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Journal du Parc n°19 - Parc naturel régional Livradois-Forez

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J o u r n a l d u P a r c n a t u r e l r é g i o n a l P r i n t e m p s - É t é 2010S. ImbottY. Loubier« Retiens la nuit,laisse ton corps… »,chantait Johnny Hallydaydans les années 60.L’idole des jeunes étaitprécurseur, à son corpsdéfendant, de ce soucique l’on a aujourd’huide préserver le cielnocturne.Trois communes<strong>du</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>,Isserteaux, Châteldonet La Chamba, viennentde signer une chartepour que la nuit aitencore de beaux joursdevant elle.“Paris, ville lumière”, l’argumentdate un peu. Il existedésormais un concours“Villes et Villages étoilés” qui signe leretour en grâce de la nuit. Loin des feuxde la capitale, allons visiter La Chambaby night*.« L’un de nos habitants a des amis astronomes.Ils viennent souvent à La Chamba,ils disent que chez nous le ciel est merveilleux,raconte Madame le maire, DaniellePicarles. Ils nous ont suggéré de participerà ce concours des Villages étoilés dont nousignorions l’existence. Et ils ont promis denous faire de la publicité. » La communeobtient le label et décroche trois étoiles.« Nous aurions pu en avoir quatre, maisl’éclairage de l’église, que nous avons misen place l’année dernière, nous a privésde quelques points. » L’élue n’envisage pasde supprimer l’illumination de l’édifice…« D’abord c’est <strong>du</strong> plus bel effet et, surtout,nous éteignons tous les feux à 23 heures.RetiensPhotola nuit...épuisement, quand ils ne s’y brûlent pas.La menace concerne bien d’autres espèces.Les rythmes biologiques des animaux sontperturbés. Des rouges-gorges se mettentà chanter en pleine nuit. La lumière artificiellemasque l’effet fluorescent de lafemelle <strong>du</strong> ver luisant qui ne peut plus sefaire repérer par le mâle ; la repro<strong>du</strong>ctionen souffre. Les chauves-souris désertentclochers et bâtiments sitôt que l’accès deleur refuge est éclairé. Les oiseaux migrateurs,qui se guident sur les étoiles, sontdésorientés par les lumières des villes. Etc.D a n i e l l e P i c a r l e s En revanche, le renard et la fouine semblents’accommoder <strong>du</strong> surcroît de clarté.Passez le message dans les poulaillers.On ne va pas éclairer toute la nuit, pourles chats et les chouettes ! »Activité nocturneCertainement pas. D’autant que leschouettes sont plutôt incommodées par lalumière. Elles ne sont pas les seulespuisque 75 % des espèces vivantes ontune activité principalement nocturne.Notre manière trop voyante de conjurer lapeur <strong>du</strong> noir a sur la faune des effets néfastesque l’on commence à peine à évaluer.Nous avons tous vu des papillonsvoleter autour d’un lampadaire jusqu’àY. LoubierL a C h a m b aY. LoubierY. LoubierUne économieappréciableLe 16 février dernier, à la Maison <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>,les maires de La Chamba, Châteldon etIsserteaux ont signé une « charte deprotection <strong>du</strong> ciel et de l’environnementnocturne ». Elles sont les premières, en<strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>, à prendre un tel engagement.La charte précise que « l’éclairage extérieurpublic ou privé doit être limité en intensitéet en <strong>du</strong>rée aux stricts besoins de lapopulation et aux impératifs réels de lasécurité ». Suivent quelques préconisationssimples : rayonnement des sourceslumineuses orienté vers le bas (éclairer lesol, non le ciel) ; utilisation de lampesayant le meilleur rendement énergétique(de type sodium à haute ou basse pression); limitation de la hauteur des mâtsdes lampadaires ; extinction des éclairagesdes monuments, des enseignes publicitaires,des bâtiments commerciaux ouin<strong>du</strong>striels à 23 heures. Pour l’espècehumaine, et les budgets municipaux enparticulier, il en résulte une économie appréciable.On cite souvent le cas de Lillequi, grâce à des lampes et luminaires “écoperformants”réalise 35% d’économie.Un autre refrainPour parer une éventuelle objection àpropos de la sécurité, on rappellera cechiffre donné par les compagnies d’assurance: 80 % des cambriolages ont lieuen plein jour. Ajoutons qu’il ne s’agit pasde rétablir le couvre-feu, simplement, ilserait souhaitable que le XXI e soit le siècledes lumières… parcimonieuses.À La Chamba – soixante habitants, unevingtaine de points lumineux –, on estdéjà dans cet état d’esprit, il n’y aura pasde grands changements. « Nous sommesdéjà dans la norme, comme le prouventnos trois étoiles. Nous prévoyons de refairel’éclairage public qui a près de quaranteans. À ce moment-là, nous appliqueronsles recommandations de la charte. »Ah ! au fait, les astronomes ont tenuparole… Cet été, la commune accueilleraDanielle Alloin, astrophysicienne, directricede recherche au CNRS, pour uneconférence sur les étoiles. La nuit porteconseil, elle peut aussi apporter un peude notoriété.La nuit, si elle chantait, ou si on pouvaitl’entendre, reprendrait probablementcet autre refrain des années 60, de NinoFerrer, celui-là : « Je voudrais être noire… »Accordons-lui cette faveur. ■* La Chamba est l’une de ces neuf communes de la Loirequi ont la possibilité de rejoindre le <strong>Parc</strong>. Lire aussi enpages 2-3.: AgrivapLe 30 octobre prochain,manifestation nationale :Le jour de la nuit.Le <strong>Parc</strong> fédèrera les initiativesprises sur son territoire :balades nocturnes, observationdes étoiles, extinction deslumières, etc. Rendez-vous àla nuit tombante.▲ Association Nationalepour la Protection <strong>du</strong> Cielet de l’Environnement Nocturnewww. anpcen. frCorrespondant en Auvergne :Daniel Roussetdaniel. rousset@cegetel. frS o m m a i r eCharte<strong>du</strong> <strong>Parc</strong>,l’heure<strong>du</strong> votepage 2-3Création,reprise20 e éditionpages 4-5Aventurein<strong>du</strong>striellepage 6À nosanoures,auxurodèlesJ.-L. Mavelpage 7Anaïg,Estalaet Anthonypage 8N°19


Davantagede dialogueAntoine Rolhion,Maire de Job- Votre commune et ses voisines sontadhérentes au <strong>Parc</strong> depuis lesorigines, depuis 1985. Quels sontles principaux acquis de ce quartde siècle ?- Le <strong>Parc</strong> a été le moyen d’un sursaut, lemoyen d’inventer un avenir pour ce territoire.Il a été en quelque sorte la premièrecommunauté de communes, et à vasteéchelle.Je crois aussi que le <strong>Parc</strong> nous a ouvertles yeux sur un patrimoine exceptionnel.Je pense bien sûr aux Hautes-Chaumeset à la Vallée <strong>du</strong> Fossat. Ce patrimoine estnotre quotidien et, comme souvent, onmesure mal la valeur de ce qui est àproximité immédiate. Nous avions plusou moins conscience de certainesmenaces, l’abandon des terres d’altitude,le développement des loisirs motorisés…Les habitants éprouvaient de la tristessemais ils étaient démunis.- Le <strong>Parc</strong> vous a-t-il aidé à préserverces richesses <strong>naturel</strong>les ?