ÉTUDE DE LA FILIÈRE COTON EN RDC Version finale - ACP Cotton

Étude diagnostique de la filière coton en RDC
Il faut insister sur le fait que cette entreprise a réussi à survivre en raison de la maturité,
l’expérience, la créativité et le dynamisme de ses dirigeants qui réussissent à ajuster
la stratégie d’affaires de l’entreprise aux aléas de l’environnement économique dans
lequel elle évolue : transfert de fonds de la société mère qui lui a permis de passer les
périodes les plus difficiles de la crise socio-politique, renflouement de la trésorerie par
la création d’un joint venture et ciblage / développement de niches sur le marché local
où elle a un avantage comparatif. Malgré ces innovations, il est difficile de se prononcer
sur la capacité future de l’entreprise à faire face à la forte concurrence de la Chine en
matière de production de pagnes.
8.4 Impact économique de la filière
L’impact économique de la filière coton en RDC est pour l’instant négligeable mais présente
un potentiel intéressant pour le futur. A l’instar des pays francophones de l’Afrique de
l’Ouest, la culture du coton peut constituer un véritable vecteur de développement en
créant des emplois, en augmentant les revenus des ménages, en introduisant des nouvelles
technologies et en stimulant les activités agricoles, industrielles et commerciales. Un
avantage de la RDC par rapport aux pays producteurs francophones de l’Afrique de
l’Ouest est qu’il existe un marché local qui pourrait absorber la fibre, réduisant ainsi la
vulnérabilité et la dépendance de la filière aux fluctuations des cours mondiaux de la
fibre et du taux de change du dollar.
L’impact économique de la réintroduction la culture du coton sera fonction des stratégies
de relance qui seront arrêtées par les décideurs.
Un bref aperçu de l’impact potentiel d’une relance
La capacité actuelle des usines CONGOTEX (UTEXAFRICA), SINTEXKIN et SOTEXKI
est évaluée à 12 000 tonnes. A titre indicatif, il y aurait donc possiblement et théoriquement
un besoin intérieur de production en coton fibre de 12 000 tonnes soit un équivalent en
coton graine de 30 000 tonnes. A un taux de rendement de 750kg/ha, on estime à 40 000
hectares les superficies nécessaires pour combler la demande intérieure. Cette augmentation
de la production permettrait l’injection d’environ 15 millions de $US dans l’économie
rurale et procurerait des revenus monétaires à plus de 160,000 ménages, contribuant
ainsi à l’allègement de la pauvreté.
Le coton peut potentiellement produire un effet d’entraînement sur le secteur rural. La
culture du coton modifie les systèmes de production agricole dans leur ensemble et
contribue à l’accroissement de la production vivrière. En effet, l’encadrement, la vulgarisation
et la formation des producteurs agricoles sur les techniques agricoles améliorées ainsi
que l’introduction de nouvelles technologies, telle la culture attelée, sont mis à profit dans
la production vivrière. Par le progrès du savoir-faire, les agriculteurs tendent à faire une
meilleure planification de l’ensemble des opérations culturales dans le temps et dans
l’espace. Cela permet la diversification de leurs sources financières et diminue les risques
CECI/FIGEPAR Mai 2007 Page 113