12.07.2015 Views

SOMMAIRE : - Natagora

SOMMAIRE : - Natagora

SOMMAIRE : - Natagora

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

BULLETIN DE LIAISONN° 15 Juillet 2013Éditeur responsable : R. Vanhamme - robrnob@gmail.be Rédaction : J-M. Luffin – jmluf@live.fr16 rue des Tanneries, 5580 Rochefort 16 rue du Hableau, 5580 Rochefort<strong>SOMMAIRE</strong> :P. 1 Editorial2 L'aquaponie, vous connaissez ?4 Invitation5 Communiqué de presse6 La Wamme en chantier7 Acrobates du jour et de la nuit8 Quand la nature se fait belle10 Fiche didactique12 Question sans réponse13 L'insolite du mois et ZoomIl faudrait apprendre à l'homme à aimer la nature avant qu'ils'engage dans la vie.Swami Rama


Editorial1DE L’EAU – SOURCE DE VIE ?Journellement, nous pouvons constater des atteintes, parfois très graves, à notre environnement. Si bien quenotre air, notre terre et notre eau sont dans un triste état. Et qu’il est indubitablement logique de se poser laquestion de la pérennité d’un environnement compatible avec la survie de l’homme. Le comble ! L’hommeproduirait-il les éléments de sa propre perte ?En revenant de vacances dans des lieux désertés par les humains, de quoi prendre un bon bol d’air frais avant dereprendre la bataille pour l’environnement, nous ne sommes donc que très modérément surpris de trouver surnotre boîte courriels et dans notre boîte postale les éléments du dossier d’approfondissement de la carrièreLhoist à Jemelle. Il va sans dire que nous n’avons aucun grief à formuler contre les employés de LhoistIndustrie et que nous comprenions très bien que cette entreprise tente de faire perdurer ses activités sur ce siteafin de probablement encore accroître les bénéfices de ce groupe mondial.Ce que nous n’acceptons pas est que pour ce faire, Lhoist Industrie imagine une solution qui va encore plusendommager notre environnement puisqu’elle va s’attaquer à la source patrimoniale de Tridaine de l’AbbayeSaint Remy. Cette source, qui alimente l’Abbaye et sa brasserie, ravitaille également en eau potable, d’unegrande pureté, la ville de Rochefort et quelques villages avoisinants. Et pour ce faire, l’industrie n’hésite pas àproposer le creusement de tranchées en site Natura 2000 et en réserve naturelle !Gravissime est l'acte qui consiste à s’attaquer à l’eau, un bien commun que nous nous devons de préserver pourles générations futures. Déjà, bien des nappes aquifères sont polluées par les pulvérisations de produitschimiques en surface et par des surdosages de nitrates. Aussi, s’attaquer à la source de Tridaine, qui offre encoreune eau d’une qualité exceptionnelle, est pour nous inconcevable. Qu’elle soit de surface ou souterraine, laprotection de l’eau constitue pour nous une priorité que nos responsables publics doivent impérativementprendre en considération.Aussi, nous n’avons pas hésité une seconde à nous associer à un collectif de particuliers et d’associations quiont à cœur de s'investir activement dans la sauvegarde de l’environnement et du patrimoine naturel. Un comité aété créé, parce que la lutte pour l’eau de qualité risque d’être longue au vu des intérêts très importants qui sonten jeu. Un comité qui, bien entendu, va s’occuper de tenter de protéger la source de Tridaine contre les intérêtséconomiques, mais qui développera ses activités plus généralement pour la protection de l’eau.Et l’année prochaine, très probablement, nous organiserons un BIG JUMP dans la Lesse à Chanly afin departiciper à cette opération qui tente de porter l’attention des pouvoirs publics sur la problématique de l’eau et lasauvegarde voir l’amélioration de sa qualité.Au moment ou vous lirez ces lignes, l’enquête publique pour le projet Lhoist aura pris fin. Mais quoiqu’il ensoit, la bataille de Tridaine risque bien de n'être pas terminée pour autant. Il y va de la qualité de notreenvironnement. Nous vous tiendrons bien entendu informés des développements futurs.Tant que la nature sera mise à l'écart de la totalité de nos activités, nous ne devons nous attendre qu'au pire. Et si nousacceptons ce dernier au nom de l'idéologie économique, dans ce cas nous l'aurons cherché et ne serons pas à plaindre dece qu'il adviendra de nous tous. (J-M. Luffin)Espérons que, cette fois, le bon sens aura le dessus sur la rentabilité immédiate et que Tridaine sera sauf.Robert et Marie-Françoise Vanhamme