- Oui, mais… Les actions <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> en cedomaine sont parfois mal comprises, malacceptées. Et cela parce qu’il y a unmanque de concertation. Les gens d’iciont un attachement très fort à leur pays,je le partage ; mes grands-parentsmontaient des bêtes en estive. C’est grâceà leur travail et à celui de leurs aïeux quece patrimoine a été sauvegardé, ils neveulent pas en être maintenant lessimples spectateurs. Il faut que le <strong>Parc</strong> –les élus, les techniciens – prennent letemps d’expliquer pourquoi telle mesureest nécessaire, qu’ils prennent mieuxen compte les observations des propriétaires,des usagers. Il faut davantage dedialogue pour que les objectifs de protection,de valorisation, deviennent uneambition commune, partagée. Dans cesconditions, les habitants seront desprotecteurs de premier ordre.- La perspective de l’adhésion descommunes <strong>du</strong> versant est, côté Loire,doit vous réjouir.- C’était en effet le maillon manquant dela chaîne. La faune et la flore ne s’occupentpas des limites départementales.Pour con<strong>du</strong>ire des actions efficaces, ilfaut à l’évidence prendre en considérationl’ensemble <strong>du</strong> massif. Nous auronsles mêmes règles de bonne con<strong>du</strong>ite surles deux versants. L’alliance va d’autantplus de soi que Pierre-sur-Haute * , pointculminant des monts <strong>du</strong> <strong>Forez</strong>, 1 634mètres, est à cheval sur les communes deJob et Sauvain.■* La station hertzienne de Pierre-sur-Haute, qui s’étendsur 30 hectares, est propriété de l’Armée de l’Air.La plus haute tour est un relais de Télédiffusion deFrance et comporte, maintenant, un radar destiné à lasurveillance <strong>du</strong> trafic aérien. La route d’accès, de statutmilitaire, est interdite au public.UnvéritablemétissageJean-PierreGuillaumat-Tailliet,Adjoint au maired’Égliseneuve, Vice-présidentde la communautéde communes de Billom-Saint-Dier et l’un de sesdélégués auprès <strong>du</strong> GrandClermont- La croissance de la métropoleclermontoise n’est-elle pas unemenace pour les communes del’ouest <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> ?- Si menace il y avait, la coïncidence dela révision de la charte <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et del’élaboration <strong>du</strong> Scot <strong>du</strong> Grand Clermont *permettrait de la conjurer. Plus sérieusement,cette croissance est une chance. Sansmétropole digne de ce nom – 500 000habitants escomptés à l’horizon 2040 –,les territoires voisins n’auraient guèred’avenir. Nous estimons, au Sepac * , queles nouvelles populations se répartirontainsi : deux tiers dans la ville même et saproche périphérie ; un sixième dans lespôles de vie, dont Billom et Vic-le-Comte ;un sixième en diffus dans les campagnes.Les collectivités auront à inventer etcon<strong>du</strong>ire des politiques publiques pourbâtir, rénover, dans un environnementfragile, un habitat de qualité, économed’espace et accessible à tous.En complément de cet apport démographique,les territoires ruraux sauront, jen’en doute pas, user de leurs propresforces de développement.- L’opposition ville/campagne est-elleobsolète ?- Il existe encore une ligne de front. Jeviens de l’évoquer dans sa dimensionspatiale. Elle existe aussi dans les mentalitésmais, là aussi, elle est mouvante.Les urbains apportent de nouveauxmodes de vie, les ruraux opposent unecertaine résistance mais c’est une résistancevertueuse ; elle défend des valeursfondées sur l’identité de ces territoires,indispensables à leur fonctionnementéconomique et au maintien de leurspaysages exceptionnels. Il se crée peu àpeu un véritable métissage. Ville etcampagne ne sont plus dans un rapportd’opposition mais de composition.- Vous parlez souvent (et d’autresélus comme vous) <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> commed’une entité extérieure, mais lacommune que vous représentez estadhérente, et votre communauté decommunes le sera bientôt…- En effet, j’ai un peu de mal à dire “nous”,à me considérer comme un élu d’unecommune <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Sans doute suis-jeencore trop urbain, pas assez métis.Accordez-moi un peu de temps. ■* Le Schéma de cohérence territoriale (Scot) est élaborépar le Syndicat d’études et de programmation de l’agglomérationclermontoise (Sepac). Le Grand Clermontcompte 412 000 habitants, il regroupe 108 communes et10 communautés de communes.Saisirl’occasionqui nousest offerteTony Bernard,Maire de Châteldon,Président <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>- Supposons un conseil municipal quihésite, qui se demande si la communedoit approuver la nouvelle Charte.Il y a des pour et des contre au seinde l’assemblée. Que diriez-vous pourconvaincre les plus réticents ?- Approuver la Charte c’est d’abordmontrer que l’on aime son territoire, quel’on croit en son avenir. Le label <strong>Parc</strong><strong>naturel</strong> régional est un signe distinctif,il atteste de la richesse patrimoniale <strong>du</strong><strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>. Mais pour préserver cetterichesse, pour en faire le levier de notredéveloppement nous avons besoin d’aidesA l l è g r eextérieures. Le label, précisément, nouspermet d’y prétendre. Ce serait dommage,et même très regrettable, de ne pas saisirl’occasion qui nous est offerte. Pour ledire dans les termes un peu vifs de lachanson <strong>du</strong> groupe La rue kétanou :“La chance ne sourit pas à ceux qui luifont la gueule. ”- Derrière le sourire, il y a donc unepensée utilitariste…- Dont nous n’avons pas à rougir. Le <strong>Parc</strong>a en effet prouvé sa capacité à mobiliserdes financements provenant de l’Unioneuropéenne, de l’Etat, des Conseils généraux,<strong>du</strong> Conseil régional, etc. Un exemplerécent, nous avons réussi à rassembler,entre partenaires, la somme de 800 000 €pour réaliser des travaux sur la ligneferroviaire. C’est aussi grâce à ces financementsque le <strong>Parc</strong> dispose d’une équipepluridisciplinaire qui est au service desélus, des entreprises, des habitants, pourles accompagner dans la réalisation deleurs projets.La “pensée utilitariste” procède depréoccupations que je crois respectables,et généreuses. Nous avons tous souci<strong>du</strong> monde que nous laisserons auxgénérations futures, que nous préparonspour elles. <strong>Parc</strong>e que le <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>est un territoire exceptionnel, notreresponsabilité en est accrue.- Les réticents de tout-à-l’heureobjecteront que la responsabilitéde l’avenir se paie, au présent, debeaucoup de contraintes.- La nouvelle Charte, qui a été largementdiscutée, débattue, qui a fait l’objet d’uneenquête publique, fixe une règle de bonnecon<strong>du</strong>ite ; tout groupe humain en abesoin. Aux réticents que vous citez, jerépondrai que je suis maire de Châteldon,depuis 1997, le <strong>Parc</strong> ne m’a jamais rienimposé, il a toujours été de bon conseil etun renfort précieux. À la réflexion, jeregrette seulement de ne pas l’avoirsollicité plus souvent.- Que peut-on porter au crédit <strong>du</strong><strong>Parc</strong> ?