie !mêlés directement aux dégâts dus à cette crise. On n’a pas de titres. Parcontre, la conséquence des “subprimes” c’est la crise de confiance entre lesbanques, qui peut entraîner une crise de liquidités. La BPO prête plus qu’ellen’accueille de dépôts de la part de ses clients… Ca veut dire qu’elle se refinancesur les marchés et que le coût de ce refinancement a augmenté, assezsignificativement d’ailleurs, à cause de l’augmentation du coût des liquiditéssur les marchés. En <strong>Bretagne</strong>, même si nous sommes moins touchés quedans d’autres régions depuis le début de l’année, le marché de l’immobilieracquéreur de liquidités fléchit légèrement. Cependant, ce n’est pas uneconséquence directe des subprimes mais le résultat d’une moindre demande.En ce qui concerne les entreprises, il y a autant de crédits que l’an passé.La crise des subprimes n’a pas d’influence sur l’économie régionale.Quels changements cette crise induit sur votre stratégie,notamment en matière de prêts et de crédits ?Fondamentalement, ça ne change pas notre stratégie. Ca va seulementnous demander d’être un peu plus vigilant… Le risque, c’est que tout le mondeva essayer de prêter aux signatures les plus sûres ! Cela risque de renforcerla concurrence entre les banques et, en général, c’est plutôt au bénéfice desconsommateurs. On dit toujours ça, mais c’est la vérité ! Nous fonctionnonssur 2 axes majeurs : la qualité de service et la proximité. On a renouvelé notreréseau d’agences et l’on insiste sur le fait que nous sommes une banque coopérativequi essaye de développer le plus possible l’écoute et la participationdes clients à la vie de la banque. En plus, on est la seulebanque de détail en France à être certifiée Iso sur l’ensemblede ses processus !Comment voyez-vous l’avenir ?Je suis raisonnablement optimiste ! Il n’y a aucune raisond’amorcer une spirale négative, surtout en <strong>Bretagne</strong>. Noussommes la 3 ème région en termes de croissance démographique.Chaque année, il y a 20 000 à 30 000 habitants en plusdans la région. C’est autant de projets qui se montent. On neconnaît pas l’issue des “subprimes” et je crois que l’on yverra plus clair en novembre, lors des élections présidentiellesaméricaines. Derrière les subprimes, il y a un problèmesocial : de plus en plus de personnes sont expulsées de leurmaison. Si un gouvernement républicain est élu, les gensdevront se débrouiller seuls… Si c’est une administrationdémocrate, elle aura tendance à les soutenir. Dans ce cas defigure, la crise des subprimes se règlera…Suite page 40▼▼BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>39


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:13 Page 40INTERVIEW DE YVES NANQUETTE, DG DU CRÉDIT AGRICOLE D’ILLE-ET-VILAINEPour la <strong>Bretagne</strong>, nous pouvons être optimistesPRATIQUESC’est le 22 mai qu’YvesNanquette, DG du CréditAgricole d’Ille-et-Vilaine,nous commentait la crise dessubprimes. Ce même jour, surle site de Challenges, onpouvait lire que Calyon,filiale du Crédit Agricole,affichait une nouvelle pertenette de 795 millions d’eurospour le premier trimestre<strong>2008</strong>. Depuis, le CA a lancéune augmentation de capitalde 5,9 milliards d’euros.Quel est l’impactde la crise des subprimessur vos résultats etsur l’économie régionale ?Nos résultats 2007 sont de 61millions d’euros. Notre caisserégionale n’a pas subi d’impact liéà la crise des subprimes. On amême une évolution des crédits parrapport à l’année dernière. Laconcurrence entre les établissementsest toujours aussi forte et iln’est pas plus difficile aujourd’huipour un investisseur de trouver unaccompagnement. La presse joueun rôle important sur le moral desménages et des chefs d’entreprise.Si on effectue une augmentationde capital au Crédit Agricole, c’estbien pour continuer d’être capablede conduire notre rôle d’accompa-gnement des chefs d’entreprise et de tous les acteurséconomiques…Quels changements cette crise induitsur votre stratégie, notammenten matière de prêts et de crédits ?Aucun. On cherche toujours à avoir une relation durable avecnotre client. C’est-à-dire que nous sommes la banque quiaccompagne dans les bons et les mauvais jours. Nous avonscréé des pôles professionnels : 13 en Ille-et-Vilaine pour lesartisans, les commerçants, les TPE et les PME. Avec les 4 caissesbretonnes, on s’organise pour améliorer les services auxentreprises et les mises en œuvre commencent à se mettreen place cet été.Comment voyez-vous l’avenir ?Nous vivons une crise financière profonde et personne ne peutdire quand les choses s’amélioreront. Mais pour la <strong>Bretagne</strong>,nous pouvons être optimistes car nous avons une démographiepositive. Le taux de croissance de la région est de 1 pointsupérieur à la moyenne nationale.