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"Les causes et les conséquences du naufrage du pétrolier L'Erika"

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<strong>Les</strong> conditions de travail <strong>et</strong> d'emploi des marinsde la marine marchandeLe Bureau <strong>du</strong> Conseil économique <strong>et</strong> social a souhaité que, dans le cadre destravaux sur <strong>les</strong> <strong>causes</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> conséquences <strong>du</strong> <strong>naufrage</strong> de l’Erika, soient examinées<strong>les</strong> conditions de travail <strong>et</strong> d’emploi des marins de la marine marchande.En eff<strong>et</strong>, si le <strong>naufrage</strong> de l’Erika n’a, heureusement, fait aucune victime dansl’équipage, il apparaît que, d’une façon générale, <strong>les</strong> conséquences matériel<strong>les</strong>(pollution, environnement…) r<strong>et</strong>iennent plus l’attention que <strong>les</strong> pertes en vieshumaines <strong>et</strong> <strong>les</strong> conditions de travail <strong>et</strong> de vie.Or, selon <strong>les</strong> informations de l’OIT, sur trente ans, 10°000 navires ont sombré <strong>et</strong>, sur<strong>les</strong> dix dernières années, 130 000 marins ont disparu. De novembre 1994 à octobre1996, date de la dernière session maritime de l’OIT, 180 navires de plus de 500tonnes brutes ont sombré <strong>et</strong> 1 200 disparus été per<strong>du</strong>s en mer.1. I – UN BILAN PARTICULIèREMENT sévère<strong>Les</strong> pertes en vies humaines sont particulièrement importantes <strong>et</strong> le facteur humainest, à l’évidence, délibérément négligé.Il est incontestable que des efforts ont été entrepris par des organisationsinternationa<strong>les</strong> (Organisation Maritime Internationale, Organisation Internationale <strong>du</strong>Travail…) pour améliorer, par de nouvel<strong>les</strong> normes techniques ou socia<strong>les</strong>, lasécurité <strong>du</strong> transport maritime.Cependant, <strong>les</strong> ratifications indispensab<strong>les</strong> à l’application de ces normes ne sont passystématiquement intervenues <strong>et</strong>, il arrive même que des Etats ayant ratifié cesconventions négligent de <strong>les</strong> faire appliquer. <strong>Les</strong> Etats qui accordent aux armateursleur pavillon (<strong>les</strong> Etats <strong>du</strong> pavillon) n’exercent pas, loin s’en faut, toutes <strong>les</strong>responsabilités qui leur incombent.Dans ces conditions, le soin de prendre <strong>les</strong> dispositions nécessaires à l’applicationdes conventions internationa<strong>les</strong> est, de plus en plus souvent, laissé aux Etats <strong>du</strong>port. De surcroît, il apparaît que le respect des normes socia<strong>les</strong> minima<strong>les</strong> tel<strong>les</strong>qu’el<strong>les</strong> sont pourtant définies par des accords internationaux <strong>et</strong> <strong>les</strong> directives del’Union européenne ne font pas l’obj<strong>et</strong> d’inspections aussi formel<strong>les</strong> que le sont <strong>les</strong>inspections techniques.Dans ce contexte, <strong>les</strong> conditions de travail <strong>et</strong> d’emploi des marins sont au cœur d’unprocessus de dérégulation <strong>et</strong> sont utilisées comme un avantage concurrentielévident.Le marché <strong>du</strong> transport maritime international s’appuie donc sur une logique demoins-disant social caractérisée par le recours aux pavillons de complaisance ou" pavillons sous-normes " qui comme le rappelait Patrick Chaum<strong>et</strong>te, doyen de lafaculté de droit de Nantes, lors de son audition sont, en fait, toujours des pavillonssous-normes socia<strong>les</strong> ".2 - PROPOSITIONS2.1 – Ratifier <strong>les</strong> conventions de l’OITIl est vrai que la France est en tête des pays ayant ratifié <strong>les</strong> conventions de l’OIT.Aussi doit-elle ratifier, dans <strong>les</strong> meilleurs délais, cel<strong>les</strong> qui ne l’ont pas encore été enprenant <strong>les</strong> engagements nécessaires à leur application dans <strong>les</strong> DOM <strong>et</strong> <strong>les</strong> TOM(donc, dans <strong>les</strong> Terres Austra<strong>les</strong> <strong>et</strong> Antarctiques Françaises).

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