L'anthropologie du vivant : objets et méthodes - CNRS - Dynamique ...
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Biométrie et modélisation de la croissance chez l’individu immature.Loïc LALYSMots-clés : Croissance humaine, Biométrie, Ontogénèse, Immature.L’éventail des problématiques, des concepts et des connaissancesrépondant du domaine de l’Anthropologie est vaste, s’étendant autantsur des notions culturelles que biologiques, où l’évolution, l’adaptabilitéet la diversité de l’Homme actuel vont pouvoir être appréhendées. Entant que science holistique, l’Anthropologie va étudier l’Homme dans saglobalité, en le considérant comme une entité unique et indivisible dontles multiples facettes créent et consolident son unité. L’Anthropologieva donc devoir comprendre l’Homme dans son ensemble, dansl’espace et dans le temps, avec le caractère multidisciplinaire, voiretransdisciplinaire, qui définit la discipline.L’anthropologie de la croissance intègre tous les concepts précédemmentévoqués. C’est ainsi que le temps, l’espace et l’environnement peuventavoir une influence qui doit être maîtrisée en anthropologie de lacroissance. L’environnement est ici un élément majeur, l’ensembledes éléments liés aux conditions environnementales pouvant êtredes sources potentielles de modification de l’objet d’étude (Rona2000). Les environnements socio-culturel et socio-économiquesont autant de paramètres qui, au même titre que la nutrition et lespathologies, vont avoir une influence notable sur la croissance. Lesproblématiques concernant l’enfant seront souvent différentes decelles concernant l’Homme adulte, et des thématiques propres àl’enfant se posent indiscutablement.La croissance humaine résulte de la combinaison des processusde maturation et de modification de la taille. Pour modéliserles phénomènes de croissance, l’outil de référence est labiométrie. En prenant en compte des éléments biologiques,comportementaux ou physiologiques uniques et propres àchaque individu, les études biométriques sont une sourced’informations indispensable à la constitution de bases dedonnées sur la croissance. Elles connaissent d’ailleurs denos jours un véritable renouveau et un engouement sansL’anthropologie du vivant : objets et méthodes - 2010précédent, notamment dans le domaine de l’identification et del’authentification des individus. En ce qui concerne l’anthropologiebiologique, la biométrie se présente comme un instrument dedéfinition de la croissance humaine et de sa variabilité d’ordre spatialeet temporelle, qui résulte de facteurs génétiques, environnementauxet sociaux. Elle est donc indispensable pour réaliser la modélisationdes phénomènes de croissance dans les populations actuelles.Constitution de bases de données biométriquesNos travaux s’inscrivent donc dans cette démarche de modélisationdes phénomènes de croissance chez l’immature, grâce auxméthodes biométriques. La croissance garde la biométrie commepremier outil et intègre toujours une composante sociale etenvironnementale (Guihard-Costa et al. 2007). Notre approchesur l’étude des phénomènes de croissance a donc été développéedans cet esprit complémentaire entre les données biologiques etenvironnementales et s’articule selon les deux axes principaux : labiométrie radiologique, d’une part, et la somatométrie, d’autre part.La première partie de cette banque de données est constituéede données de biométrie radiologique obtenues à partir desradiographies des os de la main et des os longs du corps humain.Pour cela, un recueil de radiographies a été effectué au sein deshôpitaux marseillais de l’Assistance Publique (A.P.-H.M.). Cesradiographies, réalisées sur des individus de moins de 20 ans dansun contexte de traumatologie, répondent à des critères d’inclusionparticuliers et à un protocole strict de prise du cliché, notammentavec une distance foyer-objet fixe. Ces clichés radiographiques ontété numérisés en favorisant la qualité de l’image ; ce qui nous apermis de réaliser différentes mesures avec, comme principe initial,de simuler numériquement les mesures anthropologiques prisessur une planche ostéométrique et ce, en inscrivant l’os à mesurerdans le plus petit rectangle possible (cf figure 1). Au total, près de5000 images numérisées ont été analysées selon une méthodologienovatrice, validée statistiquement (Lalys et al. 2007). L’ensemble36
Biométrie et modélisation de la croissance chez l’individu immature.de ces données a permis d’obtenir de précieuses informations sur lacroissance osseuse des différents os étudiés : os de la main, de l’avantbraset de la jambe.Figure 1 : Biométrie radiologique et relevé des mesures sur le 2e métacarpe d’unindividu immature.Marseille (A.P.-H.M.) et de différents d’établissements scolaires.Près de 2000 enfants de la région marseillaise, tous âgés de 3à 15 ans, ont ainsi été mesurés (cf. figure 2) au cours de notrecampagne. Le protocole de mesures comprenait 39 paramètres àrelever directement, répondant tous aux besoins spécifiques de nostravaux, avec notamment des mesures prises en position assise etdebout. Cette campagne de mesure a permis l’obtention d’un corpusde près de 80 000 données somatométriques.Figure 2 : Relevé de mesures au cours de la campagne d’acquisition de donnéessomatométriquesLa seconde partie de cette banque de données est constituéed’informations somatométriques sur la croissance des différentssegments corporels. L’acquisition de ces données a été faiteau cours d’une campagne de mesures réalisée au sein desservices pédiatriques de post urgences des Hôpitaux deL’anthropologie du vivant : objets et méthodes - 201037