■ Anny Letestu40BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:13 Page 41JuridiqueMODERNISATION DES PRATIQUES COMMERCIALESLes apports de la loi Chateldu 3 janvier <strong>2008</strong> n°<strong>2008</strong>-3Initiée par la loi du 2 août 2005, la réforme de la loi Gallanddu 1 er <strong>juillet</strong> 1996 se poursuit avec la loi Chatelpar des mesures destinées à libéraliser la concurrence.La modernisation des pratiques commerciales ainsi voulue,dont l’objectif est l’augmentation du pouvoir d’achat desconsommateurs, se résume par deux nouvelles mesures “clés” :la contractualisation des relations commerciales et la modificationdu seuil de revente à perte (SRP).La contractualisation des relations commercialesPremier volet phare de cette loi, les relations commerciales entreprofessionnels sont désormais réglementées par deux documentsessentiels: les conditions générales de vente (CGV) et l’accordcommercial.Les CGVLes CGV deviennent le socle de la négociation commerciale et ainsil’élément essentiel de la relation commerciale. Elles doivent,conformément aux dispositions de l’article L441-6 al.1er du codede commerce, mentionner les barèmes des prix unitaires et lesréductions de prix liées à la vente. Ces CGV devront être communiquéesà tout acheteur de produit ou demandeur de prestationsde services qui en formule la demande pour une activité professionnelledéterminée, le professionnel s’exposant à défaut à unesanction qui n’est désormais plus pénale mais civile, certainementplus de nature à affaiblir la portée de cette obligation de communication.Cette obligation s’imposant à l’égard d’une même catégorieprofessionnelle d’acheteurs, des différenciations quant auxbarèmes de prix ou délais de paiement resteront envisageables dèslors qu’elles seront justifiées, par exemple du fait de la catégorieprofessionnelle. D’un point de vue pratique, cela signifie qu’ilfaudra rédiger autant de CGV que de catégories professionnelles.permis aux professionnels de réintégrer les marges arrières. Le SRPest défini par les dispositions de l’article L.442-2 du Code decommerce à savoir le prix unitaire net figurant sur la facture d’achatminoré du montant de l’ensemble des autres avantages financiers(remises au titre des CGV et remises au titre de l’accord unique maiségalement des services de coopération commerciale et desservices distincts), majoration devant être faite des taxes sur lechiffre d’affaires et des taxes spécifiques à la revente et au prix dutransport. L’objectif est de permettre aux professionnels derépercuter les avantages financiers obtenus des partenairescommerciaux sur les prix de revente aux consommateurs. Lavolonté initiale affichée par le gouvernement de supprimertotalement à terme ce SRP, pour permettre une réductionconséquente des prix, sera-t-elle mise en œuvre ?Les nouvelles dispositions à venir devraient nous fixer. A suivre…Johanna AZINCOURTCabinet d’Avocats OLIVE – AZINCOURTPRATIQUESL’accord commercialParallèlement à ces CGV, les relations commerciales devrontégalement être soumises à la conclusion d’un accord commercial,dans un délai de 2 mois à compter de l’année civile ou du débutde la relation commerciale (article L441-7 du code de commerce).Cet accord fera référence et règlementera les conditions particulièresde vente, ainsi que les services de coopération commercialeet les services distincts. La question pratique qui se posera porterasur le contenu de cet accord commercial puisqu’il ne devra pascomprendre de dispositions “générales”, celles-ci devant à ce titreêtre intégrées aux CGV. L’assistance d’un conseil peut être extrêmementutile pour la rédaction de ces documents commerciaux.Le SRPLa loi Chatel a aussi, deuxième volet important, modifié le SRP quantà sa définition et à son mode de calcul puisqu’il est désormaisBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>41


