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L'anthropologie du vivant : objets et méthodes - CNRS - Dynamique ...

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Eléments d’épidémiologie bioanthropologiqueConcepts de l’épidémiologieL’épidémiologie, tant descriptive qu’analytique, a besoin d’indicateurs,tels que la prévalence (nombre de cas au sein de la population) <strong>et</strong>l’incidence (nombre de cas/habitants/ unité de temps, un élément quitra<strong>du</strong>it mieux l’évolution d’un processus pathologique). En épidémiologieanthropologique on incorpore à ces indicateurs les caractèresanthropologiques biologiques (démiques) <strong>et</strong> culturels (<strong>et</strong>hniques) afind’aboutir à des modélisations plus réalistes qu’avec l’épidémiologiemédicale classique.Dans une perspective historique <strong>et</strong> anthropologique, c’est toutel’épidémiologie de l’hominisation) qui est passée en revue, lestransitions démographique, culturelle, alimentaire, épidémiologique,déclinant un véritable phénomène d’auto-domestication. Un des enjeuxest de tester la résilience des sociétés au changement. Depuis CharlesNicolle (1932) on sait que les maladies infectieuses apparaissent <strong>et</strong>disparaissent spontanément.Sous le terme d’éco-anthropologie, nous entendons un processusselon lequel l’enquête médicale est englobée dans une démarcheintégrative combinant l’anthropologie biologique (la diversité <strong>et</strong> lamicroévolution dans l’espèce humaine), qui sert de socle, maisaussi l’anthropologie culturelle, <strong>et</strong> la pensée écologique de typesystémique.* La composante culturelle : dans les travaux épidémiologiquestraditionnels, les relations entre l’homme <strong>et</strong> le milieu ne sontsouvent analysées qu’en termes d’interactions physiques (Gill<strong>et</strong>t1985). Ainsi, l’exposition à la malnutrition, aux eaux contaminéesou aux piqûres d’insectes, est bien sûr fonction des ressourcesalimentaires ou des exigences écologiques des pathogènes,mais elle dépend aussi d’un facteur de vulnérabilité lié àl’occupation de l’espace, au type d’activité, au sexe, à l’âge, <strong>et</strong>c.Or la connaissance de ces facteurs de comportements, dansleur temporalité <strong>et</strong> dans leur spatialité, est indispensable, nonseulement pour comprendre la répartition des pathologies,mais surtout pour asseoir les stratégies de lutte sur desbases culturelles appropriées. Il faut en particulier adm<strong>et</strong>tre que lesattitudes <strong>et</strong> comportements sont gouvernés par une part d’arbitrairequi échappe à la rationalité (Garine 1990).* L’intro<strong>du</strong>ction de la pensée écologique dans la réflexion médicale,spécialement dans le domaine de la santé publique (McElroy,Townsend 1985) : l’approche écologique est systémique <strong>et</strong>entreprend de décrire, analyser <strong>et</strong> comparer les interactions existantdans les différents milieux, compte- tenu des contraintes spécifiquesde chaque milieu. Elle est modélisable <strong>et</strong> se fait aussi bien auniveau macro que micro-écologique. La pertinence des concepts depathocénose (Grmek, 1983 : ensemble des maladies s’influençantréciproquement, dans un milieu <strong>et</strong> une population donnés), de soncorollaire la parasitocénose, <strong>et</strong> de méta-population (Grenfell,Harwood1997), doit être mise à l’épreuve des faits. C<strong>et</strong>te démarche impliqueune étude épidémiologique fine des différents groupes humains, enfonction de leurs activités, de leur rapport à l’environnement, <strong>et</strong> desréseaux d’échanges économiques dans lesquels ils sont insérés.ConclusionL’anthropologie biologique <strong>et</strong> la médecine ont un passé <strong>et</strong> un futurcommuns. Le poids des diverses maladies qui affectent l’organisme,qu’elles soient issues de l’environnement ou des pratiques socioculturelles,constitue une force de sélection majeure dans la genèsede la diversité humaine. Depuis quelques années la médecinedarwinienne d’une part, l’anthropologie biomédicale de l’autre,bâtissent un outil interdisciplinaire pour expliquer le pourquoi <strong>et</strong> lecomment de la maladie. Au sein de ce cadre conceptuel, l’épidémiologieanthropologique développe deux notions prom<strong>et</strong>teuses, celle depathocénose <strong>et</strong> celle de transition épidémiologique.Ce que l’on pourrait nommer l’écomédecine procède d’une approcheglobale, qui considère non plus «la» maladie, mais l’Homme, dans sonenvironnement, avec toutes «ses» maladies, considérées comme unensemble, <strong>et</strong> bien sûr, sa culture. L’interrogation spécifique portera surL’anthropologie <strong>du</strong> <strong>vivant</strong> : <strong>obj<strong>et</strong>s</strong> <strong>et</strong> méthodes - 2010 30

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