- Je ne referai pas l’inventaire des actionssecteur par secteur, patrimoine <strong>naturel</strong>,économie, agriculture, forêt, tourisme,culture… La liste serait longue et le bilan ena déjà été dressé en début <strong>du</strong> processusde révision. On peut dire, sans forfanterieque le <strong>Parc</strong> a aidé à créer l’identité de ceterritoire. Il lui a insufflé, avec d’autresbien sûr, un dynamisme ; le moral n’étaitpas brillant dans les années 70 et au débutdes années 80. Depuis, des solidarités sesont affirmées, je pense à l’intercommunalité,aux réseaux… Nous avons reprisconfiance en nos propres forces. Même sides difficultés subsistent, tout cela augurebien de l’avenir, de notre avenir commun.À cet égard, je citerai les mots de lanouvelle Charte : « Les habitants <strong>du</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>sont les premiers acteurs del’avenir de leur territoire, par unecitoyenneté active, respectueuse de lavie, solidaire et ouverte sur le monde. »- Cependant, certains habitants,certains élus, déplorent un manquede concertation.- J’entends cette remarque, ce reproche.Le territoire est vaste, la concertationprend beaucoup de temps, mais ce ne sontpas des excuses. Le <strong>Parc</strong> est une machineà créer <strong>du</strong> consensus, c’est sa force. Or leconsensus est rarement spontané, il nepeut surgir qu’au terme d’un débat, dela confrontation des arguments. Ainsis’élabore la volonté commune. Alors, oui,le dialogue doit être encore amélioré.Il le sera, j’en prends l’engagement. ■À suivreV a l l é e d e F o s s a tAprès le vote des communes,des communautés de communes,des Conseils généraux <strong>du</strong> Puy-de-Dôme, de la Haute- Loire etde la Loire, ce sera aux Conseilsrégionaux d’Auvergne et deRhône- Alpes de se prononcer.Le Conseil National de la Protectionde la Nature et la Fédérationdes <strong>Parc</strong>s <strong>naturel</strong>s régionauxrendront un avis définitif sur lanouvelle Charte qui sera enfinexaminée par une commissioninterministérielle pilotée par leMinistère de l’Écologie.Selon ce calendrier, l’attribution<strong>du</strong> label devrait intervenir début2011.OT Allègrem m u n


20 e édition <strong>du</strong> concoursCréationetrepriseUn lieu derencontreLounès Chellit annonce d’emblée lacouleur : « J’aimerais changerl’image traditionnelle <strong>du</strong> bistrotde village. La Taverne <strong>du</strong> Beffroi est unlieu pour tous, un lieu de rencontre, pourles copains, les jeunes, les vieux, les mamies…Un lieu où l’on a aussi plaisir àvenir en famille. » L’établissement disposed’un coin lecture, d’un point Internet(avec un PC), de jeux pour les enfants, il y amême un peu de documentation touristique.« Et les artistes qui voudraient accrocherleurs toiles ou leurs photos auxmurs sont les bienvenus. » Des concertssont programmés cinq fois par an, jazz, guitareet chant, un peu plus rock cet été. Ony vient déjà de Clermont, Issoire ou Vichy.La Taverne assure au quotidien un servicede restauration de type snack mais peut, àla demande, mettre les petits plats dans lesgrands et proposer des menus bio. On ysert <strong>du</strong> vin <strong>naturel</strong> provenant de Glaine-Montaigut, une bière bio qui vient deHaute-Loire… « J’aime faire découvrirRéuni le 24 mars dernier, àSaint-Gervais-sous-Meymont,un jury, composé d’acteurs <strong>du</strong>monde économique, a distinguédix lauréats parmi unequarantaine de dossiers retenus.La sélection s’effectueselon quatre critères : viabilité<strong>du</strong> projet, contribution audéveloppement économiquelocal, prise en compte del’environnement, place del’homme dans l’entreprise etrôle social de l’entreprise.Le concours est organisé par le<strong>Parc</strong> en partenariat avec tousles acteurs de la créationd’activités. Il est doté d’unmontant global de 52 000 €de primes aux entreprises,grâce à des financementsdes Conseils généraux <strong>du</strong> Puyde-Dômeet de la Haute-Loire.les pro<strong>du</strong>ctions locales et je constateque lorsqu’elles sont connues, elles sontappréciées. »Lounès Chellit était animateur socioculturel.Domicilié à Châteldon depuis près d’unedécennie, il est très impliqué dans la vieassociative, il est aussi sapeur-pompiervolontaire. Il a repris la Taverne en avril2009. Son épouse, Séverine, lui prêtemain-forte, elle devrait avoir dès cettesaison le statut de conjoint salarié.Vous ne pouvez pas vous tromper, c’est àl’angle de la place Jean-Jaurès et de la rueJoseph-Claussat.▲ La Taverne <strong>du</strong> Beffroi2 rue Joseph-Claussat63290 Châteldon04 73 94 60 20ou 06 50 74 03 37lataverne<strong>du</strong>beffroi@gmail. com1 er PRIXCuisined’Europedernière, la mairiede Saint-Amant-Roche-SavineL’annéea racheté le bar-restaurantLe Savine pour le mettre en locationgérance.Pierre-Marie Lemire et sa compagne,Angélique, répondent à l’appel d’offre.Ils sont retenus. Ils ouvrent le 14 juillet,avec une ambition :« Développer principalementla partie restauration, qui étaitquasi inexistante, et faire <strong>du</strong> Savine uneadresse reconnue en tant que restaurant. »Pierre-Marie Lemire a les moyens de sonambition. Dix ans d’expérience en cuisine,Ils viennent de la région parisienne, des Pyrénées-Atlantiquesou de Lyon, ils ont choisi le <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> par cœur et par raison.Ils sont d’ici, ils reprennent l’affaire si le patron prend sa retraite,ou bien ils vous invitent à passer à table. Voilà la manière dont onfête la 20 e édition <strong>du</strong> concours création et reprise d’entreprises.à Saint-Romain (au Pont de Raffiny),à Ambert (à La Taverne), à Val Thorens et,pendant plus de trois années, sur lesbateaux de CroisiEurope. De cent à centcinquante passagers à bord, et à table, sanscompter les membres d’équipage.Le menu ouvrier a déjà ses habitués.Le chef commence à étendre et asseoir laréputation de son établissement avec unesalade à la fourme pannée, morue àl’auvergnate, foie gras pressé maison,carpaccio d’ananas mariné au sirop… Fortde son expérience de navigateur, ils’attache à faire découvrir la cuisined’Europe. Le bouche à oreille recommandele sauté de porc à la hongroise. Dès lepremier été, quand le village de vacancestournait à plein, Le Savine aussi. Et pourcelui qui vient, le recrutement de trois ouquatre saisonniers est prévu.Normalement, quand vous lirez ces lignes,l’établissement aura été rénové, avec unesalle de restaurant plus confortable. Garantiesans tangage.▲ Restaurant Le Savine2 place Saint-Martin63890 St-Amant-Roche-Savine04 73 72 43 86lemire. pierremarie@orange. fr2 e PRIXEffets desurprise“On ne joue pas avec la nourriture! » Tous les enfantsont enten<strong>du</strong> ça. MyriamGrasset moins que d’autres, probablement.Depuis mai 2009, elle consacre tout sontemps à fabriquer – elle préfère dire “créer”–des gourmandises : gâteaux, biscuits,confitures, sirops, déclinés en sucré et salé,toujours réalisés avec des pro<strong>du</strong>its provenantde l’agriculture biologique et depro<strong>du</strong>cteurs proches voisins.