12Jeudi 13 octobreBloc B13 h 15-14 h 456 /Effets <strong>de</strong> l’approchecognitivo-comportementaleaxée sur le traumachez les enfants victimesd’agression sexuelleAnnie FournierCentre d’expertise Marie-VincentMartine Hébert, Ph.D.Professeure titulaire,Département <strong>de</strong> sexologie,<strong>Université</strong> du Québec à <strong>Montréal</strong>La thérapie cognitivo-comportementale axéesur le trauma (Trauma-Focused Cognitive-Behavioral Therapy –TF-CBT) (Deblinger &Helfin, 1996 ; Cohen, Mannarino & Deblinger,2006) a été élaborée afin <strong>de</strong> favoriser undéveloppement optimal chez les enfantsvictimes d’agression sexuelle malgré le traumavécu. Cette approche thérapeutique estmaintenant reconnue comme une pratiqueexemplaire fondée sur <strong>de</strong>s données probantes(Saun<strong>de</strong>rs, Berliner & Hanson, 2004 ;Silverman et al., 2008). De vastes efforts <strong>de</strong>diffusion sont mis en place dans différentsmilieux d’intervention aux États-Unis. AuQuébec, l’approche a récemment été implantéeau Centre d’expertise Marie-Vincent.L’intervention TF-CBT offre plusieursavantages dont une approche systémique quireconnaît l’importance du parent non-agresseurdans la trajectoire <strong>de</strong> rétablissement <strong>de</strong>l’enfant. Par ailleurs, l’intervention offre uneflexibilité permettant <strong>de</strong> doser l’importance<strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s composantes du traitement.Cet atelier présentera les objectifs et lesdifférentes composantes du traitementTF-CBT <strong>de</strong> même que les résultats <strong>de</strong>s effets<strong>de</strong> l’approche auprès d’un groupe d’enfantsâgés <strong>de</strong> 6 à 12 ans. Le <strong>de</strong>vis d’évaluationpermet <strong>de</strong> contraster les changementsobservés chez les participants avecles résultats <strong>de</strong>s enfants d’un groupe<strong>de</strong> comparaison n’ayant pas bénéficié <strong>de</strong>l’intervention et d’explorer <strong>de</strong> possibles7 /Développement cognitif<strong>de</strong> jeunes âgés entre6 et 11 ans du CJM-IUJulie Morin<strong>Université</strong> du Québec à <strong>Montréal</strong>,Centre jeunesse<strong>de</strong> <strong>Montréal</strong> – Institut universitaireLa maltraitance est l’un <strong>de</strong>s plus grandsobstacles au développement optimal <strong>de</strong>l’enfant. Privés <strong>de</strong> soins adéquats, lesenfants sont bien sûr plus à risque d’êtreatteints physiquement (Dubowitz, 1999),mais ils sont également prédisposés àprésenter diverses psychopathologies(Cloutier et al., 2008; Kerker & Dore,2005; Pauzé et al., 2004).Si certaines dimensions du développement<strong>de</strong> ces enfants sont suffisamment biendocumentées, d’autres <strong>de</strong>meurentméconnues. À cet effet, l’apport <strong>de</strong> laneuropsychologie à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> lamaltraitance est une avenue prometteuse,permettant <strong>de</strong> situer le fonctionnementcognitif <strong>de</strong>s enfants et <strong>de</strong> qualifier leursbesoins avec plus <strong>de</strong> spécificité. Le type <strong>de</strong>maltraitance subie, le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> sévérité <strong>de</strong> laproblématique, les effets cumulatifs <strong>de</strong>s types<strong>de</strong> mauvais traitements, le moment où lamaltraitance survient dans l’histoire <strong>de</strong> vie<strong>de</strong> l’enfant et sa chronicité sont au nombre<strong>de</strong>s facteurs les mieux soutenus permettantd’expliquer la gran<strong>de</strong>hétérogénéité <strong>de</strong>s atteintes potentielles(Bolger, Patterson & Kupersmidt, 1998 ;Fluke, Shusterman, Hollinshead & Yuan,2008; Teisl & Cicchetti, 2008).spécificités en lien avec le sexe et l’âge<strong>de</strong> l’enfant. Finalement, les conditionsoptimales d’application <strong>de</strong> ce traitementseront abordées à partir d’histoires<strong>de</strong> cas illustrant la diversité <strong>de</strong>s clientèlesrencontrées. De même, les différents défisrelatifs à l’implantation <strong>de</strong> l’approcheTF-CBT en milieux naturels seront soulevés.La communication proposée comporte laprésentation <strong>de</strong> données inédites décrivantle développement cognitif <strong>de</strong> jeunes âgésentre 6 et 11 ans (n = 42) inscrits à laprogrammation Grandir ensemble offerte parle CJM-IU. Celle-ci est offerte aux famillesdont la problématique <strong>de</strong> maltraitance estjugée sévère par l’intervenant attitré. Plusspécifiquement, les dimensions suivantes dudéveloppement cognitif <strong>de</strong>s