Intervention de Catherine Giraud, Psychologue à AgroParisTech

eh oui… l’univers de la grande école est somme toute assez banal, on y retrouvela routine scolaire rythmée par les évaluations,la satisfaction intellectuelle, qu’on imaginait absolument garantie, n’est pastoujours au RV, si bien que le « jeu de miroir » entre élève et enseignant, qui apu soutenir la réussite au concours, prend l’allure d’un « miroir aux alouettes »,d’un leurre, qui donne le sentiment d’avoir été dupé…« Tout ça pour ça ? »,sous - entendu, « pour si peu », c’est ce que nous disent certains élèvesdémotivés, qu’il faut aider à faire le deuil d’une représentation trop idéalisée,trop loin du réel, et à reconstruire un projet personnel qui n’avait jamais été mûrijusque là.2) La sensation de « vide intérieur » une fois franchi l’obstacle :Pour une minorité, la réussite laisse durablement un sentiment de néant :Le combat cesse une fois l’épreuve franchie, et avec lui cesse une raisond’exister.Sans compétition, comment affirmer sa différence ?Parole d’élève : « Moi madame, j’ai toujours visé le concours, après, je ne voisplus rien…A l’arrivée à l’école, c’est comme si on avait brutalement enlevé lacloche sous laquelle j’étais resté 3 ans, c’est comme sortir d’une couveuse, on afroid… »Le risque, c’est de se laisser reprendre par de nouveaux défis,La course aux bonnes notes,Ou la multiplication des engagements associatifs,Ou de repousser les limites, jusqu’à la conduite pathogène, addictive : l’abusd’alcool, de cannabis, d’internet, ou de séries télé, pour combler le vide…5