« J’aime créer des effets de surprise,surprendre l’imaginaire en alliant desopposés, poivre et chocolat, par exemple,retrouver des saveurs oubliées, l’ortie,le pissenlit ou le sureau. Et pour laprésentation, je joue sur l’aspect ludique,humoristique, inatten<strong>du</strong>. »Tout(e) gourmand(e) est un client potentiel.Pour l’instant, elle commercialise unebonne partie de sa pro<strong>du</strong>ction via lesAMAP (Association pour le Maintiend’une Agriculture Paysanne) de Billomet Cournon. Elle propose ses servicesaux entreprises et aux collectivités pourun buffet et aux particuliers pour lesgrandes occasions, mariage, fête…Myriam Grasset envisage aussi d’organiserdes ateliers de cuisine créative, des“amuz’papilles”, pour les enfants de deuxà douze ans. Elle prêtera un tablier àchacun, et fournira les ingrédients de base.Elle songe également à des ateliers pour lespersonnes âgées ou encore “pour les personnesen situation d’exclusion sociale”.▲ Gourmandises& CréationsChavarot63520 Saint-Jean-des-Ollières04 73 70 96 65myriam. grasset@orange. frwww.patisseriebio.com3 e PRIXFormidable,génial…Stéphanie et Cédric Thesmier viennentdes Pyrénées-Atlantiques,côté plaine, Orthez. Ils arrivent aucol des Supeyres, l’été dernier : « On s’estdit c’est formidable, génial. Quand ondécouvre le site, la vue, comment ne pastomber amoureux ? » Ils voient le Chaletdes Gentianes :« C’était exactement ce qu’ilnous fallait, ce que nous recherchions. »Le chalet est propriété de la mairie qui lemet en location-gérance. Ils font le tour <strong>du</strong>propriétaire : bar, restaurant, gîte d’étape(18 couchages), foyer de ski de fond, aveclocation de skis et raquettes. Les formalitésvont vite. Le 1 er novembre, ils sont à piedd’œuvre. Ce premier hiver, lui aussi, est formidable,génial. « Nous avons eu beaucoupde monde, surtout aux vacances de févrieret pendant les week-end. »Ils sont jeunes, l’horizon est dégagé. « Nousvoulons bien sûr développer l’activité endehors de la période hivernale en proposantdes formules de découverte culturelleet sportive <strong>du</strong> territoire. Nous leferons avec le concours des structures locales,des associations, des moniteurs derandonnée, des pro<strong>du</strong>cteurs locaux…Toutes les propositions sont bienvenues. »L’établissement est ouvert six jours sur sept(fermeture le mardi). « Ça occupe, oui, maisnous avons quand même des momentsde répit »… pour regarder le panorama.▲ Chalet des GentianesCol des Supeyres63600 Valcivières04 73 82 00 95stephanie. thesmier@orangeles-supeyres. com4 e PRIXl e c œ u r e t l a


Aussicentralque ParisIngénieur dans une grande entreprise,Michel Steiner a conçu « une vannemulti-voies automatique destinéeaux appareils de traitement des eaux,adoucisseurs, déferrisseurs, dénitrateurs,etc ». Oui, c’est un peu technique, d’autantque la vanne comporte une carte électroniquepermettant de gérer l’ensemble dessystèmes.L’inventeur s’associe avec Jean-ClaudeFoucher qui travaille dans la même entrepriseet, ensemble, ils créent leur propresociété, dans les Yvelines. « Pour notre pro<strong>du</strong>it,nous avons besoin de pièces en plastique.En bons Parisiens, nous avonsimmédiatement pensé à Oyonnax, nousavons aussi pensé à la Chine, au moinspour avoir un comparatif de prix. Puis,un ami nous a dit : « Savez-vous qu’àThiers aussi… ? » Nous ne le savions pas.Nous avons donc consulté des entreprises<strong>du</strong> bassin thiernois. Elles se sont révéléesles plus compétitives ! »Sur les 44 pièces nécessaires à la fabricationde la vanne, 40 sont pro<strong>du</strong>ites sur lesecteur thiernois. Pour éviter d’inutilestransports de marchandises, les deux associésont décidé d’implanter leur atelier depro<strong>du</strong>ction à proximité des fournisseurs.Ils ont emménagé dans l’ancienne entrepriseRimbert, à Saint-Rémy-sur-Durolle.« Nous avons trouvé des locaux sans difficulté.» Ils ont aussi trouvé des fournisseurspour les pièces décolletées, pour les emballages…« On trouve tout dans votre région,mais vous ne le faites pas assezsavoir. »La société Cappers vise un marché européen(grossistes et entreprises), de l’Allemagneà la Russie, de l’Italie au Pays-Bas.« De ce point de vue, le <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> estaussi central que Paris. »▲ Cappers S. A. S.33 rue Jean-Jaurès63550 Saint-Rémy-sur-Durolle06 32 33 56 29ou 06 84 96 70 30cappers. frmes-cappers@orange. fr5 e PRIX EX-AEQUONouvelleclientèleVoilà une transmission rondementmenée. Jean-Michel Cussac,patron de l’entreprise qui porteson nom, décide de cesser son activité.Pour la reprise, il pense à l’un de ses employés,François Gobert. Celui-ci proposeune association à deux de ses collègues,Fabien Debarnot et Damien Gourgouillon.Trois compétences réunies : commercial,comptable et chef d’atelier. La transactionest officialisée en octobre 2009.On ne présente pas les ÉtablissementsCussac, <strong>du</strong> côté de Cunlhat, vente et réparationde matériels agricoles, vente depièces détachées, concessionnaire JohnDeere… Les nouveaux gérants veulentmaintenir le cap et la réputation. Ils entendentaussi développer : « Il y a une nouvelleclientèle, de professionnels et departiculiers, en matière d’espaces verts,d’énergies renouvelables, énergie-bois enparticulier, nous voulons répondre àcette demande. Il y a aussi de nouveauxbesoins en matériel des agriculteurs dontbeaucoup reviennent au foin et délaissentl’ensilage. Nous allons égalementcréer un magasin en libre-service pourles pièces agricoles, les pièces d’usure, lesoin des bêtes, le jardinage… »L’entreprise emploie huit salariés encomptant les trois gérants.▲ Établissements Cussac8 rue <strong>du</strong> 8-Mai-194563590 Cunlhat04 73 72 21 16ets. cussac@wanadoo. fr5 e PRIX EX-AEQUOLa douceurdesmontagnesIl est originaire de Dijon, diplômé del’Ecole d’Architecture de Grenoble.Il a travaillé à Grenoble, à Paris,Aix-les-Bains. En 2007, il vient dans lavallée de l’Ance, missionné par une association,pour créer des programmes pédagogiquessur le thème de l’architecturebioclimatique avec la perspective d’une réhabilitation<strong>du</strong> centre de Prabouré.Le projet n’aboutit pas, mais ThomasRebillard est sé<strong>du</strong>it par la vallée, « cetteéchancrure discrète dans la douceur desmontagnes ». (Il est aussi sé<strong>du</strong>it par cellequi est devenue sa compagne, mais ça nenous regarde pas. ) Il décide d’y demeurer etcrée, le 31 août 2009, Ance Architectures.« Ce qui m’intéresse, c’est le bioclimatique,la performance énergétique des bâtiments,le recours aux énergies renouvelables,à des matériaux à faible impact environnemental.» Comme il se doit, il assure lamission, « complète ou partielle », d’unarchitecte, « <strong>du</strong> dépôt de permis deconstruire jusqu’à la direction et laréception des travaux ». Pour l’instant,il répond à la demande de particuliers(construction ou restauration) et à de« petites commandes publiques », enattendant d’avoir davantage de références.Thomas Rebillard est également présidentfondateur de l’association Callune quipropose des animations pédagogiques surl’éco-construction.