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REPENSER L’HUMANITAIRE OCCIDENTAL : RELEVONS LE DÉFI ENSEMBLE / STÉPHANIE RIVOAL ‐ MARS 2014reste posé dans les mêmes termes qu’il y a 45 ans : doit‐on privilégier l’action humanitaire oudénoncer au risque d’être expulsé du pays et ne plus agir ?Si cette problématique est largement documentée, une nouvelle question se pose aujourd’hui : dequel droit les ONGs occidentales parlent‐elles au nom des victimes ? Les victimes ne pourraient‐ellespas s’exprimer elles‐mêmes ? Faut‐il un filtre occidental pour donner du crédit aux dires despersonnes ? Sommes‐nous devenus le garant de la vérité des témoignages ? Est‐ce encore unequestion culturelle ?La prochaine étape du plaidoyer des ONGs occidentales pourrait être de réussir à donner la paroleaux personnes des pays en direct, de parvenir à crédibiliser leurs propos, pourquoi pas, au travers deporte‐paroles locaux ? Les pays d’intervention ont des journalistes, des universitaires, desintellectuels tout à fait capables de s’exprimer, et d’analyser plus pertinemment la situation de leurspays. Serge Breysse, Directeur du Plaidoyer chez Action Contre la Faim y fait référence dans sonarticle 19 sur Grotius :« La représentativité relative des ONGs françaises peut être remise en cause par l’émergence desociétés civiles dans les pays d’intervention, qui remet en question cette représentativité si les ONG netrouvent pas le moyen d’impliquer ceux qu’elles veulent défendre, mais qui sont plus légitimes à lefaire eux‐mêmes. »A ce titre, Voice of the Poor 20 de Deepa Narayan‐Parker paru en 2000 tentait déjà par le témoignagede donner la parole aux pauvres pour décrire leur perception de la pauvreté et les manières d’ensortir. S’ensuit l’apparente nécessité d’avoir un garant moral, assorti un « traducteur », un porteparolequi occidentalise les propos et les rendront abordables, compréhensibles au public ou auxpolitiques pour décider. Mais ce filtre ne teinte‐t‐il pas les propos par essence ? Pourquoi ne pas allerplus loin et donner directement la parole aux personnes concernées, quitte à prendre le risqued’exposer nos décideurs à des chocs culturels auxquels nous ne les avons pas habitués. Quandverrons‐nous des personnalités issus de pays d’intervention porter la voix des ONG occidentales dansnos pays?19http://www.grotius.fr/le‐plaidoyer‐nouvel‐horizon‐des‐ong/20First in a group of three volumes resulting from a global consultation and research effort. multi‐country research initiative to understandpoverty from the eyes of the poor, the 'Voices of the Poor' project was undertaken to inform the World Bank's activities and the 'WorldDevelopment Report 2000/2001'. It marks the first time such an exercise has been undertaken in so many developing countries andtransition economies around the world. It provides a unique and detailed picture of the life of the poor and explains the constraints poorpeople face to escape from poverty in a way that more traditional survey techniques do not capture well. Each of the three volumesdemonstrates the importance of voice and power in poor people's definition of poverty.IRIS / SAVE THE CHILDREN – Observatoire des Questions Humanitaires7

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