2A tous les échosL'aquaponie, vous connaissez ?Sous le signe de l'eau...SPECIAL SONDAGEL'aquaponie consiste en la culturede végétaux fertilisés par l'eaud'un élevage de créatures aquatiques.Dans un système aquaponique, les déchets produits par lespoissons, au lieux d'être des nuisances, sont transformés par desbactéries en nourritures pour les plantes. Un aquariumfonctionne ainsi. Toutefois, dans la majorité des cas, il produittrop de ces engrais, donc il faut y renouveler l'eau.Le mode de fonctionnement de cet écosystème est similaire à ce que la nature effectue. Il repose sur lesmêmes principes fondamentaux, en particulier le cycle de l'azote. Toutefois les densités des populations(créatures aquatiques et végétaux) sont souvent nettement supérieures à ce que l'on rencontre dans lanature, et le système est d'ordinaire plus isolé (reçoit moins d'apports) qu'un biotope naturel.Nous avons donc un cycle écologique dans lequel interviennent trois types d’organismes vivants :Poissons : leurs déjections, riches en azote (ammonium et urée) et en phosphore et potassium, constituent unesource de nutriments très utile pour les plantes, tandis que les aliments apportés aux poissons assurent à leurtour l'enrichissement du milieu sous forme d'engrais.Bactéries aérobies : celles-ci transforment les matièresorganiques et l'urée en nitrites puis en nitrates, assimilables parles plantes sous forme minérale. Les bactéries jouent le rôle defiltre biologique (les excrétions des poissons s'avérant toxiquespour les poissons.)Plantes cultivées : elles épurent l’eau de l’aquarium parassimilation au niveau des racines. Elles se servent desnutriments sous forme minérale pour croître.TECHNIQUE :L’eau de l’aquarium est pompée puis emmenée dans le système hydroponique, de préférence une tableà marée avec support de culture (billes d'argile, graviers…) et NFT horizontal ou vertical en sortie defiltre biologique, pour ensuite être redirigée vers les poissons.Le but consiste à trouver le juste équilibre entre la population de poissons, la nourriture apportée, lapopulation bactérienne et la végétation cultivée : une carence en azote (jaunissement des feuilles sedéveloppant en partant du bas des plantes) sera signe d’une sous­population de poissons et/ou d’unmanque de nourriture.À l’inverse, des taux de nitrites et de nitrates trop élevés indiqueront que le filtre sur plante estinefficace et que le métabolisme de ces dernières est insuffisant pour dépolluer l’eau des déjections quis'y trouvent. Il arrive que des carences apparaissent principalement en fer et oligo­éléments, qu'il estaisé de trouver dans des décoctions d'algues et des extraits de fer chélaté.