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Biométrie <strong>et</strong> modélisation de la croissance chez l’indivi<strong>du</strong> immature.Loïc LALYSMots-clés : Croissance humaine, Biométrie, Ontogénèse, Immature.L’éventail des problématiques, des concepts <strong>et</strong> des connaissancesrépondant <strong>du</strong> domaine de l’Anthropologie est vaste, s’étendant autantsur des notions culturelles que biologiques, où l’évolution, l’adaptabilité<strong>et</strong> la diversité de l’Homme actuel vont pouvoir être appréhendées. Entant que science holistique, l’Anthropologie va étudier l’Homme dans saglobalité, en le considérant comme une entité unique <strong>et</strong> indivisible dontles multiples fac<strong>et</strong>tes créent <strong>et</strong> consolident son unité. L’Anthropologieva donc devoir comprendre l’Homme dans son ensemble, dansl’espace <strong>et</strong> dans le temps, avec le caractère multidisciplinaire, voir<strong>et</strong>ransdisciplinaire, qui définit la discipline.L’anthropologie de la croissance intègre tous les concepts précédemmentévoqués. C’est ainsi que le temps, l’espace <strong>et</strong> l’environnement peuventavoir une influence qui doit être maîtrisée en anthropologie de lacroissance. L’environnement est ici un élément majeur, l’ensembledes éléments liés aux conditions environnementales pouvant êtredes sources potentielles de modification de l’obj<strong>et</strong> d’étude (Rona2000). Les environnements socio-culturel <strong>et</strong> socio-économiquesont autant de paramètres qui, au même titre que la nutrition <strong>et</strong> lespathologies, vont avoir une influence notable sur la croissance. Lesproblématiques concernant l’enfant seront souvent différentes decelles concernant l’Homme a<strong>du</strong>lte, <strong>et</strong> des thématiques propres àl’enfant se posent indiscutablement.La croissance humaine résulte de la combinaison des processusde maturation <strong>et</strong> de modification de la taille. Pour modéliserles phénomènes de croissance, l’outil de référence est labiométrie. En prenant en compte des éléments biologiques,comportementaux ou physiologiques uniques <strong>et</strong> propres àchaque indivi<strong>du</strong>, les études biométriques sont une sourced’informations indispensable à la constitution de bases dedonnées sur la croissance. Elles connaissent d’ailleurs denos jours un véritable renouveau <strong>et</strong> un engouement sansL’anthropologie <strong>du</strong> <strong>vivant</strong> : <strong>obj<strong>et</strong>s</strong> <strong>et</strong> méthodes - 2010précédent, notamment dans le domaine de l’identification <strong>et</strong> del’authentification des indivi<strong>du</strong>s. En ce qui concerne l’anthropologiebiologique, la biométrie se présente comme un instrument dedéfinition de la croissance humaine <strong>et</strong> de sa variabilité d’ordre spatiale<strong>et</strong> temporelle, qui résulte de facteurs génétiques, environnementaux<strong>et</strong> sociaux. Elle est donc indispensable pour réaliser la modélisationdes phénomènes de croissance dans les populations actuelles.Constitution de bases de données biométriquesNos travaux s’inscrivent donc dans c<strong>et</strong>te démarche de modélisationdes phénomènes de croissance chez l’immature, grâce auxméthodes biométriques. La croissance garde la biométrie commepremier outil <strong>et</strong> intègre toujours une composante sociale <strong>et</strong>environnementale (Guihard-Costa <strong>et</strong> al. 2007). Notre approchesur l’étude des phénomènes de croissance a donc été développéedans c<strong>et</strong> esprit complémentaire entre les données biologiques <strong>et</strong>environnementales <strong>et</strong> s’articule selon les deux axes principaux : labiométrie radiologique, d’une part, <strong>et</strong> la somatométrie, d’autre part.La première partie de c<strong>et</strong>te banque de données est constituéede données de biométrie radiologique obtenues à partir desradiographies des os de la main <strong>et</strong> des os longs <strong>du</strong> corps humain.Pour cela, un recueil de radiographies a été effectué au sein deshôpitaux marseillais de l’Assistance Publique (A.P.-H.M.). Cesradiographies, réalisées sur des indivi<strong>du</strong>s de moins de 20 ans dansun contexte de traumatologie, répondent à des critères d’inclusionparticuliers <strong>et</strong> à un protocole strict de prise <strong>du</strong> cliché, notammentavec une distance foyer-obj<strong>et</strong> fixe. Ces clichés radiographiques ontété numérisés en favorisant la qualité de l’image ; ce qui nous apermis de réaliser différentes mesures avec, comme principe initial,de simuler numériquement les mesures anthropologiques prisessur une planche ostéométrique <strong>et</strong> ce, en inscrivant l’os à mesurerdans le plus p<strong>et</strong>it rectangle possible (cf figure 1). Au total, près de5000 images numérisées ont été analysées selon une méthodologienovatrice, validée statistiquement (Lalys <strong>et</strong> al. 2007). L’ensemble36