enfants serontexaminées : le fonctionnement intellectuel,les habiletés verbales et non verbales, lamémoire <strong>de</strong> travail, la vitesse <strong>de</strong> traitement<strong>de</strong> l’information, l’attention visuelle, auditiveet les fonctions exécutives (résolution <strong>de</strong>problèmes, planification, inhibition). Cesdonnées nous amèneront à suggérer quele développement <strong>de</strong>s enfants maltraitésest caractérisé par un trouble complexe<strong>de</strong> développement induit par <strong>de</strong>s facteursenvironnementaux.Les théories neurobiologiques issuesdu domaine <strong>de</strong> la traumatologiedéveloppementale seront mises àcontribution pour expliquer les résultatsobtenus. Enfin, il sera question <strong>de</strong> l’évaluation<strong>de</strong> la compromission du développement <strong>de</strong>senfants et <strong>de</strong>s implications cliniques que celasoulève, notamment quant à l’accessibilitéaux soins spécialisés.
8 /Différents pourl’intérêt <strong>de</strong>s enfants :la richesse du partenariatMe Marie-Josée GuillemetteProcureure <strong>de</strong>s poursuites criminelles etpénales du district judiciaire <strong>de</strong> LongueuilMélanie LévesqueIntervenante sociale,Centre jeunesse <strong>de</strong> la MontérégieWalter RifioratiInspecteur,Unité <strong>de</strong>s crimes graves,Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> l’agglomération<strong>de</strong> LongueuilPatsy VilleneuveTravailleuse sociale,Clinique sociojuridique,CHU Sainte-JustineDans le cadre <strong>de</strong> leur travail et dans le butd’innover, le Centre jeunesse <strong>de</strong> la Montérégie,les procureurs du district judiciaire <strong>de</strong>Longueuil ainsi que les enquêteurs du Service<strong>de</strong> police <strong>de</strong> l’agglomération <strong>de</strong> Longueuil(SPAL) ont pu compter à maintes reprisessur l’équipe multidisciplinaire <strong>de</strong> la cliniquesociojuridique du CHU Sainte-Justine.Malgré le fait que les centres hospitaliersn’aient pas <strong>de</strong> protocole particulier, ils sonttout <strong>de</strong> même liés <strong>de</strong> par les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>l’entente multisectorielle et leur contributionà ce processus est <strong>de</strong>venue indéniable.Le privilège <strong>de</strong> se rencontrer comme groupe<strong>de</strong> travail, en incluant les experts médicaux,tôt dans les processus judiciaires et <strong>de</strong>protection comporte <strong>de</strong> multiples avantages.L’accessibilité et la disponibilité <strong>de</strong> cetteéquipe permettent à tout un chacun <strong>de</strong>mieux comprendre les événements qu’unenfant a pu vivre. Les questions juridiquesposées peuvent amener l’expert à approfondirson examen, et les enquêteurs du SPAL àmieux cibler leurs démarches d’enquête.La rencontre préalable à l’autorisationpermet au procureur d’évaluer tôt la valeurprobante du témoignage <strong>de</strong>s experts,souvent témoins clés dans un procès.Quel que soit le domaine, tous poursuiventle même but : le bien-être <strong>de</strong> l’enfant. Avecle temps, ces gens ont appris à travaillerensemble et à raffiner leurs interventions,créant un partenariat à part entière pourl’intérêt <strong>de</strong> ces victimes sans défense.9 /Les Programmes <strong>de</strong> soutienaux jeunes parents (PSJP).De la prévention en évolutionavec une clientèle vulnérablediversifiéeJacques MoreauÉcole <strong>de</strong> service social,<strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Montréal</strong>La prévention <strong>de</strong> la maltraitance peutprendre plusieurs formes, avoir différentsobjectifs et viser différentes clientèles.Depuis plus <strong>de</strong> 40 ans maintenant, unepartie <strong>de</strong> la population est non seulementétudiée pour ses caractéristiques particulières,mais fait aussi l’objet d’interventions psychosociales<strong>de</strong> diverses natures en Occi<strong>de</strong>ntet au Québec. La communauté scientifiques’entend pour dire que les jeunes parents(comparativement à <strong>de</strong>s parents plus vieux,plus scolarisés et plus à l’aise financièrement)sont plus susceptibles <strong>de</strong> développer à unmoment ou un autre <strong>de</strong>s comportementsparentaux inadéquats pour la qualité dudéveloppement du jeune enfant et, danscertains cas, <strong>de</strong> permettre <strong>de</strong> surcroît <strong>de</strong>mauvais traitements envers leur(s) enfant(s).C’est pourquoi on les considère comme ungroupe « à risque » quant à l’apparition et audéveloppement <strong>de</strong> conduites