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L'anthropologie du vivant : objets et méthodes - CNRS - Dynamique ...

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Du local au macro-géographique : quelle(s) « population(s)» en anthropobiologie ?Morgane GIBERTMots-clés : population, échantillonnage, microévolutionIntro<strong>du</strong>ctionLe terme de « population » est largement employé dans enanthropobiologie, mais que signifie-t-il ? Le présent travail ne vise pasà définir « le » concept de population. L’objectif est plus de soulignerque la question fondamentale sur les unités de populations restelargement ouverte <strong>et</strong> que celles-ci doivent être définies en réponse à laproblématique posée.Des années 60 à aujourd’hui : un changement d’échelleAprès la seconde guerre, l’abandon de l’approche typologique au profitd’une perspective adaptationniste (Lainé 2000) replace l’étude del’évolution de l’Homme à l’interface de la biologie <strong>et</strong> de la culture ; del’environnement humain, naturel ou anthropisé (Little, Haas 1989).Des proj<strong>et</strong>s tels que ceux soutenus par l’International BiologicalProgram puis Man and the Biosphere sont représentatifs de cesrecherches où l’évolution des populations humaines est considéréedans sa complexité. L’approche méthodologique est alorspluridisciplinaire <strong>et</strong> les échelles géographiques considérées plutôtmicro-géographiques. Dans ce contexte, les p<strong>et</strong>its groupes («isolats ») s’imposent à l’intention générale grâce aux progrès dela génétique des populations.Avec le développement des techniques de l’ADN <strong>et</strong> de labioinformatique, l’anthropologie biologique se redéfinit (Crawford2007). On fait place d’avantage à la variation, aux « tendances» statistiques, aux gradients de fréquences (Laine 2000), auxcorrélations entre génétique <strong>et</strong> linguistique (Cavalli-Sforza1997). On observe alors une tendance à l’étude macrogéographiquede la variabilité humaine.Les contours de la Population :Quelle stratégie d’échantillonnage ?La définition de la population <strong>et</strong> l’échantillonnage représentent lapremière étape de toute étude anthropogénétique (Jobling <strong>et</strong> al.2004). Si tous les indivi<strong>du</strong>s de la terre pouvaient être échantillonnésil n’y aurait pas de problème de représentativité. Pour des raisonsfinancières comme éthiques, cela est bien enten<strong>du</strong> impossible, d’oùla nécessité d’une stratégie d’échantillonnage.Le développement d’une échelle micro-géographique vers uneéchelle macro-géographique se tra<strong>du</strong>it par une évolution desstratégies d’échantillonnage.Du point de vue historique, le terme d’ « isolat » fût créé en 1928par Wahlund qui considère alors des populations panmictiquesdont l’effectif demeure restreint au cours des générations <strong>et</strong> quin’échangent entre elles qu’un p<strong>et</strong>it nombre d’indivi<strong>du</strong>s. En 1929,Dahlberg redéfinira sur une base plus pragmatique le conceptd’« isolat », comme étant la population à l’intérieur de laquellechaque indivi<strong>du</strong> a la possibilité de se marier (Sutter, Goux 1961).En fait, la notion même d’isolat apparaît comme relative. Les termesde « population fermée » ou « p<strong>et</strong>ites populations » semblent plusappropriés (Jakobi 1984). Dans ce contexte, l’endogamie est lecritère de définition de la population.L’étude des « populations fermées » a permis la compréhensionde mécanismes de transmission <strong>et</strong> de microévolution au sein depopulations aisément identifiables dans le temps <strong>et</strong> dans l’espace.Toutefois, il apparaît rapidement que ces modèles sont rares <strong>et</strong> peureprésentatifs de l’ensemble de l’humanité. Les anthropologues sesont alors intéressés aux populations « ouvertes » tout en restantfidèles à leur approche démographique ou biodémographique(Crawford 2004 : 124). En particulier, la méthode généalogiqueperm<strong>et</strong> de cerner les limites de la population considérée grâceà la reconstitution des histoires indivi<strong>du</strong>elles, familiales oucommunautaires sur des périodes temporelles plus ou moins longues.1L’anthropologie <strong>du</strong> <strong>vivant</strong> : <strong>obj<strong>et</strong>s</strong> <strong>et</strong> méthodes - 2010 10

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