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les amphibiens et les reptiles - Natagora

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La rain<strong>et</strong>te verte a disparu de Walloniedans <strong>les</strong> années 1990. Aux Pays-Bas <strong>et</strong>en Flandre, son déclin a été stoppé <strong>et</strong> sasituation s’est n<strong>et</strong>tement améliorée.augmentation de la fréquence des incendiesde forêts, on en passe <strong>et</strong> desplus joyeuses… La plupart de ces causesagissent le plus souvent de concert,leurs eff<strong>et</strong>s s’additionnant. Il est aussilargement reconnu que ces processuss’accélèrent, apparemment plus viteencore que pour <strong>les</strong> autres espèces.À cela s’ajoutent évidemment <strong>les</strong> plusvives inquiétudes sur <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s du réchauffementclimatique : si certainesespèces d’oiseaux pourront peut-êtremigrer vers de possib<strong>les</strong> terres promises,le sort de nombreux <strong>amphibiens</strong> <strong>et</strong>repti<strong>les</strong> semble scellé.Des chiffres révélateursLes dernières versions des Listes Rougesde l’UICN (Union Internationale pour laConservation de la Nature) font froiddans le dos. Jugez plutôt : 30 % desespèces connues d’<strong>amphibiens</strong> <strong>et</strong> derepti<strong>les</strong> (<strong>les</strong> chiffres étant remarquablementsemblab<strong>les</strong> pour ces deux classesanima<strong>les</strong>) sont directement menacéesd’extinction, soit près d’une espècesur trois, en prenant en compte cel<strong>les</strong>considérées comme « vulnérab<strong>les</strong> »,« en danger » <strong>et</strong> « en danger critique ».Les experts de c<strong>et</strong> organe de l’ONU, quine peuvent objectivement pas être prispour des farfelus, estiment aussi queprès de 160 espèces d’<strong>amphibiens</strong> (surun peu plus de 6000 décrites) ont peutêtred’ores <strong>et</strong> déjà disparu de la surfacedu globe, soit une espèce sur 40, <strong>et</strong> àpeine moins pour <strong>les</strong> repti<strong>les</strong> (près de9000 espèces connues) puisque 22 espècessur un échantillon représentatifde 1300 suffisamment suivies semblentmanquer définitivement à l’appel.Si le continent européen abrite à peine151 repti<strong>les</strong> <strong>et</strong> 85 <strong>amphibiens</strong>, notreUne nouvelle arme dedestruction massive ?Batrachochytrium dendrobatidis,champignon microscopique provoquantla chytridiomycose, une maladiequi attaque de nombreusesespèces d’<strong>amphibiens</strong> à travers lemonde, a été décrit en 1998 seulement.Un peu plus de 10 ansplus tard, il a été déclaré coupabled’avoir éradiqué à lui seul plusieursespèces du globe ! Tous <strong>les</strong>continents sont touchés, y comprisla plupart des pays d’Europe. Unevéritable pandémie à prendre trèsau sérieux !natagora 11


en couvertureresponsabilité n’en est pas moins importantepuisque, respectivement, lamoitié <strong>et</strong> <strong>les</strong> trois quarts sont endémiques,c’est-à-dire qu’on ne <strong>les</strong> r<strong>et</strong>rouvenulle part ailleurs dans le monde. Surnotre Vieux Continent, une espèce surquatre est menacée, <strong>amphibiens</strong> <strong>et</strong>repti<strong>les</strong> confondus, même si l’espoirpeut subsister puisqu’aucune espècen’est éteinte. En Wallonie, l’enquêteatlas menée entre 1985 <strong>et</strong> 2003 n’apu qu’enregistrer la disparition de larain<strong>et</strong>te verte <strong>et</strong> du pélobate