De bonnes raisons pour participer à un sondage qui ne vous demanderaque deux minutes :3L'intérêt de cet ingénieux procédé nous apparaît immédiatement : àgrande échelle il permet une forme de culture maraîchère qui, pourêtre insolite n'en est pas moins des plus productives. Au niveauparticulier, l'aquaponie a également de beaux jours devant elle,puisque tout un chacun, disposant d'un minimum de place, peuts'adonner à la culture de plantes décoratives ou consommables touten associant l'intérêt, l'étude et le plaisir d'associer les poissons dansun cycle créatif qui demeure éminemment écologique, respectueux.En compagnie de Jérome Veriter, Maxime Caudron doitentreprendre un stage auprès du Groupe One, dans le projet « Aquaponiris ». Dans cette perspective,Maxime Caudron proposera un modèle d'entreprise sociale en lien avec l'aquaponie. Pour mener ce projet àson terme, il effectuera une étude de marché sous la forme d'un sondage électronique.La Régionale <strong>Natagora</strong>­Famenne a accepté de coopérer à ce sondage, par le biais du présent bulletin, enproposant à ses lecteurs d'y participer en nombre.Voici le lien :https://docs.google.com/forms/d/1RfhDzKrxbM­vk7qp0ScKGd9AAsOTgVnlRCEatTaeWEo/viewform-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------De l'eau aux poissons, des poissons aux rivières, des rivières aux plaines, des plaines aux forêts. Il étaitune fois l'Amérique, le temps d'un souvenir dont nous devrions refaire notre présent...Après plus de 25.000 ans d'occupation du sol américain, les Amérindiens laissèrent la terre aussi belle,aussi riche et aussi sauvage que leurs ancêtres l'avaient découverte en arrivant. Ce fut un succèsécologique extraordinaire. Pour l'Amérindien, la forêt primitive, les prairies vierges, le désert brûlé par lesoleil se trouvaient toujours à moins de quelques douzaines d'étapes de son campement. Le premierAméricain faisait partie de la nature et réciproquement. Il connaissait la richesse, la beauté, la dureté etla menace de sa terre. Sens qui aujourd'hui, ne subsiste dans l'Amérique moderne que chez un individusur 10.000 à peine. Robert Claiborne.


4INVITATIONREUNION DE LA REGIONALE NATAGORA FAMENNE16 rue des Tanneries à Rochefort (chez Robert et Marie-Françoise)VENDREDI 26 JUILLET à 19 HEURESOrdre du jour :- Organisation des manifestations du 15 août à Wavreille- Organisation de la manifestation "Hirondelles et Chauves-souris" du 24 août à Wellin- Participation aux 10 ans de <strong>Natagora</strong> à Bruxelles le 29 septembre- Comité pour la protection de l’eau et problème de la source de Tridaine- Adeps 2014- Programmation d’une activité avec le CCR Rochefort en mars 2015- DiversBienvenue à tousLes sandwichs et la Natagorix seront prévus pour le souper - PAF 5 euros.Merci de prévenir de votre présence pour le 23 juillet pour une bonne organisation.(Robert Vanhamme – robrnob@gmail.com)L'éclaireur


5Communiqué de presse de <strong>Natagora</strong>Une bonne nouvelle au niveau biodiversité mondiale, ce n’est pas si fréquent. Alors, autant s’en réjouir !Au niveau mondial, <strong>Natagora</strong> agit pour60% des espèces d'oiseaux en danger critique<strong>Natagora</strong> asbl est le partenaire pour la Belgique francophone et germanophone de BirdLife International,alliance mondiale d’organisations de protection des oiseaux et de la nature. BirdLife International est le plusgrand partenariat de conservation de la nature dans le monde avec 13 millions de membres et de sympathisants,7.000 groupes locaux dans plus de 100 pays et 7.400 employés.Un rapport publié lors du Congrès mondial de BirdLife International révèle que BirdLife a pris des mesurespour 60% des 197 espèces d'oiseaux en danger critique au niveau mondial, avec comme résultat laréduction ou la stabilisation des menaces qui pesaient sur elles. Le rapport met l'accent sur l'état actueldes oiseaux les plus menacés de la planète, les facteurs à l'origine de leur déclin et ce que BirdLifeInternational est en train de faire pour remédier à travers ses Programmes de Prévention des Extinctionspar la recherche de solutions innovantes de conservation et la création des mesures de conservationciblées.BirdLife a travaillé sur 115 espèces en danger critique d'extinction ; les résultats ont été positifs pour80% d’entre eux, 63% ont vraisemblablement ralenti leur déclin et 20% sont considérés comme ayantdéjà un statut amélioré. L’Europe et Asie centrale (66 des espèces menacées) sont les régions où laplupart des mesures de conservation ont été mises en œuvre. Les actions comprennent la sensibilisationdu public et l’accroissement de la capacité de conservation et mènent à une réduction ou unestabilisation des menaces. Depuis 2008, le Partenariat BirdLife est également parvenu à la créationd’aires protégées pour plus d'un tiers des 115 espèces. Pour la barge à queue noire, l’espèce migratriced’Europe et Asie centrale dont l’aire de répartition tout au long de l’année est la plus vaste, ce sont autotal, 20 partenaires nationaux qui travaillent activement à la conservation de cette espèce emblématique(dont notre partenaire flamand, Natuurpunt)"Avec les mesures de conservation ciblées et des ressources adaptées, les espèces peuvent être sauvées.Des oiseaux comme le pétrel de Madère, le bouvreuil des Açores ou le faucon sacre répondent bien auxactions que les partenaires BirdLife prennent, avec l'aide des gouvernements, des bénévoles et desentreprises", explique le responsable conservation la nature de BirdLife Europe, Willem Van DenBossche, qui poursuit : Grâce à ces efforts, des espèces comme le bouvreuil des Açores ontretrouvé un avenir.Des projets, tels que The Amazing Journey parrainé par Swarovski Optik, la société leader sur le marchéde l'optique mondiale, vise à sauvegarder le vanneau sociable, un petit échassier migrateur en dangercritique d'Europe et d'Asie centrale dont l’observation d’un individu il y a quelques années dans lesplaines hesbignonnes a créé l’émotion chez les ornithologues belges.Jim Lawrence, directeur du programme de prévention de l’extinction des espèces de BirdLife, a déclaré:"Le Kazakhstan et le centre-sud de la Russie sont les seuls endroits au monde où niche le vanneausociable. La principale menace pour sa survie est la persécution par la chasse illégale le long de la routede migration. Grâce au projet The Amazing Journey nous pouvons suivre le déplacement des oiseaux etl’évolution de la population et, le cas échéant, prendre des mesures d'atténuation de la chasse."Les principales menaces pour les espèces d'oiseaux en Europe sont : les pertes d’habitat, la dégradationd'habitats due à l'agriculture intensive et l'utilisation de poisons.