▲ Ance ArchitecturesAncien presbytère63660 St-Clément-de-Valorgue04 73 72 97 73ou 06 73 83 81 286 e PRIX EX-AEQUOÉtirer,souder…Originaire de l’Yonne, mécanicienoutilleurde métier, Renaud Aubrya travaillé un temps dans la montagnejurassienne. Mais il a une passion, lecouteau, et la patrie <strong>du</strong> couteau c’est <strong>du</strong> côtéde Thiers qu’elle se trouve. « Alors je suisvenu en Auvergne pour rencontrer lesbonnes personnes et, en insistant un peu,je les ai rencontrées. » Il rencontre notammentJean-Claude Laforêt, à Arconsat,Raymond Rosa, dans l’Allier, et se met à soncompte en mars 2009.Sa spécialité : la coutellerie d’art, le couteauhaut de gamme, la pièce unique entièrementfabriquée à la main. Il a choisi son métal,une technique, le damas, <strong>du</strong> nom d’uneville de Syrie et d’une étoffe tissée de taffetaset de satin. Il en parle amoureusement :« Le damas, c’est comme une pâte feuilletée.La pâte est en lingot, il faut en prendreplusieurs, les souder ensemble, étirer,replier, ressouder, étirer encore, puis couper,torsader pour faire apparaître lemotif souhaité sur la lame. On peut allerjusqu’à cinq cents opérations, et mêmedavantage, pour une seule lame. »Bien sûr qu’il y a une clientèle pour cegenre de pièce, tous ceux qui considèrentque le couteau est aussi un objet d’art.En attendant d’assurer sa renommée,Renaud Aubry fait un peu de sous-traitance,montage traditionnel et fabricationde lames damas, toujours à la main.▲ Renaud Aubry,coutelier-forgeronplace de la Mairie63250 Viscomtat06 28 03 23 91aubry. couteaux@gmail. com6 e PRIX EX-AEQUOUne seuletabléeJean-Marc Pourcher est membredes Toques d’Auvergne, il a présidél’association. Pendant près de douzeans, il a dirigé l’Auberge <strong>du</strong> Pont, àPont-<strong>du</strong>-Château. Puis il a eu envie d’uncadre plus intime. Il s’est installé dansune ancienne maison vigneronne, surles hauteurs de Sermentizon, “dans laToscane d’Auvergne”.Au Domaine de La Siarre, on a l’impressiond’entrer dans une salle à manger privée.Une seule tablée, de seize couverts, lacuisine en bout de table, le chef auxfourneaux. C’est intime et convivial. « Etdélicieux », ajoutent les convives. Un exemplede menu pour une mise en appétit :capuccino de cèpes et foie gras, huîtres pochéesau champagne et à la crème d’ail deBillom, pain de pommes de terre àla truite de source, fricassée de pintaded’Auvergne, croustillant chaud de fourmed’Ambert. « Je privilégie les pro<strong>du</strong>its locauxet, chaque fois que c’est possible, lespro<strong>du</strong>its issus de filières bio ou sous signede qualité (label rouge, AOC…). »Sur demande, Jean-Marc Pourcher organisedes cours de cuisine, par groupes de huit àdix personnes. L’apprentissage commencesouvent par une visite chez un pro<strong>du</strong>cteur.« C’est le bon moyen pour appréhendertoutes les saveurs d’un aliment afin d’entirer le meilleur parti au moment de lecuisiner. » Un atelier est destiné aux enfants(accompagnés d’un a<strong>du</strong>lte), ils apprennentà fabriquer brownies aux noisettes, sablés,gâteaux aux carottes et au chocolat…Il y a aussi, au Domaine, une chambre decharme qui s’appelle d’un nom occitan,L’Assolelhada. On dirait le Sud, la Toscane.▲ Domaine de La SiarreRicou – 63120 Sermentizon04 73 80 42 32ou 06 98 05 98 06www. domainedelasiarre. cominfo@domainedelasiarre. com6 e PRIX EX-AEQUOSi vous avez un projet…De l’épéeau couteau“Le médiéval m’a amené aucouteau. » Le détour historiquepeut surprendre.L’itinéraire de Philippe Lemonnier a desairs de cavalcade.Il passait ses loisirs dans des reconstitutionsde tournois médiévaux, grimpé surun vrai cheval, revêtu d’une fausse armure,brandissant une fausse épée. Puis ildevient professionnel, comédien cascadeurau parc Salva Terra, dans les Monts <strong>du</strong> Lyonnais.Il a tournoi presque chaque soir,comme d’autres ont foot ou scrabble. Dansla journée, il est forgeron. « Là, les épéesétaient vraies. Avec des amis, nous noussommes posé beaucoup de questions surle métal le plus approprié, la trempe adéquate,pour que les lames résistent auchoc sans rendre le jeu trop dangereux. »Ces interrogations l’amènent chez HenriViallon, coutelier thiernois de renom.Philippe Lemonnier franchit les siècles,passe de la grande lame “à quelque chosede plus minimal”. En janvier 2009, ils’établit à Saint-Germain-l’Herm et se met àfabriquer des couteaux. « On appelle celade la coutellerie d’art, je trouve le termeun peu pompeux, mais, bon, je m’inscrisdans cette optique. Chaque pièce estunique, réalisée à la main, et je vise surtoutune clientèle de collectionneurs. »Il a déjà bonne presse dans les revuesspécialisées, il prend rang dans “la jeunegénération de couteliers custom”, il estsans impatience : « Il faut <strong>du</strong> temps pourse faire une réputation. »▲ Philippe Lemonnier,Lair – 63630 St-Germain-l’Herm04 73 72 03 78ou 06 29 17 47 33ph_lemonnier@orange. fr6 e PRIX EX-AEQUOL’opération “Création et reprise d’Entreprises” est recon<strong>du</strong>ite.Les candidats sont invités à remettre leur dossier avant le 31 décembre 2010.Contact : Etienne Clair - Tél. 04 73 95 57 57e. clair@parc-livradois-forez. orgPour connaître les opportunités d’installation en <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> :www. capactif. comPhotos Yoann Loubierr a i s o n


d a n s l a v a l l é ePhotos Yoann LoubierUsine <strong>du</strong> Mayl’aventure continueAprès un siècle Maître Charles-Marie Fritisse, L’usine ressemble au bateau en acier“licencié en droit, notaire à chorten <strong>du</strong> sculpteur Patrick Raynaud,d’activités diversesThiers”, au n° 26 de la rue échoué (le bateau, pas le sculpteur) surTerrasse, a fait savoir, par voie de presse et la berge de la Durolle, à hauteur <strong>du</strong> pontet presqued’affiche, que le 8 août 1887, « à deux <strong>du</strong> Moutier. L’usine est échouée, touchée,trois décennies heures <strong>du</strong> soir », il procèderait « à l’adjudicationvolontaire de l’usine, de cons - oui, les bâtiments aussi ont le droit demais pas coulée. Elle somnole, elle rêve –d’abandon, l’usine truction neuve, appelée <strong>du</strong> May et située rêver –, elle rêve de revenir dans le jeu,sur la vallée joignant le Creux de reprendre la partie, renouer le fil de<strong>du</strong> May reprend <strong>du</strong>l’Enfer ». Il a précisé la force, 23 chevaux l’aventure. Il y a des signes de bon augure,service. Elle devient 60, et la hauteur de la chute, « parfaitementrépartie » : 3 mètres 33. Précisé aussi les bâtiments et, en 2002, l’édifice estdes raisons d’espérer. La Ville a rachetéla Maison de que l’usine peut « donner un pro<strong>du</strong>it inscrit à l’Inventaire supplémentaire desannuel de 3 700 francs ». La mise à prix Monuments Historiques. Ce sont desl’Aventureest fixée à 10 000 francs. « On pourra marques de considération qui permettentIn<strong>du</strong>strielle. traiter de gré à gré avant l’adjudication. » de prendre son mal en patience.En juin 2009, l’usine <strong>du</strong> May devient laL’épopée thiernoise Pour le tranchantMaison de l’Aventure In<strong>du</strong>strielle*. ElleTrois ans plus tard, le 29 décembre 1890, retrouve une vocation, pour elle-mêmese raconte surle bâtiment est la proie des flammes. Il bien sûr, mais, mieux que ça, elle se metdeux niveaux n’y a pas eu malveillance, disent les au service des entreprises <strong>du</strong> bassinjournaux, bien que l’origine de l’incendie