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L'anthropologie du vivant : objets et méthodes - CNRS - Dynamique ...

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L’anthropologie biologique :une approche holistique pour étudier le vieillissement humain.chroniques évolutives). Ces indicateurs sont associés à des facteurspsychologiques informant de la perception, <strong>du</strong> vécu <strong>du</strong> vieillissement.La définition de la « qualité de vie » par l’OMS (OMS 2004)correspond bien aux facteurs à prendre en compte dans la mesure <strong>du</strong>vieillissement. La qualité de vie est considérée comme « la perceptionqu’a une personne de sa place dans l’existence, dans le contexte dela culture <strong>et</strong> <strong>du</strong> système de valeurs <strong>du</strong> lieu où elle vit, par rapport àses objectifs, attentes, normes <strong>et</strong> préoccupations. Il s’agit d’un largechamp conceptuel, englobant de manière complexe la santé physiquede la personne, son état psychologique, son niveau d’indépendance,ses relations sociales, ses croyances personnelles <strong>et</strong> sa relation avecles spécificités de son environnement » (OMS, 2004). C<strong>et</strong>te définition,certes très large, donc nécessairement consensuelle, prend bien encompte l’ensemble des facteurs de bien-être <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de déterminerdes indicateurs sur différents plans.La qualité de la vie des personnes âgées est largement déterminéepar leur capacité à conserver autonomie <strong>et</strong> indépendance. Ces deuxderniers concepts dépendent tout autant de l’état de santé physiquede la personne (présence ou non de pathologies handicapantes) quede sa place dans la société (la dépendance est un concept social quivarie selon les pays <strong>et</strong> les cultures) (Henrard, 1996 ; Caradec, 2001 ;Tubiana, 2003 ; Davis <strong>et</strong> Friedrich, 2004 ; Macia <strong>et</strong> al. 2007).Les modes d’approcheAfin d’appréhender le processus de vieillissement dans sacomplexité, les approches s’opèrent à différents niveaux :- Par une approche synchronique : au niveau des populations,sont comparés les modes de vie des populations de différentspays <strong>et</strong>, au sein d’une même population, ceux des ruraux, desurbains <strong>et</strong> des personnes qui ont émigré dans un autre pays.- Par une approche diachronique : en analysant les transitions(<strong>et</strong> les ruptures) biologiques <strong>et</strong>/ou socio-économiques(par exemple handicap, veuvage …) <strong>et</strong> les transmissionsintergénérationnelles de savoirs <strong>et</strong> de pratiques.L’approche synchroniqueC<strong>et</strong>te approche peut être intra-populationnelle. Elle perm<strong>et</strong> d’analyserl’évolution des processus de vieillissement au sein d’une populationen fonction <strong>du</strong> lieu de vie, urbain ou rural, qui implique des modesde vie différents ou/<strong>et</strong> un niveau socio-économique <strong>et</strong> un accès auxsoins contrastés (Drusini, 2000 ; Fortunato, Drusini 2005 ; Chapuis-Lucciani <strong>et</strong> al. 2009). C<strong>et</strong>te approche est particulièrement appropriéepour étudier les populations impliquées dans le processus de transitiondémographique ou pour mesurer l’influence de l’urbanisation surles besoins socio-sanitaires des personnes âgées (cf. par exempleCoumé 2000, au Sénégal). Les processus de migration à l’intérieurd’un pays (exode rurale) <strong>et</strong> vers d’autres pays, qui engendrent desmodifications rapides des modes de vie, susceptibles d’influencerles différentes dimensions <strong>du</strong> vieillissement, fournissent aussi dessuj<strong>et</strong>s pertinents pour étudier l’impact de l’environnement <strong>et</strong> <strong>du</strong> modede vie sur une population, sans biais liés aux facteurs génétiques(Schulz <strong>et</strong> al, 2006 ; El Bcheraoui, Chapuis-Lucciani 2008).L’approche comparative peut aussi être inter-populationnelle.Ses objectifs sont d’étudier le rythme <strong>du</strong> processus biologique devieillissement dans différents pays en fonction des modes de vie, desdifférences socio-culturelles, économiques <strong>et</strong> politiques, mais ausside confronter les conceptions <strong>du</strong> vieillissement <strong>et</strong> de la vie au grandâge très différentes dans les pays occidentaux <strong>et</strong> les pays africains<strong>et</strong> asiatiques où les « vieux » sont considérés comme des sages(Bâ, 1972 ; Thomas, 1983 ; Launer, Harris 1996 ; Puijalon, Trincaz2000 ; Willcox <strong>et</strong> al., 2002). En eff<strong>et</strong>, les relations entre l’état de santédes personnes âgées <strong>et</strong> les facteurs psycho-sociaux <strong>et</strong> culturels :valorisation sociale ou au contraire stigmatisation, estime de soi, force<strong>du</strong> réseau familial ou relationnel vs institutionnel, sont appropriées àétudier dans le cadre de l’anthropologie biologique (Hausdorff <strong>et</strong> al.1999 ; Davis <strong>et</strong> Friedrich, 2004 ; Macia <strong>et</strong> al. 2009).L’anthropologie <strong>du</strong> <strong>vivant</strong> : <strong>obj<strong>et</strong>s</strong> <strong>et</strong> méthodes - 2010 70

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