6La Wamme en chantierY en a ras-le-plumetde manger dansune poubelle, pfffff....Tu parles d'un menu...Bande de civilisés !VOUS EN AVEZ RAS LE PLU... euh, ASSEZ DES DECHETSERRANTS ?EH BIEN NOUS AUSSI !ET NOUS EN AVONS ASSEZ AUSSI DES DEGRADATIONSCONTINUELLES PRODIGUEES A NOTRE ENVIRONNEMENTN'estimez vous pas qu'il est absolument inacceptable de percevoir notre environnement à traversdes amoncellements de déchets de toutes sortes ? Trouvez­vous que le pollueur devraitimpérativement être le payeur effectif et que ceux qui jettent leurs déchets dans la naturedevraient obligatoirement les enlever ? Nous pensons de même ! Hélas, ce n'est pas le cas et lesresponsables (à tous les échelons) dorment sur leurs deux oreilles. Mais il n'y a pas d'avenir pourune société incivique, insouciante, qui se saborde de la sorte. Alors, nous vous invitons plus quejamais à retrousser vos manches et à venir nous donner un coup de mains pour le grandnettoyage des berges de la rivière Wamme, qui traverse la réserve naturelle des Prés de laWamme, à Hargimont.Nous qui clamons à qui veut l'entendre que nous voulons que le monde change, commençonspar changer nous­mêmes et passons à l'action !Rendez-vous : le 14 juillet prochain – 9h30 devant l’église d’Hargimont.N’oubliez pas d’apporter vos bottes, gants et pique-nique.Pour tous renseignements et inscription (souhaitée) : Robert Vanhamme : 0498/100 271 ourobrnob@gmail.com