brun, tousdeux heureusement encore présentsen Flandre, ainsi que la situation extrêmementcritique du sonneur à ventrejaune, le crapaud calamite <strong>et</strong> le tritoncrêté étant dans une situation à peineplus enviable. Côté repti<strong>les</strong>, le lézarddes souches <strong>et</strong> la vipère péliade sontégalement en situation très préoccupante.Au total, 40 % de l’herpétofaunewallonne, déjà peu abondante puisquecomposée d’à peine 21 espèces indigènes,est ainsi menacée. À Bruxel<strong>les</strong>, onse bat pour sauvegarder des espècescomme l’orv<strong>et</strong>, le lézard vivipare ou lasalamandre, encore bien représentésen Wallonie, tandis que la grenouilleverte <strong>et</strong> l’alyte (bien que réintroduitclandestinement dans quelques jardins)ont tiré leur révérence.Faut-il baisser<strong>les</strong> bras ?Que nenni ! Les <strong>amphibiens</strong> par exemplerépondent favorablement à des proj<strong>et</strong>sde restauration bien menés. En eff<strong>et</strong>,au cours des dernières décennies,<strong>les</strong> herpétologues n’ont pas ménagéleurs efforts, <strong>et</strong> leurs études ont conduità cerner des éléments clés, qui souventsupposent un peu plus que la créationde quelques mares isolées pour perm<strong>et</strong>trede maintenir ou de restaurer despopulations viab<strong>les</strong>. Citons par exemplel’alyte de Majorque, p<strong>et</strong>it crapaud endémiquede c<strong>et</strong>te île des Baléares, considéréjusqu’il y a peu comme une desespèces <strong>les</strong> plus menacées d’Europe,à cause de l’urbanisation mais aussi del’introduction de couleuvres vipérines,<strong>et</strong> qui, grâce à une politique énergiqueincluant la création de réserves, uneréduction des concurrents-prédateursintroduits <strong>et</strong> un renforcement des populationsgrâce à l’élevage, a vu sespopulations se reconstituer au point que<strong>les</strong> experts de l’UICN ont fait, en quelquesannées, passer son statut de « endanger critique » à « en danger » puis à« vulnérable ». Aux Pays-Bas <strong>et</strong> en Flandre,la rain<strong>et</strong>te verte, dont l’avenir semblaitbien sombre il y a 10 ans à peine, abénéficié du savoir-faire des naturalistesqui ont réussi à recréer le réseau écologiqueindispensable à sa survie. Et <strong>les</strong>résultats ne se sont pas fait attendre :aux Pays-Bas, le nombre de chanteursrecensés, en constante augmentation,a été multiplié par six en douze ans àpeine, sur plus de 400 plans d’eau. Toutprofit également pour le triton crêté quicolonise volontiers ces mares !Chez nous, plusieurs plans d’action, àl’initiative de la Région wallonne <strong>et</strong> deRaînne-<strong>Natagora</strong> entre autres, ont été récemmentlancés pour tenter d’améliorerle sort du sonneur, du lézard des souches,du crapaud calamite <strong>et</strong> de la vipère péliade.S’il est encore trop tôt pour crier victoire,<strong>les</strong> premiers résultats tangib<strong>les</strong> sontdéjà notés. La plupart des programmesLIFE actuellement en cours ou en proj<strong>et</strong>prennent aussi largement en compte<strong>les</strong> <strong>amphibiens</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> repti<strong>les</strong> : même si<strong>les</strong> zones où <strong>les</strong> proj<strong>et</strong>s ont été menésArnaud LaudeloutLes quelques populationseuropéennes du caméléoncommun, situées dansl’extrême sud de l’Espagne,sont très menacées <strong>et</strong>complètement isolées du restede son aire s’étendant de laMéditerranée à l’Inde.


