Journal de la Ville N°60 - Agde

I RENCONTRE AVEC I 27Refaire vivre un instrument“La restauration fait partie intégrante du métier de facteurd’instruments. Elle constitue le commerce de proximité”affirme Serge Durin. Ce dernier est donc à même de réparertous les instruments à vents de type bois, soit : les flutes, leshautbois, les bassons, les clarinettes et les saxophones. “Aucontraire, les cuivres sont des instruments où l’on trouve desembouchures”. La restauration permet de remettre à neufun instrument. Un aspect important car, comme le souligneSerge Durin, “les musiciens sont attachés à leur instrument.La plupart du temps, ils ont une histoire avec lui. La restaurationleur permet donc, à moindre coût, d’offrir uneseconde jeunesse à leur instrument. Mais restauration nesignifie pas forcément réparation. Parfois, mes interventionsse concentrent uniquement sur une harmonisation de latessiture de l’instrument, afin de l’adapter au jeu du musicien”.La clientèle de Serge est variée, composée aussi bien d’amateurs,de professionnels, que de professeurs de musique, d’élèveset d’individus passionnés. Ici, à Agde, il espère attirer ce mêmetype de personnes.“Tout au long de ma carrière, j’ai vu différents gens venirfaire réparer leurs instruments, que ce soit des Roumainsitinérants ou des fanfares pendant des manifestations. J’aimême eu à faire à un moine tibétain, cloîtré en retraite,qui, par le biais de son apprenti, m’a amené son instrumentpour divers réglages”.Des creations uniquesLa spécialité de Serge Durin, c’est la cornemuse du Centre.Il en a d’ailleurs “fabriqué plus de 600. A ce niveau-là, maclientèle est à 50 % française. Pour le reste, les acheteursviennent de 16 pays différents. Dans le monde des facteursde cornemuses, il existe des réseaux, souvent sur internet.Du coup, même quelqu’un habitant dans un pays lointainpeut me commander une cornemuse. Je ne fabrique quesur mesure et sur commande, et je m’adapte à la demandedu client”. Serge ajoute toujours sa signature sur les instrumentsqu’il fabrique, et sur chaque hautbois qui compose lacornemuse, il travaille le bois pour y rajouter des motifs, oufait des gravures en étain, afin de rendre la pièce unique. Enplus de la cornemuse, Serge Durin fabrique égalementquelques flutes irlandaises, également appelées “whistle”.La recherchesur les objets sonoresL’autre passion qui anime Serge Durin, c’est larecherche autour des objets sonores. “Cet aspectde mon métier et de ma personnalité comprend unfort attachement à la pédagogie. Les objets sonores,ce sont des objets récupérés, de matières végétalesou mécaniques, qui, après travail, permettentd’émettre des sons. Pour le côté pédagogique,je me rends dans les écoles primaires. Avec lesenfants, nous collectons des objets qui les entourent,des gobelets, des feuilles, une branche, puisje mets en place des ateliers qui leur permettentde créer un jouet sonore qu’ils pourront ensuiteutiliser. J’aimerai vraiment développer cet aspectà Agde”. Serge a d’ailleurs écrit un livre en 1996sur les jouets sonores.Installé depuis peu de temps à Agde, Serge n’estpourtant pas en manque d’idées. “Premièrement,j’envisage de prendre un apprenti pour le formerà la facture d’instruments à vent en bois. Ensuite,dans le domaine des objets sonores, j’aimeraiscréer une fanfare pour les enfants, qui, avec l’aided’un compositeur, joueraient des mélodies à l’aidedes objets sonores qu’ils auraient eux même créés”.> Infos pratiques