7Acrobates du jour et de la nuitLe 24 août à la Maison des Associations, route de Beauraing - WELLIN1 animation – spectacle"Sous ton aile" A 16 heures : par et avec Julie Renson, conteuseprofessionnelle, elle vous guide tout au long de cette très belleexposition «Si j’étais une hirondelle » Inscription vivement conseillée(max 40pers) 1€/pers. www.envolubilis.beEn permanence à partir de 11h : 3 expositions« Si j'étais une hirondelle » élaborée par le G.A.L. "Haute-Meuse" et l'asbl " Les Bocages" Commentateur : Jacques Gallez« Acrobates de la nuit » Guy Deflandre, naturaliste etphotographe sur les traces des chauves-souris durant un bondemi-siècle, nous fait le plaisir de partager ses magnifiquesimages sur ces fameuses « acrobates ».« Hirondelles et chauves-souris » vues par Christophe Jadin,jeune artiste wellinois.3 Balades guidéesA 9 h 30 : balade guidée sur le thème des hirondelles avec Les Naturalistes de la Haute Lesse, RDV àRevogneA 14 heures : balade "chauves-souris" dans la Réserve naturelle de Revogne avec Pierrette Nyssen et ThibautGoret - Rendez-vous à la Maison des Associations de Wellin.A 21h : balade "chauves-souris en nocturne » avec Thibaut Goret et Pierrette Nyssen RDV : avec PierretteNyssen et Thibaut Goret - Rdvs à la Maison des Associations de Wellin1 Atelier créatifA 17 heures 30 : atelier « Fabrication d’abris à chauves-souris »3 Exposés sur les chauves-sourisA 19 heures 30- Life Prairies bocagères : présentation du programme d’action pour les chauves-souris par Thibaut Goret- Écologie et cycle de vie des 3 espèces de chauves-souris ciblées par ce projet Life par Pierrette Nyssen- Quelques informations locales (sites, Trou Picot, expérience de baguage …), historique phylogénétique etprésentation du livre "Acrobates de la nuit " de et par Guy Deflandre1 visite de terrainA 20h30 départ pour le trou Picot (Grottes de Han sur Lesse) avec Guy Deflandre - max 15pers (inscriptionindispensable).Bar ouvert et petite restauration sur place. Stand avec vente de vins de fruits et de la bière de la régionaleFamenne : La NatagorixUne collaboration de :<strong>Natagora</strong> Famenne, Life Prairies Bocagères, Commune de Wellin, Naturalistes de la Haute-Lesse. Rens. : R. Vanhamme, robrnob@gmail.com 0498/100271 et F. Laurent, fabienne.laurent@wellin.be 084/430045


8Billet d'humeurQuand la nature se fait belle J-M LuffinEn région wallonne, il est des petites villes (parmi tant d'autres) qui n'aiment pas trop les arbres, la nature engénéral bien qu'elles fassent tout afin que l'on croie le contraire. Un bête exemple : sur les squares, les rondpoints,consciencieusement nettoyés de toute trace de nature indélicate, aux essences ligneuses, sauvageonnesqui (devraient) pourraient inspirer le respect, on leur préfère soit un vide clinique, désertique, soit des œuvresbien humaines qui rassurent sur le bon­sens, la pérennité de notre civilisation. C'est que, dans ces patelins,Madame, on y « intègre l'art ». Notamment en édifiant des monuments, des choses plus ou moins artistiquesmais totalement incongrues en ces endroits, et pour de coquets budgets frisant les 35.000 euros, voire plus.Argent que l'on se défendrait d'investir pour y planter telle ou telle essence, comme il se pourrait parfaitement.Car c'est tout à fait possible !Un cas parmi d'autres ? Lorsqu'un alignement d'une dizaine de peupliers gêne la vue sur un merveilleux etmoderne centre commercial, eh bien on les rase vite fait. Personne n'y voit rien à redire. Même pas les« écolos ». C'est que l'« économie » prime, Monsieur ! Sur la majorité, pour ne pas dire l'entièreté, des vastesrond­points établis aujourd'hui, en Belgique comme ailleurs, pas d'arbres, jamais. Par peur de distraire la gentautomobile ? Que dire alors des panneaux publicitaires géants qui processionnent le long des routes ! Parcrainte de ne pas voir débouler les chauffards ? Peu crédible dans la plupart des cas. Les forcenés du volant nese donnent guère de limites et le Code de la route ne saurait les impressionner.Même à une époque du « tout à la voiture », à l'heureoù les efforts consentis pour reboiser maintsterritoires malmenés ne suffisent même pas àcompenser la déforestation organisée, on s'attacheencore et toujours, sous de futiles prétextes, à ignorerl'importance écologique que représente le moindrearbre, à ignorer un peu partout ces « insignifiants »espaces ­ néanmoins perdus pour une nature dontnous sommes de moins en moins dignes.On préfère, et de loin, s'acharner à éradiquer toutebranche de ces arbres qui ont la mauvaise idées d'enfaire. C'est qu'un arbre, pour nos édiles, est tout juste


