oooUne amélioration <strong>et</strong> une harmonisation des réglementationsinternationale <strong>et</strong> européenne, assorties de la mise en place desanctions véritablement dissuasives.Un renforcement <strong>et</strong> surtout une plus grande fiabilité des contrô<strong>les</strong>tant au titre de l’Etat <strong>du</strong> pavillon que de l’Etat <strong>du</strong> port.Ce qui suppose des moyens juridiques, matériels <strong>et</strong> humainspour l’exercice de ces contrô<strong>les</strong>.Une lutte résolue <strong>et</strong> concertée pour arriver à l’élimination desnavires sous-normes <strong>et</strong> pour favoriser un transport maritime dequalité.Cela passe par :o le relèvement substantiel des normes de construction <strong>et</strong> d’entr<strong>et</strong>ienainsi que de la qualité des conditions d’exploitation des navires.o l’organisation de la transparence en ce qui concerne <strong>les</strong> intervenants<strong>du</strong> secteur, l’état <strong>du</strong> navire, la nature des cargaisons (développementde la base européenne de données EQUASIS pour assurer un suividynamique de l’état des navires <strong>et</strong> publier une liste noire des naviresdangereux).o l’extension <strong>du</strong> système de signalement des navires à l’entrée dans <strong>les</strong>eaux européennes dans la perspective d’aller vers une autorisationpréalable d’accès pour <strong>les</strong> transports à risques.o Une action forte de responsabilisation de tous <strong>les</strong> acteurs de lachaîne <strong>du</strong> transport maritime.Outre la transparence des informations (état <strong>du</strong> navire, nature des cargaisons,intervenants…), l’implication financière des acteurs est un instrument indispensablede c<strong>et</strong>te responsabilisation.Pour cela il conviendra :o que <strong>les</strong> procé<strong>du</strong>res <strong>et</strong> niveaux d’indemnisation soient adaptés pourprendre en compte le coût total des conséquences des sinistres ;o que soit instauré un système de responsabilité financière sansfaute impliquant l’ensemble des acteurs <strong>du</strong> transport maritime,chacun pour ce qui le concerne <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant une indemnisation<strong>et</strong> une réparation rapide <strong>et</strong> automatique des sinistres sansattendre la répartition des responsabilités à trancher par <strong>les</strong> juges.o que soit engagée une réflexion pour perm<strong>et</strong>tre aux systèmesd’assurance de jouer un rôle actif dans la prévention des sinistres.D’une façon générale, la section a considéré que <strong>les</strong> premières mesures décidées enFrance (table ronde, comité interministériel de la mer) amorçaient une évolutionpositive qui rejoint ses préoccupations, mais que ces mesures devront êtreconfirmées <strong>et</strong> prolongées au niveau européen <strong>et</strong> international pour donner leur pleineefficacité.Il importe donc que le Conseil économique <strong>et</strong> social suive avec attention aussi bienl’application des mesures déjà prises que <strong>les</strong> directives qui seront proposées <strong>et</strong>adoptées sur ces mêmes suj<strong>et</strong>s.
<strong>Les</strong> conditions de travail <strong>et</strong> d'emploi des marinsde la marine marchandeLe Bureau <strong>du</strong> Conseil économique <strong>et</strong> social a souhaité que, dans le cadre destravaux sur <strong>les</strong> <strong>causes</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> conséquences <strong>du</strong> <strong>naufrage</strong> de l’Erika, soient examinées<strong>les</strong> conditions de travail <strong>et</strong> d’emploi des marins de la marine marchande.En eff<strong>et</strong>, si le <strong>naufrage</strong> de l’Erika n’a, heureusement, fait aucune victime dansl’équipage, il apparaît que, d’une façon générale, <strong>les</strong> conséquences matériel<strong>les</strong>(pollution, environnement…) r<strong>et</strong>iennent plus l’attention que <strong>les</strong> pertes en vieshumaines <strong>et</strong> <strong>les</strong> conditions de travail <strong>et</strong> de vie.Or, selon <strong>les</strong> informations de l’OIT, sur trente ans, 10°000 navires ont sombré <strong>et</strong>, sur<strong>les</strong> dix dernières années, 130 000 marins ont disparu. De novembre 1994 à octobre1996, date de la dernière session maritime de l’OIT, 180 navires de plus de 500tonnes brutes ont sombré <strong>et</strong> 1 200 disparus été per<strong>du</strong>s en mer.1. I – UN BILAN PARTICULIèREMENT sévère<strong>Les</strong> pertes en vies humaines sont particulièrement importantes <strong>et</strong> le facteur humainest, à l’évidence, délibérément négligé.Il est incontestable que des efforts ont été entrepris par des organisationsinternationa<strong>les</strong> (Organisation Maritime Internationale, Organisation Internationale <strong>du</strong>Travail…) pour améliorer, par de nouvel<strong>les</strong> normes techniques ou socia<strong>les</strong>, lasécurité <strong>du</strong> transport maritime.Cependant, <strong>les</strong> ratifications indispensab<strong>les</strong> à l’application de ces normes ne sont passystématiquement intervenues <strong>et</strong>, il arrive même que des Etats ayant ratifié cesconventions négligent de <strong>les</strong> faire appliquer. <strong>Les</strong> Etats qui accordent aux armateursleur pavillon (<strong>les</strong> Etats <strong>du</strong> pavillon) n’exercent pas, loin s’en faut, toutes <strong>les</strong>responsabilités qui leur incombent.Dans ces conditions, le soin de prendre <strong>les</strong> dispositions nécessaires à l’applicationdes conventions internationa<strong>les</strong> est, de plus en plus souvent, laissé aux Etats <strong>du</strong>port. De surcroît, il apparaît que le respect des normes socia<strong>les</strong> minima<strong>les</strong> tel<strong>les</strong>qu’el<strong>les</strong> sont pourtant définies par des accords internationaux <strong>et</strong> <strong>les</strong> directives del’Union européenne ne font pas l’obj<strong>et</strong> d’inspections aussi formel<strong>les</strong> que le sont <strong>les</strong>inspections techniques.Dans ce contexte, <strong>les</strong> conditions de travail <strong>et</strong> d’emploi des marins sont au cœur d’unprocessus de dérégulation <strong>et</strong> sont utilisées comme un avantage concurrentielévident.Le marché <strong>du</strong> transport maritime international s’appuie donc sur une logique demoins-disant social caractérisée par le recours aux pavillons de complaisance ou" pavillons sous-normes " qui comme le rappelait Patrick Chaum<strong>et</strong>te, doyen de lafaculté de droit de Nantes, lors de son audition sont, en fait, toujours des pavillonssous-normes socia<strong>les</strong> ".2 - PROPOSITIONS2.1 – Ratifier <strong>les</strong> conventions de l’OITIl est vrai que la France est en tête des pays ayant ratifié <strong>les</strong> conventions de l’OIT.Aussi doit-elle ratifier, dans <strong>les</strong> meilleurs délais, cel<strong>les</strong> qui ne l’ont pas encore été enprenant <strong>les</strong> engagements nécessaires à leur application dans <strong>les</strong> DOM <strong>et</strong> <strong>les</strong> TOM(donc, dans <strong>les</strong> Terres Austra<strong>les</strong> <strong>et</strong> Antarctiques Françaises).