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La Lettre de la franchise - Simon Associés

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CONTRATS CIVILS ET COMMERCIAUXC<strong>la</strong>uses déc<strong>la</strong>rées abusives du fait <strong>de</strong> leur ambiguïté(Cass. civ. 1 ère , 20 mars 2013, pourvoi n°12-14.432)L’article L.132-1 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation dispose :« dans les contrats conclus entre professionnels et nonprofessionnelsou consommateurs, sont abusives les c<strong>la</strong>usesqui ont pour objet ou pour effet <strong>de</strong> créer, au détriment dunon-professionnel ou du consommateur, un déséquilibresignificatif entre les droits et obligations <strong>de</strong>s parties aucontrat ». En l’espèce, <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation s’est prononcéesur l’éventuel caractère abusif <strong>de</strong> c<strong>la</strong>uses insérées dans lesconditions générales <strong>de</strong> vente et <strong>de</strong> garantie proposées parun constructeur automobile. <strong>La</strong> Cour a considéré que, le faitpour ce <strong>de</strong>rnier d’indiquer, sous <strong>la</strong> rubrique « garantiecontractuelle », <strong>la</strong> disposition « Interventions non couvertespar <strong>la</strong> garantie : les interventions exécutées par <strong>de</strong>sréparateurs qui ne sont pas <strong>de</strong>s concessionnaires ou agents[du réseau] » constitue une c<strong>la</strong>use abusive. En effet, lerapprochement <strong>de</strong> l’intitulé <strong>de</strong> <strong>la</strong> rubrique sous <strong>la</strong>quellefigure <strong>la</strong> c<strong>la</strong>use et <strong>la</strong> teneur <strong>de</strong> celle-ci a pour effet <strong>de</strong> <strong>la</strong>issercroire au consommateur qu’il est tenu, pour bénéficier <strong>de</strong><strong>la</strong> garantie conventionnelle, <strong>de</strong> recourir à unconcessionnaire ou à un agent du réseau pour effectuertoutes les interventions qui seraient exécutées sur sonvéhicule. Une telle c<strong>la</strong>use crée un déséquilibre significatifentre les droits et obligations <strong>de</strong>s parties, au détriment duconsommateur. Il est en <strong>de</strong> même <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>use <strong>la</strong>issantcroire à ce <strong>de</strong>rnier que l’utilisation <strong>de</strong> pièces qui ne sontpas d’origine emporte en toute hypothèse exclusion <strong>de</strong> <strong>la</strong>garantie conventionnelle. Le caractère ambigu <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>usesuffit pour considérer <strong>la</strong> c<strong>la</strong>use comme abusive.L’exercice du droit <strong>de</strong> rétraction(Cass. civ. 1 ère , 20 mars 2013, pourvoi n°12-15.052)En cas <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> biens ou fourniture d’une prestation <strong>de</strong>services conclue à distance entre un professionnel et unconsommateur, ce <strong>de</strong>rnier dispose d’un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> rétractation<strong>de</strong> sept jours pour exercer son droit <strong>de</strong> rétractation, sansavoir à justifier <strong>de</strong> motifs, ni à payer <strong>de</strong> pénalités. Ce droitsouffre néanmoins <strong>de</strong> quelques exceptions, notamment,ainsi que le prévoit l’article L.121-20-2, 3°du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>consommation, pour les contrats <strong>de</strong> fournitures <strong>de</strong> biensconfectionnés selon les spécifications du consommateur, ounettement personnalisés ou qui, du fait <strong>de</strong> leur nature, nepeuvent être réexpédiés ou sont susceptibles <strong>de</strong> se détériorerou <strong>de</strong> se périmer rapi<strong>de</strong>ment.En l’espèce, <strong>de</strong>ux consommateurs ont acquis à distance <strong>de</strong>uxmotocyclettes auprès d’un professionnel, puis exercent leurdroit <strong>de</strong> rétractation en respectant le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> sept joursaprès avoir pris livraison <strong>de</strong>s véhicules. Mais n’ayant pasobtenu <strong>la</strong> restitution <strong>de</strong> <strong>la</strong> somme correspondant au prix <strong>de</strong>vente, ils ont exercé une action, le ven<strong>de</strong>ur invoquantl’application <strong>de</strong> l’art. L. 121-20-2, 3°C. consom. <strong>La</strong> CourSuprême a considéré que les motocyclettes avaientuniquement fait l’objet d’une immatricu<strong>la</strong>tion, ce qui n’avaitmodifié ni leur nature, ni leur <strong>de</strong>stination et <strong>de</strong> ce fait, il nes’agissait pas <strong>de</strong> biens « nettement personnalisés »permettant l’exclusion du droit <strong>de</strong> rétractation.L’action en garantie <strong>de</strong>s vices cachés(Cass. civ. 1 ère , 19 mars 2013, pourvoi n°11-26.566)Une société éditrice d’un journal acquiert <strong>de</strong>ux rotatives,dont elle constate ensuite le dysfonctionnement, puisintente une action à l’encontre du ven<strong>de</strong>ur en se préva<strong>la</strong>nt<strong>de</strong> <strong>la</strong> garantie <strong>de</strong>s vices cachés. <strong>La</strong> Cour <strong>de</strong> cassation faitdroit à cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, considérant que les conditionsexigées pour l’application d’une telle garantie sont remplies.Les défauts invoqués par l’acheteur n’étaient pas apparentslors <strong>de</strong> <strong>la</strong> livraison et se sont révélés par <strong>la</strong> suite, engendrantune mauvaise qualité et <strong>de</strong>s retards d’impression.<strong>La</strong> chose vendue était donc impropre à l’usage auquel elleétait <strong>de</strong>stinée. <strong>La</strong> c<strong>la</strong>use limitative <strong>de</strong> responsabilité stipuléepar le ven<strong>de</strong>ur était <strong>de</strong> plus inopposable car, d’une part,l’action en garantie <strong>de</strong>s vices cachés ne donne pas lieu à uneaction en responsabilité contractuelle mais à une action engarantie et, d’autre part, ven<strong>de</strong>ur et acquéreur n’étaient pas<strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> même spécialité, et l’acheteur nedisposait donc pas <strong>de</strong>s compétences techniques nécessairespour déceler le vice affectant <strong>la</strong> chose vendue.<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinet SIMON ASSOCIES – Avril 2013 – Page 5

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