thiernois.et la Durolle assure, reste inconnue. Les dégâts sont évalués Suivez le guide. Suivons Pauline Mignotte,à 10 000 francs. On reconstruit, on répare, adjointe au patrimoine, qui nous invite àà sa manière rude,en évitant de penser à combien de pro<strong>du</strong>its franchir la passerelle. On voit le geste de lal’accompagnement annuels seront nécessaires pour remettre main, on n’entend pas les mots à cause <strong>du</strong>l’entreprise à flot. La Durolle fait sa musique,les 23 chevaux ont faim. Ainsi vavacarme de la Durolle.musical.l’aventure dans la vallée.Sur une vieille photographie, on lit, enlettres capitales, la raison sociale <strong>du</strong> premiermaître des lieux : « Manufacture decoutellerie Grange-Lepage, Maison àParis, 17 rue Michel-le-Comte ». On peutlire aujourd’hui, sur la façade inchangée :« Manufacture des Rasoirs St Joanis ».Au fil <strong>du</strong> temps, l’usine <strong>du</strong> May a variéles pro<strong>du</strong>ctions mais elle a gardé uneprédilection pour le tranchant.Dans le courant des années 80, <strong>du</strong>XX e siècle, la turbine s’est arrêtée. Cessationdéfinitive d’activité, comme on dit.P a u l i n e M i g n o t t ePlus romantiqueAu rez-de-chaussée, on est de plain-piedavec l’usine <strong>du</strong> May. On marche au-dessusde la turbine sur un plancher de verre, unfilm en décrit le fonctionnement, on s’ycroirait. On voit l’usine de dos, un écorchémontre l’époque où l’espace fut divisé enpetits ateliers. On domine sa terrasse, onvoit de près la balustrade en brique ajouréeet le belvédère qui coiffe le montecharge.Et parce que l’étage est vaste, onest de plain-pied avec cinq siècles d’histoire,d’architecture en mouvement, cinqou six siècles de ténacité. Il y a aussi unmur d’images qui veut donner “une visionplus romantique de la ville”. C’est bien àtort, en effet, que George Sand, passée tropvite, l’a habillée de noir.Vitrinede la pro<strong>du</strong>ctionGrimpons à l’étage. « Cet espace, dit leguide, est une vitrine de la pro<strong>du</strong>ctionactuelle des entreprises <strong>du</strong> bassin thiernois,qu’il s’agisse <strong>du</strong> métal, <strong>du</strong> plastique,<strong>du</strong> papier carton ou de pro<strong>du</strong>ctionsplus insolites, comme cette société quifabrique le gaperon. » Où l’on apprendqu’en plus <strong>du</strong> couteau l’on fabrique icides capots d’hélicoptère, des prothèsesde hanche ou de genou, en titane, desmousquetons pour les spationautes… Oùl’on apprend que l’épluche-légumes futinventé ici, en 1927, par Victor Pouzet,fabricant de sabres, et que la corbeillebasket… « Surtout ne racontez pas tout,a prévenu Pauline Mignotte, il faut queles gens viennent, qu’ils voient par euxmêmes.» Dès l’ouverture, l’été dernier, lesThiernois et les voisins proches sont venusen nombre. C’est leur histoire et, pourceux qui ont un peu d’âge, ce sont leurssouvenirs. C’est aussi le présent, et l’avenir.L’aventure continue.■* Réalisation de la Ville de Thiers avec le concours financierde l’Union européenne, de l’Etat, <strong>du</strong> Conseil régional et<strong>du</strong> Conseil général. Les aménagements intérieurs et la scénographieont été conçus par l’agence Naveth-Architectes.On notera que l’acronyme de la Maison de l’AventureIn<strong>du</strong>strielle redouble quasiment le nom premier, May. C’estbien pensé, non ?▲ Maison de l’AventureIn<strong>du</strong>strielle, Usine <strong>du</strong> May83 avenue Joseph-Claussat63300 Thiers - 04 73 80 44 56usine<strong>du</strong>may@ville-thiers. frHoraires :• <strong>du</strong> 1 er avril au 30 juin et <strong>du</strong> 1 er septembreau 1 er novembre : de mercredi à dimanchede 14 h à 19 h ;• en juillet et août : tous les jours, 10 h – 13 het 14 h – 19 h.“Pluriel”Le dernier étage <strong>du</strong> bâtiment estun “espace pluriel” (de 180 m 2 ).Il accueille séminaires et conférences.Des expositions, d’artisteslocaux notamment, y sontorganisées.Le Centre d’Art contemporain,le voisin, pourrait aussi l’utiliserpour des animations scolaires.L’usine <strong>du</strong> May dispose également,à l’étage des savoir-faire, d’unsalon qui est loué aux entreprises(ou autres) souhaitant recevoirleurs clients et collaborateursdans un lieu hors <strong>du</strong> commun.v i t e d i tBIODIVERSITÉPar décision de l’Organisation des NationsUnies, 2010 est l’année internationalede la biodiversité. Le <strong>Parc</strong> apporte sacontribution en organisant, notamment,des conférences ouvertes à tous.Certaines ont déjà eu lieu, prenez datepour les prochaines.• 19 mai, l’avifaune commune(LPO Auvergne) ;• 29 juin, la flore (Conservatoirebotanique national <strong>du</strong> Massif Central) ;• 10 juillet, à 11 h, la biodiversité,(<strong>Parc</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>) ;• 10 juillet, à 17 h, la loutre, (CatichePro<strong>du</strong>ctions) ;• 27 juillet, les insectes (Sociétéd’histoire <strong>naturel</strong>le Alcide d’Orbigny) ;• 28 août, les chauves-souris(Association chauves-souris Auvergne) ;• 19 octobre, les champignons(Association mycologique<strong>du</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>) ;• 26 octobre, les mammifères communs(Groupe mammologique d’Auvergne) ;• 23 novembre, les pesticides,(Phyt’eauvergne).Les conférences se déroulent à la Maison<strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, à Saint-Gervais-sous-Meymontet, sauf mention contraire, commencentà 20 h 30. Le programme completdes animations proposées en <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> dans le cadre de l’annéede la biodiversité est disponiblesur le site Internet <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et, sur simpledemande, à la Maison <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.▲ Le <strong>Parc</strong> vient d’éditer, à 5 000 exemplaires,un (beau) poster à la gloire <strong>du</strong> Haut-<strong>Livradois</strong>.`Déjà parus, de la même lignée : le <strong>Forez</strong>,le Bas-<strong>Livradois</strong>, la loutre, le Trainde la Découverte, les jasseries, la chouettechevêche et les orchidées.Disponibles à la Maison <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>,sauf le <strong>Forez</strong> qui est épuisé (le poster).Même endroit,même heureUne rue à Chabreloche, un cheminde terre près de Billom, la voiede chemin de fer à Marlanges,l’aérodrome d’Ambert, les jardinsd’Arlanc, la fontaine de Félines…De 1997 à 2003, Anne-Marie Filaireest venue chaque année tirer le portraitde 40 sites <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>,même endroit, même jour, mêmeheure. Une mission réalisée pourl’Observatoire photographiquedes Paysages et qui a pour but“de mieux comprendre les mécanismesde transformation des espaces”et “d’orienter favorablement l’évolutiondes paysages”. Anne-Marie Filairea rassemblé ses prises de vue en unvolume, sobrement titré Observatoire.On le feuillette comme un flip bookou bien on cherche le détail qui a bougéd’une photo, d’une année à l’autre.L’ouvrage est en vente à la Maison<strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, 70 € (tirage limité),il est aussi consultable sur place.