Jean DelacreThierry Kin<strong>et</strong>Le cératophrys cornu tire son nom des p<strong>et</strong>ites cornes présentes au-dessus des yeux.La taille de son énorme bouche équivaut à 1,6 fois la longueur du corps. C<strong>et</strong>tegrenouille sud-américaine est très vorace <strong>et</strong> peut consommer des invertébrés, des<strong>amphibiens</strong>, des repti<strong>les</strong> ou des p<strong>et</strong>its mammifères, ce qui lui vautle surnom anglais de pac-man frog.accueillent principalement des espècesmoins menacées, ce sont des milliers demares qui ont été créées ces dernièresannées en Wallonie, notamment via plusieursproj<strong>et</strong>s menés par <strong>Natagora</strong> !Chacun peut participerEt chacun peut participer à ce redressement! Posséder un jardin avec unemare « naturelle », des zones de hautesherbes, des abris (tas de bois ou depierres…) <strong>et</strong> une tondeuse dont la lameest toujours réglée sur la position « haute» est évidemment le nec plus ultra del’ami des orv<strong>et</strong>s <strong>et</strong> des tritons. Lever lepied, surtout pendant <strong>les</strong> périodes humidesdu printemps à l’automne, est deces gestes qui ne sauvent pas que desvies de crapauds débonnaires.Nos comportements ont aussi un impacten dehors de nos frontières. Fautilparler des « nouveaux animaux decompagnie », dont certains font l’obj<strong>et</strong>de tous <strong>les</strong> trafics qui enrichissent <strong>les</strong>organisateurs de braconnages clandestins? Rappelons aussi que <strong>les</strong> cuissesde grenouil<strong>les</strong> de nos grandes surfaces(sans parler du braconnage encoreprésent localement en Wallonie), donton sait évidemment qu’el<strong>les</strong> sont arrachéesà vif, proviennent principalementd’Asie. Capturées dans la nature,induisant une prolifération de moustiquescombattus à grands renfortsde produits interdits en Europe <strong>et</strong> quiposent de graves problèmes de santé,notamment chez <strong>les</strong> enfants travaillantdans <strong>les</strong> rizières. « Laissez-nous nospattes », le slogan est plus que jamaisd’actualité !Le réseau de réserves naturel<strong>les</strong>géré par notre association comprendde nombreux sites particulièrementappréciés par <strong>les</strong> <strong>amphibiens</strong> <strong>et</strong> repti<strong>les</strong>.Les argilières de Romedenne(Philippeville) peuvent par exemp<strong>les</strong>’enorgueillir de la présence de 14des 21 espèces que l’on rencontrechez nous ! Nos quatre espèces d<strong>et</strong>ritons y sont bien représentées demême que d’autres espèces pour<strong>les</strong>quel<strong>les</strong> le site constitue un importantréservoir d’individus (alyte,grenouil<strong>les</strong> verte <strong>et</strong> de Lessona…).L’orv<strong>et</strong>, la couleuvre à collier <strong>et</strong> lavipère péliade y trouvent tous <strong>les</strong>milieux indispensab<strong>les</strong> aux différentesétapes de leur cycle annuel(sites secs d’hivernage <strong>et</strong> de maturationdes femel<strong>les</strong>, zones humidesen mosaïque <strong>et</strong> lisières pour lachasse, micro-habitats de ponte).Afin de développer le réseau demilieux favorab<strong>les</strong> aux alentours <strong>et</strong>reconnecter <strong>les</strong> noyaux de populations,une cinquantaine de mares,de formes <strong>et</strong> dimensions variées,ont été récemment créées dans <strong>les</strong>réserves proches de la Vallée del’Herm<strong>et</strong>on <strong>et</strong> d’Al Florée.Pour en savoir plus :www.natagora.be/36Amphibiens <strong>et</strong> repti<strong>les</strong> de Wallonie– Jacob <strong>et</strong> al. (2007) – Aves-Raînne <strong>et</strong> CRNFB – 25 €Threatened Amphibians of theWorld – Stuart <strong>et</strong> al. (2008) –Lynx Edicions – 96,80 €Ces ouvrages sont disponib<strong>les</strong>à la Boutique verte de <strong>Natagora</strong>(voir couverture arrière).natagora 13

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