PROGRAMME - Université de Montréal

22Vendredi 14 octobreBloc F15 h 15-16 h 1526 /Confier un enfantà une personnequi lui est significative :oui, mais à qui ?Suzanne DessureaultDirection de la protection de la jeunesseMarie-José JohnsonCentre jeunesse de Montréal –Institut universitaireChantale TremblayCentre jeunesse de Montréal –Institut universitaireL’article 4 de la Loi sur la protection de lajeunesse (LPJ) stipule que « dans l’intérêtde l’enfant, lorsque son maintien à domicilen’est pas possible, la décision doit tendreà lui assurer, dans la mesure du possibleauprès des personnes qui lui sont les plussignificatives, la continuité des soins et lastabilité des liens et des conditions de vieappropriées à ses besoins et à son âge et serapprochant le plus d’un milieu familial ».Mais qu’en est-il de la définition de ce milieude vie et de son évaluation ? À ce titre,l’évaluation d’un milieu de vie à qui la DPJenvisage de confier un enfant est unprocessus qui vide celle-ci de certainsaspects cliniques spécifiques, liés à l’intérêtd’un enfant visé, ainsi que de la possibilitéqu’il puisse se développer dans uneperspective de continuité et de stabilité.L’évaluation du milieu de vie, outre le faitde valider la capacité physique des personnesà accueillir l’enfant (santé physique etmentale, problèmes de consommation,problèmes judiciaires, caractéristiquesphysiques du milieu de vie), porte surtrois principaux aspects :• La nature de la motivation du milieuà se proposer à accueillir l’enfant ;• Les capacités parentales des personnesdans la réponse aux besoins de l’enfant ;• La capacité des personnes à collaboreravec le parent ou le représentant de laDPJ, dans le cadre de la mesure légaleen vigueur pour l’enfant.Lorsque l’on confie un enfant à despersonnes significatives, nous devonstoujours considérer, autant dans l’évaluationque dans le suivi qui se poursuivra, les troisenjeux cliniques fondamentaux suivants :• Leur capacité à investir l’enfantà long terme ;• Leur capacité à garder une certainedistance affective et à gérer la relationavec le parent de l’enfant ;• La transmission intergénérationnelledes problèmes d’abus et de négligenceversus leur résolution.27 /Portrait québécoisde la récurrence des mauvaistraitements signalésen protection de la jeunesseSonia Hélie, Ph.D.Chercheure, Institut de recherchepour le développement social des jeunes,Centre jeunesse de Montréal –Institut universitaireCatherine LaurierChercheure, Centre jeunesse de Montréal –Institut universitaire, Professeureassociée, École de criminologie,Université de Montréal, Chercheureassociée, Centre de recherche etd’intervention sur le suicide et l’euthanasie,Université du Québec à MontréalAprès une intervention des services deprotection de la jeunesse, quelle est laprobabilité que l’enfant soit revictimisé dansles années qui suivent ? Il n’existe actuellementaucun portrait fiable de ce phénomène àl’échelle du Québec. Les rares donnéesexistantes suggèrent que le taux de récurrencede la maltraitance signalée aux autoritésserait pourtant préoccupant. L’une des raresétudes sur le sujet a permis de chiffrer à22 % le risque d’un premier resignalement enprotection de la jeunesse sur une période de4 ans dans la région montréalaise (Hélie, 2005).Cette présentation est tirée d’une étude decohorte provinciale dont le but est d’estimerle risque de récurrence de la maltraitanceet de mieux comprendre les facteurs quiinfluencent le passage de la maltraitanceà la délinquance. La cohorte à l’étude estconstituée de tous les enfants québécoisdont le dossier a été fermé entre 2005 et2009 après une première prise en chargeen protection de la jeunesse. Les résultatspréliminaires qui sont présentés permettentde chiffrer l’ampleur de la récurrence enprotection de la jeunesse sur une périodede cinq années. Les banques de données des16 centres jeunesse du Québec ont étéconsultées pour identifier les enfants faisantpartie de la cohorte, documenter leurs caractéristiquessociodémographiques et lesservices qu’ils ont reçus. Un portrait sommairedes facteurs corrélés à la récurrence de lamaltraitance sera présenté, de même que laprobabilité d’application de mesures ousanctions selon la LSJPA. Des pistes derecherches futures seront également suggérées.