C r a p a u d s c o m m u n sAvec treize espècesd’amphibiens,le <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>peut s’enorgueillird’une biodiversitétout terrain.À condition toutefoisde préserverles mares, servesautres points d’eauoù ils peuventse repro<strong>du</strong>ireet où l’alyteaccoucheur vientbaigner ses œufs.À nos anoures,des amphibiens sedistribue en deux grandesL’ordrefamilles, les anoures et lesurodèles. Les membres d’une troisièmefamille, les apodes, vivent dans les régionstropicales. Ils ressemblent à des vers, dontcertains dépassent le mètre.Les anoures sont dépourvus de queue, ilspondent des œufs en masse, en grappe,qui deviennent têtards. Les urodèles ontune queue, leur ponte est égrainée œufaprès œuf et ils débutent leur carrière àl’état de larve. D’un côté, les grenouilles etles crapauds, de l’autre, les salamandres etles tritons. Ils ont un ancêtre commun,poisson très certainement. La mutations’est effectuée il y a environ 360 millionsd’années en raison, suppose-t-on, del’assèchement des marécages. L’hommen’y étant pour rien puisque les amphibiensont été les premiers vertébrés terrestres.On recense une trentaine d’espèces enFrance continentale – toutes protégées –,le <strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong> en compte treize quivivent principalement dans les Varenneset le Bas-<strong>Livradois</strong>.En phase terrestreComme l’indiquent leur nom et leurhistoire, les amphibiens sont équipéspour vivre sur la terre et dans l’eau…« Attention aux généralités ! prévientd’emblée Alexandre Teynié, l’herpétologuede la Société d’histoire <strong>naturel</strong>le Alcyded’Orbigny. Chaque espèce est spécifique.Il existe des formes extrêmes, des espècesuniquement aquatiques et d’autresuniquement terrestres. » Dans le genrespécifique, le triton se défend. Auprintemps, au moment de la repro<strong>du</strong>ction,il est un parfait nageur. En été, en phaseterrestre, il pourrait se noyer dans un filetd’eau mais, au printemps suivant, ilretrouve le goût de la natation.Sans trop généraliser, on peut dire queles amphibiens se défendent bien, ausens premier. Ce n’est pas son physiqueingrat qui protège le crapaud communmais la toxine, à l’odeur répulsive, quesécrètent ses glandes improprementappelées “verrues”. Le plus souvent,l’odeur suffit à dissuader l’agresseur. Laprotection dont il bénéficie, à titred’espèce, devrait le protéger des vieillessorcières qui ont tellement nui à saréputation. Les jardiniers, eux, savent bienqu’il est leur ami, en tant qu’amateurd’araignées, d’insectes ou de limaces.Le crapaud prend son temps pourl’amitié, il peut vivre jusqu’à 40 ans,comme pour l’amour, son accouplement<strong>du</strong>re plusieurs jours.aux urodèles. . .S. ImbottUn autre moyen de défense consiste àarborer de vives couleurs, en permanencepour la salamandre, en cas de nécessitépour le sonneur à ventre jaune 1 . « Lejaune et le noir indiquent un danger,dit le naturaliste. En langage animal :“Si tu me manges, tu vas souffrir.” C’est uncode très universel que nous utilisonsnous-mêmes pour signaler une routedéfoncée ou la toxicité d’un pro<strong>du</strong>it. »Cependant, ni les couleurs ni l’odeurn’intimident la couleuvre ou le héron.La loutre, prudente et délicate, pèlelittéralement sa proie avant de l’ingurgiter.Le pneu prédateurL’autre grand prédateur que rien n’arrête,« c’est le pneu ! ». « Il provoque unevéritable hécatombe au moment dela repro<strong>du</strong>ction, quand les animauxdoivent traverser une route pourrejoindre un point d’eau. Le pneu restemeurtrier toute l’année parce quela chaussée, espace dégagé, est unterrain de chasse très prisé de certainsamphibiens. »« La plupart des espèces sont dans unesituation précaire, certaines dansune situation alarmante, affirme lespécialiste. Toutes les causes <strong>du</strong> déclindes populations ne sont pas clairementidentifiées. On connaît mal la part despollutions, <strong>du</strong> changement climatique…Des épidémies surviennent parfois…Mais une cause est avérée, il s’agit del’altération des milieux : raréfaction desmares, drainage des prairies humides,voies empêchant les migrations et lesdéplacements. Les amphibiens ont besoind’un peu d’espace, d’une eau de bonnequalité et sans poissons qui dévoreraientleur ponte. » Alexandre Teynié a passé sonenfance dans les Landes. « Là-bas, c’estla mono-culture <strong>du</strong> pin. Il restait depetites mares, des oasis dans un désert,et les gens y jetaient des déchets, vidaientleur huile de vidange. J’en pleurais. »Créer des maresLes solutions qui sècheraient des larmesd’enfant et sauveraient les amphibiens ?« Il y a les crapau<strong>du</strong>cs, bien sûr, maisqui ne peuvent être aménagés que sousde nouvelles voies ou à grands fraissous des routes existantes. Les opérations“barrières-pièges” 2 con<strong>du</strong>ites le plussouvent avec des scolaires sont utiles,surtout au plan pédagogique, ellespermettent de sauver des indivi<strong>du</strong>s, ellesne suffiront pas à sauver des espèces.Si l’on veut contribuer à la sauvegardedes amphibiens, il faut cesser de détruireles zones humides, de combler les mares,il faut autant que possible en créer denouvelles. »D’accord. Imaginons un agriculteur, unpropriétaire forestier ou un habitantdisposant d’un peu de terrain près de samaison, tous bien disposés à l’égarddes amphibiens. Sauraient-ils où il convientde creuser et comment creuser pourque l’habitat soit adapté à ces résidentstrès particuliers ? C’est précisément l’unedes missions que s’est donnée l’associationHyla 63: conseiller toute personne quisouhaite créer une mare (dans ce but) et,autant que le permet le bénévolat,apporter un appui technique à laréa lisation 3 . Alexandre Teynié est membrede l’association, elle est présidée parPatrice Devroye, agent de l’ONF.À nos anoures, aux urodèles, à leur santé…Les amphibiens n’ont besoin que d’unpeu d’eau.■1. Portrait <strong>du</strong> sonneur dans le n°11 <strong>du</strong> <strong>Journal</strong> <strong>du</strong><strong>Livradois</strong>-<strong>Forez</strong>, printemps-été 2006.2. Une bâche d’environ 50 cm de hauteur est ten<strong>du</strong>e autravers d’un parcours de migration lorsque celui-ci franchitune route. Les animaux, arrêtés par l’obstacle, longent labâche et tombent dans des récipients installés tous les 20 m.Les animaux piégés sont transportés dans ces seaux sur leurlieu de destination, de repro<strong>du</strong>ction en l’occurrence. C’estaussi l’occasion de les compter et de collecter des données.3. Hyla 63, école de Fohet - 63970 AydatSite : hyla63. free. fr - mail : hyla63. asso@yahoo. frL’alyte accoucheur, que l’on appelleà tort “crapaud”, est bon père etbon conjoint. Il masse l’abdomende la femelle pour l’aider à pondreson chapelet d’œufs. Après les avoirfécondés, il les porte sur son dosjusqu’à éclosion. Chaque soir, il serend au point d’eau le plus prochepour les baigner. Il mérite bien sonsobriquet d’“accoucheur”.S o n n e u r à v e n t r e j a u n eE. BoitierS. ImbottA. TeynierA l y t e a c c o u c h e u rS o n n e u r à v e n t r e j a u n eC r a p a u d c a l a m i t eT r i t o n c r ê t é


