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L'anthropologie du vivant : objets et méthodes - CNRS - Dynamique ...

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Quantification de la croissance à partir des indices dentairesNéandertaliens <strong>et</strong> hommes modernesL’observation des lignes de croissance dans l’émail requiert que lesdents soient naturellement cassées ou sectionnées, ce qui constitueune limitation importante à ce type d’étude. Le développement <strong>du</strong>synchrotron <strong>et</strong> son utilisation pour l’étude de la croissance dentaire chezles hominidés fossiles perm<strong>et</strong> ce type d’analyse sans avoir à sectionnerles dents (Smith, Tafforeau 2008). Cependant, l’accès au synchrotronest très limité <strong>et</strong> n’est donc réservé qu’à des cas ponctuels (Smith <strong>et</strong> al.2007, 2007).A la différence des dents des hominidés <strong>du</strong> Plio-pléistocène, les dentsdes hommes fossiles <strong>du</strong> Pléistocène moyen <strong>et</strong> final sont rarementcassées. L’étude de la croissance dentaire doit donc être effectuéeà partir des périkymaties. La partie latérale (où les périkymaties sontprésentes) comprenant un pourcentage élevé de la couronne desFigure 5 : Distribution des périkymaties dans les dents antérieures. La hauteur dela couronne a été divisée en déciles pour éviter l’eff<strong>et</strong> de taille. Le nombre moyende périkymaties est donné pour chaque décile (N° Pk). Le nombre de périkymatiesaugmente vers le coll<strong>et</strong> dans toutes les espèces, mais l’augmentation est beaucoup plusmarquée chez H. sapiens <strong>du</strong> Paléolithique supérieur. Chez les néandertaliens, près <strong>du</strong>coll<strong>et</strong>, le nombre de périkymaties est plus bas que chez H. heidelbergensis, leur ancêtre,ce qui suggère que la formation dentaire chez les néandertaliens s’est spécialisée ensens opposé à celle de H. sapiens.incisives <strong>et</strong> des canines, l’étude <strong>du</strong> nombre <strong>et</strong> de la dispositiondes périkymaties a été réalisée sur ces types dentaires (figure5) (Ramirez Rozzi, Bermudez de Castro 2004). Le faible nombrede périkymaties chez les néandertaliens indique que la <strong>du</strong>rée deformation des dents antérieures était courte. Comme le rapportentre les étapes de formation de tous les types dentaires chez lesnéandertaliens ressemble à celui chez l’homme moderne (Tompkins1996), une <strong>du</strong>rée de formation raccourcie dans les dents antérieuresdoit forcement être accompagnée par une <strong>du</strong>rée de formationcourte dans les autres types dentaires. Les travaux effectuésau synchrotron ont aussi suggéré que les hommes modernes <strong>du</strong>Paléolithique Supérieur présentaient une formation dentaire <strong>et</strong> doncune croissance prolongée tandis que les néandertaliens avaient unecroissance plus rapide (Smith <strong>et</strong> al. 2007 ; 2007).Cependant, il est important de signaler que certaines populationsactuelles d’hommes modernes (figure 6) présentent un nombre faibleFigure 6 : Distribution des périkymaties dans l’incisive latérale inférieure chezl’homme moderne. Tandis que les européens actuels <strong>et</strong> <strong>du</strong> moyen âge montrent unnombre semblable de périkymaties, les pygmées de l’Afrique de l’ouest présente unnombre moins élevé de périkymaties près <strong>du</strong> coll<strong>et</strong>.L’anthropologie <strong>du</strong> <strong>vivant</strong> : <strong>obj<strong>et</strong>s</strong> <strong>et</strong> méthodes - 2010 44

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