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:13 Page 42PRATIQUES42BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>


BAT BE <strong>187</strong> part2 - 020608 2/06/08 16:13 Page 43S E L E C T I O N SBUREAUX A LOUER• 35 m 2 - 2 pièces séparées,bon état - RENNES CENTRE• 49 m 2 - RDC avec vitrine,bon état, un parking, librerapidement RENNES CENTRE• 60 m 2 - RDC, 3 pièces, réserve.Libre de suite - ZA RENNES EST• 65 m 2 - Premier étage, 3 pièces,bon état, 1 garage. Librerapidement - RENNES CENTRE• 75 m 2 - Autonome avec accèsRDC, 4 pièces, parfait état,libre - RENNES OUEST• 78 m 2 - 4 pièces, bon étatLibre de suite. Pour libéralRENNES NORD• 108 m 2 - 6 pièces, bon état,libre au 15 <strong>juin</strong> - RENNES CENTRE• 130 m 2 - 5 pièces, accueil,bon état, libre rapidementPLEIN CENTRE RENNES• 200 m 2 - 7 pièces, accueil,5 parkings, libre, location ou venteZone RENNES EST• 249 m 2 - RDC avec salles,bon état, 6 parkings,libre rapidement - RENNES SUDBUREAUX AUTONOMESA LOUER• 205 - 237 m 2 - RDC,immeuble neuf, 15 parkings,libre - RENNES OUEST• 235 et 320 m 2 - Bureaux standing,rénovation XVII e pour mi-<strong>2008</strong>PLEIN CENTRE RENNES• 3 306 m 2 ou 1 372 m 2 et 1 935 m 2Bureaux neufs “ANTARES”Livraison aménagés fin <strong>2008</strong>LOCAUX ACTIVITESA LOUER• 580 m 2 - Bureaux, atelier, dépôt.Plusieurs portes accès véhiculesLibre - Zone RENNES ESTAutres sites, nous consulter14, rue de Plélo - Colombier - 35000 RENNESTél. 02 23 42 42 42 - Fax 02 99 30 21 28E. Mail : p.guimont@giboire.fr - r.milon@giboire.frAffaires à céder (Grand Ouest)1. Négoce de fournitures électriquesC.A. > 5 000 K€ - R.N. > 4%Image reconnue - Clientèle pro,sérieuse et récurrente2. Constructeur maisons individuellesC.A. > 4 400 K€ - R.N. > 4%95% maisons neuves, 5% rénov.Expérience secteur du bâtiment.4. Négoce de mobil homesC.A. cumulé > 4 800 K€R.N. cumulé > 240 k€Repreneur de profil et d’expériencecommerciale. Commercialisationmarques leader sur le marché.5. Vente de matériel informatiqueC.A. > 1 400 K€ - R.N. > 5%6. Négoce de fournitures industriellespour l’industrie agro-alimentaireet pharmaceutiqueC.A. 1 000 K€ - R.N. 10%Pour toute demande de renseignement, achat, cessionJTB ENTREPRISES :RENNESFélix JOLIVETLe Quirinal • 16, mail Anne-Catherine35000 RennesTél 02 23 400 400 - Fax 02 23 400 403E-mail : contact@jtbconseil.fr1. Entreprise de menuiserie, serrurerie,électricitéCA 1 M€2. Entreprise de transport sur courtesdistances de produits vinicolesCA > 500 K€3. Entreprise de transport de diversproduits alimentaires en citernesexploitant 68 ensemblesCA 14 M€4. Entreprise de lavage de citernesde transport réalisant230 lavages/moisCA 1 M€5. Entreprise de négoce de machineset outillagesCA 3 M€6. Entreprise installation et entretiende piscines et accessoiresCA > 2 M€NANTESJacques THIÉBAUT16, rue Marie-Anne du Boccage44000 NantesTél 02 40 69 29 90 ou 06 11 88 75 24E-mail : jtb.jtr@wanadoo.frABONNEZ-VOUSÀ BRETAGNE ÉCONOMIQUEPRATIQUES35 €au lieu de41,20 €8numérosBulletin d’abonnementà retourner à <strong>Bretagne</strong> Économique1, rue du Général-Guillaudot - CS 14422 - 35044 RENNES Cedex - Tél. 02 99 25 41 371 an d’abonnement = 35 €*Je joins mon règlement à l’ordre de <strong>Bretagne</strong> Économique - *TVA 5,5 % incluseOffre valable jusqu’au 31 décembre <strong>2008</strong>Société ........................................................................................................................Destinataire ...................................................................................................................Adresse ........................................................................................................................Ville .............................................................................................................................Code postal ..............................Tél. ..........................................Fax ..........................................Code APE .................................SignatureDate : .......... / .......... / ..........ou cachetBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>187</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2008</strong>43


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