i n v i t é sLes jasseries ont laissé leur empreinte,historique, sur les Hautes Chaumes <strong>du</strong> <strong>Forez</strong>.Anaïg, Estela et Anthony marchent“sur les traces <strong>du</strong> Coq Noir”.C’est une histoire d’amouret d’amitié. La montagneregorge de vieilleshistoires,celle-ci est jeune.D’amour et d’amitiéY. Loubier“Quand on a les clefs dansla main et que l’ons’apprête à ouvrir laporte de la jasserie pour la premièrefois, alors là… » Anthony cherche sesmots. On voit sur son visage une expressiond’émerveillement qui est celle desenfants au matin de Noël.Prenons l’histoire à son début, avantd’ouvrir la porte. Soit une formationdestinée à préparer le BEATEP (Brevetd’État d’Animateur Technicien del’É<strong>du</strong>cation Populaire)… qui se dérouleen Auvergne, <strong>du</strong> côté de Châteaugay,en 2004. Parmi les participants, ondistingue Anaïg Pensec, Estela Fulla,Anthony Planat et, un peu en retrait, Jean-Christophe Bernard. Ils se rencontrentpour la première fois. Anaïg vient deBretagne, Estela de Normandie, Anthonya grandi à Randan, ses parents sontoriginaires de Marat.Les genset la montagneUn soir, après les cours, Anaïg et Anthonymontent au Coq Noir. « Il y avait unconcert de musique tzigane, l’ambianceétait magique. On se tenait près de lacheminée, on était bien. » L’annéesuivante, ils partent travailler dans lesCévennes. « Un jour, raconte Anthony,nous avons reçu une lettre de mesparents avec un article de journal.L’article disait que la jasserie <strong>du</strong> CoqNoir cherchait un gérant. Il y avaitla photo d’Albane Dumont-Saint-Priestet François Vorillon 1 . » Les Cévenolsprovisoires appellent Estela et Jean-Christophequi sont restés en Auvergne… Oui,au bilan de la formation, outre le succèsà l’examen, il faut porter la formation dedeux couples.Passons sur quelques épisodes et hésitations.En mars 2006, l’association Surles traces <strong>du</strong> Coq Noir est constituée.« Le nom indique notre volonté denous inscrire dans la continuité de nosprédécesseurs, avec une marque environnementaleplus affirmée encore.Dès le début nous avions en tête de fairede la jasserie un outil d’expérimentation<strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable, engrandeur nature et très concrètement. »La première assemblée générale est unebonne entrée en matière, et un bonsouvenir. « Les anciens adhérents del’association <strong>du</strong> Coq Noir et ses partenairesétaient présents. D’emblée, nousnous sommes sentis soutenus. On sent laforce tout de suite, dès qu’on est là-haut.On voit bien qu’entre les gens et lamontagne c’est l’amour fou. »Le premier samedi de juin 2006, lesnouveaux gérants servent leur premierrepas. « Il y avait seulement huitpersonnes à table, mais nous étionsquand même très ten<strong>du</strong>s, un peuinquiets. Heureusement, les convives ontété in<strong>du</strong>lgents pour nos maladresses dedébutants, ils ont souri, plaisanté. »Depuis, Anaïg, Estela et Anthony 2 ont prisde l’assurance.Bluegrass et fanfareLe Coq Noir ouvre <strong>du</strong> 1 er mai au2 octobre. Ils servent en été jusqu’àquatre mille repas. Ils s’approvisionnentauprès des pro<strong>du</strong>cteurs locaux, privilégientle commerce équitable. On accompagnele casse-croûte d’un verre de côte<strong>du</strong> <strong>Forez</strong> ou d’une bière artisanale. Pourle sirop bio <strong>du</strong> <strong>Forez</strong>, les enfants hésitent :framboise, myrtille, bourgeon de pin ousureau rouge ? Si un randonneur estsurpris par l’orage ou fatigué, mêmes’il a oublié son porte-monnaie, il serabien accueilli. « La jasserie a aussi unefonction de refuge, on ne sauraitmanquer à ce devoir. » À l’étage, qui étaitautrefois le fenil, il y a un musée, “unespace muséographique”, si vous préférez,qui évoque les grandes heures et lequotidien de la vie en estive. Unenouveauté cet été, la visite audioguidée<strong>du</strong> musée et des environs de la jasserie.En juillet et août, Anaïg et Estella proposentdes balades animées pour les enfantsavec fabrication de jouets buissonniers.Les tout petits, dès 4 ans, peuvent suivreles aventures d’un pantin de bois quicherche son nez, ses yeux, sa bouche…Manière de jouer des cinq sens sur lalande tannée de soleil. Le jeudi, c’est autour d’Anthony qui emmène des groupesde tout âge pour une balade contée.Il a brièvement appris le métier deconteur, il paraît qu’il a “un talent<strong>naturel</strong>”. L’itinéraire est en boucle, ontraverse l’Ance à gué, on a de l’eau àmi-mollet. En juin et septembre, leconteur invite à cueillir des simples etdes champignons. « On prélève très peu.Pour le repas qui suit, nous faisonsappel à nos fournisseurs habituels. »Du temps de l’estive, on se réunissait pourla veillée, on chantait, on dansait. Latradition est respectée, et adaptée, avecun programme “Dîners-concerts etfestivités”. Le Coq Noir accueillera cet étédes saltimbanques de toute obé dience,des musiciens, <strong>du</strong> bluegrass (ça s’impose),de la samba roumaine, de la guitaremanouche, une fanfare, un peu d’électro.« Nous aimons le passé de ce territoire,bien sûr, mais nous aimons aussi lamodernité. Et comme nous n’avons guèrel’occasion de sortir pendant la saison,nous programmons selon notre goût. »On ne les verra pas déguisés en Auvergnats,sabots, biaude ou coiffe en dentelle. Il yaura quand même un bal musette.Outils pédagogiquesN’allez pas imaginer que le trio hibernede novembre au mois d’avril. Pourcompléter leur revenu – pour faire bouillirla marmite, si vous voulez –, ils ont inventéLa marmite écologique. Sous cet intitulé,ils proposent « à tout groupe constitué,collectivité, association, etc, un servicecuisinier pour préparer et servir le repas,à midi, le soir ou toute une semaine ».Ils n’oublient pas le qualificatif. « Lesmenus sont composés de pro<strong>du</strong>its fraiset peu emballés, achetés au plus près,chez des pro<strong>du</strong>cteurs engagés dans unedémarche de respect de l’environnement. »En servant les convives, le cuisiniercommente chaque plat. C’est leur manière,militante, de prouver que l’on peut mangerbon, bio, local et pour un prix trèsabordable. « Le repas devient un outilpédagogique. » Sans rien retrancher<strong>du</strong> plaisir pris à la dégustation. En 2009,ils ont servi deux mille “outils pédagogiques”.Anaïg, Estela et Anthony organisent aussides séjours vacances pour les enfantsde 3 à 14 ans, sous tente au hameau <strong>du</strong>Grand Genévrier (en été) ou au gîtede Chomy (au printemps) ; séjours rigoureusementencadrés par des animateursqualifiés. Ils interviennent également, à▲ Sur Les Traces Du Coq NoirLe Grand Genévrier63600 Saint-AnthèmeTél. 04 73 95 31 33www. coq-noir. frSamedi 17 juilletau Coq Noir,à partir de 11 h (<strong>du</strong> matin) :Festival Zig Zag,Artistes en estive.Une manifestation tout publicque les organisateurspromettent “surprenante,décalée, loufoqueet poétique”.la demande, dans les écoles ou les centresde classes de découverte. Ils ont encorecréé un Club Nature qui se réunit unmercredi sur deux, à Job, et qui affichecomplet 3 .« Nous nous sommes tout de suite sentisépaulés », disaient-ils en commençant. Defait, ils ont le soutien <strong>du</strong> Conseil régional,<strong>du</strong> Conseil général <strong>du</strong> Puy-de-Dôme (pourles animations culturelles et les séjours),des communautés de communes <strong>du</strong>Pays d’Ambert et de la Vallée de l’Ance,<strong>du</strong> <strong>Parc</strong>… L’association Sur les traces<strong>du</strong> Coq Noir 4 , qui compte une cinquantained’adhérents, est de tout cœur aveceux et leur laisse carte blanche “pourfaire vivre le lieu”. Elle a bien raison. ■1. Respectivement présidente de l’association <strong>du</strong> Coq Noir(aujourd’hui dissoute) et président de l’association <strong>Livradois</strong>Monts <strong>du</strong> <strong>Forez</strong> qui est propriétaire de la jasserie.2. Jean-Christophe Bernard, qui était l’un des fondateursde la nouvelle association, a pris un chemin de traverse.Il a créé une entreprise d’élagage, à Bertignat.3. Pour la mise en place de ces trois activités – Marmiteécologique, séjours vacances et Club Nature –, l’associationa bénéficié d’une aide <strong>du</strong> Fonds Social Européen.4. Dont la présidente est Janine Belliard.

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