maltraitantes.Afin <strong>de</strong> répondre à ce problème social etsanitaire, le gouvernement du Québec a missur pied un programme s’adressant spécifiquementà cette population à l’intérieur <strong>de</strong>sServices intégrés <strong>de</strong> périnatalité et petiteenfance (SIPPE): les Programmes <strong>de</strong>soutien aux jeunes parents (PSJP). Cesprogrammes sont offerts dans l’ensemble duQuébec par les CLSC. La présente communicationportera sur différents aspects d’uneétu<strong>de</strong> portant sur l’évolution <strong>de</strong> la pratique<strong>de</strong>s PSJP dans différentes régions du Québec,les types d’interventions privilégiées en lienavec l’atteinte <strong>de</strong>s objectifs définis par lesPSJP, l’intensité <strong>de</strong> l’intervention livrée enpério<strong>de</strong> prénatale et postnatale six moisainsi que les caractéristiques <strong>de</strong>s jeunesparents en termes <strong>de</strong> profils <strong>de</strong> vulnérabilitéen lien avec l’intensité <strong>de</strong> l’intervention enpério<strong>de</strong> prénatale et postnatale six mois.Des résultats préliminaires suggèrent quel’hétérogénéité <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>s jeunesparents milite en faveur d’une diversité <strong>de</strong>smodalités d’interventions auprès <strong>de</strong> cetteclientèle si l’on veut prétendre à un véritableeffet préventif sur l’apparition et l’évolution<strong>de</strong> conduites parentales inadéquates, voiredysfonctionnelles ou carrément maltraitantesen regard <strong>de</strong>s besoins développementaux<strong>de</strong>s enfants.10 /Mauvais traitementset diversité culturelle :comprendre et agirSarah DufourProfesseure, <strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Montréal</strong>Ghayda HassanProfesseure,<strong>Université</strong> du Québec à <strong>Montréal</strong>Chantal LavergneChercheure, Centre jeunesse<strong>de</strong> <strong>Montréal</strong> – Institut universitaireLes professionnels <strong>de</strong>vant faire face aux mauvaistraitements en milieu familial doivent s’assurer<strong>de</strong> l’accessibilité et <strong>de</strong> l’adéquation <strong>de</strong> leursservices aux familles qui ne sont pas issues <strong>de</strong>la culture majoritaire. Le présent atelier viseà soutenir leur réflexion à cet égard. D’abord,une mise en contexte permettra <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>stermes comme « minorités visibles » et « culture ».Quelques statistiques et les défis <strong>de</strong> l’exercicedu rôle parental pour les personnes issues <strong>de</strong>communautés culturelles seront ensuite présentés,par exemple le défi <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir adapterson rôle parental dans un contexte où sespropres valeurs et mo<strong>de</strong>s éducatifs diffèrent<strong>de</strong> la culture majoritaire. Les motifs justifiantla pertinence d’une réflexion sur les liens entremauvais traitements et diversité culturellepermettront <strong>de</strong> clore la première partie. Cetteréflexion s’impose d’autant que, comme ledémontrera la <strong>de</strong>uxième partie, les enfants<strong>de</strong>s minorités visibles sont surreprésentésdans les services <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la jeunesse.L’ampleur <strong>de</strong> cette disproportion et son étiologieseront présentées. La troisième partierésumera les connaissances sur l’efficacité <strong>de</strong>sinterventions visant les mauvais traitements encontexte <strong>de</strong> diversité culturelle. Nous verronsque ces interventions sont prometteuses, bienque les résultats ne soient pas encore assezrobustes pour conclure à leur efficacitéspécifique aux groupes culturels <strong>de</strong> manièredéfinitive. Suivra une réflexion sur les enjeuxet défis <strong>de</strong> la relation d’ai<strong>de</strong> entre un professionnelpsycho-social et un parent <strong>de</strong> communautéculturelle aux prises avec les mauvaistraitements, par exemple <strong>de</strong>s conceptionsdifférentes <strong>de</strong>s rapports parent-enfant. Enfin,et pour conclure, <strong>de</strong>s recommandations pour lapratique seront émises, soit : 1- développer lacompétence culturelle <strong>de</strong>s intervenants ; 2- dénoncerles comportements dangereux et éviterd’« ethniciser » les problèmes ; 3- l’éventuellenécessité d’ajuster les interventions dans lessituations <strong>de</strong> mauvais traitements impliquant<strong>de</strong>s communautés culturelles et, enfin, 4- viserl’élimination <strong>de</strong> la disproportion dans lesservices <strong>de</strong> protection.13