Magazine SWISSLIFE Printemps 2011

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Voici l’histoire d’un apprenti de commerce zurichoisqui avait un rêve. Il traversait la campagne avec unequeue de renard au guidon, en quête de liberté. Samob était trafiquée. Jusqu’à ce que la police l’arrête. Notrehomme acheta alors un Solex. Mais aussi des lunettesrondes, pour ressembler à John Lennon. La maréchausséeavait freiné l’élan du mobiste. Sur la route, certes, mais pasdans sa tête! Andy est né en 1963 sous le nom de AndréTanner et écoute aujourd’hui encore John Lennon. Il en amême tiré sa philosophie.«Beaucoup de gens ne font que parler. Je préfère agir»,déclare Andy. «Tout le monde a des idées. Mais qu’en ressort­il?»Puis, le jeune Tanner passa de la mobylette à laplanche. Planche à roulettes en été et surf en hiver. Lorsqu’ilLors d’un congrès de managers,Andy Tanner a pris la paroledirectement après Al Gore. Lepublic était en costume sombre.L’orateur, lui, portait unecombinaison rouge. Comme unpompiste Esso.était en congé ou qu’il faisait trop beau pour aller à l’école, ilpartait pour Hoch Ybrig, une petite station de ski près deZurich. Il a aussi dévalé les pentes du Jakobshorn de Davoset du Muottas Muragl de Pontresina où la poudreuse est,paraît­il, «d’enfer». Ce planchiste allait devenir vice­championd’Europe de surf à 22 ans, puis champion des USA.Règle n° 6: Tu auras du plaisir dans tout ce que tu fais!A 23 ans, Andy Tanner ouvrit à Zurich la première boutiquede snowboard en Europe sous le nom de Beach Mountain. Ilvendait ce qu’il utilisait lui­même, à savoir des articles américains.L’Amérique était alors très tendance. De Scuol à Zermatt,le nec­plus­ultra était de porter les vêtements de surfBeach Mountain. A la grande surprise du jeune entrepreneurqui n’avait fait ni étude de marché ni plan d’entreprise, sonmagasin devint rapidement le salon à la mode. Des jeunes s’yretrouvaient pour écouter de la musique et pour voir desfilms. Puis ils allaient surfer ensemble, faire la fête, bref, ilsavaient trouvé un deuxième chez­eux. «Beach Mountain faisaitpartie de la culture underground, explique Andy Tanner.Il y avait un look et une philosophie. Beach Mountain signifiaitse démarquer: être autrement, agir autrement.»Aujourd’hui, à 48 ans, Andy Tanner représente encore cecourant. Lors d’un congrès de managers, Andy Tanner a prisla parole directement après Al Gore, ex­candidat à la présidentielleaméricaine. Le public était habillé de manière uniforme,en costume sombre. Tanner portait une combinaisonrouge. Un peu comme les pompistes des stations Esso. «Apparemment,je refuse de devenir adulte», dit­il en riant. «Jel’ai vite remarqué dans le monde des affaires.» Son proposétait de formuler les six règles devant prévaloir dans les PME.Règle n° 2: «Tu dois briser les règles!» Ou encore la règle n° 6:Tu auras du plaisir dans tout ce que tu fais!» Et il savait dequoi il parlait...Un renard dans la villeEn 1980, Andy Tanner avait 18 ans lorsqu’il rencontraNicole Bretscher qui en avait 16. Ils forment un coupledepuis lors. Mais sans contrat de mariage. Alors que Andyfaisait de la planche autour de Formentera, Nicole fabriquaitdes bikinis qu’elle vendait sur la plage. Leur fils Timmeeh estné en 1988, leur fille Robin en 1992. Deux raisons pour cegalopin d’Andy de devenir enfin adulte! Mais il déclare enriant: «Je me suis plutôt reconnu dans mes enfants, et c’estsans doute pour cela que je n’ai jamais perdu mon côtégamin».Nicole Bretscher et Andy Tanner avaient déjà élaboréquelques pièces de vêtements pour Beach Mountain. Etlorsqu’ils revendirent leur affaire à Jelmoli en 1998, ilsavaient depuis longtemps eu l’idée de créer leur propremarque de vêtements de ville et de sport. Alprausch avait étécréé en 1991. Et pourtant, tout le monde leur avait déconseilléde le faire. La bourse s’était effondrée, et la tendanceétait de perdre de l’argent, pas d’en gagner. Andy Tannerappliqua alors sa règle n° 5: «Tu ne dois pas avoir peur de tesconcurrents». Le couple créa des patrons et des dessins. Lapartie tissage était réalisée en Suisse, la couture au Portugal,puis le tout était envoyé en Chine pour la réalisation de