un banal élément décoratif. Et si l'on se borne aujourd'hui à laisser encore debout quelques troncs mutilés, voirequelques espèces naines pour qu'elles n'atteignent jamais la majesté d'un bel arbre, le citoyen ne pourraprétendre que la ville n'est qu'une cité de béton et de bitume ! Ainsi l'honneur est­il sauf, et si la nature trinque,c'est qu'elle peut le faire puisqu'elle ne s'en est jamais plainte...Entrez dans Marche, en venant de Marloie. Depuis le vaste rond­point, vous pouvez apercevoir un bosquet, surla droite, jadis lieu de toutes les libertés végétales où le regard butait sur le buissonnement laissé à sa propreguise. Depuis les coûteux et interminables travaux « d'embellissement », le voilà devenu un endroit de naturepropre, aplani, rasé, tout à fait respectable et dans le ton prétentieux qu'arbore, sans jeu de mot, cette cité. Unarbre tous les 4 mètres, tandis que ceux qui bordaient l'autoroute surplombante ont été tout simplement abattusalors qu'ils s'y trouvaient tranquilles, si l'on peut dire, depuis des lustres, sans que personne n'y trouve à redire.Des exemples de ce genre, qui peuvent paraître ridiculement insignifiants, foisonnent cependant un peu partout.Il suffit d'y être attentif pour se convaincre que les pouvoirs communaux n'apprécient pas trop la nature. C'estfou la quantité d'espace urbain où l'on pourrait planter un, voire plusieurs arbres. La nature, on l'aime surtoutdans les dépliants, les documentaires. Chez soi, en ville ou aux abords de celle­ci, le plus souvent elle gêne. Pourpreuve, le nombre d'arbres que l'on mutile ou abat, que ce soit dans des terrains privés ou autres, sans réfléchiraux conséquences que cela comporte.9Par contre, ce qui ne perturbe nullement les élus ce sont lestonnes de déchets qui souillent, qui enlaidissent les routeset rivières de d'une certaine Wallonie « havre de paix, debeauté, d'expansion touristique, économique ». Fermez leban.Cette bande de terre de remblais est l'ancien site d'unedouzaine d'arbres, qui, manifestement dérangeaient...Aujourd'hui, ère de l'obsession du micro­gazon, la naturedoit être propre, gérable, bref : à hauteur humaine mais pasplus. Signe des temps : si l'on a des cheveux, eh bien on lesrase, pour paraître plus ceci ou cela. Il faut que Naturerecule, qu'elle n e nous rappelle rien de nos origines. Pource faire, il importe qu'elle soit insidieusement grignotée. Ilfaut raser la moindre pâquerette, le plus audacieux pissenlit, la haie qui se permettrait d'être trop hirsute, l'arbrequi aurait l'audace de perdre ses feuilles ou « d'être dans le chemin ». Enfin tout ce qui oserait détonner surl'ordre militaire, aseptisé, rassurant de la conception d'une nature réglementée. A la manière rêvée par desgestionnaires communaux qui viendront encore parler de «nature», de «respect pour les générations futures».Oui, sans doute, du moins tant que ces reliquats de nature sans danger peuvent se mirer de loin, sans que l'onpuisse s'y tacher ; tant que l'herbe ne dépasse pas 5 cm., que l'on ne risque pas de glisser sur une feuille morteou de recevoir une saleté de pollen sur une automobile, alors oui, Monsieur, la nature est belle et on l'aime bien,savez vous.Ma conviction est que les politiciens qui font des gorgeschaudes sur « leur » nature, « leur » patrimoine, sont totalementégarés. Parce que, avoir les pieds sur terre implique que l'onmédite sur sa responsabilité, sur les conséquences à long termedes actes avant d'ordonner d'éradiquer quoi que ce soit, avantde se mêler de faire polluer une armée de jardiniers­raseurs(dans tous les sens du terme) pour rendre propre, jolie,façonnée, géométrique ce qui subsiste dans les villes de pseudonature.Pauvres électeurs que nous sommes, qui oublions si vitece que nous devons à une nature que nous abandonnons à desplans de gestions si peu responsables.Et pourtant, c'est possible !

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!