«Apparemment, je refuse de devenir adulte.» Andy Tanner porte une combinaison rouge, même pendant les congrès de managers.SWISSLIFE Printemps 2011

Voici l’histoire d’un apprenti de commerce zurichoisqui avait un rêve. Il traversait la campagne avec unequeue de renard au guidon, en quête de liberté. Samob était trafiquée. Jusqu’à ce que la police l’arrête. Notrehomme acheta alors un Solex. Mais aussi des lunettesrondes, pour ressembler à John Lennon. La maréchausséeavait freiné l’élan du mobiste. Sur la route, certes, mais pasdans sa tête! Andy est né en 1963 sous le nom de AndréTanner et écoute aujourd’hui encore John Lennon. Il en amême tiré sa philosophie.«Beaucoup de gens ne font que parler. Je préfère agir»,déclare Andy. «Tout le monde a des idées. Mais qu’en ressort­il?»Puis, le jeune Tanner passa de la mobylette à laplanche. Planche à roulettes en été et surf en hiver. Lorsqu’ilLors d’un congrès de managers,Andy Tanner a pris la paroledirectement après Al Gore. Lepublic était en costume sombre.L’orateur, lui, portait unecombinaison rouge. Comme unpompiste Esso.était en congé ou qu’il faisait trop beau pour aller à l’école, ilpartait pour Hoch Ybrig, une petite station de ski près deZurich. Il a aussi dévalé les pentes du Jakobshorn de Davoset du Muottas Muragl de Pontresina où la poudreuse est,paraît­il, «d’enfer». Ce planchiste allait devenir vice­championd’Europe de surf à 22 ans, puis champion des USA.Règle n° 6: Tu auras du plaisir dans tout ce que tu fais!A 23 ans, Andy Tanner ouvrit à Zurich la première boutiquede snowboard en Europe sous le nom de Beach Mountain. Ilvendait ce qu’il utilisait lui­même, à savoir des articles américains.L’Amérique était alors très tendance. De Scuol à Zermatt,le nec­plus­ultra était de porter les vêtements de surfBeach Mountain. A la grande surprise du jeune entrepreneurqui n’avait fait ni étude de marché ni plan d’entreprise, sonmagasin devint rapidement le salon à la mode. Des jeunes s’yretrouvaient pour écouter de la musique et pour voir desfilms. Puis ils allaient surfer ensemble, faire la fête, bref, ilsavaient trouvé un deuxième chez­eux. «Beach Mountain faisaitpartie de la culture underground, explique Andy Tanner.Il y avait un look et une philosophie. Beach Mountain signifiaitse démarquer: être autrement, agir autrement.»Aujourd’hui, à 48 ans, Andy Tanner représente encore cecourant. Lors d’un congrès de managers, Andy Tanner a prisla parole directement après Al Gore, ex­candidat à la présidentielleaméricaine. Le public était habillé de manière uniforme,en costume sombre. Tanner portait une combinaisonrouge. Un peu comme les pompistes des stations Esso. «Apparemment,je refuse de devenir adulte», dit­il en riant. «Jel’ai vite remarqué dans le monde des affaires.» Son proposétait de formuler les six règles devant prévaloir dans les PME.Règle n° 2: «Tu dois briser les règles!» Ou encore la règle n° 6:Tu auras du plaisir dans tout ce que tu fais!» Et il savait dequoi il parlait...Un renard dans la villeEn 1980, Andy Tanner avait 18 ans lorsqu’il rencontraNicole Bretscher qui en avait 16. Ils forment un coupledepuis lors. Mais sans contrat de mariage. Alors que Andyfaisait de la planche autour de Formentera, Nicole fabriquaitdes bikinis qu’elle vendait sur la plage. Leur fils Timmeeh estné en 1988, leur fille Robin en 1992. Deux raisons pour cegalopin d’Andy de devenir enfin adulte! Mais il déclare enriant: «Je me suis plutôt reconnu dans mes enfants, et c’estsans doute pour cela que je n’ai jamais perdu mon côtégamin».Nicole Bretscher et Andy Tanner avaient déjà élaboréquelques pièces de vêtements pour Beach Mountain. Etlorsqu’ils revendirent leur affaire à Jelmoli en 1998, ilsavaient depuis longtemps eu l’idée de créer leur propremarque de vêtements de ville et de sport. Alprausch avait étécréé en 1991. Et pourtant, tout le monde leur avait déconseilléde le faire. La bourse s’était effondrée, et la tendanceétait de perdre de l’argent, pas d’en gagner. Andy Tannerappliqua alors sa règle n° 5: «Tu ne dois pas avoir peur de tesconcurrents». Le couple créa des patrons et des dessins. Lapartie tissage était réalisée en Suisse, la couture au Portugal,puis le tout était envoyé en Chine pour la réalisation de

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